Playlist « Week-end soviétique à Cologne »

Outre sa somptueuse cathédrale – plus haut édifice catholique au monde– surplombant majestueusement le Rhin, Cologne –Rhénanie du Nord-Westphalie, ± 1,1 million d’habitants– compte également deux orchestres symphoniques de classe mondiale :
1. l’orchestre symphonique de la WDR –Westdeutscher Rundfunk, orchestre radiophonique créé en 1947 au sortir de la guerre, spécialisé pendant longtemps dans le répertoire plutôt contemporain, qui s’est élargi désormais— ;
2. l’orchestre du Gürzenich de Cologne, fondé en 1857, qui intervient également dans les productions de l’opéra de Cologne.

Je me rends donc aujourd’hui virtuellement à Cologne –ma barque est en panne, ce qui m’empêche de remonter 350 km sur le Rhin pour m’y rendre physiquement…– à travers cette playlist « soviétique », consacrée aux symphonies de Serge Prokofiev, d’une part, et de Maxime Chostakovich, d’autre part, respectivement interprétés par les deux orchestres sus-cités. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les deux orchestres partagent alternativement la même salle de la philharmonie de Cologne –très belle salle à l’acoustique remarquable, sise le long du Rhin à proximité immédiate de la cathédrale, j’avais pu assisté à quelques excellents concerts peu après sa création, lors de mon année de service militaire, qui m’a promené en civil dans de nombreuses institutions et grandes villes à travers l’ex-RFA -Fribourg, Stuttgart, Cologne, Hambourg, Berlin, Münich…-.
Ainsi, nonobstant des ingénieurs du son différents, il est assez facile de distinguer les caractéristiques des deux orchestres –plus rond et un peu plus souple pour ce qui concerne le Gürzevich, avec bois un peu plus chaleureux– dans des symphonies tout-à-fait aptes à faire briller les orchestres les plus anémiques, les deux compositeurs étant, chacun dans un style différent, de brillants orchestrateurs, ne résistant pas, sporadiquement, aux sonorités criardes et crues, expression de tiraillements intérieurs face au stalinisme notamment.

Les deux versions de ces intégrales des symphonies sont, l’une et l’autre, de très grande qualité –celle de Pokofiev, notamment, est très supérieure aux autres que je connais– et étaient chacune disponibles à prix très avantageux en leur temps. La ligne éditoriale de chaque coffret n’est pas très luxueuse, certes, mais on trouve un livret plutôt informatif dans chaque boîte et les prises de son s’avèrent très bonnes à défaut d’être exceptionnelles.
Pour ce qui me concerne, je préfère le corpus symphonique intégral de Prokofiv à celui de Chostakovih, le trouvant globalement plus homogène en qualité, mais cela n’engage évidemment que moi. Etonnamment, il est assez difficile à l’heure actuelle de trouver une intégrale de qualité des symphonies de Prokofiev disponible sur le marché, alors que celle de Chostakovich sont assez régulièrement accessibles sans grande difficulté.

Playlist « Chevaux de bataille »

La playlist du jour est consacré à un artiste souvent rencontré dans les pages de ce blog, puisqu’il s’agit d’Emil Gilels, mon pianiste favori, ici à l’oeuvre dans quelques concertos, dont certains constituèrent des chevaux de bataille tout au long de sa carrière, et notamment le rare deuxième concerto pour piano de Tchaïkovsky –dans l’édition révisée par Siloti-. A contrario, la version du jour du premier concerto du même compositeur n’est pas la meilleure que je connais des –au moins– 17 versions, officielles ou non, de cette oeuvre par le pianiste. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour reprendre l’appréciation de la revue Gramophone à l’occasion de la réédition chez Warner des trois concertos pour piano de Tchaïkovsky, « tout disque d’Emil Gilels est un événement de première ampleur, où ce lion du clavier offre l’art de la plus haute intégrité ». Inutile d’en dire plus…

Playlist « Trilogie Glam »

