Playlist « Mes nuits sans dormir – Nocturnes Blues-

Douze mesures et trois accords joués sur une Gibson Les Paul –LA guitare des bluesmen !– peuvent contenir tout un monde… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Mike Bloomfield & Al Kooper – The Live Adventures of Mike Bloomfield And Al Kooper – 1968 ****

Enregistré à la suite de l’excellent travail de studio de la face A de « Super Session », ce double album live est tout aussi essentiel, bien que les mêmes causes produisent les mêmes effets : l’hospitalisation de Mike Bloomfield pour ses sévères insomnies l’a empêché, une fois de plus, de jouer le troisième concert d’une série programmée les 26, 27 et 28 septembre 1968. Parmi les guitaristes qui l’ont remplacé au pied levé, on trouve le tout jeune Carlos Santana pour un titre.

• The Allman Brothers Band – Live At Filmore East – 1969 *****

Le live mythique du groupe, qui révéla le talent exceptionnel du jeune Duane Allman à la slide guitar. Ses duels avec l’autre guitariste du groupe, Dick best, sont d’un niveau stratosphérique. Duane Allman est malheureusement décédé à 24 ans, dans un accident de moto, quelques jours après la parution de cet album et le groupe n’a jamais retrouvé un guitariste du même niveau.

• Mick. Taylor Band – Little Red Rooster – 2001 *****

Autre prodige de la slide guitar ayant commencé une carrière professionnelle encore adolescent, très bien accompagné pour cette tournée en trio en 2001, Mick Taylor dans l’un de ses meilleurs concerts, enregistré en Hongrie et légèrement postérieur à son très bon album « A Stone’s Throw » –1999-. Cinq titres que le guitariste étire et transforme, sans jamais lasser !

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Playlist « Galettes noires légendaires »

En ce jour de grande chaleur –annoncée et vécue…– où la température dépasse allègrement 34°C, je rafraîchis quelques disques vinyles pour vérifier qu’ils n’ont pas fondu ! La réponse est : NON ! En revanche, l’air est saturé d’électricité statique…
Ça n’empêche pas de les écouter un peu fort ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Comme je n’en ai pas beaucoup et que je n’ai racheté que des disques que j’aime beaucoup, quasiment tous mes vinyles valent leur pesant de ***** !

• AC/DC – Back In Black – 1980 *****
• The Rolling Stones – Beggars Banquet – 1968 *****
• The Beach Boys – Pet Sounds – 1966 *****

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Playlist « Marin d’eau douce ! »

La mer, le grand large et les voyages maritimes ont inspiré de très nombreux compositeurs, mais, pour la playlist de ce jour, ce sont des eaux plus douces qui sont évoquées : l’Elbe à Hambourg, la Tamise à Londres ou encore des fontaines italiennes à Tivoli –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Georg Philipp Telemann – Wassermusik – Musica Antiqua Köln, R. Goebel – 1984 ****

Georg Philipp Telemann, compositeur prolifique exact contemporain de Handel et de Bach –qu’il décrivait comme « le compositeur qui contrepointe à tire-larigot »…-, a écrit cette Wassermusik à Hambourg, où il séjourna à partir de 1721. Très célèbre à son époque et beaucoup plus apprécié que Bach en son temps, il fut l’un des premiers à pouvoir vivre avec aisance de son art. L’oeuvre, qui s’écoute très agréablement, fut créée en 1723 à l’occasion des célébrations du centenaire de l’amirauté de Hambourg. Wassermusik se présente comme une suite de danses inspirée par l’Elbe : Hambourg est située à proximité de l’embouchure du fleuve dans la Mer du Nord. La version de Reinhard Goebel a été enregistrée en 1984 : ce chef, violoniste et fondateur de l’orchestre Musica Antiqua Köln est l’un des initiateurs du renouveau baroque en Allemagne, et, à ce titre, contribua très largement à la redécouverte de très nombreuses oeuvres orchestrales de Telemann –une douzaine de disques au moins-. La Wassermusik fait partie de cette large anthologie : étonnamment pour un chef réputé pour la vivacité de ses tempi, l’ouverture est prise dans un temps très large.

