Playlist « Neuvièmes en série »

Trois « neuvièmes symphonies » composent la playlist de ce jour, dont deux ont eu leur statut de « neuvième » arrêté assez tardivement : celle de Schubert, dite aussi « La Grande », fut successivement numérotée n°7 –longtemps-, puis n°8 dans le Catalogue Deutsch –quand l’actuelle « Inachevée », désormais n°8, était numérotée n°5…-, avant de trouver sa numérotation –définitive ?– de n°9 ; celle de Dvorak, la très célèbre « Symphonie du Nouveau monde », elle fut créée du vivant du compositeur comme sa symphonie n°5, et publiée comme telle avant de devenir sa symphonie n°9, dans sa numérotation révisée à la fin des années 50 ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Franz Schubert -Symphonie n°9 « La Grande »
Orchestre philharmonique de Berlin, Karl Böhm – 1963 ***

Cette symphonie est assez longue pour son époque, puisqu’elle dure pas loin d’une heure –les autres symphonies du compositeur sont plutôt d’un format mozartien-, et le matériau ne justifie pas, à mon avis, cette durée… L’oeuvre fut créée par Felix Mendelssohn plus de dix ans après la mort de Schubert, et ne rencontra qu’un succès modéré –et les railleries des musiciens de l’orchestre-, bien que Schumann en loue les « divines longueurs », que, personnellement, je ne trouve pas si divines que ça… La version de « Herr Professor Doktor » Karl Böhm -« Karli sac de patates » qui n’a jamais dirigé une note de musique de sa vie, selon la fielleuse appréciation de son collègue Celididache, qui n’aimait que lui-même…-, parut dans le cadre de son intégrale des symphonies de Schubert qu’il enregistra entre 1963 et 1971. Je ne dispose de cette intégrale que parce qu’elle fait partie d’un coffret anthologie consacré au chef d’orchestre, mais je n’écoute que très rarement ce corpus symphonique schubertien, que je ne goûte guère –à part l’Inachevée-.

• Antonin Dvořák – Symphonie n°9 « Du nouveau monde »
Orchestre RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1953 *****

A contrario de celle de Schubert, la « Symphonie du nouveau monde  » de Dvořák recueillit, dès sa création, une approbation unanime et demeure l’une des oeuvres les plus populaires de la musique classique, à tel point qu’elle fait partie des document sonores envoyés dans l’espace –mission Apollo 11-. C’est aussi l’une des oeuvres les plus enregistrées –plusieurs centaines de références discographiques à ce jour…-, les premiers enregistrements remontent à la fin du 19è siècle et suivent de très peu sa création, en 1893. Ferenc Fricsay enregistra cette symphonie deux fois, en 1953 puis en 1959. Les deux versions sont excellentes –la première est plus vive, la seconde, par un chef déjà très malade et émacié, plus décantée et lyrique– et s’inscrivent très haut dans la discographie de cette symphonie.

« Ferenc Fricsay était l’un des très grands chefs européens, alliant à une technique supérieurement élaborée de la direction d’orchestre et à une discipline de fer, une sensibilité très aiguë et un sens profond des valeurs humaines ». (J.Longchamp, chronique nécrologique, Le Monde, 22 février 1963).

• Dmitri Shostakovich – Symphonie n°9
Orchestre philharmonique d’Oslo, Mariss Jansons – 1991 ****

La neuvième symphonie de Shostakovich est la dernière des « trois symphonies de guerre », et la moins grandiose et spectaculaire des trois. Elle fut créée en novembre 1945 à Leningrad et nécessite un orchestre de moindre taille que celui des deux symphonies précédentes. Staline voulait une oeuvre grandiose dans le style de la neuvième symphonie de Beethoven, pour marquer la fin de la guerre, mais Shostakovich composa cette courte et relativement légère symphonie en cinq mouvements, provoquant la colère du « petit père du peuple » : l’oeuvre fut rapidement censurée pour cause de « faiblesse idéologique », puis officiellement bannie en 1948, et jusqu’en 1955 -il existait, en URSS, une assez longue liste d’oeuvres bannies, publiée par le Glavrepertkom –comité de censure-. Très bonne version de Mariss Jansons, enregistrée entre 1991 et 2005 dans le cadre d’une intégrale mobilisant plusieurs orchestres : ici, le remarquable philharmonique d’Oslo à son meilleur !

L’extrait proposé provient d’une autre version tout aussi remarquable, voire plus : je n’ai pas encore numérisé l’intégrale de Mariss Jansons.

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Playlist « Violon à l’ancienne »

Mes nuits sans dormir, une fois de plus… Avant de filer dans les Vosges pour la journée, une playlist composée de trois concertos pour violon enregistrés au tournant des années 50, qui constituent de belles versions dans chacun des cas envisagés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Les étoiles attribuées valent pour la qualité des oeuvres plus que pour leur interprétation dans le cadre de cette playlist.

• Aram Katchaturian – Concerto pour violon en ré mineur
David Oistrakh – Philharmonia Orchestra, Aram Katchaturian – 1949 ***

Le grand fait de gloire du compositeur Aram Katchaturian reste son ballet « Gayaneh », avec sa célèbre « Danse du sabre », dont le guitariste Dave Edmunds délivra une adaptation époustouflante ! Son concerto pour violon est l’autre pièce du compositeur assez régulièrement enregistrée, et notamment au moins trois fois par David Oïstrakh, son dédicataire et créateur de l’œuvre.
Le concerto, en trois mouvements, dure une trentaine de minutes ; il est teinté d’éléments folkloriques arménien et se réserve de belles parties virtuoses au violon.