Je n’ai jamais vraiment complètement accroché aux productions de David Bowie au fil de son long parcours, achevé avec « Blackstar » en 2016, où, parfois, l’étrange côtoie le bizarre, et relativement difficile d’accès pour mes oreilles mal dégrossies.
En revanche, j’aime toujours, et depuis longtemps, sa fameuse trilogie glam-rock, du temps où il jouait avec la brochette d’excellents musiciens formée par le groupe « The spider From Mars » : Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse et Mick Woodmansey à la batterie, remplacé par le non moins excellent Ainsley Dunbar sur le dernier album de cette trilogie. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Parus dans une période créatrice relativement courte, entre 1972 et 1973, ces trois albums sont archétypiques du glam-rock, courant musical éphémère, essentiel entre le rythm’n’blues des Rolling Stones et le mouvement punk apparu dès 1976, autant qu’attitude vestimentaire volontiers provocatrice –pas toujours très bien vécue par les musiciens des Spiders From Mars, chevelus colorés enserrés sur scène dans des pantalons moulants et perchés sur des bottes à très haute semelles compensées…-.
Les deux premiers albums racontent les histoires farfelues de leur personnage principal respectif, Ziggy Stardust, messager humain d’une intelligence extraterrestre délivrant son message en chantant, et Aladdin Sane, son pendant américain, qui évolue dans une société ultra-décadente en quasi-perdition. Pin-Ups, à contrario, est un album constitué uniquement de reprises de titres parus dans les années 60, et originellement interprétées par des groupes de premier plan : Who, Kinks, Pink Floyd… Il prolonge ainsi Aladdin Sane, qui proposait déjà une reprise du « Let Spend The Night Together » des Rolling Stones dans un esprit très glam-rock.
Les albums suivants de David Bowie seront très différents, et, à vrai dire, je les apprécie beaucoup moins.

Playlist « Un pas en avant, un pas en arrière »

La playlist de ce jour est constituée de deux albums des Beach Boys, respectivement leur huitième et leur neuvième, parus en mars 1965 pour « Today ! » et en juillet 1965 pour « Summer Days (And Summer Nights) ». Ils marquent à la fois une volonté de faire un pas en avant avec « Today ! » en s’éloignant progressivement de la « Surf Music » propre aux sept premiers albums du disque, à peu près tous interchangeables -entre Surfer Girl, Surfin’ Safari et autre Surfer Moon ou Girls On The Beach-, et un retour en arrière sous la pression de Capitol, leur maison de disques, pour retourner vers des thématiques et des horizons plus traditionnels avec « Summer Days (And Summer Nights) ». –Cliquer sur l’image pur la voir en plus grand-.

Comme leurs sept prédécesseurs, ces disques sont très courts : 12 titres en moins de 30 minutes et comportent leur lot de belles harmonies vocales, de plages et de soleil. Cependant, « Today ! » marque une véritable rupture dans le choix d’un instrumentarium beaucoup plus varié, les musiciens du groupe étant renforcé par un grand nombre de musiciens de studio –guitares, basses, percussions, cuivres ou encore piano-. Les chansons sont essentiellement composées par Brian Wilson seul –en 1994, Mike Love en revendiqua la co-écriture de certaines-, , qui joue par ailleurs de nombreux instruments en plus de sa basse à six cordes : il préfigure ainsi, sans toutefois l’annoncer, « Pet Sounds », le « Grand-Oeuvre » des Beach Boys –et parfois considéré comme le meilleur album de Pop-Music jamais enregistré-, l’année suivante.

Classé n°4 dans les charts US, « Today ! » fit moins bien que son successeur, paru quelques mois plus tard : « Summer Days (Ans Summer Nights) » se classa n°2 dans les charts US –pour l’anecdote : n°1 : The Rolling Stones , Out Of Our Heads-, alors qu’il est moins inventif que son prédécesseur et constitué, pour une bonne part, de « remplissage ». Un bon album de la première période de la carrière des Beach Boys –celle des costumes à rayures ! -, donc, mais qui ne se démarque pas beaucoup de ses prédécesseurs, si ce n’est qu’il ajoute, après la plage, les filles et le surf, les parcs d’attraction aux thèmes emblématiques du groupe !

Occupations printanières.

Il ya quelques semaines, un été précoce s’annonçait, avec des températures dépassant allègrement les 25 degrés, et voilà que depuis quelques jours, l’hiver semble vouloir se réinstaller ! Il fait meilleur rester au chaud à la maison… Ainsi, ce matin, j’ai réussi à mettre ma base de données « Discothèque » à jour, ce que je n’avais pas encore fait depuis le début de l’année. Cela a été relativement rapide, puisque je n’ai acheté qu’un nombre très réduit de nouveaux albums en 2024. En revanche, j’ai réorganisé un peu le rangement de tout cela, ce qui me permet de m’y retrouver très facilement à nouveau : les nouveautés de ces derniers mois ont trouvé leur place sur leurs étagères est tout est convenablement classé, ce qui est tout de même plus pratique que les piles désordonnées que j’avais commencé à poser un peu partout !

