Richard Strauss et les 3 K

En écoutant cette magnifique playlist consacrée à Richard Strauss par celui qui fut sans doute son plus grand interprète au 20ème siècle, je me disais que Richard Strauss avait eu beaucoup de chance avec les chefs d’orchestre dont le patronyme commençait par la lettre K. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Outre Karajan, donc, qui connut personnellement Richard Strauss –les deux hommes s’admiraient mutuellement-, les deux autres grands chefs straussiens furent en effet Clemens Krauss –lui aussi grand ami du compositeur– et Rudolf Kempe, qui, tous deux, signèrent de très beaux disques consacrés au compositeur –le premier d’une classe folle, le second d’une clarté de ligne exemplaire-.

Quoi qu’il en soit, ces quatre albums, enregistrés entre 1959 et 1974, sont du meilleur Karajan dans des oeuvres qui comptent parmi les plus belles du compositeur. L’orchestre philharmonique de Berlin brille de tous ses feux et le chef ose un parti-pris de beauté sonore engagée comme jamais, qui sied parfaitement à ces oeuvres superbement écrite pour le très grand orchestre. Ils furent justement célébrés à leur parution et continuent à susciter de nombreux commentaires élogieux. Dans leur dernière édition remastérisée, ils s’avèrent, de surcroît, splendides !

, ,

Playlist « Le retour des playlists »

Après une diète musicale forcée durant quelques jours, il était plus que temps de gâter mes oreilles : c’est chose fait avec cette playlist, composée essentiellement de « vieilles choses » dont la particularité est qu’elles bénéficiaient presque toutes de « prise de son de démonstration » à la date de leur parution –ce n’est pas le cas pour le dernier album écouté-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Au-delà de cette particularité, ils sont tous également excellents dans leur genre, même si on n’interprète plus la Water Music de Handel de cette manière de nos –elle est ici arrangée pour grand orchestre par Herbert Hamilton Harty, chef orchestre anglais de grand renom dans son pays, cf.extrait ci-après-.

Uniquement du « grand répertoire facile d’accès » dans cette playlist, mais ce n’est pas désagréable !

Playlist week-end de la Passion. 2

Aujourd’hui, une autre Passion, de l’un de mes compositeurs préférés : la « Brockes Passion » de George Frideric HANDEL. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Elle tire son nom de l’auteur du « livret », Barthold Heinrich Brockes, poète et bourgeois très influent de la ville Hambourg. Il s’agit d’une paraphrase des évangiles, dont le nom complet est « Der für die Sünde der Welt gemarterte und sterbende Jesus » –Jésus souffrant et mourant pour les péchés du monde-, et qui connut un véritable succès dès sa parution, en 1712 : non seulement, le texte fut maintes fois réédité au 18ème siècle, mais il servit de supports à de très nombreux musiciens –Keiser dès 1712, Telemann en 1716, Mattheson en 1718…– durant toute son premier quart, Handel étant le plus célèbre d’entre eux.

L’adaptation des textes des évangiles à des fins dramatiques convenait tout-à-fait au tempérament et au style de Handel, qui, à la date de la composition de la « Brockes Passion » –vers 1716 / 1718, première audition à Hambourg en 1719-, entamait à peine sa transition de l’opéra vers l’oratorio. Les arias sont encore très « opératiques » –cf. extrait ci-dessous, dialogue entre Jésus et Marie– et les scènes de foule, traditionnellement dévolues aux choeurs, sont peu nombreuses et brèves, assez loin encore du souffle épique qu’il pourra y mettre dans ses meilleurs oratorios.
L’ensemble, d’une durée d’environ 2h30, s’écoute très agréablement !

En savoir plus :
Les  « Brockes Passion » Barthold Heinrich BrockesEcoute en ligne

Playlist week-end de la Passion. 1

Hier soir, Vendredi Saint oblige, j’aurais pu aller écouter la « Passion selon Saint Matthieu » de Bach, donnée systématiquement chaque année à la même date et dans la même église le même temple. Sauf que hier soir, il me semble –ou alors j’ai mal lu le programme- qu’ils n’en donnaient que des extraits, puisque le concert n’était prévu que pour durer une heure -l’oeuvre en dure plutôt près de 3-.

