Depuis hier, c’est une playlist « ardue » à laquelle je me consacre… –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• « Le château de Barbe-Bleue », en allemand, c’est assez rigolo, tant la prosodie de cette langue est éloignée du hongrois original, mais la version est très bien au demeurant !
• « La mort de Danton », dans la version de sa création en 1947, raconte la même histoire que le film avec Depardieu, qui fut excellent dans ce rôle.
• « Lulu » est ici présentée dans sa version complète en trois actes, pour la première fois, et l’enregistrement est liée à ces représentations -auparavant, on ne jouait que la version incomplète de l’oeuvre-. C’est une oeuvre magnifique, qui gagne beaucoup à être vue : je garde un excellent souvenir du spectacle proposé à l’opéra national du Rhin il y a juste dix ans, dans une mise en scène éblouissante !
CheJe vous avais déjà parlé, ici ou là, des petites ou grandes vacheries et jalousies qui parcouraient le monde de la musique classique. Rajoutons donc l’anecdote suivante à ce modeste florilège, qui met en scène deux immenses artistes ayant effectué une grand partie de leur carrière aux Etats-Unis : Fritz REINER, chef d’orchestre, et Arthur RUBINSTEIN, pianiste mondialement renommé et quasi-unanimement loué, pour ses interprétations de Chopin en particulier.
REINER faisait partie de la race des tyrans, terrorisant les musiciens des orchestres où il officia et ne supportant aucune contradiction : un Toscanini en pire –ce qui n’est pas peu dire ! – Certes phénoménal de précision et de clarté, mais peu enclin à la moindre concession. Hongrois exilé aux Etats-Unis, il commença sa carrière américaine à Cincinnati, avant de prendre la tête de l’orchestre de Pittsburgh, où il renvoya plus de 90% –vous avez bien lu…– des musiciens de l’orchestre en moins de trois ans. Six ans après son arrivée, il ne restait que deux musiciens de l’orchestre initial ! Son départ, au bout de dix ans, fut vécu donc comme un soulagement.
REINER partit en effet pour Chicago, où son intransigeance permit de bâtir ce qui devint, à l’époque, le meilleur orchestre américain. Durant les dix ans de son mandat à Chicago, REINER enregistra beaucoup, pour RCA : ses disques firent les beaux jours des mélomanes américains, puis européens lorsqu’ils furent régulièrement importés vers nos contrées. Ils restent encorne largement réédités de nos jours –excellente anthologie Richard Strauss à tout petit prix, très bonnes symphonies de Beethoven dans une optique «objective», concerti de Tchaïkovsky et Brahms avec Gilels…-, et sont de très bons témoignages de son art et de la qualité phénoménale atteinte par son orchestre.
Le 1er septembre 1956, REINER enregistra pour RCA le très fameux concerto pur piano n°2 de Rachmaninoff, le soliste étant le très célèbre Arthur RUBINSTEIN. A cette époque, c’était, avec HOROWITZ, le pianiste le plus célèbre de son temps, et, déjà, une forme de légende vivante, réputé pour la beauté de sa sonorité et sa «musicalité» plus que pour son exactitude technique -avant 60 ans, il travailla peu la technique pour elle-même-.
Les musiciens avaient enregistré toute la journée au cours d’une très longue séance, et, la soirée approchant, tout semblait en boîte, lorsqu’un corniste demanda au chef de pouvoir réenregistrer un passage qu’il pensait pouvoir améliorer encore. RUBINSTEIN en profita alors pour demander à corriger lui aussi quelques passages de piano. REINER lui répondit alors : «Mon orchestre ne se trompe jamais. Mais si nous devions corriger tout ce que VOUS avez commis comme erreur, la nuit ne serait pas assez longue ! ».
Les deux musiciens ne se reparlèrent plus jamais… Le disque est toujours édité, c’est une très bonne version de ce concerto !
La vidéo ci-dessous met en évidence la grande économie de moyens du chef d’orchestre, qui semble vouloir traque la faute partout où elle peut être tapie !
Et hop, pour passer cette matinée de 14 juillet ailleurs que devant votre TV à suivre les défilés, je vous propose une Marseillaise remise presque dans le contexte de l’époque.
En effet, il s’agit ici d’une évocation musicale des guerres napoléoniennes contre la Russie, en 1812 : vous aurez donc droit à des hymnes –exaltation des sentiments nationaux et patriotiques : tu vas voir comme je vais abreuver tes sillons !!!-, des roulements de tambours, des batailles rangées toutes baïonnettes dehors et des coups de canon !
L’oeuvre –et dans cette version– fit les beaux jours des marchands de Hi-Fi dans les années 60 –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, pour mettre en valeur la puissance impulsionnelle des nouveaux amplis à transistors et la réponse des enceintes –la prise de son n’est cependant pas irréprochable, y compris selon les standards de l’époque-.
Ce n’est pas, et de loin, ce que le compositeur a écrit de mieux –il tenait d’ailleurs cette « oeuvre de circonstance » en assez piètre estime– mais elle connut un accueil très favorable de la part d’un public très friand de ces oeuvres spectaculaires –le public anglais avait réservé le même sort triomphal à « La victoire de Wellington », de Beethoven, pourtant assez pauvre en musique…-.
C’est un peu long, mais très amusant et très habilement construit, et c’est juste en-dessous ! En attendant les feux d’artifice de ce soir !
Evidemment, pour le commun des mortels non-mélomane, la mort de Jon VICKERS –avant-hier semble-t-il, mais annoncée officiellement seulement auourd’hui– passera pour anecdotique, au mieux, et passablement inaperçue pour tous les autres… Qui ça ? Quoi ça ?
