Playlist dominicale d’une évidente cohérence !

La playlist du jour est d’une évidente cohérence thématique ! Pensez donc : elle réunit deux artistes qui furent les créateurs du Velvet Underground dans deux albums en solo sortis chacun en 1989 et un album qu’ils écrivirent conjointement en mémoire d’Andy Warhol, après décès de celui-ci –1987-, et qui parut en 1990. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il s’agit de trois excellents albums, loin des expérimentations sonores et musicales propres aux premières années du Velvet Underground –qui étaient essentiellement dues à John Cale et à sa formation classique (il fit partie du courant avant-gardiste américain, avec John Cage ou La Monte Young et c’est lui qui imposa le concept de drone au sein du groupe, dont il était l’altiste-bassiste-pianiste) bien plus qu’à Lou Reed, beaucoup plus conventionnel musicalement parlant-.

John Cage, friand de moultes expériences capillaires, retrouve ses racines classiques dans le très beau « Words For The Dying« , assez loin de l’idée qu’on se fait d’un album de rock : c’est un orchestre classique et des choeurs que l’on entend dans toute la première partie de l’album, intitulée « The Falklands Suite », sorte de suite symphonique illustrant des poèmes de Dylan Thomas. La seconde partie, plus conventionnelle mais également belle, est dénommée « Songs Without Words ».
A mes oreilles, c’est, avec « Paris 1919 », le plus bel album du compositeur gallois, au sein d’une discographie de l’artiste très personnelle et originale.

Lou Reed, pur produit de l’intelligentsia new-yorkaise, donne lui aussi à entendre, avec « New York » un de ses meilleurs albums –sa discographie est très inégale, au gré de ses changements d’humeur et de son instabilité : ici, il semble avoir trouvé une certaine sérénité– où, dans une ambiance assez apaisée finalement, il décrit pourtant certains des aspects les plus sordides de la Grosse Pomme grâce à ses habituelles habilités de conteur.
Lou Reed avait déjà consacré un album à sa ville natale avec l’excellent « Coney Island ».

Avant les obsèques d’Andy Warhol –qui fut le manager du Velvet Underground à ses débuts et un important soutien financier-, les deux hommes ne s’étaient plus parlés depuis l’éviction de John Cale du groupe, en particulier du fait de l’ego surdimensionné de Lou Reed. Ils surent mettre de côté temporairement leurs différends pour composer ce très bel album-hommage à Andy Warhol : « Songs For Drella« , Drella étant l’un des surnoms du maître du Pop-Art donné par ses disciples a sein de la Factory.

Musicalement, l’ambiance est beaucoup plus apaisée qu’à l’époque du Velvet Underground, et l’instrumentarium réduit au piano et au l’alto de John Cale ainsi qu’à la guitare de Lou Reed –+ quelques pédales d’effets et pas mal de réverbération-. Les deux artistes se partagent le chant pour décrire quelques aspects marquants de la vie et de la personnalité de Warhol. Leur collaboration se réduisit à cet album et à quelques concerts qui suivirent, mais John Cale avait annoncé très tôt qu’il ne voulait plus travailler avec Lou Reed pour d’autres éventuels projets.

Au final, une très belle playlist dominicale, qu’il est possible de prolonger sans qu’elle perde sa cohérence avec les deux albums alternatifs cités dans la notule  !

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Playlist « Concert déjanté en puzzle »

La playlist de ce jour, à écouter très fort pour qu’elle soit pleinement appréciable- est constitué d’un unique concert de Lou Reed à New York, en décembre 1973, et édité en deux disques sortis séparément : devant le succès de « Rock’n’Roll Animal », RCA sortit en 1975 l’album «Live », tiré du même show. Le second album connut un succès à peine moindre. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La technologie actuelle permet désormais facilement de reconstituer la setlist du concert telle qu’elle se présentait ce soir-là –cf. l’imagette de droite-, plutôt que le puzzle désordonné proposé par la sortie en deux disques et l’assemblage qui en résulta.

