Playlist avec un W

Ça tombe plutôt bien : j’avais décidé, en me levant tôt ce matin, de me donner le droit de consacrer un peu de temps à l’écoute d’une playlist suite à ma semaine de quasi-disette, mais j’avais quelques doutes quant au contenu de cette playlist, la lettre W n’étant pas la mieux représentée dans notre alphabet en termes de fréquence d’apparition ! Un petit tour dans ma base de donnée m’a vite rassuré : en fait, j’ai une assez grande quantité d’albums dont le titre commence par la lettre W, et j’ai donc pu bâtir facilement cette série très contrastée et fort plaisante pour entamer le week-end ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

On y trouve donc :
• The Who, « Who’s Next », 1971 : assurément le meilleur album du groupe, le plus dense et sans doute leur plus célèbre. Un vrai grand classique, entré dans la légende, à juste titre !

• John Cale, « Words Fort The Dying », 1989. Un autre excellent disque, fondé en partie sur des poèmes de Dylan Thomas mis en musique et orchestrés par John Cale. très bien accueilli par le cercle de ses pairs, beaucoup moins bien par les fans du musiciens sans doute désarçonnés par un style assez éloigné du monde de la pop-rock music. Personnellement, j’aime beaucoup cet album.

• The Ramones, « We’re Outta Here », 1997. Le dernier album live du quatuor des faux-frères ! A cette date, ils ont accéléré les morceaux à la limite du jouable –32 titres en un tout petit peu plus d’une heure…-, le guitariste finissait les doigts en sang chaque soir pour reprendre le lendemain, la ligne mélodique est désormais à l’état d’ébauche, mais la sincérité et l’énergie demeurent intactes.

• U2, « War », 1983. Le meilleur album des débuts du groupe, et peut-être de toute leur carrière, qui contient deux de leurs classiques : « New Year’s Day » et « Sunday Bloody Sunday ». Lyrique et grand sans tomber dans mal grandiloquence comme ce sera trop souvent le cas par la suite…

• B52’s, « Whammy », 1983. Pour finir cette playlist dans la bonne humeur, rien de mieux que la pop fraîche, joyeuse et colorée des B52’s, qui, à cette époque, poursuivait sur la lancée de leurs premiers albums : c’est vif, plein d’entrain juvénile et absolument sans aucune prétention autre que celle de faire plaisir !

Playlist « La suite de la suite »

Parfois, quand j’ai un peu de temps, j’inscris mes playlist dans le cadre d’un projet plus global, mêlant recherches thématiques et lectures diverses. C’était le cas ces trois derniers jours, depuis l’écoute du « Berlin » de Lou Reed en live, prolongée hier par la réécoute du Velvet Underground, puis par cette playlist consacrée essentiellement à John Cale, son compère créatif au sein du groupe, qui connut une carrière en solo extrêmement riche et diversifiée.

Son dernier concert parisien constituait une recréation personnelle des deux premiers albums du groupe, que Lou Reed avait eu tendance à s’accaparer après sa dissolution -critiques à lire ici ou -. Et puis, Nirvana apparaît comme l’un des enfants spirituels du Velvet Underground et l’album écouté comporte, dans sa réédition, une reprise de « Here she comes now » très engageante. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist09042016

John Cale n’est pas moins personnel que Lou Reed –ni moins subversif, au contraire : mais il l’exprime différemment– dans ses compositions et sans doute bien plus varié dans les thèmes abordés –et, pour tout dire, beaucoup moins glauque en général-.
Musicalement, c’est souvent très ambitieux, son passé de musicien classique –interprète et apprenti-compositeur auprès de LaMonte Young– lui facilitant notablement la tâche : monsieur connaît la musique et ça s’entend : « Words for the dying » –en écoute intégrale ici– comporte ainsi des morceaux symphoniques illustrant des poèmes de Dylan Thomas, le tout est très classique et très agréable à l’écoute. Quant à « Paris 1919 », paru en même temps que Berlin, c’est un album admirable et inventif. A son écoute, on se dit qu’il valait mieux vivre à Paris qu’à Berlin, en 1973 !

