Playlist du très original au remarquablement commun !

La playlist du jour est remarquablement contrastée, puisqu’elle est constituée d’un album consacré à la niche de la niche -le disque a dû se vendre à moins de 100 exemplaires sans doute…- d’une part, au quatrième album le plus vendu de l’histoire du disque en France, d’autre part ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les six concertos pour piano de Handel sont en fait des transcriptions pour piano du deuxième cahier des concertos pour orgue du compositeur, lequel cahier –catalogué en tant qu’opus 7– fut compilé et publié après sa mort. Si la version pour orgue est assez bien répandue et a été l’objet de nombreuses parutions de qualité, cette transcription pour piano est tout-à-fait rare et néanmoins intéressante –et pertinente dans une certaine mesure, les oeuvres étant écrite pour un orgue anglais, de taille réduite et sans pédalier-.
Pianiste et orchestre inscrivent à fond leur interprétation dans un « grand style » parfois anachronique, mais assumé. Evidemment, il s’agit-là d’un aimable et très estimable objet de curiosité, pour les plus curieux des mélomanes, donc…
Le label CPO, qui est une émanation du très grand distributeur allemand JPC, est coutumier de ces productions de raretés –le plus souvent de très grande qualité et dans d’excellentes conditions techniques-, dont on peut penser, pour certaines productions, qu’ils distribuent plus de disques à la presse spécialisée qu’ils n’en vendent aux mélomanes curieux ! La niche de la niche, donc !

Je ne sais pas s’il faut présenter plus longuement « Breakfast In America » de Supertramp, album paru en 1979, dont sont tirés de nombreux succès qui inondèrent les radios cette année-là, et la suivante. Le succès fut international, avec plus de 20 millions d’albums vendus à travers le monde et à ce jour, dont plus de 3 millions en France.
La version CD remastérisée en 2010 est infiniment supérieure à la première édition CD ou qu’à l’actuelle production vinyle en Picture Disc –très joli mais peu qualitatif soniquement-.

Playlist « Cette année-là – 2007 »

Paul Dukas – Oeuvres pour piano, intégrale – Olivier Chauzu
Johnny Thunders – Too Much Junkie Bussiness
William Sheller & le Quatuor Stevens – Live
George-Frideric Handel – Solomon – Solistes, RIAS Kammerchor, Akademie für alte Musik, Daniel Reuss
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Playlist « Cette année-là – 2002 ».

Handel – Water Music ; Royal Fireworks Music – Le Concert Spirituel, Hervé Niquet
John Mayall And The Bluesbreakers – Stories
Blondie – Greatest Hits
Mahler – Symphonie n°2 « Résurrection » – OP Vienne, Gilbert Kaplan
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Playlist « Plaisir de néophyte ! »

Le robuste coffret que je vous présentais il y a déjà quelques temps ici contient moultes pépites, dont certaines constituent de réelles nouveautés pour mes oreilles, même si elles sont consacrées à un compositeur que je connais plutôt bien, et qui est l’un de mes préférés –et celui que je préfère de cette période dite « baroque ». Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Surprise du recyclage handelien, habitude assez fréquente chez de plusieurs compositeurs qui lui furent contemporains : j’ai cru, dans un premier temps, à une erreur d’empaquetage du disque –ça peut arriver dans ces gros coffrets– en écoutant le début de l’Ode pour célébrer la Sainte Cécile, dont l’introduction orchestrale « recycle » le début du concerto grosso op6.5, qui est celui que je connais le mieux de cette série !

Playlist « Entraînement intensif »

Avant d’enregistrer le musée sonore que l’on sait avec la philharmonie de Berlin à partir de 1959, Karajan enregistra chez EMI/HMV/Columbia, en guise d’entraînement extrêmement intensif –les séances de répétition laissent entendre un chef particulièrement exigeant et soucieux de précision– et sur une très brève période, une cinquantaine d’albums sous la supervision de Walter Legge, qui avait réuni à Londres un « orchestre de compétition » spécialement dévolu à cet effet : le Philharmonia Orchestra. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


Ce sont ces enregistrements que je réécoute ce matin :

Handel – Water Music (orchestration Hamilton Harty) – 1952
Bartok – Concerto pour orchestre – 1953
Bartok – Musique pour cordes, percussions et célesta – 1951
Debussy – La mer – 1954

Après ces séances d’entrainement, Karajan revint une ou plusieurs fois vers ces oeuvres avec « son » orchestre philharmonique de Berlin, parfois très rapidement –Handel-, parfois en s’accordant le temps d’une maturation plus lente. Mais ces séances d’entraînement, avec le recul de sept décennies, constituent mieux que des ébauches et ont souvent permis aux discophiles de l’époque d’accéder à des oeuvres alors très peu répandues -Bartok-.

Playlist aimablement perverse !

Normalement, rien, dans la playlist de ce jour, ne devrait fonctionner pour des oreilles sainement constituées ou élevées aux interprétations HIP, et encore moins après la cure imposée ces dernières semaines suite à l’achat dont je vous parlais dernièrement. Et pourtant, ça fonctionne, à mes oreilles tout au moins ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La Water Music de Handel, dans l’interprétation de Szell, à vrai dire, ne fonctionne qu’à moitié : les mouvements lents sont hyper-romantisés –ça s’écoute joliment, mais sans réellement convaincre-, alors que les mouvements plus rapides ne manquent pas d’un certain éclat et du nécessaire brio qui conviennent merveilleusement à celle musique hautement jubilatoire.

