L’autre chanson des temps d’après

Il se passe de drôles de choses en Angleterre depuis hier, et la lecture de la presse anglaise rend assez bien compte de cet état de sidération collective –Cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand-…

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En vrac, on trouve de tout : • une pétition pour l’organisation d’un nouveau referendum recueille d’ores-et-déjà plus de 800 000 signatures; • le premier ministre démissionnaire ne conduira pas les négociations de retrait de son pays, mais se place dans une position d’attente jusqu’en octobre, refusant ainsi d’assumer les conséquences d’une consultation qu’il a lui-même initiée; • l’Ecosse veut faire sécession, et l’Irlande presqu’autant; • Londres veut un statut de ville indépendante rattachée à l’Union européenne; • les Brexiter critiquent la position des politiques européens qui demandent que le divorce se concrétise rapidement…

Bref, cette chanson me semble tout-à-fait adaptée pour décrire le bazar ambiant Outre-Manche !

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Disparition d’un grand maître

v_korchnoiJ’ai appris hier soir, assez tard, le décès de Viktor Kortchnoï, ce très grand joueur d’échecs qui, durant une quinzaine d’années, inscrivit son nom très haut dans le classement mondial, même s’il ne fut jamais champion du monde. Pour cela, il était trop dissident par rapport à son propre pays, qui multiplia les obstacles pour qu’il n’arrive jamais à cette fin.

Au demeurant, s’il ne fut sans doute ni le plus purement talentueux, ni le plus créatif des joueurs de son art, il fut assurément le plus combatif ! Son palmarès est impressionnant, construit dans la durée, et sa longévité reste exemplaire, puisqu’aussi tard qu’en 2006, il décrocha un titre de « champion du monde senior ». Le film « La diagonale du fou » est une adaptation romancée de certains éléments de sa vie.

Pour en savoir plus sur cet illustre joueur, un article en version courte ou un autre, très bien fait, en version longue et très intéressante !

Enfin, il convient de noter que dans le domaine du sport cérébral, un nouveau match entre l’intelligence artificielle et l’actuel n°1 mondial au Go est prévu pour la fin de cette année. Voilà qui promet !

Quand Lupin rencontre Maigret !

Maigret1ereJe vous avais déjà entretenu, il y a quelques temps, du défi que je m’étais lancé –et de l’échec assumé dans cette entreprise-. Néanmoins, je poursuis la lecture de l’intégrale des enquêtes du Commissaire Maigret, et j’en suis arrivé à « La première enquête de Maigret ».

AL813A sa lecture, il apparaît que l’action se situe en 1913. Et c’est bien là que le bât blesse un peu : je n’arrive pas à me projeter dans cette enquête, située à une époque où sévissaient Arsène Lupin, Fantômes et autres Judex et milliardaires conspirateurs. 1913, c’est l’année où Arsène Lupin triomphe temporairement du Kaiser Guillaume II avant de s’engager dans la Légion étrangère –cf. 813-. –Cliquer sur les imagettes pour les voir en plus grand-.

Les lecteurs les plus anciens –ou les plus assidus– de ce blog se souviendront sans doute de mon goût immodéré pour la littérature populaire du début du 20ème siècle, parfois très bien écrite. Ma bibliothèque en était pleine, parfois dans des éditions devenues rares. On y sent pleinement l’ambiance de cette France d’avant-guerre –la première guerre mondiale– et le décor est généralement très bien planté, puisque l’action se déroule au moment même de l’écriture du roman, que l’Histoire souvent, proche ou lointaine, est convoquée pour être remise en scène au travers des romans. C’est tout ce qui manque à cette première enquête de Maigret : une vraie plongée dans le contexte de l’époque –malgré le chauffeur en peau de bique évoqué ça ou là : c’était effectivement l’uniforme des pilotes de voiture en ces temps-là-.

Au demeurant, l’histoire se lit très bien en dehors de ce contexte, et c’est un des bons romans de la série. Simplement, on a du mal à y croire dans le contexte évoqué.

Petit week-end tranquille et culturel…

Depuis hier soir, ce sont des « oeuvres de jeunesse » de Beethoven qui tournent sur ma platine… Je connais à peu près par coeur ses symphonies, la majorité de ses sonates, et plutôt bien; mais dans une moindre mesure, ses quatuors à cordes, très denses. Je connais moins bien le reste de sa musique de chambre ou les pièces orchestrales « mineures » –musiques de scène, contredanses et autres piécettes…-. Je pense avoir tout entendu au moins une fois, et suis retourné quelques fois vers ses trios à cordes ou avec piano –un extrait sonore vous donnera une idée de ces « compositions de jeunesse », dont certaines attestent déjà d’une belle maturité-, qui connurent un joli succès lors de leurs premières présentation au public.

