Playlist du petit matin

Il est encore tôt et la maisonnée dort, ce qui ne m’empêche pas de profiter de cette playlist plutôt variée, même si elle ne comprend guère d’oeuvre rare ou sortant un peu de l’ordinaire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Quelque sonates de Beethoven pour prolonger un peu Noël, avec la suite de la (re)découverte du très beau coffret entamée dans le jours qui suivirent le Réveillon. Et je reste toujours aussi enthousiaste et agréablement surpris par le remixage qui apporte un peu de corps supplémentaire à des prises de son qui semblaient en manquer lors des rééditions précédentes, et qui me font apprécier d’autant de magnifiques interprétations. Les sonates « médianes écoutées ce matin à volume modéré permettent d’entamer de bien belle manière cette journée !

De même, la symphonie n°3 de Beethoven dans cette version était assez ingrate, en termes sonores, dans la quasi-totalité des éditions précédentes, tant la prise de son originelle est mate. Dans cette réédition à partir des bandes-mères de la radio américaine, on retrouve un peu d’air et d’espace tout-à-fait bienvenus : cela ne nuit pas à la lisibilité extrême voulue par le chef ni au jaillissement rythmique ou à l’approche « objective »qu’il privilégiait dans Beethoven, et qui fit, à une certaine époque, référence dans de nombreux pays, au moment même où les versions studio de Furtwängler étaient vouées aux gémonies.

Le disque consacré à des concerti pour instruments divers de Vivaldi est tout-à-fait satisfaisant pour démentir l’adage selon lequel le musicien aurait écrit « 650 fois le même concerto ». Selon les derniers « standards du moment », elle est un peu sage et s’inscrit dans un courant « HIP modéré », mais le travail sur les timbres, les rythmes et la beauté des sonorités rend cette version d’une écoute réellement agréable ! –cf. extrait ci-dessous-.

Enfin, j’ai gardé la bonne bouche pour la fin : avant même les sonates de Beethoven, j’ai débuté la journée avec une formidable version des « Variations Engima » d’Elgar –une de mes oeuvres de chevet– dans cette excellente version, qui doit être l’une des toute premières enregistrée en studio par un chef non anglais –il existe une non moins excellente version enregistrée en live par Arturo Toscanini et l’orchestre de la BBC dans les années 30 lors de sa première venue en Angleterre, mais, durant très longtemps, Elgar fut un musicien très « local » supporté quasi-exclusivement par les chefs anglais: Boult, Sargent, Beecham…Ce n’est que vers la fin des années 60 qu’il s’exporta vers le-s continent-s-.
La version du jour est, quoi qu’il en soit, vraiment très belle, par son refus des effets tapageurs et le soin apporté aux lignes mélodiques et aux contrechants, pour une musique qui demande une certaine sobriété, au risque de tomber dans la faute de goût !

Playlist « Vieux rogatons »

Aujourd’hui, ce ne sont que de très anciens enregistrements qui ont résonné à travers la maison, mais qui restent encore assez largement audibles de nos jours pour des oreilles un peu exercées à la chose, et même appréciables pour leurs qualités, au-delà de l’aspect purement documentaire…

Le plus ancien, consacré au concerto pour violon de Sibelius, date de 1929, c’est d’ailleurs le tout premier enregistrement consacré à cette oeuvre.
Elgar dirigeant ses propres oeuvres –cf. extrait en fin de notule– officia à la tête de multiples orchestres anglais durant presqu’une décénnie –1926-1935– pour réenregistrer une partie de ses oeuvres –les premiers enregistrements, acoustiques, et non électriques comme ceux écoutés ce jour, sont nettement plus difficiles à supporter, et les enregistrement se passaient selon des conditions vraisemblablement assez acrobatiques, comme le montre l’imagette de droite…-.
Le Tchaïkovsky de deux des musiciens les plus célèbres –Toscanini et Horowitz– est un peu plus récent –1941– et, pour finir, le très beau concerto pour violon de Mendelssohn a été enregistré par Decca en « full frequency range recording » en 1949 et bénéficie d’une prise de son nettement plus « moderne » : de la bonne mono. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Tous trois émigrés aux Etats-Unis, Heifetz, Horowitz et Toscanini firent des carrières stratosphériques et ont été les musiciens les mieux payés avant-guerre, avec des cachets que l’on jugerait indécents de nos jours. Seul Karajan, après-guerre, bénéficia de la même carrière de premier plan.