Pour les amateurs d’opéra, c’est un géant qui s’en est allé. Canadien de son état, énormément engagé dans les rôles qu’il investissait, Jon VICKERS n’avait ni la plus belle voix, ni le plus beau timbre, ni même une diction des plus remarquables. Il possédait cependant une longueur de souffle exceptionnelle… Et surtout, il vivait tellement ses rôles qu’il emportait l’adhésion des plus réticents.
Ténor favori de chefs aussi immenses que Karajan ou Klemperer pour aborder les grands rôles du répertoire allemand –un Tristan légendaire, un Fidelio et un Siegmund tout pareils-, il fut aussi un très bel Enée dans « La guerre de Troie » de Berlioz, et ne négligeait pas le répertoire italien, qu’il aborda avec succès malgré une voix tout sauf souple –il en reste un Othello d’anthologie-.
Il sut également plier sa grande voix aux exigences du lied schubertien et a livré, en particulier, un « Winterreise » –Voyage d’hiver– prodigieux, lent et hypnotique, malgré son timbre presqu’ingrat et une diction perfectible.
Pour le découvrir ou le réécouter en forme d’hommage désormais posthume, deux petits extraits…
Alors que les températures restent chaudes sans être caniculaires, rien de mieux que de s’affaler tranquillement devant les enceintes pour profiter de cette petite playlist…
Et je vous propose également de commencer votre journée avec ce petit morceau de sensualité –à découvrir, ou redécouvrir : le groupe, à mon avis le meilleur groupe français de son époque, eut un succès relatif au milieu des années 2000, et la chanteuse est vraisemblablement l’une des plus sexy -et dévêtue- de l’histoire de la Pop-Music ! -.
Alors que les vacances se profilent doucement, une petite playlist éclectique pour les envisager en douceur –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-… Le grand départ, cependant, n’est prévu qu’au premier août ! D’ici-là, un peu beaucoup de rangement en perspective ! Et, peut-être, un petit lifting du blog…
C’est dimanche, on se détend et on sort le chat de la pièce, le pauvre risquerait de ne pas y résister… On devait toujours chanter Mozart ainsi, c’est moins ennuyeux et plus drôle !!!
Au demeurant, la dame connut un énorme succès aux Etats-Unis –les Américains furent décidément de grands enfants...-, lors des galas de charité qu’elle organisait : son mari, richissime, lui louait les meilleurs orchestres, dont celui du Met, afin qu’elle puisse se livrer à son passe-temps favori, et elle a même enregistré un disque –et je l’ai…-, à faire écouter à tous les apprentis chanteurs démotivés ! Et puis après tout, si vous entendez des fausses notes, c’est qu’il y a quelques bonnes autour, non ?
Pour mémoire, convenablement chanté, ça donne çà –et c’est vrai que ce n’est pas donné à tout le monde…-.
Ça y est, mon choix est arrêté en matière de livraison annuelle pour « La Radio de l’été« . En cette sixième saison, et la troisième pour ce qui me concerne, j’ai choisi cette très –très, très– jolie chanson de Brian WILSON –d’abord parue sur le miraculeux PET SOUNDS des Beach Boysen 1966, grande année pour Bordeaux rouges et les diablotins qui plus est !-.
Ici, tout cela mérite explication, et c’est également le but de la radio de l’été : donner un sens au titre proposé. Donc : j’ai découvert les Beach Boys tardivement, et en deux étapes.
• La première étape, c’était par le biais d’un excellent livre de Jean-Michel VARENNE, « Les poètes du Rock », lu vers 1982 ou 1983, si ma mémoire est bonne –et, en l’occurrence et en la matière, elle me trahit assez rarement…-.
Il semble que l’ouvrage soit désormais épuisé, mais si vous le trouvez en médiathèque, précipitez-vous : l’approche est assez originale et intéressante, plutôt littéraire et sociologique dans mon souvenir, bien que l’auteur semble résolument attiré par les aspects les plus glauques des poètes et musiciens qu’il recense –on aime les poètes maudits en France…-. Bref, les Beach Boys y étaient mentionnés, mais, dans mon esprit de l’époque, ils étaient tellement associés aux surf’trucs, surfin’machins et autres beach partys que je n’y prêtais pas une formidable attention. Tragique erreur !
• A l’été 2002 –et je suis sûr de cette date-, j’empruntais en médiathèque ledit « PET SOUNDS », désireux avant tout de compléter une culture de la musique west-coast qui m’échappait quelque peu ! Claque monumentale : ce disque est absolument génial, d’une beauté naïve mais fulgurante, fondée sur des mélodies et une harmonie à faire passer les Beatles pour des amateurs un peu racoleurs et très peu subtils… Le disque fut un bide relatif au USA et un succès absolu en Europe, et notamment en Angleterre. Parmi tous ces joyaux, c’est cette jolie pépite que je vous propose pour la radio de l’été, dans une version très maitrisée, et néanmoins chargée d’émotion. Bonne écoute !
J’ai commencé à participer à cet événement lors de la saison 4, puis poursuivi en saison 5, ce qui m’a permis de faire quelques jolies découvertes… Pour mémoire, voici les choix que j’avais proposé alors :
Prochainement, le choix de cet année devrait être dévoilé –dès que je l’aurai arrêté, en fait, ce qui n’est pas encore tout-à-fait le cas à cet instant, mais j’ai quelques petits airs sympathiques qui commencent à me trotter dans la tête…-.