A ce stade de sa carrière, Lou Reed avait connu un énorme succès avec l’album « Transformer », suivi d’un non moins immense bide commercial et critique retentissant avec « Berlin », ce dernier ne connaissant une appréciation positive que des années plus tard. Les titres qu’il propose lors de ce concert proviennent logiquement de ces deux albums et sont abondés de chansons écrites pour le Velvet Underground à la fin des années 60.
Totalement déprimé, rongé par les drogues et les abus de toutes sortes, physiquement très amaigri et le crâne rasé, Lou Reed est entouré d’un groupe réuni autour du guitariste « chef d’orchestre » Steve Hunter : un second guitariste, Dick Wagner, vient l’épauler, et les duettistes sont soutenues par les claviers discrètement présents de Ray Colcord, la batterie pachydermique de Pentti Glan et la basse étonnamment ductile et très expressive de Prakash John. Ce groupe, qui deviendra bientôt celui d’Alice Cooper pour l’enregistrement de son album « Welcome To My Nightmare », propose des versions glam-hard rock des chansons : Lou Reed n’a plus qu’à déposer ses paroles dans un style qu’il affectionnera tout au long des années 70, jusqu’à la caricature parfois : un parlé-chanté qui colle tant bien que mal au rythme et où la mélodie est transformée, voire déformée. En 1973, tout cela passe encore très bien parce que les interactions avec le public sont quasi-inexistantes.
Plus tard dans la décennie, en revanche, et soutenu par des musiciens de moindre envergure, les concerts se transformeront parfois en talk-show où l’artiste se contentera de haranguer le public.

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Playlist « Beethoven à la mode soviétique »

Entamée avant l’aube, la playlist du jour propose trois pianistes russes, et pas n’importe lesquels, dans un programme consacré intégralement à des sonates de Beethoven. Les pianistes sont Heinrich Neuhaus, Sviatoslav Richter et Emil Gilels, les deux derniers étant enregistrés en concert. Quant aux sonates écoutées, il s’agit des n°3, 9, 12, 14, 24, 29, 30 et 31. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les enregistrements d’Heinrich Neuhaus sont difficiles à dater, le disque est issu d’un coffret « grands pianistes russes » parus chez en 1986 chez Harmonia Mundi, éditeur français aujourd’hui disparu, qui publiait à cette occasion des enregistrements Melodiya : d’après mes rapides recherches, ces sonates auraient été enregistrées entre 1947 et 1950. Heinrich Neuhaus fut le professeur aussi bien de Gilels –les deux hommes ne s’appréciaient pas, Gilels affirme n’avoir quasiment rien appris de lui, d’autant qu’il avait déjà remporté à l’unanimité le premier prix lors du concours de l’Union– que de Richter, son élève « chouchou ». Etonnamment, il eut la vie sauve durant la guerre, alors qu’il était emprisonné à la Loubianka, grâce à l’intervention personnelle de Gilels directement auprès de Staline. Remarquable pédagogue et interprète, il donne à entendre quatre excellentes versions de ces sonates, dans un son très convenable.

Considéré comme l’un des très grands pianistes du vingtième siècle, Sviatoslav Richter a été autorisé à effectuer des tournées en Occident et aux Etats-Unis à partir de 1960. Il y effectua quelques enregistrements, dont les sonates écoutées ce jour. A mes oreilles, le Beethoven de Richter est très inégal –variable du bon à l’exceptionnel-, et largement tributaire me semble-t-il de l’humeur du jour –le pianiste était d’une personnalité plutôt complexe et parfois assez peu amène-. Pour ces trois sonates, qui ne sont pas les plus connues, il semble être dans un très bon jour.
Enfin, les lecteurs réguliers de ce blog savent que les sonates pour pianode Beethoven par Emil Gilels constituent pour moi le sommet de la discographie de ces oeuvres, bien que son décès prématuré nous prive d’une intégrale complète –indisponible à l’heure actuelle, mais elle ne semble pas supprimée par l’éditeur– . Ici, en concert, il livre une « Hammerklavier » à l’abattage considérable, et dont le troisième mouvement est d’une beauté à couper le souffle. Un très grand disque, qui vient clore une superbe playlist !

