Playlist « Les quatre Fantastiques »

Par ordre d’apparition dans mes oreilles… L’expérience est cocasse, mais assez intéressante en définitive, et me permet de retrouver quatre versions un peu anciennes de cette fantastique symphonie ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

Johnny « La Torche humaine » Storm : Pierre Monteux, Orchestre symphonique de Paris, 1930. Un des tout premiers enregistrements de l’oeuvre, avec un orchestre spécialement constitué pour l’occasion.
Jane « The Invisible » Storm : Herbert Von Karajan, Philharmonia Orchestra, 1954. Peut-être bien la plus belle « Scène aux champs » de la discographie.
Richard « Mister Fantastic » Red : Igor Markevitch, Orchestre Lamoureux, 1962. Un grand classique presque trop classique…
Benjamin « La Chose » Grimm : Otto Klemperer, Philharmonia Orchestra, 1963. Autre chose, en effet, on dirait parfois du Mahler !

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Une soirée à l’opéra – Boris Godounov, de Moussorgsky

L’écoute intégrale d’un opéra n’est bien évidement pas réservé au dimanche matin et certaines soirées s’y prêtent également tout-à-fait bien, pourvu qu’on arrive à dégager le temps nécessaire à l’affaire ! D’autant que l’opéra de cette soirée est plutôt long : Boris Godounov, de Moussorgsky, dans la version remaniée par Rimsky-Korsakov et amendée par Ippolitov-Ivanov avec des morceaux de Chostakovich pour faire bonne mesure –cliquer sur l’image pour la voir en pus grand-, dure plus de 3h30 dans cette version dirigée assez lentement et qui prend le temps de mettre en valeur toutes les couleurs de l’orchestration. En effet, Karajan, en 1970, ne pouvait vraisemblablement pas concevoir d’enregistrer la version originale de l’oeuvre, dont l’orchestration est moins rutilante, d’autant moins qu’elle était fort peu proposée à l’époque : elle n’a été popularisée qu’une dizaine d’année plus tard. Et, nonobstant cette durée déjà conséquente, je me suis ménagé deux entractes d’une quinzaine de minutes -lors d’une représentation à l’opéra, il y en a au moins une-.

Mon rapport à l’oeuvre est assez lointain :
je l’ai vu à l’opéra en 2007, et je garde essentiellement le souvenir de John Tomlinson dans le rôle de Boris Godounov parce qu’il était venu à la maison pour répéter quelques passages du rôle avec ma compagne de l’époque, qui est chef de chant à l’opéra : il avait fait très peur à Trésor-De-Janvier –18 mois à l’époque…– malgré une personnalité débonnaire : c’est une espèce de géant barbu sympathique à l’appétit d’ogre et à l’immense voix –mais déjà quelque peu usée et fatiguée à l’époque : l’apogée de sa carrière se situe au tournant des années 90– ;
avant cette version, je ne possédais qu’une version en Allemand de cet opéra, ancienne qui plus est, mais où le rôle de Boris Godounov est tenu par Hans Hotter, dont c’était le rôle préféré, et qui s’y révèle remarquable, mais il faut accepter une traduction allemande et une prise de son peu confortable. C’est dire si cette version fleure bon l’exostisme !

Soirée appréciable donc avec cet album enregistré en 1970 et bénéficiant de très bonnes conditions techniques : orchestre rutilant qui brille de mille feux, grandes scènes chorales qui produisent de l’effet et, globalement, chanteurs à la hauteur de leurs rôles exigeants.
L’argument est assez complexe –la langue russe offre peu de points de repères– et s’appuie notamment sur une pièce de Pouchkine, à la vérité historique sans doute un peu lointaine, cet épisode de l’histoire russe étant assez peu documenté de façon certaine.

Dans une optique « dé-russifiée », une excellente soirée à l’opéra  !