Je me suis donc rabattu, at home, sur une très belle Passion assez peu connue –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, car redécouverte assez tardivement : la « Passion selon Saint Jean », de Gottfried Augustus HOMILIUS. Ce compositeur, qui chanta sous la direction de Bach –et fut peut-être son élève comme organiste– à Leipzig, s’avère aussi prolixe que méconnu, et ses oeuvres recèlent pourtant de vraies beautés. Elles sont d’un abord plus simple que celles de Bach, mais demeurent d’une belle puissance expressive et d’une réelle richesse d’invention mélodique, dans un genre relativement formel et furent vraisemblablement très populaires du vivant du compositeur.

Un très bel album –2007, belle richesse éditoriale du livret, excellente prise de son-, et, semble-t-il, la seule version de cette oeuvre : je vous en propose deux extraits, dont l’un vous rappellera immanquablement une autre oeuvre beaucoup plus connue.

Pour en savoir plus : 
Gottfried Augustus Homilius Passion selon Saint-Jean Ecoute en ligne

Playlist en passant par mes 20 ans…

En piochant un peu dans ma discothèque, très tôt ce matin, je suis tombé sur certaines « vieilles choses » que j’écoutais autour de mes 20 ans, et que je n’avais presque plus écouté depuis. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Certes, cela ne me rajeunit pas, et j’avais parfois des goûts bizarres et convenus –tous ces albums ont été de grands succès commerciaux-, j’en conviens… Les deux meilleurs du lot, à mes oreilles, sont l’album de U2, qui comporte quelques chansons hymniques qui fonctionnent vraiment bien, et celui de Madness et de leur musique survitaminée –rien de mieux pour entamer la journée sur des chapeaux de roue-. 

En revanche, l’album de INXS, comme nombre de ceux enregistrés dans les années 80, semble avoir été conçu pour une efficacité immédiate mais a assez mal résisté à l’épreuve du temps –le son et la production sont typiques de ces années-là : très impressionnant de prime abord, formidablement lassant sur la durée, et encore plus assez tôt le matin…-. Quant à « Avalon », de Roxy Music, il est sans doute plus « album-culte » pour d’autres que pour moi…

,

Playlist virtuose

J’entre avec ces quatre albums dans un week-end prolongé via une playlist « virtuose ». Week-end prolongé du fait du statut local, ce qui ne m’arrange pas tout-à-fait puisque de nombreux magasins, dont celui où je souhaitais me rendre cette après-midi pour de menus achats de bricolage, sont fermés depuis midi et jusqu’à mardi –mais un grand nombre de commerces sera ouvert samedi-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On trouve dans The Police un vrai virtuose de la batterie en la personne de Stewart Copeland –il joue vite, fort et clair-, accompagnant un excellent guitariste et un bassiste-chanteur-compositeur meilleur pour ses compositions que pour son jeu de basse. Le deuxième album, « Regatta de blanc » –1979– du groupe est aussi excellent que leur premier et j’ai toujours beaucoup de plaisir à la réécouter.

Un an auparavant, Rory Gallagher, virtuose de la guitare blues-rock, proposait son album « Photo-Finish », son meilleur à mon avis. Une formule en trio efficace et énergique. La petite histoire raconte que Rory Gallagher aurait dû succéder à Mick Taylor au sein des Rolling Stones en 1975 : finalement, l’affaire ne s’est pas faite, mais la Rock-Music y a vraisemblablement perdu beaucoup –ou pas, selon le point de vue auquel on se place…-.

Le quatrième album de Toto, sobrement appelé « IV » –1982– est essentiellement composé de titres que l’on qualifie pudiquement de Rock FM. Tous les musiciens du groupe sont des super-virtuoses de leurs instruments respectifs, mais, en définitive, si l’album est plaisant à écouter de temps à autre et qu’il connut un énorme succès à sa sortie, je n’y reviens pas si souvent que ça : c’est remarquablement bien fait, et remarquablement lisse au niveau des compositions…

Enfin, le dernier album, et le plus récent –2016-, est consacré essentiellement aux « Etudes d’exécution transcendante » de Liszt, auxquelles s’ajoutent d’autres pièces tout aussi redoutables. Daniil Trifonov est un jeune pianiste russe ayant déjà une belle carrière derrière lui et un redoutable virtuose du piano, qui possède tous les atouts pour faire de l’exécution de ces pièces très brillantes de vraies réussites ! Un très beau disque, magnifiquement enregistré !