• Franz Liszt – Jeux d’eau à la villa d’Este – J. Bolet, piano – 1983 ****

La Villa d’Este, à Tivoli, construite au 16ème siècle, est célèbre pour sa remarquable architecture et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Ses jardins sont bordés de très nombreuses fontaines. Franz Liszt, compositeur généreux, cultivé et sympathique, archétype de l’artiste romantique, y séjourna lorsqu’il se retira quelque peu du monde, en 1869, après avoir reçu les ordres mineurs et connu gloire, succès –ce fut le plus grand pianiste de son temps– et réussite tout au long de sa vie : l’oeuvre fait partie du troisième volume des « Années de pèlerinage », cycle destiné à illustrer au piano les impressions de voyage du compositeur en Suisse et en Italie et les lectures de ces années : Platon, Byron, Schiller, Pétrarque ou Dante. Les « jeux d’eau à la Villa d’Este » sont une pièce d’une virtuosité peu ostentatoire, qui ont eu une influence certaines sur les compositeurs « impressionnistes » français. La version de ce jour est celle de Jorge Bolet, pianiste cubain qui, au soir de sa carrière, consacra une assez large anthologie à Franz Liszt au détour des années 80, laquelle connut un très grand succès.

• George Frideric Handel – Water Music – The English Concert, T. Pinnock – 1983 *****

La « Water Music » de Handel, autre compositeur qui connut gloire, succès, ruine et finalement fortune –à sa mort, sa fortune était estimée à 5 000 000 £ (valeur 2025)-, est une oeuvre remarquablement populaire –avec « Messiah », c’est de loin la composition la plus célèbre de Handel-. Elle est composée de 19 pièces de danse réparties en trois suites, jouées le plus souvent dans cet ordre : fa majeur, ré majeur et sol majeur, et qui mettent en avant cors, flûtes et trompettes. Oeuvre éclatante écrite en deux temps : les suites n°1 et 2 furent composées à l’occasion d’une procession festive royale, en barque sur la Tamise en 1717 ; la suite n°3 est plus tardive, et fut écrite en 1736 pour le mariage du prince de Galle. L’orchestre embarqué était composée de 50 musiciens, ce qui était considérable pour l’époque. Il s’agit d’une oeuvre très accessible et brillante, qui a été enregistrée, de tous temps, à de très nombreuses reprises, et par les plus grands chefs. Jusqu’au « renouveau baroque », elle était enregistrée dans l’orchestration arrangée en 1920 par Hamilton Harty, pour grand orchestre symphonique, ce qui contribuait à déséquilibrer l’oeuvre. La version enregistrée selon les préceptes HIP par Trevor Pinnock et The English Concert en 1983 est celle que je préfère entre toutes.

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Playlist « Sibelius historique »

La playlist de ce jour est composée de quelques enregistrements « historiques » d’oeuvres de Jean Sibelius, et parfois en « Première mondiale » !
En effet, ces disques ont tous été enregistrés alors que le compositeur était encore en vie –il est mort à un âge très avancé en 1957– : il jouissait alors, dans les pays anglo-saxons, d’une renommée considérable, tandis que sa réputation, en France, était exécrable. D’ailleurs, en 1953, le catalogue général des disques en France ne comportait que trois enregistrements de Sibelius en tout et pour tout, alors qu’il était déjà très présent dans les bacs des disquaires en Angleterre –la « Société Sibelius » avait commencé à enregistrer l’intégrale de ses symphonies à Londres, avec Robert Kajanus et Thomas Beecham notamment– ou aux États-Unis –Toscanini le considérait comme le plus grand symphoniste depuis Beethoven– et même, dans une moindre mesure, en Allemagne, où les enregistrements de Karajan avec le Philharmonia devenaient très populaires ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Symphonie n°6 – Orch. National de Finlande, Georg Schnéevoigt – 1935 ****

Tout premier enregistrement de cette très belle symphonie, l’album constituait le volume 3 de l’édition patronnée par la Sibelius Society, qui reçut l’imprimatur du compositeur lui-même et constitue à ce titre un document important, d’autant que les rééditions actuelles permettent d’en profiter dans de très bonnes conditions, l’entreprise ayant été très soignée dès l’origine.