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Playlist en forme de songe shakespearien…

Lorsque Shakespeare écrivit « Le songe d’une nuit d’été », il ne se doutait sans doute pas qu’il susciterait l’intérêt de tant de musiciens, qui, à des époques diverse, de Purcell à Britten, ont souhaité mettre de la musique sur ces mots. Au demeurant, la pièce est si complexe que l’exercice d’en réaliser des opéras ou de musiques de scène reste excessivement difficile… –Cliquer ici pour télécharger une version de la pièce en Anglais et ici pour une traduction française de la pièce-.
Les trois transpositions musicales du jour sont donc diversement réussies –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

A mes oreilles, la plus géniale proposition est celle d’un gamin de 17 ans, qui a su merveilleusement rendre l’esprit facétieux et léger de ce monde féérique : Felix Mendelssohn, dans son « Ouverture pour le Songe d’une nuit d’été » -1826- démontre une virtuosité d’écriture à la fois précoce et témoigne d’une profonde compréhension de la pièce : fées, elfes et farfadets, braiement de l’âne : tout un monde féérique est présent –cf. extrait ci-dessous– !
La suite, composée bien plus tard, en 1842, est très belle aussi –et très célèbre puisque la marche nuptiale notamment, résonne encore fréquemment, aujourd’hui, lors des mariages– , mais d’une moindre inspiration que l’ouverture. La version de ce jour fait partie des très bonnes versions de cette oeuvre.

Avec « Oberon », de Carl Maria von Webercompositeur cousin par alliance de Mozart, qui trouvait Beethoven trop hardi dans ses compositions, inscrit dans courant du premier romantisme allemand et que je connais assez mal-, écrit quasiment au même moment que l’ouverture de Mendelssohn, on se situe dans un monde moins féérique, et l’opéra, dont j’ai écouté une version allemande longtemps regardée comme une référence –alors qu’en fait, c’est assez loin d’être le cas– par un chef amoureux du compositeur, qui enregistra une version, « de référence » pour le coup, du Freischütz, propose une adaptation de la pièce de Shakespeare assez éloignée de l’originale : seuls restent certains personnages, mais l’argument est différent et situé beaucoup plus tard dans le temps, à l’époque de Charlemagne. L’opéra connut un très grand succès lors de sa création, à Londres, mais le compositeur n’en était pas satisfait et souhaitait le remanier, mais il mourut de tuberculose avant.

Enfin, l’opéra de Benjamin Britten est fidèle à la pièce de Shakespeare dans son déroulement, malgré des coupures, qui ne nuisent pas à la compréhension de l’action –la pièce de Shakespeare est en 5 actes, l’opéra n’en compte que 3 et certaines scènes ont été fusionnées-. Curieusement, Puck est un rôle confié à un récitant, qui ne chante pas une seule note ! La version de ce jour jouit d’une très bonne réputation. Je n’en connais pas d’autre –en fait, je ne connais pas grand-chose non plus de Benjamin Britten, qui n’est pas toujours le compositeur le plus facile d’accès-, et elle me satisfait amplement.

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Playlist « Mes nuits sans dormir », suite…

Le titre de cette notule, je pourrais le recycler sans fin, tant il reste d’actualité ! J’en ai donc profité entre deux écoutes l’opus 111 pour passer en revue quatre versions un peu anciennes –la plus récente, la seule qui n’est pas enregistrée par EMI avec le Philharmonia, date de 1964du quatrième concerto pour piano de Beethoven. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Soit, dans mes oreilles :
une version superlative, qui demeure ma version de chevet –Gilels/Ludwig– ;
deux excellentes versions –Solomon/Cluytens et Bachauer/Dorati– ;
et une version un peu décevante –Arrau/Galliera– du fait d’un chef accompagnateur un peu indifférent.

Je connais ce concerto depuis ma plus tendre enfance –il doit vraisemblablement faire partie de mes dix premiers albums– et il a toujours été mon préféré de tous les concertos pour pianos, quel que soit le compositeur. Je ne me lasse donc pas de l’écouter, et il est assez bien représenté dans ma discothèque, y compris dans des versions récentes –dont certaines sont excellentes également-, voire HIP !
Pour la petite histoire, ce concerto, composé en 1806, quand Beethoven avait encore un coiffeur et ressemblait au portrait présenté à droite –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est le dernier dans lequel le compositeur, déjà bien atteint de surdité, se produisit comme soliste, lors de sa création en 1808.

