Playlist « Chutes -classique- de radio »

A la suite de la playlist d’hier, voici des concerts classique provenant d’émissions radiodiffusées et que j’ai conservées pour les réécouter régulièrement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : vous ne trouverez pas ces « jaquettes » ailleurs, elles sont « faites maison »-.

Le supplément d’âme apporté par le concert est très souvent bienvenu par rapport à des enregistrements studio, et c’est le cas, par exemple, de cet extraordinaire « Don Quixote » de Richard Strauss, fruit d’un concert très tardif dans la carrière de Karajan, enregistré dans la salle de la Philharmonie de Berlin –cf. extrait-, où le vieux chef, malade et fatigué, propose une version ample et presqu’apaisée mais remarquablement engagée : l’orchestre est de toute beauté et d’une puissance exceptionnelle, le soyeux des cordes est absolument unique, et c’est en écoutant ces concerts que l’on perçoit mieux son exceptionnelle qualité  à cette époque –et qui n’a plus jamais été atteinte avec ses successeurs, qui ont privilégié d’autres aspects-.

Les symphonies de Sibelius font partie du répertoire courant de Simon Rattle, désormais titulaire –pour quelques temps encore : son mandat est en voie d’achèvement– du podium à Berlin. Tout jeune, il avait gravé une intégrale avec deux orchestres anglais : le Philharmonia Orchestra de Londres –orchestre « à tout faire » de la firme EMI, créé par Walter Legge et dont le premier directeur musical fut Karajan– et l’orchestre de Birmingham, dont il était alors le titulaire : cette intégrale a été assez largement saluée par la critique, même si, parmi toute celles qui garnissent ma discothèque –très bien achalandée en la matière, Sibelius étant l’un de mes absolus chouchous-, c’est l’une de celle que j’apprécie le moins… Ici, en tournée à Londres avec son orchestre –qui joue moins bien qu’à l’époque de Karajan…-, c’est nettement mieux !

Mais, en définitive, moins bien que l’autre concert écouté, avec l’orchestre voisin de la radio de Berlin, sous la direction du chef finlandais Jukka-Pekka Saraste, beaucoup plus transparent et idiomatique : les deux dernières symphonies de Sibelius trouvent ici de magnifiques versions. Le concert était complété par un troisième concerto pour piano de Rachmaninov qui permet d’entendre une jeune pianiste russe vraiment remarquable : Anna Vinnitskaia, ancienne lauréate du concours de la reine Elisabeth –comme Gilels ou Ashkenazy par exemple, pour situer son immense talent-.

Playlist « Histoire d’un retour »

La playlist de ce jour est courte, faute d’avoir beaucoup de temps à consacrer à mes oreilles aujourd’hui : un seul album, donc, mais quel album !

Il consacre le retour, en 1959, du chef d’orchestre Herbert Von Karajan « en exclusivité » dans le giron de l’éditeur jaune, dont il fit les beaux jours durant près de trente ans, trustant à lui tout seul un peu plus d’un tiers des ventes de la firme Deutsche Grammophon », symbole puissant, à l’époque, de « la grande musique ». –Cliquer sur l’image pur la voir en plus grand-.

Il s’agit bien d’un retour, puisque durant la période 1938-1943, le chef –à l’époque dans son ère « Wunder-Karajan » et à la notoriété encore relativement circonscrite à l’Allemagne et à l’Autriche– effectua ses tout premiers enregistrements, avec divers orchestres prestigieux, chez le même éditeur, avant de passer, sous la férule du producteur Walter Legge, chez les anglais d’EMI comme chef principal du Philharmonia Orchestra, qu’il contribua largement à « éduquer » au sortir de la guerre, et avec lequel il enregistra pléthore des premiers LP qui le rendirent mondialement célèbre.

Pour ce premier album enregistré chez la marque jaune, c’est Richard Strauss qui fut mis à l’honneur. Karajan, choisi à l’unanimité par les membres de l’orchestre pour succéder au grand Furtwängler –les deux hommes eurent toujours une relation très complexe, faite d’admiration et de défiance– et nommé « chef à vie » par le Sénat de Berlin –sa deuxième nomination à vie, donc, puisqu’il était également chef à vie du Wiener Singverein depuis 1947-, commençait déjà à rajeunir l’orchestre, dans la perpective, notamment, d’enregistrer sa célèbre intégrale des symphonies de Beethoven dans une optique renouvelée pour l’époque, et il lui fallait pour cela des musiciens adhérant totalement à son propos, qui n’était pas exactement celui de son prédécesseur.

