Dimanche à l’opéra – Dioclesian, de Henry Purcell

Retour à l’opéra en ce dimanche veille de fête nationale, avec une oeuvre relativement courte qui n’est qu’un semi-opéra, composé par Henry Purcell vers 1690 : « Dioclesian », dans la version enregistrée par Trevor Pinnock en 1995 –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Le semi-opéra est une forme propre au baroque anglaise mêle dialogues, airs chantés et choeurs, mais aussi danses et masques où les rôles principaux sont le plus souvent parlés. Le livret de Thomas Betterton est adapté d’une pièce de théâtre de John Fletcher et Philip Massinger : « La prophétesse » -1647-. L ‘opéra livre une adaptation très libre de la vie de l’empereur Dioclétien et débute vers 284 – 285 ap. JC, au moment de la mort de l’empereur Numérien, mais la pièce présente de trop nombreux écarts avec la réalité historique –elle-même très complexe à ce stade de l’histoire de l’empire romain– pour être datée plus précisément.

Delphia, une prophétesse, prédit que Dioclès, un soldat du rang, deviendra empereur après avoir tué un « puissant sanglier » et qu’il épousera la nièce de Delphia, Drusilla, qui est amoureuse de lui. Dioclès prend la prophétie au sérieux et commence à abattre de nombreux sangliers, sans cependant que la prophétie se réalise. Lorsqu’il s’avère qu’un soldat appelé Volutius Aper –Aper = sanglier en latin– a assassiné le vieil empereur Numérien, Dioclès tue Aper pour se venger.
En récompense de cette action, il est fait co-empereur et se renomme Dioclésien. Il ignore cependant sa promesse d’épouser Drusilla et courtise plutôt la sœur de son co-empereur, la princesse Aurélia. Cela met en colère Delphia, qui met fin à la cérémonie de mariage en déclenchant une tempête et en invoquant un monstre. Elle fait ensuite tomber la princesse Aurélia amoureuse d’un rival de Dioclès, Maximinien. Elle provoque également la défaite de l’armée romaine contre les Perses. Après cette défaite, Dioclésien se rend compte de ses erreurs, chasse les envahisseurs, puis cède sa moitié du trône à Maximinien et se déplace en Lombardie avec Drusilla.

La musique de ce semi-opéra est essentiellement de caractère cérémoniel et dansant, elle n’atteint jamais la profondeur expressive de son unique opéra « Didon et Énée ». Quelques choeurs sont cependant très spectaculaires et certains airs pour solistes sont très beaux. Dans le cadre d’une écoute au disque cependant, l’oeuvre manque de cohésion.
La version de ce jour est réputée pour sa direction, claire, vive, détaillée. Trevor Pinnock et son orchestre ont quasiment toujours fait merveille dans le domaine de la musique baroque anglaise, et, à ce stade de leur carrière, les musiciens étaient devenus des virtuoses incontournables dans ce répertoire. La qualité du chant est tout-à-fait excellente également –solistes et choeurs à la diction exemplaire-. Les conditions techniques sont très bonnes et le livret extrêmement informatif sur une oeuvre qui n’est pas majeure dans la production du compositeur mais n’en demeure pas moins intéressante et fort belle !

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Nouvelle mise en boîte

Jig Saw Puzzle, extraite de Beggars Banquet -1968- est de très longue date l’une de mes chansons préférées des Rolling Stones : c’est une sorte de mélopée blues, aux paroles drolatiques –cf. ci-après– et aux lignes de slide guitar parmi les premières jouées par Keith Richards –il n’est pas spécialiste de ce type de jeu, mais s’en sort d’autant mieux que Brian Jones, qui y excellait, ne jouait quasiment plus de guitare pour le groupe à cette date-. La batterie très souple de Charlie Watts est idéalement complétée par la basse de Bill Wyman : un genre de « walking bass » très mobile et mélodieux, qui mobilise tout le manche. C’est très agréable à jouer et même à écouter –ce n’est pas toujours le cas des lignes de basse…-.

