Playlist avec un K

Retenu par plein d’autres activités ces derniers jours, j’ai consacré assez peu de temps à mes oreilles, même si j’ai, malgré tout, écouté assez distraitement un peu de musique, et, notamment, la magnifique « Walküre » de Karajan –1966-, ce qui a occupé plaisamment une entière fin de journée hier. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Tombé du lit fort tôt ce matin comme tous les matins depuis le décalage horaire, j’ai constitué une playlist formée d’albums dont le titre commence par la lettre K.
Lettre relativement rare, et choix en conséquence plutôt restreint –une petite douzaine seulement d’albums répondait à cette caractéristique dans ma discothèque-. Chose encore plus rare, cette playlist comporte deux albums étiquetés « Jazz », un genre que je goûte généralement assez peu, comme le savent les lecteurs réguliers de ce blog. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc, dans l’ordre :
Miles Davis, « Kind of Blue » –1959-. Le disque le plus célèbre du trompettiste, et, paraît-il, l’album de jazz le plus vendu au monde, comme quoi je ne dois pas avoir trop mauvais goût en la matière, malgré mon peu d’appétence…
Sparks, « Kimono My House » –1974-. Evidemment, cette pop fraîche et plutôt ambitieuse contraste singulièrement avec l’album précédent. Personnellement, j’aime beaucoup cet album très singulier, marqué en particulier par la voix à l’amplitude très large de Russell Mael.
Keith Jarrett, « (The) Köln Concert » –1975-. C’est indéniablement le disque le plus célèbre du pianiste, et le disque de piano solo le plus vendu au monde. C’est aussi le premier album « de jazz » que j’ai acheté dans ma vie, et, si je l’écoute plus très souvent, c’est toujours avec plaisir.
The Cure, « Kiss me, Kiss me, Kiss me » –1987-. A contrario, cet album n’est pas mon préféré du groupe. Il est néanmoins très –trop ?– varié, commence très fort avec la fabuleuse chanson « Kiss me », et comporte le très frais et très pop tube, archi-connu, que je vous propose en extrait ci-dessous : de quoi mettre un peu de bonne humeur dans toutes les chaumières !

Playlist intense

On trouve ce joli mini-coffret de 2 CD –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– à prix relativement réduit en import US, sur la célèbre boutique en ligne dont le taux d’imposition devrait bientôt être revu à la hausse ! j’avais beaucoup aimé, par les mêmes, une intégrale des concertos pour piano de Beethoven acquise il y a fort longtemps –au moment de sa sortie en CD, soit vers la fin des années 80, c’est vous dire si c’est vieux-.

Comme j’aime beaucoup ces deux concertos pour piano –c’est à peu près tout ce que j’aime beaucoup de la musique de ce compositeur, qui me parle plutôt moyennement par ailleurs, en général-, j’ai sauté sur l’occasion et me voilà donc à les écouter avec beaucoup d’intérêt pour entamer la soirée.

Et je ne suis pas déçu : c’est à la hauteur de mes attentes et assez conforme à l’idée que je m’en faisais à l’aune des Beethoven sus-cités : un orchestre précis et très clair, un piano vif-argent, plutôt engagé malgré une vision résolument « objectiviste », mais non dénuée de passion –Leon Fleisher, pianiste américain, fut un élève du mythique Artur Schnabel : il ne saurait donc être tiède !-. C’est un complément assez idéal à ma version favorite dans ces productions –Emil Gilels et Eugen Jochum-.

Plus tard, une maladie neurologique priva temporairement le pianiste de l’usage de son bras droit : il restreignit forcément beaucoup son répertoire et se consacra plus intensément à l’enseignement. Mais ses quelques productions de la fin des années 50 et du début des années 60 sont généralement de fort belle qualité, et cet album ne déroge pas du tout à cette règle ! Le remastering est excellent et apporte une belle plus-value à des prises de son CBS anciennes mais convenables –les pressages CBS français des LP étaient en général assez médiocres, et je me suis longtemps tenu éloigné des productions de cette firme-.

Albums en série, part 10

7 albums pour découvrir Bach -[baR]-

Ça commençait à faire un peu longtemps que cette rubrique avait été laissée en friche. Vous pouvez en retrouver tous les épisodes précédents ici. Aujourd’hui, la liste sera consacrée Johann Sebastian Bachprononcer [baR] plutôt que [bak] pour ne pas avoir l’air trop ridicule ou ressembler à un commentateur sportif français incapable de prononcer certains noms de joueurs convenablement : c’est à la fois cocasse et gênant…-.