• Suite « Karelia » – Orch. symph. de la radio du Danemark, Thomas Jensen – 1952 ****

J’aime beaucoup cette courte suite –3 numéros– extraite d’une musique de scène –8 numéros et 2 intermezzi– composée au début de sa carrière par Sibelius –il en existe également tune réduction pour piano réalisée par le compositeur-, qui, peu satisfait, détruisit vraisemblablement une partie de la partition originale. La Ballade centrale, notamment, est une très belle pièce de jeunesse –cf. extrait-. La version de ce jour est vive et enjouée : c’est ainsi que j’aime cette suite !

• Suite « Lemminkaïnen » : quatre légendes pour orchestre – Orch. symph. de la radio du Danemark, Thomas Jensen – 1952 *****

Les légendes pour orchestre constituant cette suite orchestrale sont tirées des aventures de Lemminkaïnen, l’un des héros du Kalevala, mais ne présentent pas ces aventures dans leur ordre chronologique. La version de Thomas Jensen, justement célèbre pour son caractère narratif, et vraisemblablement la toute première enregistrée, reste, aujourd’hui encore une excellente version. Parfois, Sibelius plaisantait en affirmant avoir, lui aussi, composé 9 symphonies : les sept symphonies répertoriées, le poème symphonique avec choeurs en cinq mouvements « Kullervo » et cette suite en quatre mouvements « Lemminkaïnen » !

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Playlist « Mythique pour les uns… »

La playlist de ce jour est consacrée à l’un des plus grands chefs d’orchestre du vingtième siècle, Wilhelm Furtwängler, pourtant assez peu représenté dans ma discothèque. Il fut, notamment, titulaire de l’orchestre philharmonique de Berlin de 1922 à 1945, puis de 1952 à 1954, année de son décès. Personnage complexe et quelque peu ombrageux, il vouait par ailleurs une haine irrationnelle à Karajan, son successeur à la tête du philharmonique de Berlin, qu’il ne nomma jamais autrement que « Monsieur K », et entretenait des relations conflictuelles avec, notamment, Arturo Toscanini, l’autre star de la direction de la première moitié du vingtième siècle.

Malgré sa réputation mythique, j’ai toujours eu un peu de mal à adhérer complètement à son style de direction : tempi souvent instables, partition sollicitée au profit d’une expressivité et d’une émotion de l’instant, imprécisions… Ça fonctionne très bien à première écoute, ça ne résiste pas toujours à des écoutes répétées et j’ai une plus grande prédilection pour des chefs qualifiés «d’objectifs» –Toscanini, Reiner, Szell, Steinberg…-, cette notion étant toute relative face à une partition. Le voir diriger, en vidéo, c’est un peu comme regarder une marionnette dégingandée agitant les bras dans tous les sens : curieuse expérience !
Par ailleurs, une grande majorité de sa discographie officielle, notamment cher EMI, est constituée d’enregistrements assez tardifs –post-seconde guerre mondiale– dans sa carrière : Furtwängler détestait les studios d’enregistrements et était déjà dans un état de santé très déclinant. Ces enregistrements « live », nombreux mais de qualité technique aléatoire, restent à privilégier.

On trouvera dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :


• Felix Mendelssohn – Concerto pour violon – Yehudi Menuhin, OP Berlin, W. Furtwängler – 1952, ****

Une version hyper-romantique, large et un peu sombre à l’orchestre –les timbales du début, par exemple-. Le soliste, Yehudi Menuhin, est plutôt solaire et sa sonorité est encore juste et belle, ce qui ne sera plus toujours le cas quelques années plus tard.