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Playlist « Défi des dix ans » – 6

Je poursuis mon voyage en remontant le temps, de manière ordonnée, dans la discographie des Rolling Stones, avec ce sixième épisode de la saga entamée ici. La playlist de ce jour propose des albums qui sont encore très bons, mais qui marquent cependant le début d’un lent déclin qualitatif dans la production enegistrée en studio par le groupe. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En revanche, le témoignage du concert à Bruxelles, en 1973, réservé aux fans français –le groupe étant interdit de séjour en France– est cultissime et mérite ce statut. Il s’agit ici de la « version officielle » produite par les Rolling Stones dans le cadre dd l’ouverture de leurs archives. Le son est donc très bon, mais la guitare exceptionnelle de Mick Taylor a été quelque peu noyée dans le mixage, vraisemblablement à la demande de Keith Richards. Toutes les éditions pirates alternatives la mettent nettement plus en avant. Avec cet enregaistrement effectué durant la tournée européenne de 1973, il s’agit du dernier témoignage d’un concert du groupe avec Mick Taylor.

Playlist « Triptyque final »

Nouvelle matinée très pluvieuse et donc propice à savourer tranquillement cette belle playlist composée des trois dernières symphonies d’Anton Bruckner, dans des versions enregistrées par des chefs réputés chacun pour être de très bon spécialistes de ces oeuvres. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour autant la vision qu’ils ont chacun de ces œuvres n’est en rien identique, d’autant moins que les interprétations d’Eugen Jochum sont généralement basées sur l’édition Nowak des symphonies de Bruckner.
Précisons en effet qu’il existe plusieurs éditions de ces symphonies. L’édition la plus fréquemment rencontrée est l’édition Haas, du nom du musicologue recruté par l’international Bruckner Society afin de publier une édition critique des symphonies de Bruckner en retournant aux partitions originales, retouchées et modifiées au début du vingtième siècle par différents disciples du compositeur. Le successeur de Robert Haas auprès de l’International Bruckner Society, Leopold Nowak, proposa quant à lui, un certain nombre de modifications à l’édition Haas, qui ne firent jamais l’unanimité, et c’est l’édition Haas qui demeure la plus fréquemment employée de nos jours.

Chacun des chefs a enregistré l’intégrale de ces symphonies -et même deux fois pour Jochum, dont les deux versions sont difficiles à départager : personnellement je préfère la seconde pour EMI, avec Dresde, un peu plus stable rythmiquement– et livré par ailleurs plusieurs versions des symphonies 4, 7, 8 et 9 –la dernière symphonie de Bruckner, en trois mouvements seulement, et dédicace « Au bon Dieu »-.
Dans chaque cas, prises de son convenables magnifiées par des remasterings récents de grande qualité, ce qui rajoute au plaisir d’écouter ces grandes oeuvres qui y gagnent beaucoup, du fait notamment de leur ampleur et de leur polyphonie extrêmement riche !

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Superbe playlist marmoréenne !

Au programme de cette après-midi chaude et ensoleillée, où je fais un peu relâche, quelques symphonies bien connues par Kurt Sanderling, immense chef trop peu connu –au moins en Europe de l’ouest, puisqu’il fit le choix de s’exiler à l’est à la fin de la seconde guerre mondiale, devenant notamment l’assistant de Mravinsky à Leningrad-, mais qui mérite un large coup d’oreille pour les lectures généralement bien charpentées alla Klemperer –mais avec plus de couleurs– qu’il propose.
Brahms – Symphonie n°1 –tout ce corpus brahmsien est remarquablement interprété ! – ;
Beethoven – Symphonie n°2 –excellente version– et 4 ;
Sibelius – Symphonies n°4 et 5.
Parmi ses autres titre de gloire figurent également d’excellents enregistrements de quelques symphonies de Shostakovich, une très belle intégrale des concertos pour piano à Prague avec Emil Gilels en soliste et une époustouflante 4ème symphonie de Tchaïkovsky avec Leningrad.

