Playlist « Le pire disque de ma discothèque »

Dans la série « Un jour, un album » : Kiss – Alive !

Aujourd’hui, j’ai essayé d’écouter ce qui doit être le pire disque de ma discothèque –oui, encore plus nul que le remake d’Exile On Main Street de Pussy Galore, mais celui-ci a au moins des prétentions expérimentales et on peut parfois en rire-. Après cette vaine tentative –l’album est assez long : un double LP à l’origine, dont je ne suis d’ailleurs pas arrivé au bout…-, repos obligatoire de mes oreilles !

Je vous parle ici de l’album « Alive ! », de Kiss, sorti il y a tout juste 50 ans, en 1975. Il s’agit en réalité d’un « faux » live quasiment totalement réenregistré en studio –c’est le cas pour de nombreux albums live retouchés en studio, mais jamais à ce point-là-, qui connut une grande destinée commerciale en son temps, puisqu’il établit la popularité du groupe pour quelques années : je ne sais pas, en revanche, si leur popularité a perduré au-delà du milieu des années 80…. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : la pochette est l’élément le plus réussi de l’album…-.

Avec le recul, c’est nul et ça sonne fauxmême les errements drolatiques de Florence Foster Jenkins « sonnent » moins faux-. En réalité, les musiciens jouaient tellement faux en concert qu’un énorme travail de post-production a été indispensable. Hors la batterie et les cris du public, tout a été refait, le producteur ayant expressément demandé aux musiciens de s’appliquer pour jouer juste et en rythme… Ce qui ne sauve à peu près rien par ailleurs : paroles stupides, musique assez indigente et même pas mémorable ni très bien jouée, setlist hyper-monolithique où tout finit par se ressembler sans aucun point fort, immanquable solo de batterie pénible soutenu par les éructations du guitariste-chanteur… : l’essentiel du show devait se situer dans le maquillage et la pyrotechnie !
L’album rencontra un tel succès commercial qu’il fut assez rapidement suivi d’un « Alive II », que je ne connais pas mais qui, de notoriété publique, est moins bon que « Alive ! ». Ça me semble inimaginable !

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Devinette très facile !

Plus facile que cette devinette –niveau *, et encore !-, ça risque d’être vraiment très difficile à réaliser ! D’humeur magnanime aujourd’hui, je vous lance ce défi : à votre avis, quel est le groupe si mignonnement –néologisme du jour…– représenté sur l’image ci-dessous ?
Easy, aint’t it ? Voilà qui ne devrait pas résister à votre sagacité ! En cas de doute, la prise tambour de la baguette dans la mais gauche du batteur devrait vous aider : ils ne sont pas si nombreux à l’adopter !

A vos claviers !

Playlist « Jazz-Rock »

Voilà des albums que j’écoute plutôt rarement, le jazz-rock n’étant pas, et de loin, mon genre préféré, mais ces disques sont d’un abord relativement facile et ils m’accompagnent depuis longtemps : dans les années 80, j’ai vu Level 42 et Weather Report en concert, et, par ailleurs, j’ai également été à un concert plus tardif de Jaco Pastorius, bassiste de légende –le groove, la beauté du son, la précision…-. D’ailleurs, au sein de cette playlist, les bassistes sont d’un niveau époustouflant : c’est pas demain que j’essaierai de m’attaquer à l’un des titres du jour ! Les autres musiciens sont tous également d’excellents instrumentistes dans leur genre, mais il fut aimer ce genre sur la durée…  –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• The Baker Brothers – Hot cakes Live In Japan – 2006 ***
• Level 42 – A Physical Presence – 1985 ****
• Weather Report – 8:30 1979 ****

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Playlist « De la suite dans les idées » !

La playlist de de jour, entamée dès l’aube –mes nuits sans dormir, histoire sans fin…–  est pleinement cohérente de la playlist de la veille, qu’elle précède en quelque sorte chronologiquement –quant à la date de publication des LP qu’elle comporte-, puisque ce sont les deux premiers albums respectifs et éponymes des New York Dolls et des Rolling Stones qui tournent sur ma platine, à savoir :

• The New York Dolls – The New York Dolls – 1973 *****

Un très bon album, bien moins connu que « Too Much Too Soon », mais au moins aussi bon que son successeur. L’album est produit par Todd Rundgren, dont la réputation était déjà très bien établie, mais, comme il le reconnut lui-même, il n’y avait pas grand-chose à produire… A sa sortie, l’album fit un four critique et commercial –un journaliste américain alla jusqu’à comparer le son du groupe au vrombissement des tondeuses à gazon– et ses ventes ne décollèrent pas aux Etats-Unis et restèrent encore plus confidentielles en Europe. Ainsi, la renommée du groupe et de ses deux albums légendaires est essentiellement posthume. Réédition en 180 grammes très silencieux, très bonne qualité sonore.

