Playlist « Concert déjanté en puzzle »

La playlist de ce jour, à écouter très fort pour qu’elle soit pleinement appréciable- est constitué d’un unique concert de Lou Reed à New York, en décembre 1973, et édité en deux disques sortis séparément : devant le succès de « Rock’n’Roll Animal », RCA sortit en 1975 l’album «Live », tiré du même show. Le second album connut un succès à peine moindre. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La technologie actuelle permet désormais facilement de reconstituer la setlist du concert telle qu’elle se présentait ce soir-là –cf. l’imagette de droite-, plutôt que le puzzle désordonné proposé par la sortie en deux disques et l’assemblage qui en résulta.

A ce stade de sa carrière, Lou Reed avait connu un énorme succès avec l’album « Transformer », suivi d’un non moins immense bide commercial et critique retentissant avec « Berlin », ce dernier ne connaissant une appréciation positive que des années plus tard. Les titres qu’il propose lors de ce concert proviennent logiquement de ces deux albums et sont abondés de chansons écrites pour le Velvet Underground à la fin des années 60.
Totalement déprimé, rongé par les drogues et les abus de toutes sortes, physiquement très amaigri et le crâne rasé, Lou Reed est entouré d’un groupe réuni autour du guitariste « chef d’orchestre » Steve Hunter : un second guitariste, Dick Wagner, vient l’épauler, et les duettistes sont soutenues par les claviers discrètement présents de Ray Colcord, la batterie pachydermique de Pentti Glan et la basse étonnamment ductile et très expressive de Prakash John. Ce groupe, qui deviendra bientôt celui d’Alice Cooper pour l’enregistrement de son album « Welcome To My Nightmare », propose des versions glam-hard rock des chansons : Lou Reed n’a plus qu’à déposer ses paroles dans un style qu’il affectionnera tout au long des années 70, jusqu’à la caricature parfois : un parlé-chanté qui colle tant bien que mal au rythme et où la mélodie est transformée, voire déformée. En 1973, tout cela passe encore très bien parce que les interactions avec le public sont quasi-inexistantes.
Plus tard dans la décennie, en revanche, et soutenu par des musiciens de moindre envergure, les concerts se transformeront parfois en talk-show où l’artiste se contentera de haranguer le public.

Playlist « Trilogie Glam »

Je n’ai jamais vraiment complètement accroché aux productions de David Bowie au fil de son long parcours, achevé avec « Blackstar » en 2016, où, parfois, l’étrange côtoie le bizarre, et relativement difficile d’accès pour mes oreilles mal dégrossies.
En revanche, j’aime toujours, et depuis longtemps, sa fameuse trilogie glam-rock, du temps où il jouait avec la brochette d’excellents musiciens formée par le groupe « The spider From Mars » : Mick Ronson à la guitare, Trevor Bolder à la basse et Mick Woodmansey à la batterie, remplacé par le non moins excellent Ainsley Dunbar sur le dernier album de cette trilogie. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Parus dans une période créatrice relativement courte, entre 1972 et 1973, ces trois albums sont archétypiques du glam-rock, courant musical éphémère, essentiel entre le rythm’n’blues des Rolling Stones et le mouvement punk apparu dès 1976, autant qu’attitude vestimentaire volontiers provocatrice –pas toujours très bien vécue par les musiciens des Spiders From Mars, chevelus colorés enserrés sur scène dans des pantalons moulants et perchés sur des bottes à très haute semelles compensées…-.
Les deux premiers albums racontent les histoires farfelues de leur personnage principal respectif, Ziggy Stardust, messager humain d’une intelligence extraterrestre délivrant son message en chantant, et Aladdin Sane, son pendant américain, qui évolue dans une société ultra-décadente en quasi-perdition. Pin-Ups, à contrario, est un album constitué uniquement de reprises de titres parus dans les années 60, et originellement interprétées par des groupes de premier plan : Who, Kinks, Pink Floyd… Il prolonge ainsi Aladdin Sane, qui proposait déjà une reprise du « Let Spend The Night Together » des Rolling Stones dans un esprit très glam-rock.
Les albums suivants de David Bowie seront très différents, et, à vrai dire, je les apprécie beaucoup moins.

