Playlist à controverses !

Dans la lignée de la découverte du coffret dont je vous parlais il y a peu de temps, j’ai pu découvrir cette drôle d’oeuvre chorale : « La fête du mariage de Hiawahta », de Samuel Coleridge-Taylor. Il s’agit de la première partie de la cantate « The Song Of Hiawatha », composée en 1899, alors que le compositeur n’avait que 24 ans. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Samuel Coleridge-Taylor était un musicien métis, mort relativement jeune –1875-1912-, qui, de par ses origines, eut bien du mal à se faire une place dans l’Angleterre edwardienne, encore pleine de préjugés. Elève de Stanford, bon symphoniste dont je vous ai déjà un peu parlé ici ou là, Samuel Coleridge-Taylor acquit cependant une certaine notoriété, voire un succès important avec cette cantate –dont la création, semble-t-il, ut adoubée par Elgar himself-, les Anglais raffolant des grande oeuvres chorales depuis Handel.
Aux Etats-Unis, il fut surnommé le « Mahler Africain » suite à quelques tournées assez triomphales qu’il y effectua et malgré la forte ségrégation raciale qui régnait dans ce pays –il fut même, honneur suprême reçu par le président Roosevelt (Theodore)-. Ainsi, alors qu’il n’était autorisé à diriger que des chorales d’hommes noirs au départ, la dernière chorale qu’il dirigea était exclusivement composée d’hommes blancs. Il semblerait, selon divers témoignages d’époque, qu’il fut également un excellent pianiste.
Samuel Coleridge-Taylor eut un fils qu’il appela… Hiawatha !

A sa mort –vraisemblablement, en plus d’un tabagisme conséquent, de surmenage, comme Mendelssohn et au même âge que lui ! -, son oeuvre retomba dans un oubli assez profond, hors justement cette cantate redécouverte par Malcolm Sargent, redoutable défricheur d’oeuvres chorales anglaises plus ou moins obscures –le coffret évoqué l’autre jour en contient un certain nombre…-. 

La cantate est fondée sur un long poème épique, « Le cantique de Hiawatha », écrit par Henry Wadsworth Longfellow, qui narre l’histoire fictive d’un chef Indien, Hiawatha, de la tribu des Ojibwés, et sa romance tragique avec Minnehata, une indienne Dakota. Elle se situe au sud du Lac Supérieur –qui marque la frontière entre le Canada et les Etas-Unis, région initialement peuplée par les Indiens Ojibwés, et a contribué à réhabiliter l’image de l’Indien comme un « noble sauvage » aux Etats-Unis. A mon avis, qui n’engage que moi, « Le Derniers des Mohicans », de Fenimore Cooper, est plus intéressant –et plus facile– à lire, avec l’intégralité de la saga de « Bas-De-Cuir »…

Evidemment, c’est ici que la controverse intervient, sans quoi le titre de cette notule serait incompréhensible ! Curieusement, le mouvement « #BlackLivesMatter » a contribué à un vrai regain de popularité aux Etats-Unis, d’une part parce que Coleridge-Taylor avait contribué à propager l’information que Beethoven était en réalité métis et qu’il aurait eu 1/16è de sang africain; d’autre part parce que ce courant préconise de jouer exclusivement des musiciens noirs ou métis : Scott Joplin, le Chevalier de Saint-Georges ou encore Edmond Dédé. Evidemment, la musique y perdrait beaucoup…

Mais foin de ces querelles ! Cette cantate contient réellement de très beaux passages et mérite indéniablement de demeurer au répertoire ! Une vraie belle découverte, donc !

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Surcharge cognitive…

Mon agenda des semaines à venir, fait et refait pour essayer de caser aussi rationnellement que possible tout ce qu’il était nécessaire de caser en tenant compte des contraintes liées à la crise sanitaires, ressemble désormais à ça :

Sachant que les barres vertes, en particulier, correspondent :
soit à des déplacements longs –au moins deux heures de trajet quotidien– qui m’éloigneront de mon bureau de 07:15 à 20:00 environ –et que ce travail de bureau s’effectuera donc avant ou après ces échéances quotidiennes…– ;
soit à des activités nécessitant une grande mobilisation de mon cerveau :  je vais être en surcharge cognitive dans les prochains temps !