• The Rolling Stones – The Rolling Stones, édition UK – 1964 *****

A contrario de l’album des New York Dolls, le premier album des Rolling Stones connut en Angleterre –51 semaines de présence dans les charts et classé n°1-, en Europe et aux États-Unis un très grand succès –12 semaines dans les charts à partir de juillet-. Comme toujours, il convient, pour les albums des Rolling Stones parus jusqu’à février 1967, de privilégier l’édition anglaise –plus difficile à trouver pour ce qui concerne de premier album– à celle parue aux États-Unis, sous le nom « England’s New Hitmakers » : les set-lits sont légèrement différentes. Réédition UK de 2016 très soignée –y compris la pochette-, limitée à 13 000 exemplaires et numérotée –11 068-, pressage 180 grammes silencieux, son mono brut de décoffrage qui sied parfaitement au groupe à ses débuts. –Cliquer sur l’image pour a voir en plus grand-.

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Playlist courte et punchie !

Playlist très courte aujourd’hui –il semblerait que l’automne commence à s’installer très progressivement depuis le début de la semaine-, avec ces deux albums LP déposés sur la platine. Très courte, mais très punchie, dans laquelle on retrouve :

• The Rolling Stones – Sticky Fingers – 1971 *****

Adolescent, j’avais ce disque, très fatigué à force d’écoutes répétées, avec sa pochette originale agrémentée d’une vraie braguette, laquelle a disparu des rééditions actuelles, mais le pressage 180 grammes réalisé de nos jours est très bon et très silencieux. Evidemment, le contenu de l’album –leur premier édité sous leur propre label et gratifié de leur célèbre logo– est légendaire, même si ce n’est pas mon préféré du groupe !

• The New York Dolls – Too Much Too Soon – 1974 *****

Ce qui pouvait paraître excessif et provocant en 1974 paraît aujourd’hui bien sage… The New York Dolls est cet excellent groupe new-yorkais, punk avant l’heure, qui ne rencontra guère de succès en son temps et qui, voulant imiter le style de vie hyper-décadent des Rolling Stones à la même époque, n’y résista pas ! Néanmoins, les deux albums qu’ils proposèrent –celui-ci est le second– sont du premier choix et s’inscrivent au sommet des productions de glam-rock ! Pressage 180 grammes, vinyle silencieux. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Des goûts et des couleurs, 7

Felix Mendelssohn-Bartholdy – Le songe d’une nuit d’été

L’ouverture du « Songe d’une nuit d’été », de Felix Mendelssohn-Bartholdy est, à mes oreilles, la plus belle preuve de l’existence qu’on peut être adolescent et génial : la qualité de cette page musicale dépasse de très loin la qualité de n’importe quelle oeuvre précoce du « divin Mozart » ou de tout autre compositeur. Mendelssohn a tout saisi de la pièce de Shakespeare et en restitue, en une petite dizaine de minutes, toute la magie et la féérie. C’est une petite merveille de verve, de finesse et  d’orchestration !

Il composa le reste de sa musique de scène, dont la célèbre « Marche nuptiale », quinze ans plus tard, à la demande du roi de Prusse, et n’atteignit plus tout-à-fait le même niveau, même si l’ensemble est très réussi, mais l’ouverture, ah, l’ouverture !
La discographie de l’oeuvre est relativement abondante, proposant des versions plus ou moins complètes de la partition. Etonnamment, ma version préférée est celle du chef japonais Seiji Ozawa, très peu présent dans ma discothèque. Il est suivi de près par un autre chef que je n’apprécie généralement pas outre mesure, Claudio Abbado pour son tout dernier concert berlinois, peu avant son décès, et par une autre version entrée dans la légende, celle de Peter Maag.
Toutes les autres versions présentent de belles qualités et des mérites divers, mais je n’aime ni celle de Savall, qui manque de vie à mes oreilles, ni celle de Levine, sonore et brutale plus que féérique. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


Sont présents dans ma discothèque, par ordre chronologique :

Fricsay, RIAS Berlin, 1951 • Maag, OS Londres, 1957 • Szell, Concertgebouw Amsterdam, 1959
• Klemperer, Philharmonia Orchestra, 1960 • Kubelik, OSR Bavière, 1964
• Ozawa, OS Boston, 1994 • Abbado, OP Berlin, 2013
• Levine, OS Chicago, 2015 • Gardiner, OS Londres, 2016 • Savall, Le Concert des Nations, 2024

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Dimanche à l’opéra – Fidelio, de Beethoven

C’est la rentrée et, dans le domaine lyrique, c’est une nouvelle saison qui commence ! Cette séance dominicale est consacrée à l’unique opéra de Ludwig Van Beethoven, « Fidelio », dans l’excellente version qu’en enregistra Herbert Von Karajan en décembre 1970, précédant les représentations du festival de Salzbourg en 1971. Ce disque marqua le retour lyrique du chef chez EMI. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Beethoven a composé trois versions de l’opéra entre 1805 et 1814, initialement intitulé « Léonore », avant de l’appeler définitivement « Fidelio » en 1814. L’œuvre, en deux actes, s’inspire du livret français de Jean-Nicolas Bouilly, déjà adapté par d’autres compositeurs, et qui connut un grand succès en France après la révolution, dont il exaltait les valeurs. « Fidelio » est un Singspiel, mêlant dialogues parlés et airs chantés. L’oeuvre se déroule dans une prison d’état espagnole, près de Séville, à la fin du 18è siècle.