Playlist « Totale découverte dominicale » !

Playlist inédite ce jour, puisque consacrée à un artiste dont je ne vous avais jamais parlé jusqu’à présent, que je viens moi-même de découvrir au détour de lectures effectuées presque par hasard… Et pourtant, chose que j’ignorais, Meat Loaf est un énorme vendeur de disques dans le monde entier, sauf en France, où sa notoriété a eu plus du mal à s’établir.
La playlist de ce jour est consacrée à la trilogie de la chauve-souris » :
Bat Out of Hell
Bat Out of Hell II: Back Into Hell
Back Out Of Hell III : The Monster Is Loose.
Trois albums sur le même thème donc, enregistrés en 1977, 1993 et 2006. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le premier disque se vendit à plus de 43 millions d’exemplaires et continue à se vendre au rythme annuel de 200 000 ; le deuxième culmina à 15 millions d’exemplaires environ ; quant au troisième, il a dû se vendre beaucoup moins bien, puisque les chiffres n’ont pas été communiqués –i.e. je n’ai pas réussi à les trouver-. Ces ventes colossales, doublées de classements remarquables dans les Charts anglo-saxons, sont d’autant plus surprenantes que les albums furent tous assez mal accueillis par la presse spécialisée et que le format des chansons –autour de 7 à 10 minutes– ne permet guère leur passage en radio. . Il faut donc croire que le contenu musical –toutes les compositions, dont le nom est généralement à rallonge,  sont de Jim Steinman– est exceptionnel !

En fait, ce que l’on entend est assez atypique et difficilement classable : un mélange de glam-rock survitaminé, croisement entre le « Tommy » des Who –version film de Ken Russell-, et les albums grandiloquents de Queen en plus grandiloquent –si si, c’est possible– et de Springsteen adolescent naïf pour les paroles, le tout mâtiné de rock’n’pop expansive, voire surchargée –piano omniprésent, choeurs, instruments classiques…-. Le plus étonnant est que ce curieux mélange, porté par la grande voix de Meat Loaf et le gratin des musiciens de chaque époque –en total décalage avec les modes ou courants de chacune d’entre-elles-, est remarquablement produit et fonctionne à vrai-dire tout-à-fait bien et s’écoute sans déplaisir. Ajoutons que les illustrations des pochettes appartiennent au monde de l’Heroic Fantasy –en gros : Rahan à moto dans un monde apocalyptique– et sont très réussies et accrocheuses visuellement.

Belle découverte dominicale, assurément !

Playlist Glam Rock

J’entame cette playlist ce matin suite au très bon documentaire, hier soir, sur la chaîne culturelle franco-allemande, consacré au Glam Rock et à ses avatars –je crois même qu’on peut le revoir en replay ici-. Une petite heure très bien documentée, et vraiment tout-à-fait recommandée, comme presque tous les documentaires de cette série « Culture Pop » ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

Plus qu’un style musical très bien défini, le Glam Rock définit une attitude fondée sur une attitude jugée –alors– un peu excessive et provocante –paillettes, maquillages plus ou moins loufoques et semelles compensées ou talon exagérément hauts par exemple-. Ainsi, chacun des artistes présentés ici fit partie, à un moment de sa carrière, de cet éphémère courant, alors même que les différences musicales sont assez patentes. Ce courant trouva sa place, grosso modo, au début des 70’s et ne dura que quelques années, s’éteignant à l’arrivée de la vague punk, courant fondé sur une exacerbation de la provocation. (± 1971 – 1976).

Ce qui donne une playlist variée et pourtant assez cohérente !

Playlist… éblouissante !

Aujourd’hui, retour au tout début des 70’s avec cette liste très Glam Rock, et très appréciable aussi… Beaucoup -trois heures- de très bonne musique, très bien jouée, du connu et du moins connu (New Yok Dolls) ou un peu oublié (T Rex). Les origines du punk-rock sont posées là -même si ce n’est pas toujours évident musicalement parlant-, au moins en termes d’attitudes et dans une certaine forme d’affranchissement des musiques dérivées du blues ou du rythm’n’blues…

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