Playlist « Vieilles choses et nouveautés »

Mon agenda est en voie d’explosion, en cette période de rentrée, et j’ai été fort occupé ces derniers jours à gérer mille et une choses –la mille-unième étant la constitution à petits pas de mon dossier de départ en retraite, que j’envisage assez prochainement ! -.
Aujourd’hui, ayant enfin un peu de temps à recontacter à mes oreilles après plusieurs jours de grande disette, je me consacre à de « vieilles choses », à savoir les symphonies de Mahler dans la première version de Bernstein, et à des « nouveautés » à travers l’intégrale des sonates pour piano de Beethoven qu’Amazon a décidé de m’octroyer en matérialisé suite à l’achat d’une autre intégrale, allez savoir pourquoi ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cette édition des symphonies de Mahler par Bernstein et l’orchestre philharmonique de New York a été publiée avec un très bon remastering en 2000, dans un coffret plutôt astucieusement réalisé et à un prix très avantageux, mais elle n’est pas restée sur le marché très longtemps. J’avais saisi cette occasion pour approcher de plus près le binôme Mahler-Bernstein, dont la rumeur a toujours dit le plus grand bien : j’avais bien eu la deuxième symphonie en LP au début des années 80, dans un pressage si médiocre dont CBS avait le secret, qui m’en avait tenu éloigné…
Les interprétations plus tardives du chef, chez Deutsche Grammophon, sont si boursouflées que je n’ai jamais accroché à ces versions –il réédita cet exploit dans presque toutes ses interprétations de fin de carrière, quel que soit le musicien envisagé-. Le coffret CBS-Sony / New York est en effet bien meilleur, et cela me réconcilie un peu avec le chef dans ces symphonies, même si je ne comprends toujours pas exactement la grande réputation qui accompagne ces enregistrements –je préfère de loin d’autres versions ! -.

Les sonates pour piano de Beethoven par François Frédéric Guy –enregistrements en concert réalisés à l’Arsenal de Metz– constituent plutôt une heureuse surprise, si l’on passe outre certaines bizarreries rythmiques et un discours qui a tendance à ne pas toujours retenir l’attention, faute de tension sur la durée justement. Je ne connaissais pas du tout ce pianiste, et, a priori, la publication de ce coffret n’a pas bénéficié d’un grand battage médiatique en France à l’époque de sa sortie: en tout cas, elle m’avait échappé. Mais c’est très bien dans l’ensemble !

Triste playlist pour un « intellectuel du piano »

Je n’ai appris qu’aujourd’hui le décès d’Anatol Ugorski (+05/09/2023), pianiste singulier, qui connut une vie non moins étonnante : frappé d’ostracisme dans son pays, l’URSS, pour cause d’idées trop subversives –pensez donc, il aimait Boulez et Messiaen !– il en fut puni en étant obligé, pendant dix ans, à accompagner la chorale des Jeunes Pionniers, étant longtemps interdit de concert, ou alors dans des contrées très éloignées. Au début des années 80, après ce long purgatoire, il fut autorisé à enseigner au conservatoire de Moscou.

Il se sauva d’URSS en 1990, arriva en Allemagne, séjourna quelques temps dans une camp de réfugiés avec sa famille, avant de signer un contrat avec Deutsche Grammophon. Son premier disque, les « Variations Diabelli » de Beethoven, reçut un accueil triomphal partout –même en France !!! -, et je m’étais précipité pour l’acheter à leur lecture : il rend en effet cette oeuvre parfois aride très supportable ; ceux qui suivirent –une douzaine– furent peu à peu plus controversés, mais sont tous marqués à la fois par une originalité certaine, une grande virtuosité et une superbe sonorité !

Ses choix interprétatifs et son look lui conféraient la réputation d’un « intellectuel du piano ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


Depuis 2000, il n’enregistrait quasiment plus rien, sauf une intégrale des sonates de Scriabine pour une obscur label, difficilement accessible et à un tarif plutôt rédhibitoire…

Il ya des manières plus joyeuses de commencer le week-end…

Playlist « Beethoven à l’ancienne »

La playlist de ce jour est consacrée à des albums qui n’avaient pas quitté leurs étagères depuis un certain temps : même si les symphonies de Beethoven font régulièrement partie de mes oeuvres de chevet, je dispose de tant de versions qu’une année ne suffirait sans doute pas à les épuiser en écoutant une symphonie par jour dans l’une ou l’autre version…
Aujourd’hui, c’est donc Bruno Walterl’une des légendes de la direction d’orchestre de la première moitié du 20ème siècle– qui est à l’honneur, dans ses enregistrements les plus plus anciens de ces oeuvres.