• Acte I : Léonore, déguisée en Fidelio, travaille comme aide-geôlier pour se rapprocher de son mari Florestan, emprisonné secrètement par Don Pizzaro. Elle suscite l’amour de Marzelline, dont le père, Rocco, est le geôlier de la prison, assisté de Jaquino. Celui-ci est amoureux de Marzelline, mais elle le repousse. Rocco accepte d’aider Fidelio, mais l’accès au cachot de Florestan reste interdit. Pizzaro, le cruel gouverneur de la prison, ordonne à Rocco de creuser une tombe pour Florestan, qu’il compte assassiner avant l’arrivée du ministre Don Fernando.
• Acte II : Florestan, au bord de la mort, rêve de liberté et de justice. Léonore et Rocco descendent dans son cachot. Quand Pizzaro arrive pour tuer Florestan, Léonore se révèle, menace Pizzaro avec un pistolet, et sauve son mari. L’arrivée de Don Fernando met fin à la tyrannie de Pizzaro : Florestan est libéré, et la justice.

Le compositeur, épris des valeurs des Lumières et de la révolution française, se sentait animé de hautes considérations morales et critiquait volontiers les livrets des opéras de Mozart –trilogie de Da Ponte– pour leur légèreté et leur caractère licencieux. Rien de tout cela chez Beethoven. Fidelio exalte :
• l’amour conjugal et la fidélité. Léonore incarne la constance et le courage, prête à tout pour sauver Florestan ;
• la liberté et la justice. Florestan représente l’idéal de liberté, tandis que Don Fernando symbolise la justice restaurée. L’opéra exprime les idéaux des Lumières et du Sturm und Drang, chers à Beethoven ;
• l’opposition entre bien et mal. Léonore et Florestan s’opposent à la cruauté de Pizzaro, soulignant le combat entre humanité et tyrannie.

La composition de « Fidelio » fut pour Beethoven un labeur lent, long et douloureux, marqué par de multiples hésitations. Il a composé quatre ouvertures pour « Fidelio », dont la célèbre Ouverture « Léonore n°3 », souvent jouée en concert. La version définitive, en 1814, marque une rupture avec les versions précédentes : la structure est plus équilibrée grâce à un livret remanié, l’orchestration est plus étoffée et novatrice : la comparaison avec les versions enregistrées de « Leonore » -partition dans sa forme antérieure de 1805/1806- est révélatrice cet égard. Préfigurant l’opéra romantique allemand, « Fidelio » a finalement triomphé en 1814, d’abord à Vienne puis dans toute l’Europe.

Herbert Von Karajan dirigea « Fidelio » tout au long de sa carrière : 66 représentations, de 1932, à 24 ans, à Ulm –un critique de l’époque souligna que « […] tout le monde dans le public a été saisi par la tension fortement émotionnelle de cette représentation »– à 1978 ! Son unique enregistrement de l’oeuvre, réalisé en 1970 avec une équipe de chanteurs qu’il connaissait bien puisqu’il les avait déjà réunis pour son « Ring des Nibelungen » salzbourgeois. Les rôles principaux sont tenus par deux des chanteurs favoris de Karajan : Jon Vickers dans le rôle de Florestan et son ancienne Brünnhilde, Helga Dernesch, dans le rôle de Leonore. Parmi les autres chanteurs figurent Zoltan Kelemen –sans doute le meilleur Pizzaro de l’entière discographie-, Karl Ridderbusch, José van Dam et Helen Donath, charmante Marzelline.
A sa sortie, cette version de « Fidelio » fut unanimement saluée par la critique internationale et demeure, aujourd’hui encore, une très grande version de la discographie de l’oeuvre, malgré une prise de son très réverbérée qui offre de l’ampleur -énormes contrastes dynamiques, effets stéréophoniques parfois prononcés- mais nuit à la transparence.

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En remontant le fleuve…

Hier matin, au cours de ma petite randonnée pédestre à travers le port autonome de Strasbourg et à proximité du port de plaisance, le long du bassin Vauban –qui relie, via un réseau complexe et navigable, le Rhin d’une part et l’Ill d’autre part-, j’ai pu observer ce drôle de bateau entraîné assez bruyamment par une roue à aube, qui remontait le courant, et que l’on croirait presqu’échappé du Mississipi ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Saviez-vous que le port autonome de Strasbourg, même si cela peut sembler assez contre-intuitif, est le deuxième port fluvial de France ?

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