Devinette bête et autres réponses…

La devinette bête, c’est celle-ci : tu cliques sur l’image ci-dessous –sinon tu ne verras pas grand-chose ! -. Elle présente l’actuel « dock » de mon iMac.
Tu énonces, dans l’ordre si possible, les applications qui s’y trouvent. C’est assez facile, certaines d’entre-elles sont très populaire et il n’y en a pas tant que ça !

Les réponses sont celles qui conviennent à ces devinettes :

 Devinette printanière : l’intrus était le titre n°2 : la musique, extraite de la « Symphonie Pastorale » de Beethoven, ne correspond pas à un lever de soleil, mais à « l’éveil d’impressions agréables en arrivant à la campagne ».
Les autres extraits sont d’Edvard Grieg –Peer Gynt-, de Richard Strauss –Symphonie Alpestre– et d’Arnold Schönberg –Gurre Lieder– et évoquent tous un lever de soleil.

Devinette séditieuse : le drapeau Allemand siège devant l’hôtel de Ville, à côté du drapeau européen, pur une durée de six mois. Ce drapeau est changé tous les six mois : le pays présidant le Conseil de l’Europe est, à chaque fois, à l’honneur –actuellement : le Portugal-.

Playlist « Rock et orchestre »

Je n’aime guère, en général, les « cross-over », quel que soit le genre envisagé : c’est le plus souvent pompeux et grandiloquent, et la limite des compositions est assez rapidement atteinte –voir pour cela le concerto pour groupe rock et orchestre de Deep Purple, par exemple-.
En revanche, j’aime beaucoup ce concert de Procol Harum –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, le groupe ayant modestement arrangé ses compositions pour qu’elles bénéficient d’un accompagnement orchestral –et choral– discret mais réellement efficace, qui apporte à certains titres une ampleur tout-à-fait adéquate.
Le grand moment de cet album, à mes oreilles, et celui qui bénéficie sans doute le plus de cet accompagnement orchestral, est l’ambitieuse –et même très ambitieuse à l’époque de sa composition (1968)– suite « In Held ’Twas In I », titre intraduisible puisque simplement constitué par le premier mot de chacun des morceaux composant la suite !

Le groupe avait déjà fait la démonstration de son talent dans la belle chanson « Repent Walpurgis » sur leur premier album, en 1967, et dont il existe une version longue tout-à-fait remarquable, mais qui n’était pas sortie à cette date –elle n’apparaît que sur les bonus du CD-.
A l’époque, Procol Harum, dont la chanson la plus célèbre –A Whiter Stade Of Pale- a fait le tour du monde plusieurs fois et a bercé tout l’été 1967, était un groupe très réputé pour la qualité de ses musiciens –Robin Trower à la guitare, B.J. Wilson à la batterie, notamment– et l’ampleur de certaines chansons, alors généralement limitées au format radio de 3’45, empruntant parfois certains thèmes à la musique classique, de Bach en particulier.

De quoi débuter gentiment la journée !

Playlist « Seconde chance du dimanche »

Régulièrement, j’essaie de donner aux disques qui ne m’ont pas particulièrement marqué, voire m’ont passablement déplu, une seconde chance, afin d’infirmer l’impression que j’en avais gardée. C’est encore le cas, ce matin, avec trois albums qui m’avaient laissé, pour le moins, un souvenir mitigé. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le disque « From Sleep » de Max Richter –compositeur tout-à-fait contemporain et dont j’avais beaucoup aimé sa « recomposition » des Quatre Saisons de Vivaldi– est un « bonus » à un projet plus ambitieux intitulé « Sleep » : cela reste un puissant soporifique, conforme à l’idée première qui m’en restait. L’oeuvre intégrale , conçue comme une berceuse –en fait : de la musique électronique d’ambiance planante et sans aspérité-, dure 8 heures, et se doit d’être jouée de minuit à 8 heures du matin : j’imagine que le nombre de personnes restées éveillées se compte sur les doigts d’une main… Bref, je reste toujours aussi peu convaincu, mais j’essaierai à nouveau à une heure adéquate !

L’album « Handel – Wassermusik » a été enregistré en 1965, au tout début du « Baroque Revival » : c’est donc un pionnier du genre, qui n’est pas désagréable en soi, mais qui montre tout le chemin parcouru depuis par les orchestres « baroques », autrement plus assurés et riches en couleurs. Il s’agit donc d’un document très intéressant à ce titre, mais on a fait beaucoup mieux depuis –et avant, dans une toute autre optique-.