Si chacun des solistes s’inscrirait encore, de nos jours, parmi le gratin des solistes de la scène classique, il est curieux d’entendre, outre l’évolution stylistique –portamentos nombreux, intonations parfois un peu douteuses sur les trait les plus difficiles, cohésion d’ensemble parfois imparfaite…– les énormes progrès réalisés par les orchestres depuis cette époque pas si lointaine. N’importe quel orchestre « provincial » serait au moins au niveau des orchestres bien plus prestigieux d’avant-guerre – du fait, principalement, d’une élévation du niveau de formation des musiciens d’orchestre, d’une part, et d’une connaissance sans cesse approfondie des répertoires abordés d’autre part-.

British playlist

La fin de la matinée ayant été amplement occupée par la finale de l’Open d’Australie –le vainqueur, au terme d’un match parfois somptueux, est suisse-, cette « British playlist » a été entamée tôt ce matin, avant de se poursuivre dans l’après-midi. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est essentiellement l’Angleterre victorienne dont il s’agit ici, avec des oeuvres quasiment toute composée en l’espace d’une décennie –de 1909 pour la première symphonie d’Elgar à 1920 pour l’album de Keletbey-. A leur écoute, on se prend à penser que témoigne assez bien de l’isolement insulaire des compositeurs anglais de cette début du 20ème siècle, très éloignés des préoccupations de la plupart des compositeurs de l’époque, que ce soit en France –l’impressionnisme de Debussy, le raffinement et le cisèlement d’orfèvre des oeuvres de Ravel– ou dans les pays de tradition austro-allemande –Mahler, Berg, Schönberg, Webern, les opéra de Strauss,..-.

Pour autant, cette playlist est tout-à-fait appréciable et totalement conforme aux images un peu stéréotypées que l’on peut se faire de l’Angleterre –et des Anglais– de cette époque ! En extrait, cet hymne officieux de l’Angleterre, dans une très belle version, vous permettra sans doute de partager cet avis…

Après tout cela, foin du passé anglais et allons-nous occuper du futur de la France : il est temps pour moi d’aller voter !

Devinette -facile- couleurs locales et playlist variée

strasbg_mempoirmusique« Strasbourg reste sans contredit le lieu de France où la culture musicale s’épanouit de la manière la plus naturelle et la plus traditionnelle ». François Lesure, 1999.

Telle est la conclusion, par un des plus éminents musicologue français, de la préface, de cet excellent petit ouvrage, remarquablement documenté et doté d’une riche bibliographie, qui appelle d’autres lectures. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et lire le titre

patineursEn matière de devinette –moins difficile qu’il n’y paraît-, je vous propose aujourd’hui d’écouter cet agréable et très connu extrait et de me donner :
• le nom de l’oeuvre;
• le nom du compositeur, surnommé « le Johann Strauss strasbourgeois », puis « le Strauss de Paris », les troubles de l’histoire complexe de la région obligeant… Né à Strasbourg, il fut très en vogue dans les salons parisiens du Second Empire et du début de la Troisième République;
• le nom de l’orchestre interprétant cet extrait -c’est facile dans ce contexte…-;
• en guise de bonus pour départager les éventuels ex-aequo : le nom du chef à la tête dudit orchestre. Autrichien, il en fut le titulaire -très apprécié des musiciens- à la fin du 20ème siècle.
Cliquer aussi sur l’image pour la voir en plus grand : meilleur indice que cela, je ne pourrai pas vous fournir !-.

Comme d’habitude, le vainqueur gagnera un joli cadeau… Et, pendant que vous vous creuserez la tête –ou pas, parce que ce n’est pas si difficile que ça…-, je profite pour ma part de cette jolie playlist ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

playlist16102016

Playlist vieilles cires

Continuons à « profiter » de ce nouveau week-end pluvieux, après une semaine tout aussi trempée que la précédente… La playlist de ce jour est constituée de documents si anciens que j’aurais dû vous présenter les pochettes en noir et blanc ! –Cliquer sur l’imagette pour voir en plus grand ce que cela aurait pu donner…-.