Le cas « Karajan et la musique baroque » est assez complexe : il enregistra pas mal de Bach –selon le « baroqueux » Harnoncourt, ses interprétations des années 50 étaient alors aussi révolutionnaires que la révolution HIP entamée dans les années 70– et de Handel, dans des interprétations qui à mon avis ne décollent jamais vraiment et sont oubliables sans dommage. En revanche, dans le baroque italien, j’ai toujours trouvé un réel plaisir à l’écouter, tant dans Vivaldi que dans des oeuvres moins connues, où il se montre étonnamment convaincant –et cette version des Quatre Saisons est l’une des plus vendues, si ce n’est la plus vendue depuis la date de sa parution-.

Evidemment, tout cela reste aimablement pervers !

50 ans et pas une seule ride !

Le label Archiv, filiale de Deutsche Grammophon tout ce qui touche au répertoire baroque ou aux interprétation historiquement informées du répertoire classique jusqu’au tout début du 19ème siècle, bien de publier un superbe coffret-anniversaire célébrant les 50 ans de The English Concert et son chef originel, l’Anglais Trevor Pinnock. Malheureusement, les quelques excellents disques que le chef enregistra en solo au clavecin ne viennent pas alourdir ce bel objet –99 CD + 1 DVD et un livret Anglais / Allemand consacré à l’orchestre et à son chef et replaçant les enregistrements dans leur contexte de l’époque, mais qui ne dit rien des oeuvres et des musiciens-.

Magnifique occasion néanmoins pour saluer de superbes interprétations de Purcell, Corelli, Bach, Handel, Telemann ou Vivaldi Mozart ou Haydn, mais aussi des compositeurs moins connus comme Boyce, Lebrun ou Sammartini pour n’en citer que quelques-uns.
Le chef anglais et son orchestre propose toujours de très belles versions, vivantes et chaleureuses, sans doute moins radicales que celles proposées par les musiciens « baroqueux » de la génération suivante, mais toujours enjouées et très bien équilibrées, et qui semblent désormais intemporelles.

Pour la petite anecdote, Trevor Pinnock était le dauphin de l’intouchable Karajan en matière de vente de disques du label Deutsche Grammophon, dans les années 80. Un succès mérité !

Et, pour la petite histoire : comme je n’ai vraiment plus de place sur mes étagères désormais, il se passera sans doute assez longtemps avant que je n’achète de nouveaux albums… Evidemment, les promesses n’engagent que…

Playlist « Que d’eau ! »

La courte playlist de ce jour est consacrée au thème de l’eau, à travers trois propositions d’accès très facile –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

la suite de danses intitulée « Wassermusik – Hamburger Ebb’ und Fluth » -Flux et reflux de Hambourg- de Georg Philipp Telemann, musicien allemand contemporain de Bach et bien plus populaire et célèbre que lui à son époque. Bénéficiant du statut de ville impériale puis de ville libre d’empire, Hambourg était à l’époque au sommet de son rayonnement, et Telemann, directeur de l’opéra de la ville et notable tout-à-fait bien installé, composa cette oeuvre pour le centenaire de l’amirauté de l’opulente cité ;

la non moins populaire « Water Music » de George Frideric Handel, sans doute composée -au moins partiellement- à l’occasion du voyage sur la Tamise du roi George 1er d’Angleterre. L’oeuvre, remarquablement accessible, est composée de trois suites orchestrales alternant danses et airs d’apparat ;

« La Moldau », de Bedrich Smetana, est un court poèmes symphonique très populaire consacré à La Moldau, rivière tchèque, depuis sa naissance dans la forêt de Bohème jusqu’au moment où elle se jette dans l’Elbe. Entre temps, elle aura grandi, traversé des rapides et sera passée par Prague.

Playlist « Belles découvertes »

J’écoute depuis très tôt ce matin une série de disques acquis tout récemment et comportant des oeuvres que je ne connaissais pas du tout, histoire de renouveler un peu mon fond de catalogue… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Evidemment, avec Handel, je n’avais guère de risque de me tromper, le musicien anglais étant depuis longtemps un de mes compositeurs préférés, et que je place loin devant les autres de ses contemporains –y compris Bach…-, pour son sens de l’épique et le souffle puissant souvent présent dans ses oeuvres. C’est encore vrai dans ces deux oeuvres :
• Hercules est un « drame musical » –genre hybride entre l’oratorio sans portée religieuse et l’opéra sans représentation scénique-, qui fit un four remarquable lors de sa seule et unique représentation du vivant de Handel ;
• Israël en Egypte est un oratorio en trois parties, dont la première n’est pas toujours comprise dans l’oeuvre parce que sa musique a été reprise de celle composée par Handel pour la mort de la reine Caroline, épouse de George II, qui refusa qu’on réutilise cette musique. L’album du jour comporte la version complète en trois parties de l’oeuvre, qui propose de très nombreux choeurs.

Je ne connaissais qu’une seule pièce pour clavecin piano de Rameau et, à dire vrai, l’unique opéra auquel j’avais assisté, « Les Boréades » m’avait toujours éloigné du compositeur, tant je m’étais ennuyé… Pour avoir lu énormément de bien de ces enregistrements –semble-t-il mythiques– un peu partout, je me suis enfin résolu à les écouter, profitant d’un tout petit prix. Grand bien m’en a pris, c’est en effet très beau et suffisamment varié pour qu’on ne s’en lasse pas sur la durée.