Une superbe playlist ! –Cliquer sur l’image our la voir en plus grand-.

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Playlist hardeux boutonneux -et une devinette- !

Cette playlist dominicale comporte quatre albums parus au début des années 80, époque où, adolescent, ma musette US était taggée au marqueur noir de noms de groupes variés et de pin’s bariolés et où, donc j’écoutais parfois du hard rock –sans bouger ma tête chevelue en rythme toutefois ! – Ecoutés un peu fort, ces albums restent efficaces ! . –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Deux des groupes présents dans la playlist de ce jour sont issus de la mouvance NWOBHM –New Wave Of British Heavy Metal : en gros, guitares saturées qui jouent vite et fort et hurleurs à la voix en général haut perchée– : il s’agit de Saxon et de Judas Priest. Les deux autres ont évolué d’un hard rock de bon aloi, de la fin des années 70 au tout début des années 80, vers des propositions plus commerciales que l’on qualifiera de Hard FM, avec   ballades sirupeuses à la clé dans les deux cas.

Devinette inside :
L’un des albums de cette playlist a connu un très grand succès dans les charts et s’est tout de même vendu à plus de 10 million d’exemplaires : saurez-vous deviner lequel ?

Playlist des jours d’après…

Tout à mon labeur ces derniers jours, je n’ai pas trop eu le temps de me préoccuper du résultats des récentes élections, si ce n’est pour m’en désoler collectivement… Etant par monts et par vaux depuis deux semaines, en train ou en voiture, mes oreilles sont donc restées un peu en jachère, et cette playlist constituée n’importe comment en piochant un peu au hasard dans me discothèque en est le résultat. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je crains malheureusement que, prochainement, les playlists à venir seront celles d’un monde d’après ! J’ai bien fait de déposer mon dossier de retraite !

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Playlist « Défi des 10 ans » – 5

Pour ce défi, la playlist envisagée mérite exactement le même commentaire que celui que je faisais il y a une petite quinzaine pour le quatrième épisode du « Défi des dix ans », dans lequel je vous rappelais également les tenants et les aboutissants de ce défi. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les playlists à suivre ne susciteront tout-à-fait, voire plus du tout,  les mêmes commentaires élogieux…
C’est avec cette playlist qu’apparaît le fameux logo « Tongue And Lips », emblématique du groupe, créé par un étudiant anglais, John Pasche, et dont le dessin original –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand– est exposé au Victoria And Albert Muséum de Londres.

Dimanche matin à l’opéra – Meurtre dans la cathédrale

L’opéra de ce dimanche matin est une rareté à deux titres : d’une part, « Assassinio nella cattedrale » d’Ildebrando Pizzetti1880-1968-n’est pas un opéra fréquemment joué, ni même fréquemment enregistré ; d’autre part, la version du jour en est une version en Allemand, enregistrée en 1960 lors de la création viennoise de l’oeuvre.
A l’origine, l’opéra est en langue italienne, son livret est fondé sur la traduction de la pièce de théâtre de Thomas Stearns Eliotpoète, dramaturge et bigot de la High Church anglaise, américain naturalisé anglais et prix Nobel de littérature en 1948– écrite en 1935. La traduction allemande est également tirée de la pièce de T.S. Eliot et non pas de la version italienne.
L’opéra, en deux actes, explore les thèmes de la foi, du pouvoir et du martyr, en retraçant le meurtre de Thomas Becket dans la cathédrale de Canterbury en 1170. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le meurtre de Thomas Becket, archevêque de Canterbury, en 1170, résulte d’une série de conflits complexes entre l’Église et le Royaume d’Angleterre, centrés principalement sur la lutte de pouvoir entre Becket et le roi Henri II de Plantagenêt, qui voulait renforcer son autorité sur l’Église en Angleterre, tandis que Becket défendait les privilèges ecclésiastiques. En 1164, Henri II émit les propositions de procédures juridiques contenues dans les constitutions de Clarendon, pour limiter les pouvoirs de l’Église et soumettre le clergé à la justice royale, mais Becket, soutenu par le pape Alexandre III, refusa de les accepter.
Thomas Becket, ancien chancelier du roi et initialement proche allié, devint un fervent défenseur des droits de l’Église après sa nomination comme archevêque de la cathédrale de Canterbury, ce qui irrita le roi. Il excommunia plusieurs partisans du roi, provoquant son exil en France pendant six ans, ce qui intensifia les tensions.
En 1170, Becket retourna en Angleterre, mais reprit rapidement des actions contre les partisans du roi, exacerbant de nouveau les tensions. Exaspéré, Henri II aurait prononcé des paroles interprétées comme un ordre de tuer Becket, exprimant son désir de se débarrasser de lui. Selon la tradition, il aurait demandé : « N’y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ? ». Le 29 décembre 1170, quatre chevaliers, croyant servir les intérêts du roi, assassinèrent Becket dans la cathédrale de Canterbury.