Ensuite, je me suis amusé à fabriquer un petit logo qui récompensera les prise de son de grande qualité. Après tout, certains disques comportent des « Diapason d’or, « Choc du Monde de la Musique », « 10 de Répertoire » et autres « Gramophone Awards »… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Bref, lorsque vous le verrez, il signalera une prise de son d’exception.

Le premier disque virtuellement orné de la sorte est un live de David Gilmour enregistré en 2017 à Pompei.
Qui l’eût cru : c’est presque comme du Pink Floyd en un peu plus rock et énergique –cliquer sur limage pour la voir en plus grand-. Il faisait partie de l’une des piles dont je vous parlais précédemment : c’est un disque que l’on m’avait offert et qui attendait sagement son tout d’écoute !
C’est chose faite et c’est un très bon disque, à la prise de son digne des meilleures productions de Pink Floyd, le côté « musique d’ascenseur » en moins !

Playlist « Totale découverte »

La playlist de ce jour est consacrée à des oeuvres qui m’étaient jusqu’à présent inconnues, au moins sous cette forme. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La musique pour deux pianos ou piano à quatre main de Maurice Ravel est en effet essentiellement composée de transcriptions, et parfois d’esquisses, de ses propres oeuvres orchestrales, sauf pour ce qui concerne le « Prélude à l’après-midi d’un faune », de Debussy, transcrit pour piano à quatre mains. Quant aux « Sites auriculaires », cette pièce de jeunesse pour deux piano –totalement accessoire– est fortement inspirée par Satie, jusque dans son titre…
Il y a donc de fort belles choses, dans cette playlist, et d’autres nettement plus anecdotiques ! Mais, très généralement, l’ensemble s’écoute avec beaucoup de plaisir. Pianiste virtuose raté, Ravel n’en composa pas moins des pièces très virtuoses, descendant moins de Chopin que de Liszt, mais avec un caractère moins ostentatoire que ce dernier : l’écoute en est donc plus apaisante !

Playlist « Retrouvailles d’anciennes connaissances »

C’est une playlist « fond de discothèque » que j’ai concoctée ce jour, à savoir : une playlist constituée d’albums qui font parie des tout premiers CD que j’ai achetés, à partir de 1984, afin de reconstituer petit à petit la maigre collection -dans le domaine de la musique classique- que j’avais commencé à me constituer en LP. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc des compositeurs et des oeuvres archi-connus, qui à la sortie de l’enfance ou à l’entrée de l’adolescence, me plaisaient énormément : le deuxième concerto pour piano de Rachmaninoff –sommet du mauvais goût pour certains « mélomanes avancés »-, le concerto pour violon de Tchaïkovsky et le quatrième concerto pour piano de Beethoven, que j’ai aimé dès la première écoute et qui reste pour moi le plus beau de tout le répertoire du genre.
A titre d’anecdote, le coffret de 18 LP duquel il faisait partie était à l’époque l’une des meilleures affaires à faire, en un temps où le disque restait un produit de luxe en France –TVA appliquée à l’époque : 33%, et ce n’est pas une blague…– : les disques consacrés aux 32 sonates pour piano étaient offerts l’intégrale des concertos !

Playlist poétique

La playlist de ce jour est relativement courte mais hautement poétique avec cette ravissante version des « Romances sans paroles » de Mendelssohn par un illustre inconnu –pour moi en tout cas-, Daniel Adni, qui en propose une version très au-dessus de celle de Barenboim, sans doute la plus connue de toutes -et, peut-être, la moins réussie et pas très bien enregistrée de surcroît, mais qui fut longtemps la seule très facilement disponible sur le marché-… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Dans le cas présent, les paroles ne manquent pas, et très généralement, il s’agit de pièces apaisantes et, techniquement, plus virtuoses qu’il n’y paraît –Mendelssohn était un pianiste et un chef d’orchestre virtuose en plus d’avoir été un compositeur génial et un peintre de talent…-.