• Ludwig Van Beethoven – Concerto pour violon – Yehudi Menuhin, Philharmonia, W. Furtwängler – 1953, ****

Il existe une première version de ce concerto enregistrée par les mêmes artistes un peu plus tôt lors du festival de Lucerne, celle-ci est assez comparable et le son est un peu plus confortable. C’est une excellente version côté orchestre, très poétique, même j’en préfère d’autres, surtout pour leur soliste –ici un peu raide dans le mouvement lent-.

• Anton Bruckner – Symphonie n°8 – OP Vienne, W. Furtwängler – 1944, ****

Wilhelm Furtwängler était d’abord compositeur, avant d’être chef d’orchestre : ses symphonies ne sont pas sans rappeler parfois celles de Bruckner, mâtinées d’un peu de Richard Strauss. Il était donc très à l’aise pour diriger les symphonies du compositeur autrichien, et cette huitième, enregistrée en concert en 1944, est une belle réussite, malgré des conditions techniques juste correctes.

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Playlist « Speak French »

C’est pas souvent que ça arrive ! Mais, de temps à autre, j’écoute des chansons pop-rock avec des paroles en français, dans un genre qui va au-delà de ce que certains appellent la « chanson française » –personnellement, j’appelle ça de la « variété », au risque de me faire huer !-.
Petit échantillon avec la playlist de ce jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Jacques Higelin – Champagne pour tout le monde – 1979 ***

La chanson-titre est absolument géniale, le reste de l’album est plus inégal mais demeure le disque d’Higelin qui s’est le mieux vendu et, à vrai dire, le seul que j’apprécie un tant soit peu… « Champagne pour tout le monde » fait partie d’un diptyque avec « Caviar pour les autres », vendu séparément et enregistré au même moment et avec les mêmes musiciens, encore plus inégal !

• A.S Dragon – Va chercher la police – 2005 **

Leur premier album, « Spanked » était une vraie réussite, celui-ci constitue malheureusement une vraie déception : le rock extrêmement vigoureux et teigneux des débuts le cède progressivement à une pop plus mélodique et adoucie. Le groupe ne survivra pas au départ de sa chanteuse et disparaît de la scène en 2007. En concert –première partie des Cure au festival Musilac d’Aix-Les-Bains en 2004-, le groupe déployait une énergie considérable !

• Les Wampas – Manu Chao, EP – 2003 ****

Unique succès populaire –et mérité, à mes oreilles– de ce groupe hargneux et sympathique, paru sur l’album « Never Trust A Guy Who After Having Been A Punk Is Now Playing Electro » : tout un programme, en effet ! Pour boucler la boucle, Didier Wampas pense le plus grand bien de l’album suivant, qui clôt cette notule.

• Ici Paris – Allo le monde – 1982 *****

Pour moi, tout simplement un des tout meilleurs albums de pop-rock en Français, malheureusement passé et resté inaperçu, et désormais quasiment oublié. C’est frais, c’est pétillant, c’est drôle –les petites histoires contées, sans aucune prétention, sont à prendre au nième degré mais ne manquent pas d’intérêt– et, surtout, c’est terriblement vivifiant ! De nos jours, trouver des informations sur le groupe dans sa formation originelle avec la chanteuse Marie Alcaraz –les productions ultérieures avec d’autres chanteuses ne retrouveront jamais la même fraîcheur-, même à l’heure d’internet, n’est pas chose aisée !

Playlist «Cinétique et contrepoint»

Belle –et exigeante– playlist composée d’oeuvres pour piano finalement pas si fréquentes que cela, aujourd’hui ! Et deux compositeurs contemporains l’un de l’autre en trois albums, dont l’un a le bon goût de proposer les deux ! Si le piano de Paul Hindemith est assez marqué pr l’utilisation d’un contrepoint savant –ses Ludus Tonalis sont édifiants à cet égard-, le piano de Serge Prokofiev met souvent en avant une motorique implacable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc dans cette playlist :

• Hindemith – Les sonates pour piano – Glenn Gould – 1966/1973 ****

Glenn Gould adorait les pièces contrapuntiques et ces sonates parfois assez arides et rarement enregistrées lui offrent l’occasion de s’en donner à coeur joie ! Ces trois sonates ont été composées en 1936, à un moment où Hindemith, désigné par es nazis comme « artiste dégénéré », commençait à songer à l’exil.