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Playlist « Escapade norvégienne »

Aimable escapade norvégienne avec ces oeuvres d’Edvard Grieg, sans doute le seul compositeur norvégien à avoir accédé à la notoriété, en particulier grâce aux suites de Peer Gynt –l’oeuvre intégrale est beaucoup moins interprétée er connue– et, dans une moindre mesure, à son concerto pour piano, qui est resté populaire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Toutes les oeuvres orchestrales sontd’accès généralement très facile même pour un auditeur néophyte.Elle sont, dans cette série d’albums, enregistrées par un orchestre –sis dans la ville natale de Grieg– qui n’a quasiment rien à envier aux meilleurs orchestres européens bénéficient de prise de son excellentes et d’interprétations de très haut niveau : très recommandable !

Le disque proposant une petite collection tirée des « Pièces lyriques » pour piano enregistré par Emil Gilels correspond à un véritable voeu du pianiste, qui insista tant et si bien pour l’enregistrer qu’il obtint finalement gain de cause –alors même que les producteurs de Deutsche Grammophon avaient refusé dans un premier temps, pour cause de prévisions de ventes insuffisantes, en mode « Qui cela va-t-il intéresser ? » -. Par une ironie du sort, ce disque est un « best-seller » du pianiste et fut unanimement encensé à sa sortie. Toutes les 66 pièces constituant l’intégralité du corpus ne sont pas d’égale valeur, mais celles retenues par le pianiste figurent incontestablement parmi les plus belles : un magnifique album, très apaisant !

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Playlist « Révisions estivales »

Dans mon cahier de vacances, aujourd’hui, j’ouvre une page Sibelius, et j’y trouve cette intégrale des symphonies –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. A la fin des années 80, j’ai découvert Sibelius, dont je ne devais alors connaître que Finlandia, à la radio, par le biais de sa deuxième symphonie –version George Szell-, comme de nombreux mélomanes sans doute, puisqu’il s’agit de la plus populaire de ses symphonies et qu’elle est assez facile d’accès, avec son finale hymnique.
J’ai accroché assez rapidement. Néanmoins, la version que je m’en offrais –un live de Beecham-, m’avait moins transporté et je l’avais un peu laissée de côté.

Persistant dans mon souhait d’en savoir un peu plus sur ce compositeur qui n’avait pas encore très bonne presse en France, j’ai donc acquis cette intégrale des symphonies par Kurt Sanderling : la toute première d’une longue série –à cette époque lointaine, c’était, très nettement, la moins chère– , et, somme toute, l’une de mes préférées si ce n’est l’une des toute meilleures : austère, granitique et sombre, à l’instar de l’intégrale des symphonies de Beethoven qu’il enregistra un peu plus tard.


Parmi d’authentiques pépites, la quatrième symphonie, notamment, est absolument remarquable !

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14 juillet à l’opéra : feu d’artifice wagnérien !

Lohengrin est, avec Tannhaüser, l’opéra de Wagner que je connais le moins bien, même si je l’apprécie beaucoup désormais –et de plus en plus à chaque fois- à chaque fois qu’il m’arrive de l’écouter-. C’était le cas cette nuit, dans une version que je trouve absolument remarquable qui plus est. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. La trame est assez simple, loin des préoccupations métaphysiques wagnériennes postérieures et l’ensemble est marqué par une féérie qui rend cet opéra populaire et peut-être le plus abordable de toute la production du compositeur. Très bon résumé de l’oeuvre ici.

1953 a été une année enchantée à Bayreuth : on y a eu le Ring et le Parsifal de Krauss, mais aussi, donc, le Lohengrin de Keilberth, capté par les micros de Decca. Lorsqu’on songe que durant le même été, ce sont souvent les mêmes artistes qui ont été sollicités –ici : Varnay, Uhde et Windgassen-, on mesure encore mieux l’exploit que cela constitue !
1953 fut également une belle année pour Lohengrin, puisqu’outre cet enregistrement, une autre très bonne version un oubliée fut publiée chez EMI, dont je vous parlais naguère ici. Autres excellentes versions : Kubelik, très bien chanté, et Karajan, génialement dirigé mais avec une prise de son bizarre…