Bruno Walter réalisa par la suite deux intégrales : l’une à New York, dont est extraite la 7ème symphonie écoutée ce jour, l’autre encore plus tardive avec le Columbia Orchestra, plus connue, qui rencontra un vrai succès lors de sa parution à la toute fin des années 50 et à laquelle je n’ai jamais personnellement accroché, préférant nettement ses enregistrements antérieurs, bien plus vivifiants.

La playlist du jour, donc –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

avec le philharmonique de Vienne, orchestre que Bruno Walter dirigea fréquemment au milieu des années 30, enregistrant quelques disques de légende pour HMV/EMI :
Symphonie n°6 « Pastorale », 5 décembre 1936

avec l’orchestre philharmonique de New York, après l’arrivée de Bruno Walter aux Etats-Unis suite à l’Anschluss –rattachement « forcé » de l’Autriche à l’Allemagne nationale-socialiste, en 1938– :
Symphonie n°3 « Eroica », 12 janvier 1941
Symphony n°5, 15 décembre 1941
Symphonie n°7, 12 mars 1951

Une soirée à l’opéra – Boris Godounov, de Moussorgsky

L’écoute intégrale d’un opéra n’est bien évidement pas réservé au dimanche matin et certaines soirées s’y prêtent également tout-à-fait bien, pourvu qu’on arrive à dégager le temps nécessaire à l’affaire ! D’autant que l’opéra de cette soirée est plutôt long : Boris Godounov, de Moussorgsky, dans la version remaniée par Rimsky-Korsakov et amendée par Ippolitov-Ivanov avec des morceaux de Chostakovich pour faire bonne mesure –cliquer sur l’image pour la voir en pus grand-, dure plus de 3h30 dans cette version dirigée assez lentement et qui prend le temps de mettre en valeur toutes les couleurs de l’orchestration. En effet, Karajan, en 1970, ne pouvait vraisemblablement pas concevoir d’enregistrer la version originale de l’oeuvre, dont l’orchestration est moins rutilante, d’autant moins qu’elle était fort peu proposée à l’époque : elle n’a été popularisée qu’une dizaine d’année plus tard. Et, nonobstant cette durée déjà conséquente, je me suis ménagé deux entractes d’une quinzaine de minutes -lors d’une représentation à l’opéra, il y en a au moins une-.

Mon rapport à l’oeuvre est assez lointain :
je l’ai vu à l’opéra en 2007, et je garde essentiellement le souvenir de John Tomlinson dans le rôle de Boris Godounov parce qu’il était venu à la maison pour répéter quelques passages du rôle avec ma compagne de l’époque, qui est chef de chant à l’opéra : il avait fait très peur à Trésor-De-Janvier –18 mois à l’époque…– malgré une personnalité débonnaire : c’est une espèce de géant barbu sympathique à l’appétit d’ogre et à l’immense voix –mais déjà quelque peu usée et fatiguée à l’époque : l’apogée de sa carrière se situe au tournant des années 90– ;
avant cette version, je ne possédais qu’une version en Allemand de cet opéra, ancienne qui plus est, mais où le rôle de Boris Godounov est tenu par Hans Hotter, dont c’était le rôle préféré, et qui s’y révèle remarquable, mais il faut accepter une traduction allemande et une prise de son peu confortable. C’est dire si cette version fleure bon l’exostisme !

Soirée appréciable donc avec cet album enregistré en 1970 et bénéficiant de très bonnes conditions techniques : orchestre rutilant qui brille de mille feux, grandes scènes chorales qui produisent de l’effet et, globalement, chanteurs à la hauteur de leurs rôles exigeants.
L’argument est assez complexe –la langue russe offre peu de points de repères– et s’appuie notamment sur une pièce de Pouchkine, à la vérité historique sans doute un peu lointaine, cet épisode de l’histoire russe étant assez peu documenté de façon certaine.

