L’entrée dans les 80’s

Pour les baby-boomers, les 80’s eurent longtemps piètre réputation, musicalement parlant..  C’est toujours mieux avant… Mais, pourtant, deux albums, à eux seuls, permettent d’entrer dans les 80’s de la plus belle manière qui soit, et de rehausser largement le prestige d’une décennie inventive, joyeuse encore, certes marquée par l’arrivée de nouvelles technologies – ah, les boîtes à rythmes… -, mais aussi par un esprit d’insouciance, au moins au début.

CrampsPsychedelicLe premier de ces deux albums est « Psychedelic Jungle », des Cramps -1981-.

Certes, il n’a connu ni gloire, ni ventes fracassantes, mais a bénéficié, dès sa sortie, d’un vrai succès d’estime : la critique dans Rock’n’nFolk, à l’époque, fut élogieuse. C’est absolument fou et déjanté, à la fois kitsch et faussement sérieux, venant d’un  groupe qui n’a jamais perdu sa sincérité, et n’a jamais percé au-delà d’un public « initié ».

Le chanteur, Lux Interior, est mort en 2009 – deux belles chroniques, ici et encore ici -, ce qui a entraîné la disparition d’un groupe qui tournait déjà au ralenti, au gré de la fantaisie de ses deux créateurs.

CurePornographyLe second, c’est « Pornography », des Cure -1982-. Violent, sombre, il marque la fin d’une période pour le groupe, et leur véritable entrée dans le monde des années 80.

Leurs deux précédents albums étaient étranges et beaux, celui-ci est étrange à sa manière, beau, violent et puissant ! Les chroniques de l’époque furent partagées, allant du dubitatif à l’exceptionnel, mais toutes ont souligné, au moins, le sentiment de quasi gêne un peu oppressante / oppressive ressenti à son écoute.

A ce jour, le groupe est toujours actif et livre des concerts souvenus exceptionnels. Son album « Disintegration » -1989- marquera, symboliquement, la fin des années 80 et l’entrée dans la décennie suivante : une boucle bouclée, en quelque sorte !

Travail de Titan !

J’ai commencé à cataloguer mes CD… Travail de Titan, en effet ! J’en suis, pour l’instant et au bout d’une bonne vingtaine d’heures, à la lettre M en musique classique, sans avoir répertorié les compositeurs qui se trouvent dans des coffrets consacrés à des artistes spécifiques… Ça avance, lentement mais sûrement, et ça me permet de faire des redécouvertes ! L’option de tri, dans Excel, est tout-à-fait bienvenue !!!

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Pas 9, mais 10…

b_1823Il est bien connu que Beethoven a écrit 9 symphonies ! Il est moins connu qu’il reste également des fragments d’une dixième -datant de 1823-1824, date à laquelle il composa également la 9ème, le compositeur aimait bien écrire plusieurs choses à la fois…-, qui ont été reconstitués avec plus ou moins de réussite pour former un mouvement de ladite dixième, donc. Travail savant, complexe, et qui donne un résultats curieux : c’est sans doute indéniablement beethovénien pour le matériel thématique, mais l’ensemble manque curieusement de souffle et d’audace, on dirait presque du Schumann !

Cela étant, l’écoute est plutôt agréable, sans révolutionner le genre néanmoins. Pour cela, la neuvième est tout-à-fait bienvenue !

C’est beau ! C’est neuf ?

Eh ben non, c’est en effet très beau mais c’est presque vieux selon les standards de certains… Très belle -et très efficace- ligne de basse, utilisée presqu’à contre-emploi, comme toujours avec ce groupe. Pour moi, c’est encore presque récent, mais tout le monde n’écoute pas d’aussi vieilles vieilleries que moi  😆 !

PS. Le plus vieil enregistrement d’une oeuvre intégrale dont je dispose date de 1913… Et il m’arrive même de l’écouter avec délectation !

Rien de plus dur…

2142… pour un pianiste que d’être frappé de paralysie des mains au sommet de sa gloire ! C’est pourtant ce qui arriva à l’immense Solomon Cutner -mieux connu sous son nom d’artiste, à avoir : Solomon– : en 1956, alors qu’il enregistrait les sonates de Beethoven dans ce qui devait être une intégrale réalisée pour EMI, en Angleterre, ses forces cédèrent et il dut arrêter sa carrière.