• Hindemith – Ludus Tonalis ; Prokofiev – Visions fugitives, intégrale – Olli Mustonen – 1996 *****

Un très grand disque de piano, fort bien enregistré. Les Ludus Tonalis –Études, ou exercices contrapuntiques, tonaux et techniques pour le piano : c’est ainsi que ces 25 pièces sont définies par leur compositeur– sont formidablement maîtrisés. L’oeuvre, écrite en 1942, est composée d’un prélude et de 12 fugues entre lesquelles s’intercalent 12 interludes et les Visions Fugitives sont des miniatures remarquables, même si les propositions d’Emil Gilels dans ce répertoire sont à mes oreilles encore plus merveilleuses.

• Prokofiev – Sonate pour piano n°8Visions fugitives, extraits – Emil Gilels – 1974 *****

Emil Gilels fut le créateur de cette sonate virtuose et exigeante en 1944. Par ailleurs, tout au long de sa carrière, il joua très souvent de manière admirable des extraits des Visions Fugitives en bis lors de ses concerts. Ces courtes pièces sans titre ont été inspirées par les poésies de Constantin Balmont.

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Playlist «Mes nuits sans dormir – La mer», et une devinette

Si ça continue, faudra qu’ça cesse… N’en pouvant plus de ne pas dormir, une nouvelle fois, je me suis concocté une petite playlist dévolue au thème de la mer, tout en essayant de ne pas y inclure « La mer » de Debussy, pièce assez souvent écoutée ces derniers temps, et y compris dans sa transcription pour pianos. Cependant, le notaire de Debussy fait partie de cette playlist, et c’est avec lui que prend place notre devinette du jour :

« Sa musique est une musique de notaire » : c’est ainsi que Debussy méprisait l’un des trois compositeurs de cette playlist. A votre avis, de qui parlait-il ?

Nonobstant ces considérations, la playlist de cette nuit est donc composée de marines de la plus belle eau. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Felix Mendelssohn – Les Hébrides, ou la Grotte de Fingal. ***** Une superbe composition – en forme d’ouverture pour orchestre-, écrite en 1830 lors du voyage de Mendelssohn en Écosse. Excellente analyse de l’oeuvre avec quelques exemples musicaux à lire et écouter ici.

• Jean Sibelius – Les Océanides. **** Un court poème symphonique, qui n’est pas l’oeuvre la plus connue de Sibelius, contemporain de sa célèbre 5ème symphonie –1914-. Lors de sa création la pièce, qui évoque les nymphes méditerranéennes de la mythologie grecque, fut louée comme «la plus belle évocation de la mer en musique». Un affront pour Debussy, dont « La mer » fut créée en 1905 et reçut un accueil défavorable, pour le moins : « Le public semblait plutôt déçu : ils s’attendaient à l’océan, quelque chose de grand, quelque chose de colossal, mais ils ont été servis à la place avec de l’eau agitée dans une soucoupe » – Matthew Parris

• Granville Bantock – Symphonie des Hébrides. **** Une symphonie d’inspiration à la fois folklorique et wagnérienne composée en 1913, il fut le dédicatoire de la troisième symphonie de Sibelius dont il était un ardent défenseur en grande-Bretagne. Sur cet album, à la prise de son d’exception, la Celtic Symphony est à mon avis encore mieux réussie, mais ne concerne pas la mer.

