Playlist « Titan du piano »

Surnommé de son vivant de « Titan du piano » à cause de la puissance phénoménale de son jeu, Emil Gilels était considéré par la critique internationale comme «un géant parmi les géants du piano. En termes de virtuosité, il était sans rival, mais sa puissance léonine était tempérée par une délicatesse et une poésie que peu ont égalées et que personne n’a dépassées».
La playlist de ce jour, consacrée à quatre concertos pour piano des plus populaires, en apporte un excellent témoignage –j’ai volontairement omis d’y ajouter l’un ou l’autre concerto pour piano de Beethoven, qu’il interpréta plus qu’aucun autre pianiste du 20ème siècle-.

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• Brahms – Concerto pour piano n°1&2 – Orch. Philh. de Berlin, Eugen Jochum – 1972 *****
Depuis leur première parution en 1972, ces deux disques n’ont jamais quitté le catalogue de l’éditeur, sous une forme ou une autre –LP, cassette, CD, Blu-Ray audio…– et sont encore régulièrement cités comme référence incontournable, opinion partagée par les critiques du monde entier. Eugen Jochum, excellent à la tête de la philharmonie de Berlin, les tenait également pour ses plus grands enregistrements, avant même ses Bruckner de fameuse réputation. Emil Gilels avait déjà enregistré avec grand succès le second concerto pur piano avec Fritz Reiner pour RCA en 1958, dans une optique très différente : plus rapide, plus puissante et plus virtuose. Deux références très complémentaires !

• Tchaïkovsky – Concerto pour piano n°1 – Orch. Symph. de Chicago, Fritz Reiner – 1955 *****
Il existe au moins une quinzaine d’enregistrements de ce concerto du pianiste, dont au moins quatre officiels –celui-ci est le premier réalisé en studio-. Premier pianiste du bloc soviétique à être autorisé, durant la guerre froide, à se produire aux USA et en Europe de l’Ouest –sous très haute surveillance : un agent du KGB était collé à ses basques en permanence-, il connut un triomphe phénoménal et les plus grands chefs se l’arrachèrent pour enregistrer avec lui. Cette version de ce cheval de bataille de tout pianiste concertiste reste, 70 ans après, l’une des grandes interprétations de l’oeuvre : puissante, précise, rigoureuse et bénéficiant de conditions techniques très soignées.

• Rachmaninov – Concerto pour piano n°3 – Orch. Soc. du Conservatoire de Paris – André Cluytens – 1955 *****
La même remarque que pour le concerto de Tchaïkovsky s’impose –dans cette oeuvre également, des enregistrements de concert avec Kondrashin ou Ormandy notamment, constituent des témoignages exceptionnels, mais dans des conditions sonores assez précaires-, bien que l’orchestre et la prise de son soient de qualité quelque peu moindre qu’à Chicago : on n’a jamais fait mieux dans ce concerto !

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Clonons-nous via l’IA !

Sur une idée de Gilsoub, j’ai décidé de me cloner grâce à l’IA, et de me rendre disponible dans tous les bons magasins de jouets en version [Actif] ou [Retraité], à votre goût !
Anomalie propre à l’IA : la basse n’a que trois cordes ; elle génère aussi, dans ce contexte, des guitares à 4 ou 5 cordes, mais jamais 6, j’ai vérifié…

Mes proches me confirment que la vérité est ailleurs, mais pas très loin –sauf pour la cravate, que j’ai laissé tomber depuis bien longtemps, hors réunions très protocolaires…– : en clair, c’est plutôt ressemblant ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Vous pouvez, vous aussi, commencer à créer une figurine à votre image et laisser libre cours à votre imagination en suivant le guide

Playlist « Eroica en noir et blanc »

Je vous le disais dernièrement, les Variations Eroica de Beethoven constituent ma série de variations pour piano favorite parmi toutes celles du compositeur. Ma discothèque en compte ainsi un certain nombre de versions, dont celles qui composent la playlist de ce jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Sviatoslav Richter, dans un disque Melodiya, importé en France par Le Chant du Monde en 1973. L’enregistrement, de 1970, est très correct pour un document soviétique –les prises de son étaient régulièrement massacrées par des pressages exécrables, les rééditions en CD sont très supérieures-. Une bonne version, mais pas à la hauteur de la réputation du pianiste, comme souvent dans Beethoven. ***

