L’autodestruction comme un art

Hier, en cherchant tout autre chose, je suis tombé sur la vidéo que vous pouvez visionner juste en-dessous de la note… J’ai eu la chance et le privilège de voir Johnny Thunders, puisqu’il s’agit de lui, en concert, en 1983 si mes souvenirs sont bons, dans une petite salle « underground » aujourd’hui disparue. Le concert le plus court de ma vie, puisqu’ivre mort, il n’a pas tenu très longtemps après avoir marché sur le cordon de sa guitare et vidé la moitié de la bouteille de whisky entamée juste avant de monter sur scène: moins de trente minutes, c’est sûr…
Et pourtant, plein de sincérité et d’authenticité, le personnage reste à connaître. Clône avoué de Keith Richards, sans en avoir toutefois la santé, guitariste parfois éclairé mais également erratique, compositeur méritant lorsqu’il s’en donnait les moyens –à savoir : lorsu’il n’était ni totalement ivre, ni complètement stoned-, Johnny Thunders a connu une carrière qui est allée d’échecs commerciaux en échecs tout courts -une mort assez sordide dans des conditions jamais vraiment élucidées-, malgré de vrais éclairs de vrai talent.

Il reste de sa carrière décousue les deux albums des New York Dolls; où sa guitare de feu apporte une énergie nouvelle à l’époque; un album –L.A.M.F., excellent mais dans un mixage pourri– avec les Heartbreakers, qu’il fonda et conduisit à leur perte et, surtout un magnifique album solo –So alone– qui dit tout son mal-être… Il reste également une tonne de documents foireux, des disques mal enregistrés, témoignages de mauvais concerts, quand il tenait à peine debout et ne pouvait quasiment plus rien tirer de sa guitare…
La chanson de la vidéo –Sad vacation-est dédiée à Sid Vicious, le -très mauvais- bassiste des Sex Pistols, qui connut un destin presqu’aussi tragique… Entre 1’10 et 1’15, c’est presque comique. Et pathétique en même temps… Le seul punk romantique…

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Ils partirent à quatre…

… il n’en reste désormais aucun  🙁

Lorsque les Ramones se formèrent, au milieu des 70’s, ils adoptèrent le blouson en cuir et le nom de Ramone. Il y avait Dee Dee Ramone, à la basse, qui lançait inlassablement des « one two three four » au début de chaque morceau -du 4/4 à fond, des morceaux calibrés pour durer moins de 2’30-; Joey Ramone, grande voix égarée dans ce format réducteur et silhouette dégingandée, à la personnalité attachante; Johnny Ramone, qui se mettait les mains en sang sur sa guitare -une vraie prouesse, sa manière de jouer, même si anti-virtuose-. Ces trois-là étaient partis il y a quelques années déjà. Et voilà que Tommy Ramone, le batteur originel, puis producteur occasionnel du groupe, est décédé également, comme vient de l’annoncer Le Monde. Il fut remplacé par Marky Ramone, qui lui, est toujours en vie.

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2261 concerts !

Ramones_6One-Two-Three-Four : en un peu plus de 20 ans, les Ramones donnèrent 2261 concerts ! C’est assez énorme pour être souligné…

Les plus mauvaises langues diront qu’ils donnèrent 2261 fois le même concert -ce qui n’est pas tout-à-fait vrai : à la fin, les titres étaient joués presque deux fois plus vite qu’au début, et avec, peut-être, l’énergie du désespoir de ne pas être mieux reconnus, comme l’indique les deux extraits ci-dessous (1978, puis 1997)…-, les autres seront plus indulgents face à la sincérité et à l’engagement d’un groupe, qui, s’il ne perça jamais totalement, est néanmoins entré dans la légende du Rock.

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