Dans cette excellente version, les deux méchants, Ortrud et Friedrich von Telramund, sont vraiment méchants, surtout elle –Astrid Varnay, absolument géniale, cf. imagette de gauche-, véritable sorcière dominatrice qui déteint progressivement sur son compagnon –Herrman Uhde– : le meilleur « couple d’affreux » de l’entière discographie à mes oreilles.
La gentille et naïve Elsa est tenue par Eleanor Steber, que je ne connaissais pas et qui est de très belle tenue et le rôle-titre, Lohengrin, est très bien servi par Wolfgang Windgassen, qui connut sans doute-là son plus bel été, puisqu’il y débuta également dans Siegfried. Mon idéal dans ce rôle reste cependant Rudolf Schock, mais c’est un choix très personnel qui ne doit être partagé par à peu près aucun « wagnérien » !
La direction de Keilberth est tout-à-fait adéquate-quel excellent chef d’opéra ! -, les choeurs sont ceux de Bayreuth à cette époque –à savoir : très engagés, mais pas toujours très justes ou en rythme– et la prise de son date d’avant les très grands progrès réalisés par Decca mais reste parfaitement audible.

Un grand moment pour entamer la journée !

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Playlist contrastée !

La canicule des derniers jours est propice à des écoutes prolongées, volets et fenêtres hermétiquement fermées et oreilles grand’ouvertes ! C’est ce que j’ai fait ces derniers jours, en me consacrant un peu plus spécialement à un musicien que je connais finalement assez mal : Joseph Haydn, grand ami de Mozart et professeur du très mauvais élève que fut Beethoven, surnommé « Le grand Mogol » par Haydn, qui se plaignait ainsi que ses leçons ne soient pas mieux suivies d’effets : « Mais que fait encore le Grand Mogol ? ».

Haydn, qui servit quasiment toute sa vie des maîtres mieux nés que lui et n’acquit un semblant de liberté que fort tard, profita cependant de sa charge de musicien de cou très estimé pour composer multitude de symphonies –le catalogue officiel en compte 104-, qui atteste de son l’évolution de son écriture tout au long de sa carrière. Les plus célèbres sont les symphonies « Parisiennes » –82 à 87– et les symphonies « Londoniennes » –93 à 104-, mais, plus tôt dans sa carrière, les symphonies « Sturm und Drang » –composées approximativement entre 1766 et 1776– forment un corpus plus disparate, mais cohérent.

J’ai donc passé en revue l’ensemble des symphonies parisiennes et une bonne partie des symphonies Sturm und Drang, tirées respectivement de ces coffrets (1 & 2, le roi et son dauphin en quelque sorte !) dans des optiques interprétatives si différentes que je n’ai jamais été confronté à l’ennui, ce qui peut assez vite m’arriver avec Haydn, si j’en écoute un peu longtemps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Etonnamment, et malgré des options radicalement opposées, ces deux versions furent très bien accueillies par la presse spécialisée, même si les versions de Karajan peuvent sembler, à des oreilles plus contemporaines que les miennes, hors style et que les menuets sont, à les oreilles, plutôt empesés –mais le quatuor des cordes, malgré son opulence, est sublime, ce qui rachète bien des choses-.

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Virée hard-rock !

Hier, je suis allé là, très bel endroit au coeur du Piémont vosgien, où nous étions notamment entourés de trois châteaux : l’Ortenbourg, le Frankenbourg le célèbre Haut-Koenigsbourg. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La journée était sold out, et les festivaliers alsaciens se tiennent nettement mieux que les festivaliers bretons, dans mon souvenir ; il faut reconnaître aussi que ceux qui campaient sur place devaient être un peu abrutis de chaleur et, avant la soirée, ont essentiellement bu de l’eau tant ils avaient soif.

J’y suis allé sur la proposition d’un cousin de mon âge à quelques mois près, qui est resté accroché à son adolescence beaucoup plus longtemps que moi dans la mesure où il n’ écoute que du Hard-Rock, avec une préférence marquée pour AC/DC –on pourrait faire pire ! -. Le groupe qu’il voulait me faire découvrir –je ne connaissais que de manière anecdotique-, donc, est celui-ci : autant dire que ça défroisse les oreilles !

J’y ai également rencontré Nain Junior, qui buvait toutes les bulles du festival, sans que je lui fasse la morale 😈  !

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