• Glenn Gould. Le pianiste canadien est presqu’aussi iconoclaste dans ces variations –une forme qui lui convient généralement plutôt bien– que dans la majorité des sonates du compositeur, et d’une lenteur parfois exaspérante : tout le côté dansant du thème passe à la trappe, et l’exposition de la basse du thème pèse des tonnes ! **/*** selon mon humeur…

• Claudio Arrau : la prise de son de Philips, qui date de 1968, est remarquable, et la version du pianiste chilien est d’autant plus superbe que je ne l’avais plus écoutée depuis des lustres et n’en gardais par la mémoire ! Une très belle réévaluation –c’est aussi vrai de certaines de ses sonates, d’ailleurs-. ****

• Emil Gilels : à tout seigneur, tout honneur ! Cette version live –Amsterdam, 1980– est aussi merveilleuse que celle qu’il enregistrait à la même époque en studio, et les critiques du monde entier ont rendu hommage à ce coffret somptueux et multi-primé. Le pianiste est d’un abattage époustouflant, d’un engagement constant et délivre une sonorité royale. En live ou en studio pour DGG, vous ne trouverez pas mieux ailleurs ! *****

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Balade européenne – Aujourd’dui : Arte

Le long de l ‘Ill, entre le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des Droits de l’Homme et le bâtiment du Parlement européen qu’on devine en arrière-plan à droite, le bâtiment abritant Arte regarde les cygnes et les bateaux passer. En 2023, selon une enquête d’opinion, Arte était toujours la chaîne de TV préférée des Français –qui ne regardent pas la TV…– avec une audience qu a explosé pour côtoyer les 3% ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Balade européenne – Aujourd’hui : Conseil de l’Europe

Balade matinale sous un magnifique –et presque chaud comme en été– soleil d’avril !
On peut visiter gratuitement le Conseil de l’Europe –ne pas confondre avec le Parlement européen, qui est voisin…– et assister à des sessions parlementaires, dont les membres ne sont pas élus mais désignés par chacun des 46 parlements nationaux des états membres, au prorata du nombre d’habitants de chaque état. Les conditions de sécurité sont dantesques…

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Playlist en couleurs – Rose

The Electric Flag – A Long Time Comin’ – 1968 ****
Johann Strauss – Anthologie – OP Vienne, Clemens Krauss – 1952 *****
The Kinks – One For The Road – 1980 **
Ludwig Van Beethoven – Quatuors op.59 – Juilliard String Quartet – 1982 *****
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Playlist en couleurs – Brun -dit aussi marron-

• The Who – Live At Leeds – 1970 ****
• George Frideric Handel – Coronation Anthems – Westminster Abbaye Choir, The English Concert, Simon Preston – 1983 ****
• Neil Young – Harvest – 1972 *****
• Franz Schubert – Klavierstücke ; Moments musicaux – Claudio Arrau, 1990 ****
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Un dimanche à l’opéra – Judas Maccabeus, de Handel

En de dimanche aux couleurs estivales, ma séance lyrique est consacrée à « Judas Maccabaeus », un oratorio composé par Georg Friedrich Handel en 1746, sur un livret tiré de la Bible par Thomas Morell à partir du Livre des Maccabée de l’Ancien Testament, qui retrace l’histoire de Judas Maccabée, héros juif qui a mené la révolte des Juifs contre les Séleucides, au IIème siècle avant J.-C.
Malgré le succès initial de l’oeuvre –Handel a composé « Judas Maccabaeus » pour célébrer la victoire du duc de Cumberland sur les forces jacobites à la bataille de Culloden en 1746-, la discographie de cet oratorio n’est guère pléthorique, et la version du jour est la seule présente dans ma discothèque. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’oratorio est structuré en trois actes, chacun contenant une série d’airs, de récitatifs et de chœurs. Handel combine une narration historique puissante avec une musique expressive et émouvante : les thèmes centraux de « Judas Maccabaeus » sont la lutte pour la liberté et la foi inébranlable. L’œuvre célèbre le courage et la détermination face à l’adversité.
L’oratorio avait également une signification politique, destinée à célébrer la victoire anglaise sur les forces ennemies lors de la seconde rébellion jacobite et renforçant le sentiment national.
Musicalement, « Judas Maccabaeus » est un exemple typique du souffle épique propre à la plupart des oratorios de Handel, avec des mélodies expressives, des harmonies riches et une orchestration variée. Comme souvent chez le compositeur, les chœurs sont particulièrement remarquables, avec des passages dramatiques et émouvants qui soulignent les moments clés de l’histoire. Les solistes ont des rôles exigeants, avec des airs qui nécessitent une grande virtuosité vocale et une expressivité émotionnelle.