Enfin, j’ai essayé, une fois encore, de trouver les beautés cachées dans la quatrième symphonie de Tchaïkovsky interprétées par le mystique, médisant et pansu chef roumain Sergiu Celibidache –il passa une moitié de sa vie à se plaindre d’avoir été « exclus » de la direction de l’orchestre philharmonique de Berlin et l’autre moitié de sa vie à essayer d’expliquer, au cours de répétitions interminables, les vraies intentions des compositeurs, intentions que ces compositeurs ne soupçonnaient même pas…-. C’est lentissime au risque de la mollesse –ou, dans mon cas, de l’hilarité…-, très pauvre en couleurs et franchement bourré d’intentions que je continue sans doute à ne pas comprendre ! Et il en va malheureusement de même pour toutes les oeuvres contenues dans ce coffret.

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Playlist « Vieux lions et jeune félin »

Le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky, cheval de bataille du répertoire concertant, est la première oeuvre que j’ai écoutée de manière consciente de tout le répertoire classique : je le réclamais encore et encore, au grand dam de mon père, mélomane averti qui détestait cette oeuvre, et à tel point que ce fut mon tout premier disque, offert pour l’anniversaire de mes six ans. C’est une oeuvre spectaculaire, ouvertement virtuose et empruntant quelques thèmes au folklore russe, dans laquelle le piano et l’orchestre dialoguent à égalité dans un climat romantique.

Souvenirs d’enfance, donc : j’en ai écouté trois formidables versions aujourd’hui ! Bien interprété, ce concerto reste merveilleux, mais les très bonnes versions de l’oeuvre ne sont pas si nombreuses, malgré le nombre faramineux d’enregistrements qu’on en trouve ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Premier « Vieux lion » : Shura Cherkassky, c’est la fantaisie brillante et l’imagination au pouvoir : un piano coloré et inventif, dans la plus pure tradition virtuose, même si l’accompagnement orchestral, ici, n’est pas tout-à-fait à la hauteur de l’engagement du pianiste.

Le « Jeune félin », c’est le pianiste Ivo Pogorelich, qui enregistrait ici son cinquième disque seulement. Du grand piano, très virtuose ici aussi, dans des tempos larges, avec de grands contrastes dynamiques et une belle sonorité. L’orchestre l’accompagne dans le même esprit, une vision très romantique et très bien assumée.

Enfin, le second « Vieux lion » était encore un assez jeune lion au moment du premier enregistrement qu’il fit de cette oeuvre, lors de sa première tournée américaine. Emil Gilels, grand spécialiste de ce concerto, l’a enregistré une vingtaine de fois et cette version princeps dans son catalogue personnel l’est aussi, à mes oreilles au moins, dans la discographie de l’oeuvre ! Ici, le chef et le pianiste se livrent à une vraie confrontation dialoguée, qui mêle à la fois extrême virtuosité et rigueur extrême : une hauteur de vue impressionnante, faite de bravoure, de panache et de poésie, et peut-être le plus parfait enregistrement de ce beau concerto !

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Playlist « Concerts parisiens »

L’avantage du télétravail, c’est que je peux l’agrémenter assez facilement d’une playlist, pour peu qu’elle ne demande pas une écoute trop attentive, même s’il peut m’arriver ici ou là de lever une oreille, voire les deux, à un moment ou un autre ! Profitons, profitons, en espérant que cette période ne s’éternise pas outre mesure !
La playlist du jour, à dire vrai, s’écoule agréablement et ne nécessite pas en soi une grande concentration : elle est consacrée à « d’aimables » concerts parisiens d’un rock plus ou moins intense selon le groupe envisagé ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ce qui me sied tout-à-fait, puisqu’entre tableaux Excel ou enquêtes diverses et variées à renseigner et autres multiples réponses à de multiples courriels, j’ai déjà une grande partie de mon cerveau déjà mobilisée, sauf à l’occasion de courtes pauses que je m’impose toutes les trois heures…
Ainsi, le martèlement rythmique de Rammstein ou de Trust induit même une vitesse de frappe accrue sur le clavier –et donc, conséquemment, de dyslexie coutumière du clavier : je suis parfois obligé de baisser le son pour me relire…-. Le concert parisien des Cure n’est assurément pas leur meilleur –le groupe est même curieusement atone parfois-, mais, en revanche, le concert de Supertramp constitue un genre de « best of » en live du groupe tout-à-fait agréable et assez bien adapté à ce type d’écoute un peu distraite –même si mon oreille a été attirée, au détour d’une chanson, par quelques fausses notes divergentes de saxophone ! -.