Le meurtre provoqua un scandale dans toute l’Europe chrétienne. Becket fut canonisé en 1173, et Henri II dut faire pénitence publique en 1174. Paradoxalement, cet assassinat renforça l’influence de l’Église en Angleterre, augmentant son pouvoir face à la couronne. Il marque une période clé de l’histoire médiévale anglaise.

Le résumé de l’opéra est assez vite réalisé, l’oeuvre durant moins de deux heures et se déroule intégralement devant ou à l’intérieur de la cathédrale de Canterbury.
L’acte 1 expose le retour de l’archevêque Thomas Becket à Canterbury après son exil de sept ans en France et son opposition au roi d’Angleterre Henri II. L’archevêque est confronté à diverses tentations, les quatre tentateurs symbolisant le pouvoir séculier, les richesses matérielles et les compromis politiques, mais il demeure ferme dans sa foi et ses missions spirituelle.
Le second acte dépeint la tension croissante entre Thomas Becket et quatre chevaliers Anglo-Normands fidèles au roi Henri II. Malgré les avertissements et les menaces, l’archevêque refuse de se soumettre à l’autorité royale. Les chevaliers finissent par l’assassiner dans la cathédrale, faisant de lui un martyr.
La musique se caractérise par une belle intensité dramatique et l’utilisation ponctuelle d’éléments liturgiques, combinant des harmonies modernes et des mélodies rappelant parfois le chant grégorien : l’ensemble crée une atmosphère assez intimiste et mystique. Les chœurs jouent un rôle essentiel, commentant l’action à la manière des choeurs de la Grèce antique ; quant à l’orchestre, il est surtout utilisé pour accentuer les moments de tension dramatique et souligner les émotions des personnages.

La version du jour –témoignage d’une qualité sonore précaire, les bandes radio ayant été perdues– met en vedette absolue Hans Hotter, qui écrase de tout son prestige le plateau vocal de qualité réuni pour l’occasion –ce sont les mêmes chanteurs qui incarnent successivement les rôles des quatre tentateurs puis des quatre chevaliers– et campe un Thomas Becket d’une profonde humanité et d’une grandeur extraordinaire. Karajan, directeur artistique de l’opéra de Vienne de 1957 à 1964, au sommet de sa gloire et au faîte de sa période « Europas Generalmusikdirekor », dirige l’oeuvre en privilégiant son caractère intimiste et de subtils alliages de timbres –cf.extrait ci-dessous-.

Outre cette superbe version, publiée à l’occasion des dix ans de la disparition du chef et indisponible depuis des lustres, il existe une belle version, chantée en italien, en DVD, que vous pouvez regarder en ligne ici. Du fait d’une prise de son très réverbérée et de l’absence de fosse pour l’orchestre, elle est cependant moins intimiste que la version écoutée ce jour.

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