Playlist en forme de suite

La playlist du jour s’inscrit dans le droit fil de celle présentée hier, même si elle s’avère très nettement moins variée, puisqu’elle est exclusivement consacrée aux quatre albums du Velvet Underground, ce groupe new-yorkais qui ne connut qu’un succès posthume –ça ne marcha pas fort avant la décomposition assez rapide, puis la séparation définitive : querelles d’ego entre ses deux fondateurs Lou Reed et John Cale, échecs commerciaux répétés…-.

Le groupe eut le temps d’enregistrer quatre albums : les deux premiers sont réellement d’avant-garde –John Cale vient du monde de la musique classique, il a beaucoup travaillé avec les musiciens du courant « minimaliste » et son alto donne une couleur très originale à la musique-, les deux suivants sont nettement plus classiques et conformes aux standards de l’époque. Leur écoute exhaustive dans l’ordre de leur publication est à ce titre tout-à-fait révélatrice. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist08042016

Produit à ses début par Andy Warhol –auteur de la pochette du premier album-, le Velvet Underground marque l’émergence d’un rock urbain de la côte est des Etats-Unis, en lien avec l’intelligentsia qui fréquentait alors la Factory du peintre-photographe. Plus de quarante ans après, tout cela n’a pas toujours très bien vieilli, et s’avère beaucoup moins marquant sans doute qu’au moment de sa parution, même si la musique du Velvet Underground a profondément influencé un nombre conséquent d’artistes par la suite : David Bowie, Iggy Pop et, surtout, toute la mouvance punk ou celle du « Rock alternatif » .

Construis une playlist monstrueuse !

Suite à la lecture de cet article, très intéressant et bien plus nuancé, à la lecture, que ce que son titre laissait présager, je vous propose de construire une playlist monstrueuse, qui sera constituée ainsi –cliquer sur l’image pour la voir en grand-.
Pour coller au mieux à l’article, il peut être intéressant d’écouter ces albums dans l’ordre de leur parution, sachant que ceux retenus ici sont à connotation autobiographique assez marquée. Par principe, je n’ai retenu aucun album live, alors que le chanteur y donne souvent son meilleur –avec un penchant personnel et coupable pour « Take no prisoners »-.

Playlist06112015

Après cette écoute, à vous de vous faire votre propre idée sur le sujet… Evidemment, si vous commencez par écouter « Berlin », et en particulier « Caroline says (part one) » ou « The kids », je ne vous garantis pas que vous trouverez la réponse la plus objective…

L’autre du Velvet

Lorqu’on parle du Velvet Underground, ce groupe que l’on veut mythique -il semble néanmoins que le mythe s’essouffle depuis quelques années-, on pense essentiellement à l’un de ses membres, Lou REED. Pourtant, John CALE ne fut pas moins important, et il a conduit postérieurement une carrière solo qui n’est pas moins indigne.

Gallois de naissance, altiste de formation –ce qui explique pourquoi il ne fut jamais pris au sérieux comme musicien-, il se conforta longtemps à la musique classique avant d’aborder des choses plus « faciles », encore que dans son cas, sa musique s’avère parfois relativement complexe. Mais, si Lou Reed martyrisait son corps à grands renforts d’amphétamines et autres substances chimiques, John Cale a martyrisé ses cheveux, leur donnant toutes les coupes possibles, et parfois toujours douteuses !

Cale

paris-1919Pour le découvrir, rien ne vaudra jamais le Paris 1919, pendant du gallois au Berlin du new yorkais. Si Lou Reed était volontiers glauque, John Cale fut souvent plus lumineux ! Deux très grands albums de la moitié des 70’s, néanmoins.

Longtemps brouillés, les deux artistes se retrouvèrent pour leur album, en forme d’hommage posthumeà Andy Warhol, le très beau Songs for  Drella -curieusement, la playlist est en désordre…-, paru en 1990, et dont j’avais déjà -un peu- parlé par ailleurs.