J’approfondis, donc, tout en lisant, en parallèle, cette ancienne biographie –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Beethoven_MassinEditée au départ par « Le club français du livre », elle a dû entrer dans de nombreuses chaumières et reste intéressante, puisque de très nombreux extraits des cahiers de conversation sont présentés –Beethoven étant sourd assez jeune, il communiquait par écrit avec ses interlocuteurs, ce qui nous offre des sources riches et abondantes, parfois assez triviales lorsqu’il se « déboutonnait » -. Cette présentation biographique est complétée d’une approche un peu plus technique –point trop n’en faut, c’est un ouvrage « grand public » des années 50– des oeuvres, ainsi que d’un essai sur la personnalité du compositeur à travers sa musique et dans le contexte de son temps, plutôt intéressant.

gramophone-june-issue-cover_3En parallèle à cette lecture, la revue Gramophone propose un article intéressant sur Erik Satie, celui pour lequel le parti politique qui n’aime pas la culture a proposé de ne pas soutenir financièrement le musée consacré à sa mémoire. On y apprend notamment, outre les petites anecdotes déjà proposées ici : qu’il fut dévasté par la mort de Jean Jaurès, qu’il adhéra brièvement au parti communiste français et qu’ayant touché un petit héritage, il acheta sept exemplaires du même costume de velours vert olive, afin d’assumer son image de dandy –il mourut néanmoins dans une pauvreté effroyable que ses amis ne soupçonnèrent jamais-… Un second extrait sonore vous permettra d’entendre une autre de ses brèves compositions, dont la lecture et l’appropriation du nom durent souvent plus longtemps que l’écoute…

Saines lectures, de quoi passer agréablement et calmement le week-end après –et avant– de longues semaines de labeur et entre deux séances de chauffeur pour nain !

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La sécu est sauvée !

Evidemment, je vous parle ici du régime local de sécurité sociale, et cette information n’attirera guère l’attention des grands quotidiens nationaux –quoi que : voilà de quoi exacerber encore quelques jalousies…– ! C’est à lire ici, par exemple.

SécuLocalePour comprendre la problématique, il faut se référer à la récente loi sur les mutuelles complémentaires –obligatoires ici depuis 1911-, qui créait une réelle difficulté de transposition en droit local. En effet, ici, la « sécu locale», qui concerne tous les travailleurs de droit privé, est excédentaire tout en remboursant nettement mieux que le régime « général » –80% au lieu de 35% sur les médicaments, forfait journalier gratuit en cas d’hospitalisation…-, et le droit local interdit, de toute manière, qu’elle soit déficitaire –le cas échéant, les prélèvements peuvent être augmentés afin d’éviter tout déficit, mais c’est une disposition très bien admise puisque les remboursements sont élevés, même si elle repose sur une contribution supplémentaire aux mutuelles des seuls salariés, et c’est ce dernier point qui posait problème d’harmonisation avec le régime général, qui impose une participation de l’employeur-.

De même, les jours de carence n’existent pas –article 616-, les absences quel qu’en soit le motif sont rétribuées dès le premier jour –pour « une cause indépendante de la volonté du travailleur » ou pour « un malheur dont il n’est pas fautif », la notion de malheur étant très large eu égard à la jurisprudence : maladie, accident, décès d’un proche…-.

Et dire que je suis au régime général !

Musique et politique, ou vice versa

RS-YCAGWYWMusique et politique ne font visiblement pas bon ménage partout et tout le temps ! C’est à lire ici, et c’est assez révélateur d’un personnage qui semble raconter n’importe quoi et faire à peu près ce qu’il veut, en toute fausse naïveté, sans trop s’embarrasser de fioritures… A une autre époque et en d’autres lieux, une autre chanson du groupe –et avec son aimable autorisation– avait notablement servi une candidate depuis devenue chancelière !

La chanson concernée, dans sa version intégrale la seule qui fasse vraiment sens –lors de sa sortie en single, et sur les nombreuses compilations du groupe, c’est une version amputée du début qui était proposée-, est en écoute ci-dessous.

Playlist « La suite de la suite »

Parfois, quand j’ai un peu de temps, j’inscris mes playlist dans le cadre d’un projet plus global, mêlant recherches thématiques et lectures diverses. C’était le cas ces trois derniers jours, depuis l’écoute du « Berlin » de Lou Reed en live, prolongée hier par la réécoute du Velvet Underground, puis par cette playlist consacrée essentiellement à John Cale, son compère créatif au sein du groupe, qui connut une carrière en solo extrêmement riche et diversifiée.

Son dernier concert parisien constituait une recréation personnelle des deux premiers albums du groupe, que Lou Reed avait eu tendance à s’accaparer après sa dissolution -critiques à lire ici ou -. Et puis, Nirvana apparaît comme l’un des enfants spirituels du Velvet Underground et l’album écouté comporte, dans sa réédition, une reprise de « Here she comes now » très engageante. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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John Cale n’est pas moins personnel que Lou Reed –ni moins subversif, au contraire : mais il l’exprime différemment– dans ses compositions et sans doute bien plus varié dans les thèmes abordés –et, pour tout dire, beaucoup moins glauque en général-.
Musicalement, c’est souvent très ambitieux, son passé de musicien classique –interprète et apprenti-compositeur auprès de LaMonte Young– lui facilitant notablement la tâche : monsieur connaît la musique et ça s’entend : « Words for the dying » –en écoute intégrale ici– comporte ainsi des morceaux symphoniques illustrant des poèmes de Dylan Thomas, le tout est très classique et très agréable à l’écoute. Quant à « Paris 1919 », paru en même temps que Berlin, c’est un album admirable et inventif. A son écoute, on se dit qu’il valait mieux vivre à Paris qu’à Berlin, en 1973 !