Assez longtemps, mes oreilles ont été relativement hermétiques à sa musique, hors quelques très grands « tubes » issus de son énorme production. Aujourd’hui encore, je m’impose un tri assez sévère, et certaines oeuvres m’échappent totalement, ou m’ennuient assez profondément. La liste proposée est donc forcément partielle et partiale –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cette liste mêle allègrement les interprétations HIP les plus récentes à des versions parfois anciennes –par exemple : les sonates et partitas pour violon de Joanna Martzy, que je trouve, personnellement, exceptionnelles, mais qui seront jugées trop « romantiques » par d’autres; les sonates pour violoncelle par Janos Starker-. Les Variations Goldberg par Glenn Gould –seconde version studio– ne seront pas non plus du goût de tout le monde, mais elles sont du mien, et c’est vers cette version que je reviens le plus spontanément.
Les quatre autres albums proposent tous des oeuvres dans des versions qui, un jour ou l’autre, firent relativement sensation à leur parution. Il s’agit de versions HIP qui ont bien passé le test du temps –sauf pour ce qui concerne les sonates pour clavecin et violon : le disque est paru récemment et s’avère formidable !-.

Original et copie -ou presque- en forme de devinette

Conséquence de notre petit échange avec Christophe, suite à la notule précédente, je suis actuellement plongé, de manière sporadique –beaucoup de travail ces derniers jours, et peu de temps à consacrer aux loisirs…-, dans des disques de transcriptions en touts genres –un genre que je semble affectionner plus que lui 😉 ! -.

L’album que j’écoute en ce moment est tout-à-fait à mon goût, le chef, organiste de formation étant un spécialiste du genre –je vous en avais déjà parlé ici-.

Même si la pochette du disque annonce des transcriptions de Bach et reprend la pochette du LP  d’origine, le CD comprend également des compléments qui ne sont pas consacrés au compositeur. On y trouve notamment cette courte transcription pour orchestre –extrait 2– d’une oeuvres initialement composée pour le piano –extrait 1-.

Celui qui trouve le compositeur de l’oeuvre originale gagnera un joli cadeau, comme d’habitude ! En cas d’ex-aequo, parce que c’est quand même assez facile, vous pouvez donner le nom de l’oeuvre !

Playlist « Bach en noir et blanc »

Aujourd’hui, sacrilège, j’ai écouté une playlist consacrée à Bach et interprétée exclusivement au piano ! Les puristes crieront au scandale : je sais, c’est mal, pas inscrit dans une perspective hisorique ou « authentique », mais, pour ma part, j’aime bien cela, et, mieux encore, je préfère cela à des interprétations au clavecin ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On y trouve donc de fort belles choses à mes oreilles, par des interprètes qui rendent ces versions vraiment intéressantes, notamment par la diversité du traitement que chacun y met. Ajoutons que le deuxième album est consacré à des transcriptions de Ferruccio Besoin de diverses oeuvres du « Cantor de Leipzig », dont la fameuse chaconne de la deuxième partita pour violon, dans une perspective plutôt virtuose et très « grand piano ». « Horreur ! Malheur ! » pour certains… Grand et vrai bonheur pour moi !

En extrait, la vidéo ci-dessous est peut-être bien ce je préfère par-dessus tout dans la musique de Bach jouée au piano : il s’agit d’une pièce initialement écrite pour l’orgue. Epoustouflant –écoutez le travail sur la sonorité entre 1’35 et 1’41, par exemple…– !

Playlist pour aborder l’automne

Ici, la météo s’oriente délibérément vers un ancrage automnal : chute de feuilles et de pluies, couleurs virant au rouge et or, température frisquettes du petit matin… C’est cependant très joli lorsque le ciel n’est pas complètement bouché ! L’entée dans le week-end s’annonce sous le signe d’une playlist entamée au petit jour, avant le lever du soleil, et me vaut une déception et bien des satisfactions par ailleurs ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La déception, c’est l’album consacrée aux oeuvres pour piano et aux concertos pour piano de Ravel par Samson François, dont on peut lire un peu partout qu’il fut un très grand interprète du compositeur et que ces disque sont légendaires : c’était peut-être vrai au concert, mais au disque, je reste dubitatif : j’ai dû passer à côté de la légende, pour ma part…
En tout cas, je trouve cela « bien sans plus », avec beaucoup d’idiosyncrasies, un jeu extrêmement heurté et assez pauvre en couleurs –question de prise de son, peut-être ?-… Il faudra que je retente ultérieurement, je viens seulement d’avoir ce petit coffret et sans doute nécessite-t-il un temps d’apprivoisement. Quoi qu’il en soit, à ce jour, je préfère quasiment toutes les autres intégrales de l’oeuvre pour piano de Ravel qui trônent sur les étagère de ma discothèque –avec une mention spéciale pour celles de Pascal Rogé et de Steven Osborne-.

