La reine Alien trinque avec les Poilus

AlienQueenQuartPoiluNe cherchez pas autre chose dans ce titre qu’une recommandation pressante à vous rendre ici et pour lire deux excellents articles parus ce jour. Cela ne vous coûtera pas plus de dix minutes, au maximum, et c’est très instructif.

Loin des nouvelles politiques, économiques, sociales ou sociétales, c’est ce qui donne envie, chaque jour, de lire une presse de qualité réalisée autrement qu’à grands renforts d’habillage de communiqués de l’AFP !

Tiens, je me reprendrais bien la tétralogie « Alien » ce soir ! Avec un petit coup d’aquavit, et dans un verre digne de ce nom 😉 !

Johnny le Pourri…

JLydon« Hey hey my my… This the story of Johnny Rotten » chantait jadis Neil Young… Comme on est jamais mieux servi que par soi-même, c’est une autobiographie que ledit Johnny a livrée, il y a quelques semaines : « Anger is en energy« , tel est son titre, traduit en français par « La rage est mon énergie » : traduction assez approximative de prime abord, mais qui rend assez bien compte du contenu du bouquin.

Ceux qui connaissent les chansons des Sex Pistols, puis, plus tard celles de PIL, retrouveront le langage vert de l’auteur, son utilisation fréquente du mot « Fuck » pour caractériser tout ce qui ne lui convient pas -et parfois ce qui lui convient, aussi…- Mais, au-delà, on découvre un personnage attachant, confronté très jeune à la misère de sa condition dans une banlieue pourrie de Londres, à la maladie -une méningite qui le laissa physiquement marqué-, à la triste condition des gens de la « lower class » dans les années d’une après-guerre qui a duré assez longtemps en Angleterre, et à des antécédents familiaux assez glauques, malgré une mère aimante.

Chaudement recommandé, en tout cas !

Polyglott’playlist

Playlist05102014La playlist de ce matin est variée et se révèle étonnamment polyglotte, puisqu’en peu de titres, en définitive, j’ai réussi à voyager en 5 langues ! De l’italien au finnois, en passant par trois langues beaucoup plus compréhensibles pour moi… A ce titre, j’ai été surpris de me rendre compte que grâce aux tuyaux du net, et à force de consulter des sites en espagnol, j’arrivais à comprendre –globalement, et dans le domaine concerné– cette langue, certes de manière sommaire, et sans savoir du tout la parler pour autant !

TalkinthattalkJe vous recommande également la lecture de ce très beau « dictionnaire » de l’argot et du parler populaire apparu avec le jazz et le blues, et qui s’est répandu ensuite tout au long du vingtième siècle : « Talkin’that talk« . C’est vraiment bien, ça permet d’éviter bien des contresens, et c’est indispensable pour comprendre certaines paroles des Rolling Stones, par exemple  😀 puisqu’à leurs débuts, ils proposaient de très nombreuses reprises des standards du blues. Un langage fleuri et imagé, très bien révélé par l’auteur de l’ouvrage, qui y a consacré un temps conséquent et sait rendre les choses vraiment passionnantes.

Lecture – De l’homme providentiel

Anth_cruautésJe suis en train de lire cet excellent livre -cadeau des nains pour la fête des pères, les bougres me connaissent bien 😛 -, par petits bouts faute de temps, mais l’ouvrage s’y prête bien, puisqu’il est traité sous forme de mots-clés et qu’on peut donc l’aborder de manière non linéaire.

On y apprend donc que Roosevelt détestait De Gaulle, au motif qu’il considérait que le gars, pour peu qu’on lui confie le pouvoir, aurait tôt fait de se transformer en dictateur et de mettre le pays en coupe réglée. Prémonition étayée par les faits dans la pratique du pouvoir durant les années 50-60 -presse muselée, institutions au profit d’un exercice somme toute très personnel du pouvoir-, qui fit dire à Mitterrand que la France était une « dictature au visage bonasse ». Cette théorie du recours à l’homme providentiel est assez remarquable en France -derniers vestiges inconscients d’une monarchie absolue et d’un centralisme forcené ?-, néanmoins, et trouve encore un écho auprès de quelques-uns de nos jours, puisque le retour d’un certain reste attendu, en dépit de ses démêlées actuelles et éventuellement à venir… Les Français Certains Français seraient des veaux ???

Chose intelligente…

foot… lue sur le football (on n’y échappe pas, en ce moment, qu’on le veuille ou non, alors autant lire des trucs un peu atypiques et décalés…).

C’est ici, et c’est plutôt pas mal, avec même des images d’époque qui m’ont laissé vaguement hilare !

J’ai quand même regardé les Pays-Bas, j’aurais dû parier avec mes gamins, je serais millionnaire, j’avais prédit la victoire de la Hollande avec le score exact (5 – 1 pour les « Oranje » pour ceux qui n’auraient pas suivi, ils ont mis les « Rojas » à la rue), ce qui m’avait préalablement valu leurs moqueries affligées. Maintenant, c’est moi qui rigole  😈 ! Et n’oubliez pas qu’à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne  😉 !!!