Dans une optique « dé-russifiée », une excellente soirée à l’opéra  !

Passage du vert au violet

Une paire de brucelles, un petit tournevis a-magnétique et un passage obligé par le gabarit pour régler pile-poil l’avancement de la chose, puis un retour sur le bras et un réglage de la force d’appui et de l’antiskating, et hop, profitant des soldes et de tarifs bien plus doux à l’étranger, me voilà passé du vert au violet, pour le plus grand plaisir de mes oreilles ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Ça peut sembler compliqué, dit comme ça, mais c’est en fait extrêmement simple et l’ensemble de ces opérations ne dépasse pas le quart d’heure –il faut dire que j’en ai monté de dizaines par le passé et que les habitudes reviennent vite…-.

Ce qui est pratique, en changeant de cellule, c’est qu’on peut s’approcher assez facilement du son que l’on recherche.

Ainsi, n’écoutant en vinyle que de la Rock-Music –au sens large du terme– et n’envisageant toujours pas –mais alors pas du tout ! – d’écouter de musique classique sur ce support, je souhaitais un son un peu plus charpenté dans le médium et plutôt charnu.
Cette nouvelle cellule est assez proche parfois, mais avec plus de précision et d’espace, des anciennes cellules Shure ou Grado –ça devrait parler aux plus âgés de mes lecteurs– à la différence, par exemple, des cellules Ortofon, qui ont également un énorme succès, mais que je trouve beaucoup plus brillantes et qui ne sont pas à mon goût. –Cliquer sur l’imagette pour lire un test de cette nouvelle cellule, c’est assez proche de mon ressenti-.

Défi des vacances -pour les doigts-

C’était le défi de la quinzaine que m’avait proposé mon prof : apprendre si possible cette chanson à la basse pendant nos vacances, sachant qu’elle sort un peu du lot de ce que je joue généralement : du blues et du rock assez basique, où l’accompagnement par la basse est généralement assez simple.

Ici, la chanson est structurée en quatre parties, elle est assez mobile et variée rythmiquement et comporte des glissandi et des hammer on.
La première débute à 00’40 –la dernière mesure de cette partie peut être jouée en croche ou en noire– ;
la deuxième débute à 01’20 –c’est une partie que l’on peut effectuer en slap, technique que je ne maîtrise pas encore et, de toute manière, avec la basse acoustique que je vous ai présentée l’autre jour, c’est impossible, le tirant des cordes est beaucoup trop souple…– ;
la troisième apparaît à 01’38 ;
(Retour partie 1)
la dernière commence à 02’30
(Enchaînement partie 3 puis partie 1)

Et voilà le résultat ! -le niveau d’enregistrement est assez bas- Défi relevé ?

Playlist « Mes nuits sans dormir », suite…

Le titre de cette notule, je pourrais le recycler sans fin, tant il reste d’actualité ! J’en ai donc profité entre deux écoutes l’opus 111 pour passer en revue quatre versions un peu anciennes –la plus récente, la seule qui n’est pas enregistrée par EMI avec le Philharmonia, date de 1964du quatrième concerto pour piano de Beethoven. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Soit, dans mes oreilles :
une version superlative, qui demeure ma version de chevet –Gilels/Ludwig– ;
deux excellentes versions –Solomon/Cluytens et Bachauer/Dorati– ;
et une version un peu décevante –Arrau/Galliera– du fait d’un chef accompagnateur un peu indifférent.

Je connais ce concerto depuis ma plus tendre enfance –il doit vraisemblablement faire partie de mes dix premiers albums– et il a toujours été mon préféré de tous les concertos pour pianos, quel que soit le compositeur. Je ne me lasse donc pas de l’écouter, et il est assez bien représenté dans ma discothèque, y compris dans des versions récentes –dont certaines sont excellentes également-, voire HIP !
Pour la petite histoire, ce concerto, composé en 1806, quand Beethoven avait encore un coiffeur et ressemblait au portrait présenté à droite –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est le dernier dans lequel le compositeur, déjà bien atteint de surdité, se produisit comme soliste, lors de sa création en 1808.

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