Beethoven, qui vouait une grande admiration à Handel, qu’il tenait pour le plus grand musicien l’ayant précédé –« Handel est le plus grand compositeur qui ait jamais vécu. Je voudrais me découvrir et m’agenouiller devant sa tombe. »-, a composé une série de 12 variations pour piano et violoncelle –WoO45– sur un thème de l’oratorio.

Une belle séance dominicale !

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Playlist « La deuxième suit la première… »

Comme l’indique le titre de cette notule, et parce que parfois, j’ai même de la suite dans les idées, elle s’inscrit à la suite de celle-ci et la playlist de ce jour est ainsi composée d’un certain nombre de « Deuxième symphonie », toutes de compositeurs russes pour le coup, et pour la plupart échappant au « grand répertoire ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Sergei Rachmaninoff – Symphonie n°2 – OS Pittsburgh, William Steinberg – 1961 ***** 
Jusqu’au début des années 70, la deuxième symphonie de Rachmaninoff (Rachmaninov en orthographe internationale) était interprétée dans une version présentant un certain nombre de coupures, autorisées par le compositeur, pour durer une bonne quarantaine de minutes –elle avoisine généralement les 55 minutes dans les versions non amputées-. C’est aussi le cas dans cette version de William Steinberg, la seconde enregistrée par le chef en 1961, remarquable au demeurant, et bénéficiant de très bonnes conditions techniques, comme la majorité de ses enregistrements effectués pour le label Command Classics –cf. ici pour en savoir plus-. Steinberg avait déjà enregistré cette symphonie avec succès , avec le même orchestre, pour Capitol Records en 1954.
Oeuvre totalement ancrée dans un post-romantisme tardif, d’un accès très facile grâce notamment à son troisième mouvement au caractère élégiaque marqué, c’est la seule symphonie de cette playlist qui bénéficie d’un relatif engouement populaire, et la plus réussie de Rachmaninoff.

• Maximilian Steinberg – Symphonie n°2 – OS Göteborg – Neeme Järvi – 2001 ****
L’enregistrement de cette symphonie est une « première mondiale » à porter au crédit de Neeme järvi, infatigable défricheur de talents dont je vous avais déjà parlé ici à l’occasion d’autres symphonies en marge du « grand catalogue ». Maximilian Steinberg était un élève de Rimsky-Korsakov –dont il devint par ailleurs le gendre– et fut par la suite le professeur, notamment, de Shostakovich. Sa symphonie, composée en 1909, sans être géniale, loin de là, s’écoute néanmoins agréablement et s’inscrit dans la même veine russe que celles de Borodin ou de Glazounov, avec plus de réussite que ce dernier dans ses symphonies à mes oreilles.

• Igor Stravinsky – Symphonies d’instruments à vent – Orch. de hambre de Detroit, H. Robert Reynolds 1994 **
Cette oeuvre composée en 1920 est la deuxième des « symphonies » –qui n’en ont guère que le nom…– du compositeur. C’est vraiment très vilain à mes oreilles et je ne l’avais écoutée qu’une seule fois auparavant le jour de son achat, il a déjà un peu longtemps –le disque était en résidence de longue durée dans un bac à soldes à 1€ en Allemagne : on comprend pourquoi !-. Décidément, mis à part ses tout premiers ballets, Stravinsky est un compositeur avec lequel j’ai bien du mal !

• Dmitri Chostakovich – Symphonie n°2 « À Octobre » – OS WDR, Rudolf Barshai – 1995 ****
Symphonie composée en 1927 pour célébrer les dix ans de la révolution d’octobre 1917, commandée par le département de propagande du gouvernement bolchévique, cette courte symphonie d’une vingtaine de minutes comporte un seul mouvement et s’achève par un choeur grandiloquent au texte médiocre : « Nous sommes en marche, nous demandons du travail et du pain », dont Chostakovich –Shostakovich en écriture internationale–  était tout sauf enthousiaste –il le trouvait même totalement abominable-. La version de Rudolf Barshaï est extraite de son intégrale, superbe et disponible à un prix encore assez accessible, même si malheureusement en assez forte augmentation…

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