Playlist18062016bis

Mais ce sont des documents qui n’en restent pas moins incontournables à mes oreilles, habituées à cet vieilles cires, et qui restent assez faciles à écouter, le brouillard sonore n’étant pas si dense ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist18062016

Je vous ai déjà parlé ailleurs de cette cinquième de Beethoven par Arthur Nikitsch, premier chef de l’orchestre philharmonique de Berlin, enregistrée en 1913. Je ne vous parlerai pas plus avant du Cd de Bruno Walter interprétant, dans une veine à la fois rapide et romantique, le 20ème concerto pour piano de Mozart –l’un des rares du compositeur que j’apprécie-.

Robert Kajanus se déplaça spécialement à Londres pour enregistrer les symphonies de Sibelius, dont il fut à la fois le professeur et l’ami. Il mourut avant de pouvoir enregistrer l’intégralité du corpus, mais ce qui reste est assez exceptionnel, et s’inscrit au début d’une tradition d’interprétation qui disparut au tournant des années 60, où l’on commença à enregistrer ces oeuvres dans une optique beaucoup plus « large ». Ici, la ligne est claire et les arrêtés vives, dans des tempi fort vifs –cf. le premier extrait-. Le son est remarquable eu égard à la date d’enregistrement –1932-.

Presqu’à la même époque, Arturo Toscanini fut invité dans la même ville pour diriger l’orchestre de la BBC, au prix de cachets extrêmement avantageux pour lui –plus de 35 000 £ de nos jours par soirée-, qui était alors réputé comme le plus grand chef vivant –il bénéficia avant-guerre de la même aura légendaire que Karajan après-guerre-. Il en profita pour interpréter les Variations Enigma d’Elgar, dans une veine novatrice pour l’époque, et qui fut alors saluée ainsi par les auditeurs –évidemment, à nos oreilles, cela a vieilli, mais ça mérite encore le détour, cf. le second et troisième extraits : le soin apporté aux phrasés tout en refusant les portamenti des cordes, le tranchant et la précision des attaques sont assez neufs à cette date et dans cette très belle oeuvre-. Les anecdotes pullulent quant à son caractère irascible et à son tempérament d’autocrate –il dirigeait, par exemple, avec un pistolet chargé à blanc sur son pupitre et tirait sur les musiciens dont il n’était pas content en montrant deux ou quatre doigts, ce qui signifiait que les sus-visés avait deux ou quatre jours pour quitter l’orchestre…-, mais les musiciens, généralement, étaient très fiers de travailler avec lui, malgré les insultes et les engueulades !

Playlist contrastée

Entamée hier et poursuivie aujourd’hui, cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est marquée essentiellement par « Berlin » de Lou Reed, interprété et enregistré intégralement en live, à une époque –2008– où l’artiste avait ressorti l’album de ses oubliettes personnelles où il était enfermé depuis la fin des années 70.

Playlist06042016
L’album initial, en 1973, profondément dépressif et claustrophobe, fut un échec commercial retentissant, malgré ses ambitions et ses pointures –les frères Brecker aux cuivres, Ansley Dunbar et BJ Wilson à la batterie, Jack Bruce à la basse, Steve Hunter à la guitare, parmi d’autres-. Trop produit, trop trash selon certains, sans chanson vraiment marquante au même titre que « Walk on the wild side », et puis Lou Reed commençait à parler ses textes autant qu’il les chantait. Pourtant, la musique est d’une réelle beauté et certains textes sont poignants, mais le tout est parfaitement glauque au sens premier du terme : les bas-fonds de l’âme humaine évoluant dans les bas-fonds des arrière-cours les plus sordides de Berlin.
La version live est assez proche de l’original, les musiciens retenus s’inscrivent respectueusement dans les traces de leurs prédécesseurs, sans grande originalité mais non sans talent –seul l’ancêtre Steve Hunter brode largement de jolies nappes de guitare électrique-, même si la voix a vieilli et que la mise en mots ne fonctionne pas toujours aussi bien, à force de triturer le rythme dans tous les sens, au risque de décalage pas très heureux. L’ensemble valait bien cependant un petit extrait, ci-dessous –dont les paroles sont ici-.
Après tout cela, rien de mieux qu’un petit B52’s dynamique et entraînant pour retrouver un large sourire !