Je ne vous présenterai pas outre mesure l’album « Live And Dangerous » de Thin Lizzy, j’en ai déjà fait mention assez souvent ici : l’un des très grands disques enregistré en concert, avec une set-list vraiment bien construite et des chansons souvent attachantes, jouées avec punch et lyrisme.

Généralement, mon rapport à Chopin est à peu près aussi problématique que celui que j’entretiens avec Mozart… Pour autant, j’aime assez sa sonate pour violoncelle, et le disque envisagé ce jour, outre qu’il propose une très belle version, permet également d’entendre la non moins belle sonate pour violoncelle et piano n°2 de Mendelssohn, si joliment écrite.

A contrario, la musique pour piano du compositeur polonais m’ennuie assez vite, sauf lorsque je trouve un pianiste capable de m’y intéresser : c’est le cas du jeune –à l’époque– et bouillonnant Ivo Pogorelich, qui se montre très personnel dans ces « Préludes », mais sait me les rendre intéressants et plus que supportables en leur apportant beaucoup de substance et de contrastes –le toucher et la sonorité du pianiste sont magnifiques-, très loin de certaines interprétations un peu mièvres ou moins musclées que j’ai pu en entendre ici ou là.

Playlist entre déceptions et belles réussites

Cette playlist entamée fort tôt en tout début de matinée –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– commence par une sérieuse déception.

J’avais toujours entendu et lu beaucoup de bien de Sir Clifford Curzon, pianiste anglais qui débuta sa carrière peu avant la seconde guerre mondiale, pour l’achever au début des années 1970. J’ai donc emprunté ce petit coffret à la médiathèque, pour m’en faire une idée. On y trouve notamment du très joli Mozart et un Schubert avenant.
Pour le reste, la confrontation avec les grands concertos du répertoire me laisse sur ma faim : notamment, le premier concerto pour piano de Brahms, dans la première version que le pianiste en enregistra –il paraît qu’une autre version est légendaire, j’ai un peu de mal à l’imaginer– m’a fait penser à la fable de La Fontaine « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf ».
Il en va de même avec la sonate de Liszt, plutôt claire et très chamboulée parfois, et j’ai été franchement très déçu par les « Variations Eroica » de Beethoven, complètement bizarres et heurtées rythmiquement et vraiment loin de mon idéal. En définitive, les critiques anglais sont aussi chauvins lorsqu’ils parlent d’artistes locaux que les critiques français lorsqu’ils parlent d’artistes français…

Du coup, pour me remettre les oreilles à l’endroit, je suis retourné aux mêmes variations par Emil Gilels, admirable d’abattage et beaucoup plus engagée. Il est curieux de constater que le pianiste russe se montrait un architecte très patient dans les sonates de Beethoven, mais joua toujours les différentes séries de variations sur des tempi rapides et avec une phénoménale virtuosité, sans jamais sacrifier la construction.

L’autre souvenir d’une relative déception est ce live des Cure à Saint-Malo, en 2005. J’y étais, j’avais assez peu apprécié le concert, du fait d’un son très médiocre et d’un public relativement aviné et agité. Le groupe, en quatuor à l’époque, n’avait plus de clavier, et, malgré tout l’immense talent de Porl Thomson à la guitare –cliquer sur l’image tte de droite pour la voir en plus grand-, cette absence se fait parfois cruellement ressentir. Le concert fut filmé partiellement par Arte, et permet enfin d’entendre la guitare acoustique, essentielle sur l’extrait ci-dessous : en vrai et d’où j’étais, on ne l’entendait pas du tout…

Là encore, il a fallu me remettre les oreilles à l’endroit, avec un autre concert d’un tout autre genre, oscillant entre blues et jazz-rock avec cet excellent concert « pirate » de Mick Taylor dans un « café » de Philadelphie, en 1987. Soutenu par un très bon groupe -un bassiste de feu notamment-, le guitariste s’y révèle particulièrement brillant et inspiré, et le disque est excellent malgré un son seulement correct…

Playlist sonore mais pas toujours

Ce matin, tôt, j’ai entamé une playlist qui s’est égrenée tout au long de la jnournée entre d’autres choses à faire, dont un très agréable repas en terrasse sur les bords de l’Ill où se construit –depuis quelques années et pour quelques années encore– un nouvel éco-quartier abritant le nouveau conservatoire national et proposant une très spacieuse et très belle médiathèque, le plus grand complexe cinéma d’Europe –avec pop-corn dans des seaux énormes modèle « famille nombreuse »– et des tours élancées, les trois « Black Swans » –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Bref, une belle journée ensoleillée, égayée par un chouette album des Rolling Stonesmalgré la date tardive, je l’aime assez, il propose quelques titres bien calibrés-, les versions originelles des chansons des Sex Pistols que l’on retrouvera plus tard sur « Never Mind the Bollocks », et qui font comprendre bien mieux ce qu’était l’esprit punk que les versions que l’on entend sur leur album officiel –cf. extrait ci-dessous-.