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Playlist exigeante

Playlist23032016Aujourd’hui, premier jour du week-end pascal en nos contrées souriantes,  sera consacré à une playlist exigeante : il s’agit d’un album que j’écoute très rarement, car il nécessite à la fois du temps et de la concentration, l’oeuvre étant d’une vraie complexité ardue et d’une longueur certaine –près de cinq heures-.

Kaikoshru SORABJi mena une longue vie –96 ans– recluse et presque cachée, en Angleterre, où on le surnommait le « Howard Hughes de la musique ». Il aimait Satie et Scriabin, Liszt et Busoni, et, dans les traces de ce dernier, composa des oeuvres d’une complexité inouïe pour le piano, ainsi que quelques pièces pour orgue et de musique de chambre. Certaines de ses compostions sont d’une longueur qui excède la durée généralement admise en musique classique et nécessitent une préparation intense des interprètes.

SorabjiPartitionSelon les témoignages de son époque, Sorabji fut un pianiste magnifique ou très moyen : il interpréta parfois ses oeuvres, sans doute avec beaucoup de fausses notes, et n’apparut que très sporadiquement en public.

« Opus Clavicembalisticum » est une oeuvre pour piano achevée en 1930, et dont la composition demanda deux ans, ce qui est relativement bref pour une pièce de cette ampleur et de cette complexité.  Elles reste très peu jouée dans son intégralité au concert –moins de 20 fois dans sa totalité– et aussi peu enregistrée –je n’ai identifié « que » quatre versions intégrales-. Elle est composée de trois parties, elles-mêmes divisées en fugues, interludes et autres prélude ou fantaisie-. Le manuscrit est d’une précision maniaque et, visuellement, la partition est très belle à regarder –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Pour tout savoir sur le compositeur et son oeuvre, le mieux est de vous rendre ici, c’est très instructif et dans un anglais facilement compréhensible.

Aux oreilles, cela va du « mystique au bord du silence » aux plus grandes envolées virtuoses, sans jamais heurter les tympans. Un tout petit extrait –l’introduction– vous donnera une idée de la chose…

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Pan européen sur la loi NOTRe

CarteDerisionC’était presque couru d’avance, vu le recours fondé au conseil européen de Strasbourg par, notamment, des citoyens et des élus d’ici, et c’est effectivement arrivé, même si, au milieu de l’actualité tourmentée de ces dernières heures, la nouvelle n’a pas, c’est évident, fait les choux gras de la presse quotidienne nationale –mais, en Alsace, la presse locale y consacre pas mal de papier : c’est à lire ici ou -.

Pour résumer ce long pensumles paragraphes 184 à 208 sont particulièrement savoureux-, la France, ce vieux pays centralisé et jacobin, n’a pas respecté la charte européenne de l’autonomie locale lors de la redéfinition de la carte des régions et des compétences y afférant. Lorsqu’on sait que ce rapport a été adopté hier par 99% des membres européens présents au congrès, qui ont eu des mots très durs pour la ministre chargée du dossier c’est une gifle monumentale –et prévisible, puisque le Conseil d’Etat avait émis des arguties juridiques très alambiqués pour justifier la validité de cette loi et que le Conseil constitutionnel s’était retranché sur le fait qu’il ne saurait statuer en dehors du droit français– pour notre pays.

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Playlist fin de règne

Ce matin, dès potron-minet, Alphago continuait à massacrer Lee Sedol, qui a essayé de résister en complexifiant une situation a priori mal engagée et semble s’être retrouvé pris à son propre piège : il a encore échoué, et, perdant cette manche, il a également perdu le match, les deux parties à venir étant pour l’honneur et la survie de l’espèce, dont il faut quand même se soucier un peu : les mines dépitées des très nombreux journalistes asiatiques lors de la conférence de presse montraient tout le désarroi face à cet échec non programmé. En Chine, au Japon et en Corée, l’événement a d’ailleurs été suivi en direct par plusieurs dizaines de millions de personnes, c’est dire son importance là-bas !

La partie s’étant achevée assez rapidement, j’ai pu me consacrer un peu au plaisir de mes oreilles avec cette playlist actuellement à l’écoute. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Précision utile : si vous utilisez Safari pour suivre ce blog –ce qui est tout-à-fait à votre honneur-, vous pouvez être ponctuellement et aléatoirement confrontés au bug « Nan:Nan » lors de l’écoute des extraits musicaux proposés : c’est « normal », c’est un bug de Safari répertorié de longue date et non corrigé : il suffit de rafraîchir la page.

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