Deutsche Grammophon, pour cet enregistrement, lui offrit les meilleures conditions techniques de l’époque, et l’album s’écoute encore avec un réel plaisir de nos jours : prise de son ample, belle dynamique, très beaux timbres, souffle analogique réduit, équilibre des pupitres très réussi –mieux que beaucoup d’albums tarifs du chef chez le même éditeur-. Quant au contenu artistique, il ne fait que confirmer que Karajan fut toujours un interprète d’exception de Richard Strauss, compositeur qui lui permettait de mettre parfaitement en valeur des qualités parfois surexposées ailleurs et plus tard.

Un merveilleux moment !

Redécouvrons de vieilles connaissances…

Le changement de matériel évoqué dans la notule précédente me pousse à réécouter de vieilles connaissances que je connais plutôt très bien du point de vue sonore, puisqu’au gré de mes visites anciennes et nombreuses dans les auditoriums de la région, je m’en servais régulièrement pour aiguiser mes oreilles. J’ai même, quelques temps, dépanné deux magasins dont les tenanciers étaient mes amis, et je passais souvent mes samedis après-midi à y tenir le rôle de « conseiller – venceur – livreur ». En échange, j’y achetais mon matériel à prix coûtant : vu les marges pratiquées à l’époque –fin des années 80 / début des années 90-, c’était très intéressant, je ne suis pas sûr qu’il soit possible de pratiquer les mêmes marges de nos jours, où la concurrence de la vente en ligne et l’ouverture vers des boutiques hors de nos frontières ont largement contribué à faire baisser les prix.
Bref, on retrouve dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

une assez fabuleuse intégrale des symphonies de Beethoven, qui fit l’effet d’une bombe à sa sortie en 1962, cohérente de bout en bout du point de vue de l’interprétation –dynamique, puissante, remarquablement maîtrisée– et à laquelle les dernières moutures soniques rendent parfaitement justice : largeur et profondeur de la scène sonore, beauté des timbres, rondeur des timbres malgré parfois un léger halo de réverbération superfétatoire;

un album de pop-rock encore enregistré en analogique aux premiers temps du numérique et bourré d’effets –rotations de phase, échos, réverbération artificielle…-, dont le contenu, aux accents parfois dylanesques, est souvent excellent. Le long « Telegraph Road » est une véritable aubaine pour tester une chaîne Hi-Fi !

une quatrième symphonie de Tchaïkovsky enflammée et passionnée, où l’enjeu, en matière de transparence sonore, est d’entendre le bruit du ventilateur qui sert à rafraîchir le chef d’orchestre pendant qu’il dirige… –Cliquer sur l’extrait ci-dessous pour découvrir cette belle version-;

enfin, une bande-radio de très belle qualité d’un concert de non moins belle qualité, puisque même à la fin de sa vie, un vieux et fatigué Karajan dirigeait Richard Strauss comme personne et que le live apporte un supplément d’âme à des interprétations de ce compositeur qui furent toujours remarquables, tout au long de la vie du chef.

Playlist printanière

Ici, le printemps semble définitivement installé, presque sans crier gare, durant le week-end –mais trop occupé par les travaux, je ne m’en étais pas vraiment rendu compte-, et, hier, déjouant avec témérité les dictons antiques, j’ai décidé de me découvrir d’un fil, en remisant enfin au placard mon manteau d’hiver !
C’est donc une playlist printanière dont j’avais besoin pour m’acclimater !

Entamée très tôt –presqu’avant l’aube-, voici donc une playlist composée d’enregistrements plutôt anciens –années 50 et 60-, mais qui restent aussi frais, par leur spontanéité, qu’un petit matin de printemps à l’heure où le soleil darde tout juste ses premiers rayons ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour un réveil dans la bonne humeur, le premier album proposant quelques valses de Strauss et autres bonbons plus ou moins sucrés convient parfaitement : de belles lectures, par un chef qui ne négligeait pas ces oeuvres et les traitaient avec respect. Ici, avec le Philharmonia Orchestra, les lectures sont soignées très bien rendues, même si on n’y trouve pas tout-à-fait l’idiomatisme des versions enregistrées avec la philharmonie de Vienne.