Les sonates de Schubert par Kempff sont intéressantes pour les plus courtes d’entre elles, où le pianiste se montre très à l’aise dans la maîtrise de la petite forme, et où, plus poète qu’orateur, il n’a pas besoin de dérouler un discours savamment articulé. Les plus ambitieuses de ses oeuvres pianistiques me séduisent nettement moins, quelle que soit la version envisagée d’ailleurs ! Enfin, l’album de Tveitt est très agréable à écouter, et très bien enregistré de surcroît ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist « Bleu éclectique »

Comme souvent lorsque je n’ai pas d’envie tranchée en matière d’écoute, je fais un choix de « couleurs » pour agrémenter ce début de matinée, commencée fort tôt… Ce sont les albums aux pochettes bleutées qui ont retenu mon attention aujourd’hui, pour composer cette playlist qui s’avère en définitive très éclectique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La série des albums de Grieg par l’orchestre philharmonique de Bergen est excellent à tous points de vue : interprétation idiomatique, qualité de la prise de son, textes de présentation… Grieg n’est pas le plus exceptionnel des musiciens de son temps, mais il s’écoute toujours agréablement, notamment dans ses pages descriptives, ce qui est le cas ici, puisque la musique de scène évoque l’épopée de Sigurd 1er « Le Croisé », roi de Norvège au tout début du deuxième millénaire.

Le Château de Barbe-Bleue, de Bartok, est l’un des mes opéras favoris, je l’ai vu deux fois à l’opéra et, la première fois, très jeune, alors que je n’en connaissais rien, j’avais été profondément impressionné par l’intimisme et la force de cette confrontation toute en tension croissante. J’achetais cet album le lendemain ! Un bon livret reste nécessaire, tant le hongrois est éloigné des langues européennes et propose peu de repères pour sa compréhension. Cela étant, l’oeuvre s’écoute sans difficulté, le drame est vraiment prenant, et cette version reste, plus de 50 ans après sa première publication, tout-à-fait digne d’être écoutée.

L’intimisme, c’est aussi la marque de la musique pour piano de Gabriel Fauré, mais elle est aussi, très souvent, frappée du sceau de l’élégance. Tout cela s’écoute aimablement –cf. extrait en fin de notule-, dans une bien belle version, malgré une prise de son parfois un peu trop réverbérée qui vient brouiller les passages les plus dynamiques.

Pour finir, la huitième symphonie de Shostakovich est extraite d’une série d’albums réalisés par un chef qui semble concrétiser les promesses qui étaient placées en lui : nommé à Boston depuis quelques années maintenant, il enregistre beaucoup, et, le plus souvent avec réussite : sa version de cette oeuvre glaçante, outre sa perfection formelle, s’inscrit parmi les sommets de la discographie. La prise de son, live, est remarquable de transparence et de profondeur, l’équilibre entre les pupitres est fort bien respecté.

Playlist apaisée

En ces temps agités de période électorale, rien de mieux qu’une playlist tranquille et apaisée pour observer un peu de sérénité ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Du piano, exclusivement, ce qui n’empêche pas une assez belle diversité des types et des sonorités. L’ultime sonate de Beethoven trouve ici une interprétation qui doit être la plus lente du catalogue, et à laquelle je reviens sporadiquement, tant elle est contestable –ce qui n’exclut pas qu’on puisse l’apprécier, si on recherche du bizarre ! Et le son est somptueux-, les deux séries d’impromptus de Schubert s’écoutent aimablement –ces oeuvres sont parmi les toute premières que j’ai découvertes, très jeune-.
Il en va de même pour la musique pour piano de Grieg, accessible et très agréable, sans être jamais géniale pourtant. Enfin, l’intégrale de l’oeuvre pour piano de Ravel , toute en pudeur –cf. extrait ci-dessous-, s’inscrit, pour moi, au sommet du « piano français », et cette version, précisément, est remarquable !

De quoi réchauffer, également, cette bien froide journée ! En avril…

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