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Playlist « London Proms »

Etonnant coffret que celui que j’écoute depuis hier et ce matin ! L’objet est assez copieux, renfermant 18 petites galettes argentées ainsi qu’un petit livret très informatif et bien écrit, et propose une très large palette d’oeuvres, dont beaucoup de nouveautés pour moi, sous la baguette du chef anglais Malcolm Sargent (Sir), réputé en son temps pour être le meilleur chef d’oeuvres chorales, de l’aveu même de ses plus illustres collègues.

Les œuvres chorales, justement, c’est ce qu’il y a peut-être de moins passionnant ici –et le son, assez ancien, n’aide pas forcément…– : un Messie de Handel si lent au début que j’ai failli abandonner après quelques minutes –ça s’arrange par la suite, mais c’est très daté– et un Elijah de Mendelssohn à peine mieux –même si certains passages choraux sont en effet très beaux-. « Dream Of Gerontius » d’Elgar est nettement meilleur, et j’ai découvert plein d’oeuvres chorales ou symphoniques de musiciens anglais que je ne connaissais pas du tout et qui sont très agréables aux oreilles : Walton, Delius, Warlock, Parry, Coleridge-Taylor, German…

Curieusement, c’est là où je ne l’attendais pas que je l’ai le plus apprécié : de fort belles « Enigma » d’Elgar –very British indeed, et peut-être même le plus beau final de cette oeuvre-, de non moins belles « Planètes » de Holst et du très bon Sibelius, dont il fut l’un des premiers défenseurs à une époque où le musicien était encore assez peu joué.

Malcolm Sargent, chef paraît-il assez antipathique et qui se brouillait régulièrement avec les musiciens d’orchestre alors que les choristes l’adoraient, disposait, si l’on en croit les témoignages de l’époque, d’une remarquable technique de direction. Il fut également un accompagnateur très apprécié des plus grands solistes et certains enregistrements de ses concertos restent de nos jours d’une remarquable tenue. Sargent et ne signa jamais de contrat d’exclusivité avec aucune firme de disques, ce qui rend sa discographie assez complexe. 

Malcolm Sargent fut, surtout, à partir de 1947, chef titulaire des « Proms » londoniennes durant toute la fin de sa carrière, les dirigeant pas moins de 514 fois –vous avez bien lu ! -, même très affaibli et malade : la légende raconte qu’il se releva même quasiment de son lit de mort pour les diriger une dernière fois…. Les Prommers le vénéraient.

Inégal, donc, mais riche en découvertes et parfois agréablement surprenant !

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Un dimanche à l’opéra

 Mysticisme et décadence : le cinquecento vu d’Allemagne !

C’est un très bel opéra que j’écoute ce matin sur un livret mêlant mystère, sexe et folie dans la Gênes de la fin de la Renaissance italienne, le tout sur une musique post-wagnérienne mâtinée d’un peu de modernité décadente : « Les Stigmatisés », de Franz Schreker. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’oeuvre, créée en 1918 et composée pour partie durant la guerre, connut un assez grand succès pendant quelques années, avant qu’elle ne soit inscrite dans la liste des oeuvres qualifiées par l’Allemagne nationale-socialiste d’Art Dégénéré –trop expressionniste et « immorale » sans doute ?-.

Elle fut « redécouverte » à la fin des années 70, d’abord en Allemagne, avant de retrouver un succès de plus grande ampleur –création française en 2015 seulement, à l’Opéra de Lyon-, grâce, notamment au présent album, de fort belle qualité.

Devinette : intérieur / extérieur

Vous le savez sans doute, ou peut-être pas, peu importe d’ailleurs, mais en Alsace-Moselle, on appelle les Français des autres régions et départements les « Français de l’intérieur », en les affublant parfois de maux dont nous serions nous-mêmes exempts, maux réels ou supposés et excusés par un « C’est normal, c’est la France / c’est un Français de l’intérieur ! ».

Mais, dans les faits, savez-vous d’où provient cette expression ? A vos claviers !

En tout cas, cela nous a valu une journée de congé supplémentaire, le Vendredi-Saint faisant partie des jours légalement fériés ici et pas ailleurs, statut local oblige !

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