II en reste une intégrale partielle (18 sonates sur 32), qui s’inscrit très haut dans la discographie des oeuvres : sonorité ample et belle, vision à la fois souple et profonde, chantante et architecturée, autant de qualités qu’on trouve rarement réunies. Sachant qu’une autre intégrale « de référence » n’est que partielle également -celle de Gilels, mort avant d’avoir eu le temps d’enregistrer les 32 sonates-, ce sont deux visions majeures d’artistes majeurs qui manqueront à jamais.

2261 concerts !

Ramones_6One-Two-Three-Four : en un peu plus de 20 ans, les Ramones donnèrent 2261 concerts ! C’est assez énorme pour être souligné…

Les plus mauvaises langues diront qu’ils donnèrent 2261 fois le même concert -ce qui n’est pas tout-à-fait vrai : à la fin, les titres étaient joués presque deux fois plus vite qu’au début, et avec, peut-être, l’énergie du désespoir de ne pas être mieux reconnus, comme l’indique les deux extraits ci-dessous (1978, puis 1997)…-, les autres seront plus indulgents face à la sincérité et à l’engagement d’un groupe, qui, s’il ne perça jamais totalement, est néanmoins entré dans la légende du Rock.

Je ne savais pas…

…qu'ils tournaient encore, et, pourtant, ils ont donné des concerts l'an dernier, avec un groupe presqu'au complet. Les moins de 40 ans  ne peuvent guère connaître, les autres ont entendu au moins une fois !

Subversifs, interdits de TV et de radio durant le début des années 80, on les entendait donc en "boîte" et sur nos platines ! Et la ligne de basse est excellente !!!

 



Edit de 19:34. Et en plus, ils sont bons musiciens, je pensais qu'ils embauchaient essentiellement des musiciens de studio, mais non, ils jouent eux-mêmes !

 

Ballade en mer

Flying-DutchmanOrdoncque, nous sommes allés voir et écouter, hier soir, le Vaisseau Fantôme à l’opéra.

En matière visuelle, d’abord, la mise en scène n’est pas des plus lisible, ça se veut original pour être original, mais enfin, elle suit la trame narrative et ne nuit donc pas à la compréhension. C’est déjà bien ! Le concept de base, pour une oeuvre qui reste malgré tout constituée de bon nombre de duos, c’est qu’à aucun moment les protagonistes ne se font face. Pourquoi ? Rien ne le justifie vraiment, mais bon… Les décors et les costumes, au demeurant, sont magnifiques, et le plaisir des yeux, à ce titre, est réel. Et les chanteurs sont convaincants en tant qu’acteurs.

De plus, ils chantent tous bien leur partie. Le Hollandais, c’est Jason Howard, bien connu en ces lieux, puisqu’il fut le Wotan du Ring remarquable offert par l’Opéra national du rhin il y a quelques années (il s’y montra pour le moins adéquat dans Rheingold et Siegfried, très bon dans Walküre). Hier soir, il était relativement convaincant, mais a fini visiblement fatigué. Si la voix est suffisamment ample et puissante pour le rôle, ça manque quand même de projection et son allemand reste perfectible quant à certaines consonnes. La Senta de Ricarda Merbeth fut tout simplement brillante ! Et tous les autres rôles furent au moins dignement tenus, avec une mention spéciale pour le Erik de Thomas Blondelle, jeune tenor belge -qui a encore une belle marge de progression en allemand, mais qui s’est montré engagé et vaillant, et bien chantant, toute la soirée-.

Mention spéciale pour les choeurs -hommes et femmes- qui furent magistraux durant toute l’oeuvre, et pour l’orchestre, très en forme hier soir, hormis une fatigue passagère des cordes assez perceptible à la fin de l’acte 2, et qui a trouvé toute la vigueur nécessaire pour terminer en beauté. Très belle vision du chef Marko Letonja, dans une optique Marschner ou Lortzing tout-à-fait adaptée à l’oeuvre !

A la fin, longue ovation, méritée, du public strasbourgeois, qui connaît son Wagner sur le bout des doigts 🙂 !

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