, , ,

Playlist « Balade nordique »

L’éditeur jaune, qui n’en finit pas de recycler son fond de catalogue, propose actuellement à prix très doux des portraits d’artistes dans une nouvelle collection « Conductors & Orchestras » –généralement des chefs d’orchestre attachés plus ou moins longtemps à un orchestre, avec lequel is ont enregistré une partie de leur répertoire-, et selon une cohérence thématique qui n’est pas toujours évidente. La ligne éditoriale est plutôt chouette : pochettes d’origine, prises de son généralement de très bonne qualité…

Celui consacré au grand chef estonien –désormais naturalisé américainNeeme JÄRVI, qui dirigea l’orchestre symphonique de Götenborg –très belle ville qui vaut largement une visite en été– pendant un peu plus de 20 ans, est entièrement consacré à des musiciens venus du grand nord : Danemark, Norvège , Suède, Finlande. A ce titre, c’est sans doute le plus cohérent de cette série. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On y trouve des chevaux de bataille du répertoire –Grieg et Sibelius, notamment– dans d’excellentes versions, et d’autres oeuvres d’envergure de compositeurs moins connues –dont d’excellentes symphonies du danois Carl Nielsen, notamment-. A tout petit prix, c’est l’occasion également de réaliser de belles découvertes. Ainsi, je n’avais quasiment rien de Carl Stenhammar, par exemple : sa deuxième symphonie mérite un grand coup d’oreille !

Une jolie promenade musicale à travers ces magnifiques contrées !

, , , , ,

Playlist « Touches d’ivoire en liberté »

L’éditeur allemand Hänssler publie régulièrement, dans sa collection Profil, des portraits d’artistes en se fondant sur des enregistrements libres de droit et parfois rares, qu’il compile assez intelligemment et diffuse ensuite à des tarifs très modérés –cf. le coffret Gilels dans la même collection-.

C’est ainsi que j’ai acheté, tout récemment, le remarquable petit coffret –10 CD + 1 livret malheureusement assez succinct-, très vite déposé dans ma boîte aux lettres, dont je vous présente le contenant sur l’image de droite : une anthologie consacrée au pianiste américain –né russeShura CHERKASSKY (1909 ou 1911, ça dépend des sources… – 1995). Les enregistrements proviennent en grande majorité des deux éditeurs majeurs de musique classique de ces années-là –on peut ainsi facilement retrouver les pochettes d’origine– : DGG et EMI et ont bénéficié d’un transfert très soigné. Ce coffret est absolument admirable ! Vous pouvez le retrouver ici.

Doté d’une très belle technique et d’une non moins belle sonorité, CHERKASSKY était un pianiste abordant les oeuvres avec une grande liberté rythmique et un sens du rubato indéniable. Dans le répertoire romantique qu’il aborda essentiellement –Chopin Liszt, Tchaïkovsky, Schumann…-, cela fonctionne formidablement bien et cela permet parfois de dynamiter des oeuvres archi-connues sans les trahir pour autant.

Malgré sa très longue carrière, il enregistra en définitive assez peu –même si sa discographie est enrichie de nombreux enregistrements réalisés en concert et publiés plus tardivement-, et connut son heure de gloire dans les années 50 et 60. Karajan l’admirait beaucoup et ils enregistrèrent ensemble une magnifique version de la « Fantaisie Hongroise » de Liszt, qui ouvre d’ailleurs ce coffret et qui fut l’une de mes toute première découverte musicale quand j’étais enfant.

Réputé trop fantasque pour être facilement accompagné par un orchestre, le pianiste a pourtant enregistré d’excellentes versions des deux premiers concertos de Tchaïkovsky et un premier concerto de Listz non moins convaincant. Son approche des concertos de Schumann et Grieg, autres chevaux de bataille du catalogue, est également superbe, l’énergie débordante du pianiste étant canalisée par l’approche maîtrisée du grand chef anglais Adrian Boult.

Un « Grand Seigneur » du piano ! Et de belles heures d’écoute à venir pour moi !