1. There’s a tramp sitting on my doorstep / Trying to waste his time/ With his mentholated sandwich / He’s a walking clothesline / And here comes the bishop’s daughter / On the other side / And she looks a trifle jealous / She’s been an outcast all her life
Ref. Me, I’m waiting so patiently / Lying on the floor / I’m just trying to do my jig-saw puzzle : Before it rains anymore
2. Oh, the gangster looks so frightening / With his luger in his hand : But when he gets home to his children : He’s a family man / But when it comes to the nitty-gritty / He can shove in his knife : Yes, he really looks quite religious / He’s been an outlaw all his life
Ref.
3. Oh, the singer, he looks angry / At being thrown to the lions / And the bass player, he looks nervous / About the girls outside / And the drummer, he’s so shattered : Trying to keep on time / And the guitar players look damaged / They’ve been outcasts all their lives
Ref.
4. Oh, there’s twenty-thousand grandmas / Wave their hankies in the air / And burning up their pensions / And shouting, « It’s not fair! » / There’s a regiment of soldiers : Standing, looking on / And the queen is bravely shouting / « What the hell is going on? » / With a blood-curdling « Tally-ho » / She charged into the ranks / And blessed all those grandmas who / With their dying breaths screamed, « Thanks! »
Ref. ad libitum.

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Playlist « A l’Américaine » – 3. Chicago, New York, Philadelphie – Van Cliburn

Mon périple sur la côte est des États-Unis s’achève avec cette playlist, consacrée au jeune pianiste Harvey Lavan Cliburn, plus connu sous son nom d’artiste : Van Cliburn.

Le pianiste interprète dans cette playlist toute une série de concerto du grand répertoire –Schumann, Grieg, Liszt et Rachmaninov-. Il est accompagné par trois des des orchestres du « Big Five » :
celui de Chicago sous la direction de Fritz Reiner –d’origine hongroise comme Szell et doté d’un caractère de cochon, sans doute le pire de tous les tyrans de podium– ;
celui de New York, renommé pour l’occasion « Symphony Of The Air » pour des questions d’ordre juridique,  sous la direction de Kirill Kondrashin –en tournée aux États-Unis– ;
celui de Philadelphie enfin, très réputé pour sa splendeur sonore, sous la direction d’Eugène Ormandy –autre hongrois, à croire que toute la Hongrie avait migré en Amérique au début du vingtième siècle !-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Van Cliburn était auréolé de prestige pour avoir remporté le premier prix du concours Tchaïkovsky à Moscou en 1958, pendant la « guerre froide » donc, et le président du jury, rien moins qu’Emil Gilels, dut intervenir auprès de Krouchtchev pour justifier sa victoire. Il enregistra avec beaucoup de succès, durant quelques années au détour des années 60, de très nombreux concertos, accompagné par les meilleurs orchestres et chefs des États-Unis, avant de disparaître progressivement des radars durant les années 70. Chacun de ses albums, qui bénéficie du savoir-faire technique de RCA à l’époque, mérite son pesant de **** ou ***** !

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Profitons à plein de la haute résolution !

Je vous avais déjà entretenu il y a quelques temps des possibilités offertes par le Bluray «Pure Audio», en signalant les petites améliorations sonores constatées et l’indéniable confort –et gain de place– apporté. Hier, je me suis rendu compte que j’avais encore un lecteur de Bluray –assez joli et discret– qui traînait et dont je ne faisais rien, sachant notamment qu’il ne possède pas de sortie audio RCA. Mais, curieux que je suis, avant de m’en débarrasser définitivement, j’ai rejeté un petit coup d’oeil à l’engin pour me rende compte qu’il possédait une sortie optique qui m’avait échappé, vraisemblablement parce que je ne devais pas en avoir l’usage au moment où j’avais récupéré ce lecteur… Qui dit sortie optique dit possibilité de le raccorder au DAC –convertisseur némrique-analogique– de mon ampli et de profiter, de surcroît, du surplus de résolution de celui-ci !
Hop hop hop, j’ai sauté sur mon vélo, pédalé vite vite vite vers le centre-ville pour acheter un câble optique, branché tout cela et déposé un disque, pour me rendre compte que j’avais perdu la télécommande du lecteur depuis belle lurette sans doute. Pas grave, j’en ai trouvé une en ligne à tout petit prix qui arrivera bientôt, et cela ne m’a pas empêché d’écouter quelques albums, même si passer de plage en plage est pour l’heure impossible…
Disons-le tout net : en termes de confort sonore, notamment en matière de profondeur et de spatialisation, c’est mieux que l’écoute des Bluray avec un lecteur branché sur l’entrée analogique de l’ampli et je tire pleinement profit, grâce au DAC, du ‘ »tout numérique » et de la résolution supérieure.

