Mutique derrière ses fûts…
Cet homme est une énigme : une modestie qui touche à l’humilité, un mutisme savamment entretenu et l’impression d’être totalement égaré dans le monde dans lequel il évolue, et dont il dit depuis plus de 50 ans qu’il ne l’aime pas. Charlie WATTS, batteur du « greatest rock’n’roll band in the world« , se refuse à être le plus démonstratif technicien technicien de son instrument, mais c’est assurément le plus atypique, et le seul qui swingue avec cette légèreté de touche –avec, peut-être, Stewart Copeland, dans un tout autre registre-dans un monde de cogneurs !
Venu du monde des arts graphiques, amateur de jazz –il a d’ailleurs écrit et joliment illustré, à la façon d’un livre pour enfant, un ouvrage à la mémoire de Charlie Parker : « Ode to a flying bird »-, Charlie WATTS a commencé sa carrière de batteur dans le groupe d’Alexis Korner « Blues Incorporated« , au tournant des années 60 : il y fut remplacé, à son départ, par Ginger Baker –ce qui indique que la barre était élevée-. Les Stones insistèrent longtemps pour s’attacher ses services, et ce ne fut que lorsque leur carrière commença à prendre forme qu’il accepta de rejoindre le groupe. Plus de cinquante ans après, il n’a toujours pas réalisé le moindre solo au sein du groupe, se refusant à donner l’impression d’être un vulgaire bateleur de foire !
Sa carrière solo est tournée vers le jazz –il a constitué de nombreuses formations autour de lui pendant son temps libre et produit quelques bons albums-, le boogie ou des projets plus personnels et étranges -« The Carlie Watts and Jim Keltner Project »–