• Wolfgang A. Mozart – Concerto pour violon n°4 en ré majeur KV 218
Johanna Martzy – Orch. Chambre radio de Bavière, Eugen Jochum – 1952 **

Du Mozart adolescent -l’oeuvre, d’une vingtaine de minutes, a été composée en 1775-, de structure très classique et guère passionnant à mes oreilles, plutôt rétives en général à Mozart…

• Antonin Dvořák – Concerto pour violon en la mineur op. 53
Johanna Martzy – Orch. RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1953 ****

Contemporain des concertos pour violon de Brahms et de Tchaïkovsky, celui d’Antonín Dvořák, créé en 1879, est, comme celui de Brahms, dédié au violoniste Joseph Joachim, sur les conseils duquel il le remodela durant deux ans. Curieusement, ce concerto, plutôt réussi –et supérieur à celui de Brahms à mes oreilles– n’est pas aussi populaire que le concerto pour violoncelle du compositeur, et reste moins souvent interprétée que les concertos de Beethoven, Brahms, Bruch, Tchaïkovski ou encore Mendelssohn et Sibelius. L’interprétation de Johanna Martzy est magnifique et elle est idéalement accompagnée par Ferenc Fricsay.

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Playlist « Leur neuvième est leur dernière »

Quand on dit « La Neuvième », on pense spontanément à la neuvième symphonie de Beethoven, qualifiée de « symphonie des symphonies » par les contemporains du compositeur, « d’appel terrifiant au viol » par certaines féministes –si si, c’est véridique…-, de « symbole de l’oppression culturelle occidentale » par des partisans de la « gauche éveillée » –encore véridique-, mais aussi hymne européen, qui servit de support à l’intronisation de deux présidents de la République française –François Mitterrand pour son entrée au Panthéon en 1981, une rose à la main, et Emmanuel Macron lors de sa déambulation vers le Louvre en mai 2017-.
Pour beaucoup de musiciens qui suivirent, ce chiffre 9 constitue une barrière mythique : la plupart se sont arrêtés avant de l’atteindre et peu se sont aventurés à aller au-delà de cette frontière.Et, cependant, cette symphonie, la dernière de son auteur, n’est pas présente dans la playlist de ce jour. Pour autant, chaque neuvième symphonie de ladite playlist est la dernière de chacun de ses compositeurs respectifs ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Franz Schubert – Symphonie n°9 « La Grande » – OP Berlin, Karl Böhm – 1963 ***
Composée en 1825, jamais jouée de son vivant –ses contemporains la trouvaient « longue et pompeuse »-, créée par Mendelssohn en 1839 dans une version écourtée, elle présente ce que Schumann appelait « des divines longueurs », que je trouve pour ma part longues et répétitives : je l’écoute très rarement en réalité.
• Anton Bruckner – Symphonie n°9 – OP Berlin, Herbert Von Karajan – 1976 *****
Cette symphonie « dédiée au Bon Dieu » par son compositeur, bigot notoire, est en trois mouvements, le quatrième étant resté inachevé. Sa composition, entamée en 1887, s’étale sur au moins quatre ans. Je ne connais pas de meilleure version de cette symphonie –présente en grande quantité dans ma discothèque : une vingtaine de versions…– que celle écoutée ce jour, d’une puissance électrisante et d’une beauté sonore confondante –la plénitude des cuivres est miraculeuse-.
• Antonín Dvořák – Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » – OP Berlin, Ferenc Fricsay – 1960 *****
Cette neuvième symphonie, écrite en 1893 après un séjour du compositeur tchèque aux États-Unis, est hyper-populaire –sans doute autant que celle de Beethoven– et d’un accès très facile. Le second enregistrement de cette oeuvre par de Ferenc Fricsay, peu de temps avant sa disparition, est justement célèbre depuis sa première parution, le second mouvement est particulièrement émouvant dans cette version.
• Gustav Mahler – Symphonie n°9 – OS Chicago – Carlo Maria Giulini – 1976 ****
Achevée en 1910, c’est la dernière symphonie de Mahler, qu’il n’entendit jamais de son vivant, puisqu’elle fut créée en 1912 seulement, un an après le décès du compositeur. Oeuvre d’une grande intensité émotionnelle, elle s’achève sereinement par un mouvement lent, comme celle de Bruckner. La version de ce jour est considérée par certains musicographes comme une référence, mais j’en préfère plusieurs autres personnellement.

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Playlist sans queue ni tête

Alors que les frimas de l’hiver semblent désormais bien installés –hier matin, j’ai même eu droit aux premiers signes de neige sur la route-, et que la ville était passablement déserte en début de soirée, me voilà désormais face à une playlist sans queue ni tête, puisque j’ai pioché un peu au hasard et à travers les styles et les époques de quoi agrémenter cette vraie soirée d’hiver : il fait gris, brouillardeux, plutôt frisquet ! Autant rester au coin du feu pas trop loin du radiateur. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist27112015

Le Beethoven/Ney est une vraie rareté, très romantique -mais pas désagréable, malgré quelques passages un peu chichiteux-. Le coffret Ravel, quant à lui, renferme quelques vrais trésors, et c’est un musicien que je ne me rappelle pas n’avoir jamais apprécié depuis que je l’écoute –et ça fait un sacré bail-.

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