Playlist « So british, indeed »

Juste avant la reprise, et pour finir ces congés d’hiver dans une ambiance idoine, une petite playlist typiquement anglaise, avec Elgar, Handel –anglais d’adoption-, The Small Faces et The Kinks, deux groupes très représentatifs de la vague « Mods » et du Swinging London des années 65-68, dont il ne reste pas grand-chose à Londres aujourd’hui, à dire vrai… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist 21022016

Playlist autour du monde

C’est une playlist autour du monde que j’écoute aujourd’hui : Allemagne, Angleterre, Japon et Finlande avec petit déjeuner en Amérique… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist12022016

Le dernier album de la playlist du jour donne un petit aperçu de ce qui nous attend la semaine prochaine –et l’extrait proposé en fin de notule vous en livrera encore un peu plus : very british indeed, isn’t it ?-. Tout le CD est réellement très désirable, l’un des plus beaux consacrés à ce compositeur, par un chef original, longtemps controversé pour certaines excentricités idiosyncrasies qu’on n’entendra guère ici ! C’est tout une forme de pompe de l’Angleterre victorienne qu’on peut retrouver dans l’oeuvre du compositeur qui se révèle à vos oreilles : j’y penserai la semaine prochaine en visitant la reine  :mrgreen: !

Evidemment, les trois autres albums sont de belle tenue également, et le troisième cité est, de plus, une vraie originalité : le Japon ressenti et décrit par un finlandais, sur un argument plutôt « fantastique » –c’est Frankenstein au pays des marionnettes, ou presque…-, est à connaître 🙂 !

Playlist « Vieilles cires »

Petit à petit, le quotidien se réinstalle et reprend ses droits même pour mes oreilles, et malgré un emploi du temps chargé, et quelque peu chamboulé par les événements récents –voyage à Paris annulé en cette fin de semaine, par exemple, le salon du numérique auquel je devais participer étant reporté-.

Ce soir, une playlist qui crachote mais case de réelles beautés ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist19112015

Playlist d’Outre-Atlantique

Thématique « Star-Spangled Banner » dès l’aube de cette nouvelle journée… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Playlist27092015L’album du Grateful Dead, le cinquième du groupe, est très loin du Blues cher au coeur de Jerry Garcia, mais constitue un retour vers les racines blanches de la musique populaire américaine : vaguement folk, très country et très vocal, aussi. Intéressant, mais pas fondamental.
Du coup, « America stars and bars » de Neil Young en est presque une suite logique, dans la même veine, même si son sommet « Like a hurricane », est un pur rock très brut de décoffrage, à la guitare saturée et chargée d’émotion, comme souvent chez ce musicien.
Le concerto pour violoncelle d’Eliott Carter a été composé en 2001, mérite un coup d’oreille curieux, mais ne va pas révolutionner le genre…
Enfin, les Cramps font du Cramps, en s’amusant comme toujours : vivant et faussement glauque, même si on est loin de l’inventivité des débuts.

Devinette du week-endfacile 🙂 Hier soir, j’ai entendu ce chant jubilatoire, dans une ambiance assez électrique. Les paroles sont à peu près incompréhensibles pour une oreille normalement constituée…

Mae hen wlad fy nhadau yn annwyl i mi,
Gwlad beirdd a chantorion, enwogion o fri;
Ei gwrol ryfelwyr, gwladgarwyr tra mad,
Tros ryddid collasant eu gwaed.

Gwlad! Gwlad! pleidiol wyf i’m gwlad
Tra môr yn fur i’r bur hoff bau,
O bydded i’r hen iaith barhau.

Et vous, vous y comprenez quelques chose ? Et d’ailleurs, savez-vous seulement ce que c’est ???

Retour en haut