Donc, on commémore…

AffichesPendant les commémorations des opérations du D-Day, auxquelles les français ont participé de loin et en tout petit nombre, je relisais justement « Affiches 1939 – 1945 : images d’une certaine France » . Un excellent livre, une iconographie riche sur les affiches vantant d’abord la France forte -je sais, on nous l’a refaite par la suite…- : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts » -on a vu, en effet…-, ou, mieux et plus cocasse : « Le vin chaud : de l’arrière à l’avant, nous vaincrons en le buvant » ! Tout cela fleurait bon l’amateurisme gentillet, si on compare les affiches conçues à la même époque, et jusqu’à la fin de la guerre, par les voisins allemands, qui avait élevé l’art de la communication comme une composante à part entière de l’art de la guerre -c’est d’ailleurs le sens même de la propagande-. Tout aussi visiblement, l’influence de l’imagerie soviétique sur les premières affiches publiées par le gouvernement de la « France libre » est indéniable, et montre la force du PCF à la fin de la guerre, en France -les imprimeries, d’ailleurs, étaient des « nids » de communistes, traditionnellement-. Excellent livre, donc, d’autant qu’au-delà des images, les informations sont détaillées et les textes choisis pour les accompagner pertinents.

Et pour tout connaître de cette guerre, je vous recommande, en outre : • un roman : « La mort est mon métier » , de Robert Merle; • un « journal » magnifique et très bien écrit, « Journal des années noires » , de Jean Guéhenno; • enfin, la fameuse somme d’un journaliste, William L. Shirer, « Le III° Reich » , qui se lit presque comme un roman. Et, pour la problématique spécifiquement locale, complexe et mal connue ailleurs, l’excellent livre de Philippe Husser : « Journal d’un instituteur alsacien » .

Où peut-on classer le numérique, politiquement parlant ?

7599-pieces-ordinateurPrenez un grand verre d’eau, avalez un comprimé d’aspirine taille XXL puis allez vous rendre , pour lire un article certes fort intéressant, mais totalement abstrus 🙂

D’une part, le système de classification politique aux USA est un peu différent du nôtre, où les notions de gauche et de droite sont définies différemment : sans jugement de valeur, historiquement parlant, en France, aux origines des termes et en terme de valeurs affichées, justement, nous avions, selon la classification de l’école des Annales : [Gauche = Progrès, Bonheur, Liberté] et [Droite = Famille, Nation, Travail] -le tout à replacer dans son contexte, sans vouloir faire des liens avec l’image que nous avons aujourd’hui de ces valeurs-. D’autre part, la notion de libertarianisme est, en France, à peu près incompréhensible, dans un pays aussi centralisé où la présence forte de l’Etat dépasse les clivages politiques.

Sachant cela, vous êtes prêts désormais à lire l’article… Pour vous consoler, vous pourrez ensuite vous réfugier à l’ombre de la cathédrale ! Belle lumière, hier 🙂 !

Expérience !

Drôle d’expérience, hier… J’ai écouté les mises en musique de la pièce de Maeterlinck, « Pélléas et Mélisande ». L’argument en est assez mince, les silences y sont nombreux et les mises en scène la déclinent souvent dans une atmosphère de pénombre intimiste.

Lors d’une partie de chasse, Golaud, prince du royaume d’Allemonde, se perd dans la forêtIl y rencontre Mélisande, en pleurs au bord d’une fontaine. Golaud la prend pour femme, et rentre dans son château sans connaître rien du passé de son épouse. Là, Mélisande rencontre Pelléas, le demi- frère de Golaud. Très vite ils tombent amoureux l’un de l’autre, d’un amour chaste et innocent, alors que le pays semble agoniser et s’obscurcir à mesure que la vie du père de Pelléas décline dans une chambre du château. Geneviève, mère des deux princes, et Arkel, souverain d’Allemonde pressentent le malheur qui plane, impuissants. Golaud prend conscience du sentiment qui unit les deux jeunes amants, et sombre peu à peu dans la folie. Son fils, Yniold, né d’un premier lit, devient le témoin et le complice forcé de la folie de son père. Rongé par le désespoir et la rage, Golaud tue son frère Pelléas, blesse à mort Mélisande, et lorsque cette dernière met au monde une fille, reste le seul vivant du tragique trio.

La pièce a été mise en musique par Debussy -son unique opéra, en 1903, avec la volonté affirmée d’échapper au wagnérisme-, Sibélius – une musique de scène, en 1905, qui s’appuie sur les éléments les plus féériques et la personnalité mystique de Mélisande- et Schoenberg -un long poème symphonique, en 1903, très sombre, et en très court extrait  en fin d’article – et chacun y traduit de bien belle manière l’atmosphère étrange de la pièce.

Pelleas