Cet album fait partie d’un coffret que j’ai longuement hésité à acquérir, l’ayant placé en balance avec le coffret paru chez Hänssler, a priori presqu’aussi alléchant et plus complet, mais ayant déjà les symphonies par FAY, j’ai finalement opté pour le coffret Warner.
La ligne éditoriale de ce coffret est nettement plus jolie et pratique –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-, avec de vraies pochettes cartonnées très joliment illustrées, généralement de grands noms d’artistes et un court livret trilingue, ainsi que le catalogue des oeuvres enregistrées : comme je n’en connais pas une grande partie –certaines oeuvres pour piano, de musique de chambre ou de pièces pour orgue-, cela me laisse une large place pour la découverte !

Hécatombe printanière chez les pianistes

Coup sur coup, le mois de mars, cette année, a vu la disparition de deux remarquables pianistes –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :
• Byron JANIS (1928-2024), pianiste virtuose américain, surnommé le « Horowitz américain » à ses débuts –il fut en effet élève de celui-ci dans son adolescence-, gendre de Gary Cooper, au répertoire assez restreint et à la carrière de météorite, faute de santé essentiellement. Ses « Tableaux d’une exposition » de Moussorgsky, enregistrés en 1961, restent légendaires.

• Maurizio POLLINI (1942-2024), italien, à l’immense répertoire – de Mozart à Varèse, en passant par Beethoven, Chopin et tous les romantiques et Bartok-. Superbe technicien du clavier, auquel, curieusement, je n’ai jamais beaucoup accroché –je n’accroche pas plus à son « maître », Arturo Benedetti-Michelangeli, je les trouve aussi techniquement impeccable que glacial l’un que l’autre– ! Du coup, malgré une très abondante production, je n’ai que très peu de ses disques sur mes étagères, et je les écoute rarement.

Playlist « Totale découverte dominicale » !

Playlist inédite ce jour, puisque consacrée à un artiste dont je ne vous avais jamais parlé jusqu’à présent, que je viens moi-même de découvrir au détour de lectures effectuées presque par hasard… Et pourtant, chose que j’ignorais, Meat Loaf est un énorme vendeur de disques dans le monde entier, sauf en France, où sa notoriété a eu plus du mal à s’établir.
La playlist de ce jour est consacrée à la trilogie de la chauve-souris » :
Bat Out of Hell
Bat Out of Hell II: Back Into Hell
Back Out Of Hell III : The Monster Is Loose.
Trois albums sur le même thème donc, enregistrés en 1977, 1993 et 2006. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le premier disque se vendit à plus de 43 millions d’exemplaires et continue à se vendre au rythme annuel de 200 000 ; le deuxième culmina à 15 millions d’exemplaires environ ; quant au troisième, il a dû se vendre beaucoup moins bien, puisque les chiffres n’ont pas été communiqués –i.e. je n’ai pas réussi à les trouver-. Ces ventes colossales, doublées de classements remarquables dans les Charts anglo-saxons, sont d’autant plus surprenantes que les albums furent tous assez mal accueillis par la presse spécialisée et que le format des chansons –autour de 7 à 10 minutes– ne permet guère leur passage en radio. . Il faut donc croire que le contenu musical –toutes les compositions, dont le nom est généralement à rallonge,  sont de Jim Steinman– est exceptionnel !

En fait, ce que l’on entend est assez atypique et difficilement classable : un mélange de glam-rock survitaminé, croisement entre le « Tommy » des Who –version film de Ken Russell-, et les albums grandiloquents de Queen en plus grandiloquent –si si, c’est possible– et de Springsteen adolescent naïf pour les paroles, le tout mâtiné de rock’n’pop expansive, voire surchargée –piano omniprésent, choeurs, instruments classiques…-. Le plus étonnant est que ce curieux mélange, porté par la grande voix de Meat Loaf et le gratin des musiciens de chaque époque –en total décalage avec les modes ou courants de chacune d’entre-elles-, est remarquablement produit et fonctionne à vrai-dire tout-à-fait bien et s’écoute sans déplaisir. Ajoutons que les illustrations des pochettes appartiennent au monde de l’Heroic Fantasy –en gros : Rahan à moto dans un monde apocalyptique– et sont très réussies et accrocheuses visuellement.

Belle découverte dominicale, assurément !

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