,

Playlist « Première fois »

C’est le week-end, et, une fois n’est pas coutume, je suis tombé du lit bien avant le lever du soleil –c’est plus facile avec l’heure d’été, cela dit…-. A l’heure de la publication de cette notule, la playlist en cours, consacrée aux toutes premières publications discographiques –au sens « album » du terme– de chacun des groupes envisagés est presque achevée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je ne me souvenais plus trop de « High Voltage », paru en 1976, parce que je l’écoute rarement, même si j’ai toujours beaucoup aimé AC/DC à ses débuts –mon album préféré du groupe est « Dirty Deeds Done Dirt Cheap– : du boogie blues, joué un peu fort, mais pas tant que ça finalement, et un guitariste soliste qui se cherche encore : ici, c’est simple, direct, efficace ! Ça groove efficacement et les paroles de Bon Scott trouvent déjà leur inspiration dans « des histoires de mecs » que l’on n’oserait plus chanter de nos jours sans être confronté à l’ire des ligues officielles de vertu… 

Le premier album des Beach Boys est aussi le plus ancien de cette playlist, puisqu’il date de 1962. Il s’écoute en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire : 12 titres dont aucun ne dépasse 2’30 ! Une vingtaine de minutes de bonne humeur et de mélodies fraîches et joyeuses, qu’on oublie presqu’aussi vite ! Mais un chouette bain de jouvence !

Le premier album de Fleetwood Macversion « anglaise » du groupe, qui s’américanisera par la suite-, sorti en 1968, présente l’avantage de nous faire entendre un Peter Green –imagette de droite– très à son aise, mais aussi la belle slide guitar de Jeremy Spencer, aujourd’hui oublié. Des titres blues d’excellente facture, soutenus par l’une des meilleures section rythmique de l’époque.

Evidemment, je garde la bonne bouche pour la fin ! Il est quasiment impossible, aujourd’hui, de trouver la version anglaise du premier album des Rolling Stones1964– et seule l’édition américaine est disponible. Et, cependant, c’est bien l’édition anglaise qui est la meilleure des deux, avec une playlist beaucoup mieux équilibrée. Et, 55 ans après sa parution, cela reste un merveilleux album, plein de gouaille et de raucité lorsqu’on le compare aux productions d’artistes « concurrents » de la même année !

, , , , , ,

Décalage horaire : quatre clairs de Lune

En cette matinée d’antépénultième décalage horaire –si j’ai bien compté, puisqu’en 2021, on devrait arrêter de décaler sans cesse les aiguilles de nos montres et nos horloges internes-, une petite playlist matinale consacrée à quatre visions de la Lune…

La quatorzième sonate pour piano de Beethoven, dite « Clair de Lune » en français –sans pour autant y trouver trace de la chansonnette « Au clair de la Lune »– est l’une de ses plus connues, et son premier mouvement a été mis à toutes les sauces, pour le pire et pour le pire… Elle est également très accessible, y compris aux oreilles les moins sensibles à la musique classique, et ne dure pas suffisamment longtemps pour avoir le temps d’ennuyer les mélomanes les moins aguerris –de l’ordre du quart d’heure, pour trois mouvements très contrastés-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Beethoven composa cette oeuvre au tout début du 19ème siècle –1801-, à une époque où il adoucissait encore son caractère explosif et ombrageux et faisait quelques efforts pour trouver sa place dans la bonne société viennois,  mais aussi où sa surdité naissante ne l’empêchait pas de se produire encore comme pianiste : il possédait un sens génial de l’improvisation, unanimement reconnu et salué, que l’on retrouve sans doute un peu dans le caractère improvisé du premier mouvement.
Ce n’est pas le compositeur qui donna ce titre –postérieur à son décès– à la sonate, qu’il n’appréciait d’ailleurs pas outre mesure et dont il ne comprit jamais le succès, immédiat dès sa toute première audition publique.

Au choix, je vous laisse associer un adjectif à chacune des versions entendue : épure, copie d’épure, indifférente, vocale. Les pochettes ne vous aideront pas. 
Pour la petite histoire, la dernière pochette correspond à mon premier achat de CD catégorie « piano solo » –et l’un de mes dix premiers CD toutes catégories confondues-.

, ,
Retour en haut