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Playlist « Rébellions post-Trente Glorieuses »

Aujourd’hui, petite pause dans mon périple américain et retour en France !
La fin des « Trente Glorieuses » –±1947/±1977– a vu apparaître, dans nos contrées, une multitude de groupes –Téléphone, Starshooter, Bijou, Lili Drop, Taxi Girl, …– qui se sont constitués en opposition à la tradition de la variété et de la « chanson française », adoptant une attitude rebelle post-adolescente et énonçant les frustrations naissantes des adolescents face à la crise émergente.
La playlist de ce jour est constituée de trois albums issus de cette mouvance : hormis Téléphone, et, dans une largement moindre mesure Starshooter, ces groupes ont sombré dans un oubli regrettable mais ont, pour un bref moment, marqué la petite histoire du Rock en France. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Téléphone – Téléphone – 1977 ****
• Bijou – OK Carole. – 1978 ***
• Starsooter – Mode – 1979 ****

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Playlist « A l’Américaine » – 2. Cleveland – Szell & Fleisher

Continuant sur la lancée de ma tournée des orchestres et artistes américains, je suis arrivé pour cette playlist à Cleveland, où, sous la direction du chef hongrois naturalisé américain George Szell, l’orchestre fit rapidement son entrée dans le cercle très restreint des « Big Five » –les cinq meilleurs orchestres du pays : Boston, Chicago, Cleveland, New York et Philadelphie-. Comme son collègue Fritz Reiner, George Szell, inscrit dans la tradition des « chefs objectifs », était réputé pour son exigence et son intransigeance. Un tyran de la baguette, donc, même s’il semble qu’il ait été d’un caractère un peu moins épouvantable que Fritz Reiner.

Entre 1958 et 1963, il entama une collaboration fructueuse avec le jeune pianiste Leon Fleisher –élève d’Artur Schnabel et vainqueur, comme Emil Gilels, du prestigieux concours de la Reine Élisabeth en 1952-, qui donna lieu à quelques enregistrements de concertos pour piano qui demeurent, aujourd’hui encore, des monuments discographiques, et constituent ce que chacun de ces deux artistes a fait de mieux dans ces oeuvres : Leon Fleisher est un pianiste bien plus assuré que Clifford Curzon pour accompagner Szell dans le premier concerto de Brahms et George Szell est beaucoup moins raide avec son jeune collègue qu’il ne le sera, à la fin de sa vie, avec Emil Gilels.

Les pressages CBS de l’époque, relativement médiocres, surtout pour les LP parus en séries économiques, n’ont jamais rendu justice à la qualité technique très honorable de ces enregistrements ; leur réédition en CD a permis de les redécouvrir dans de bien meilleures conditions. Curieusement, il me semble qu’aucun coffret à petit prix –les jolies rééditions Sony-CBS– n’a jamais réuni l’ensemble des concertos enregistrés par ces artistes, et qui doit représenter en tout et pour tout 7 CD. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


C’est la maladie de Leon Fleisher, atteint très tôt d’une paralysie de la main droite, qui mit malheureusement un terme à cette collaboration : le pianiste dut alors se résoudre à l’enseignement et, partiellement rétabli, ne fit son come-back qu’au détour des années 2000, mais sa carrière était déjà derrière lui.

