Playlist « Le chef-d’oeuvre et ses prémices »

En ce jour hivernal et enneigé, anniversaire de la fin d’un soviet à Strasbourg –qui fut installé du 10 au 22 novembre 1918-, expérience quasi-unique en France, mais à l’époque, Strasbourg n’était pas en France –on trouve également des soviets installés à Mulhouse, Metz ou Haguenau durant les deux mêmes semaines– et à la veille de la commémoration de la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 par la deuxième division blindée –nombreuses festivités pour le 80ème anniversaire de cet épisode prévues demain-, la playlist de ce jour, extraite pour deux albums des tréfonds très peu explorés de ma discothèque, est consacrée à deux oeuvrettes constituant les prémices d’un chef-d’oeuvre révolutionnaire et inépuisable : la symphonie n°3 « Eroica » de Beethoven. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


On retrouve ainsi dans cette playlist :
• la musique pour un ballet chevaleresque -WoO 1-, composée à l’occasion d’un bal masque donné par le comte Von Waldstein en 1791, qui fut un mécène important pour le compositeur. Cette composition n’est pas inscrite au catalogue officiel des oeuvres de Beethoven, puisqu’elle fut tout d’abord attribuée au comte lui-même. La supercherie fut révélée en 1832 et elle fait désormais du catalogue des oeuvres non numérotées par le compositeur lui-même : Werke ohne Opuszahle –WoO 1-. Il s’agit d’une bluette courte d’une petite dizaine de minutes sans aucune prétention, mais intéressante parce qu’elle annonce, dans sa ritournelle, le final de la symphonie « Eroica » ;

 


on retrouve ce même thème dans la septième contredanse, de manière encore plus reconnaissable, dans les douze contredanses WoO 6, composée en 1801, soit 3 ans avant l’achèvement de la symphonie « Eroica ». Là encore, il s’agit d’oeuvrettes de circonstance, que le compositeur lui-même jugeait de peu d’importance et dédaignait ostensiblement. Beethoven reprendra encore ce thème dans la plus série –à mes oreilles au moins– de variations pour piano opus 35, dites Variations Eroica » ;

 

je n’avais plus écouté cette version de la symphonie « Eroica » depuis des lustres, mais j’en avais gardé un très bon souvenir. En fait, une écoute attentive me confirme que c’est encore mieux que dans mes meilleurs souvenirs : voilà une version en mode rouleau-compresseur, aux magnifiques sonorités, très vive et hyper-virtuose ! Un grand moment !