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Playlist « Valeurs sûres, désormais même en France… »

Longtemps, Anton Bruckner fut méprisé, en France, au motif que ses symphonies avaient la réputation d’être des monuments de longueur –alors qu’elles n’excèdent que rarement la durée de la neuvième symphonie de Beethoven– et d’ennui –je les trouve, pour ma part, nettement moins ennuyeuses que celle de Brahms, par exemple…-.
Justice lui fut tardivement rendue, et ce n’est que dans les années 50 qu’il commença, et grâce au disque essentiellement, à bénéficier d’une réputation à la hauteur de son génie. Il faudra encore attendre une bonne décennie pour qu’il trouve sa place dans les salles de concert françaises. Pour ma part j’ai découvert et très vite apprécié Bruckner, au sortir de l’adolescence dans les années 80, par le biais de la très bonne intégrale –au temps du LP, une intégrale en CD étant alors inaccessible financièrement…– de Günter Wand, que j’avais pu me procurer en Allemagne pour une somme en adéquation avec l’épaisseur de mon porte-monnaie de l’époque !

La playlist du jour me permet d’écouter trois symphonies parmi les plus populaires –4ème, 7ème et 9ème– du compositeur autrichien, selon trois perspectives interprétatives très dissemblables et, finalement, très complémentaires ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Parmi les premiers chefs à enregistrer des symphonies de Bruckner, William Steinberg n’est pas souvent cité, à tort selon mes oreilles ! Pourtant, dès 1956, il enregistrait pour Capitol cette 4ème symphonie « Romantique », puis, en 1963, avec le même orchestre de Pittsburgh, la 7ème symphonie, pour le label Command Classics : dans les deux cas, il propose des lectures narratives, nerveuses et incisives, en définitive pas ennuyeuses du tout ! Un peu plus tard, il enregistra avec Boston une sixième symphonie fondée sur les mêmes préceptes et se situant au même niveau d’excellence !
• Eugen Jochum poursuit une tradition interprétative bien ancrée en Allemagne depuis le début du vingtième siècle : son intégrale des symphonies du compositeur parue chez Deutsche Grammophon, dont est extraite cette septième symphonie,  fait encore référence pour certains, malgré ses instabilités de tempo au service d’une émotion de l’instant -mais avec aussi sa part de « temps morts », à mes oreilles au moins. En Angleterre, on le surnommait «Mister Stop And Go »…
Enfin, Herbert Von Karajan , considéré de son vivant par de nombreux musicographes en Angleterre et en Allemagne comme le plus grand interprète vivant de Bruckner, livre une très belle version de la neuvième symphonie « dédiée au Bon Dieu », enregistrée avec l’orchestre philharmonique de Vienne en concert en 1976 : un disque paru en édition limitée il y a déjà fort longtemps, et qui n’est plus disponible de nos jours. Une fort belle version, pleine de ferveur dans le dernier mouvement, moins puissante, mais aussi solidement architecturée que celle enregistrée à Berlin à peu près à la même époque dans le cadre d’une intégrale, encensée à peu près partout sauf en France…

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Playlist « Valeurs sûres et trésors inépuisables »

Depuis deux jours, je navigue de symphonie de Beethoven en symphonie de Beethoven au gré de ma fantaisie et de mon humeur, choisissant parmi quatre intégrales proposant des visions très différentes, mais toutes très pertinentes, abouties et complémentaires. Chacune de ces intégrales constitue une très belle réussite artistique et bénéficie de très bonnes conditions techniques, à la pointe de la technologie propre à sa date d’enregistrement.

La plus célèbre –et de très loin la plus vendue toutes époques et tous supports confondus : – est celle de Karajan : la toute première conçue et mise sur le marché en tant qu’intégrale, dans un coffret richement illustré et documenté, selon un système de souscription complètement novateur à l’époque : un pari risqué en 1963, mais totalement réussi : pour absorber les coûts, Deutsche Grammophon devait vendre au moins 100 000 coffrets, et nombreux étaient ceux qui prédisaient la faillite de la firme ; en 10 ans, un million de coffrets avaient été vendus, et les estimations de 2014, lors de la réédition en coffret CD « de luxe », tous supports confondus -LP, cassettes, CD, SACD et Blu-ray audio-, s’élèvent à plus de 15 millions de disques vendus. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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