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Playlist « A l’Américaine » – 1. Boston – Steinberg

Je débute aujourd’hui un petit cycle d’écoute consacré à des orchestres et artistes américains, histoire également de refaire un petit voyage remémoratif au sein de ma discothèque…
Le leg de William Steinberg et de l’orchestre symphonique de Boston pour Deutsche Grammophon se limite à trois fabuleux disques, puisque le chef, tout récemment nommé à la tête de l’orchestre en complément de son long mandat à la tête de l’orchestre de Pittsburgh qu’il ne pouvait se résoudre à quitter, dut abandonner ses fonctions assez rapidement en raison d’une santé déficiente.

Son mandat à Boston est resté limité à trois années –1969-1972-, durant lesquelles il enregistra deux trois albums pour RCA et, donc, les trois disques de la playlist du jour.. Les trois albums parus chez l’éditeur allemand ont été enregistrés tout au long de l’année 1971 et outre leurs mérites artistiques considérables *****ils s’inscrivent parmi les versions les plus recommandables de la discographie pour chacune des oeuvres enregistrées-, ils bénéficient tous de remarquables conditions techniques pour l’époque ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist rare : « Le jeune Sibelius »

Si Jean Sibelius fait partie de mes compositeurs préférés –il est dans mon top 5, en compagnie de Beethoven, Handel, Mendelssohn et Wagner-, la plupart de ses oeuvres de jeunesse ne font cependant pas exactement partie de mon quotidien. Mais, occasionnellement, j’aime les aborder, même si elles ne sont pas forcément géniales et n’augurent pas toujours de ses meilleures réussites.
C’est le cas avec la playlist de ce jour, qui comportent des oeuvres généralement composées avant 1900, et qu’il remania parfois un peu plus tardivement. –Cliquer sur l’image pour a voir en plus grand-.

Tous ces oeuvres sont magnifiquement interprétées par l’orchestre de Lahti, sous la direction d’Osmo Vänskä, qui, avec Neeme Järvi, a très largement contribué à la très exhaustive et remarquable édition « intégralissime intégrale » des oeuvres du compositeur finlandais parue chez Bis –dont les 13 coffrets restent encore disponibles actuellement à prix convenables chez les bons disquaires en ligne, malgré le rachat de l’éditeur par Apple-, et dont ces albums sont extraits. A l’écoute ce jour :

• Karelia, musique de scène *****
Finland Awakes : Musique pour la célébration de la presse ****
• Rakastava, Suite pour orchestre ****

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L’IA ramollit le ciboulot…

On commence à la savoir, l’IA peut être la meilleure ou la pire des choses, selon l’usage qu’on en fait. Voilà désormais que l’on apprend qu’il semblerait que son usage ramollirait le cerveau ! C’est, en tout cas, se que révèle une première étude menée au sein du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), qui avance des éléments qui pourraient aller dans ce sens, mais non validée à ce jour par les neuroscientifiques, du fait notamment d’un échantillon statistique trop restreint.
Cette étudedisponible en Anglais seulement et non encore traduite en Français– avait pour objectif d’explorer les conséquences neuronales et comportementales de la rédaction d’essais assistés par une intelligence artificielle.

Une chose que je peux affirmer sans trop me tromper, en tout cas, c’est qu’ici  –et sans doute ailleurs aussi– la canicule ramollit le ciboulot !

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Surprise pour affronter une canicule

Il fait toujours aussi chaud, et il est prévu que ça dure dure encore un petit moment : après tout, l’été commence à peine !
Pour affronter cette canicule dans la durée, la surprise de ce mois, livrée en temps et en heure, une fois n’est pas coutume, relativement copieuse, et, en terme de contenu, assez somptueuse me semble-t-il, vous permettra de rejoindre des contrées plus fraîches à peu de frais ! Vous la trouverez ici.
Comme toujours, la surprise du mois précédent disparaît concomitamment du serveur.

ENJOY !

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