Les Variations Enigma par Beecham, en revanche, sont totalement idiomatiques dans cette version : composition anglaise jouée par un orchestre et un chef anglais. C’est très bien, et, cependant, ce n’est pas ma version préférée, j’en connais quelques autres encore plus abouties –et mieux enregistrées-.

Il fut un temps où les grandes firmes discographiques pouvaient se permettre de réunir les plus grands artistes pour former d’épisodiques formations de chambre, le temps d’un enregistrement : c’est le cas avec cette très belle version des trios de Beethoven. Ces réunions furent parfois hasardeuses, proposant des résultats pas toujours probants –chaque « star » voulant s’approprier le leadership– : ce n’est pas le cas ici. On entend une belle collaboration chambriste, et les oeuvres sont magnifiquement jouées et  interprétées. Les trois premiers trios de Beethoven sont ses premières compositions officiellement éditées et, déjà, le sérieux et un certain sens de la « construction implacable » du musicien sont sous-jacents dans des compositions d’une belle fraîcheur. –cf. extrait-.

Enfin, le jeune Lorin Maazel propose, dans l’un de ses premiers disques, une version tout bonnement épatante de la symphonie de César Franck : c’est vif, plein d’arêtes et de spontanéité.

Playlist du Jour de l’An

Aujourd’hui, comme traditionnellement ici au Jour de l’An, j’ai vaguement regardé le concert du Nouvel An retransmis depuis la philharmonie de Vienne, d’un ciel un peu distrait, parce que le programme n’était pas extraordinairement folichon, et que c’était assez prosaïquement dirigé, ai-je trouvé, par un chef que je ne goûte guère en général de le répertoire symphonique. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La plus grande fille de TheCookingCat, vaguement féministe à ses heures et qui n’avait jamais été confronté au Philharmonique de Vienne, a tout de même remarqué qu’il n’y avait pas de femme dans cet orchestre –si si, rassurons-la : la harpe et la flûte piccolo étaient tenues par des femmes !– et que la musique classique était donc un univers de machos. Dont acte !

Le plus rigolo, quand on est un peu habitué à l’exercice, c’est de voir les changements de musiciens au fil du temps, et de faire des paris sur les futurs départs en retraite au sein des différents pupitres…
Quoi qu’il en soit, pour me réconcilier avec ce répertoire, dont je suis particulièrement friand, et avec les grands souvenirs que j’ai en mémoire de cet événement, je me suis vite retourné vers Karajan 1987 -longuement préparé à cette occasion, l’orchestre joue merveilleusement bien pour le vieux chef et l’on sent les musiciens très concernés et très concentrés– et Carlos Kleiber 1989, qui sont sans doute les deux plus beaux événements de ce genre dont le disque ait gardé la trace, au moins à mes oreilles…

Playlist « Vieilles cires » : jubilatoire !

C’est une playlist consacrée à de vieilles cire enregistrées au tout début du mandant d’Herbert Von katakana Karajan à la tête du tout nouvellement créé Philharmonia Orchestra qui égaie mon début de soirée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : on pourra noter que, comme Deutsche Grammophon à la même époque, les pochettes des séries de luxe d’Emi/Capitol étaient très sobres et toutes réalisées sur le même modèle-.

On y trouve d’abord deux absolues raretés dans le répertoire du chef : la première symphonie de Balakirev et la quatrième symphonie d’Albert Roussel, qui voyaient alors la création discographique de leurs oeuvres –respectivement parues dans deux coffrets de 8 et 4 78T-. L’enregistrement de ces deux oeuvres fut rendue possible grâce au financement d’un mécène, la Maharadjah de Mysore.
La symphonie de Balakirev est encore complètement inscrite dans le répertoire romantique et s’avère très bien construite et d’écoute très agréable, notamment pour son troisième mouvement. Quant à cette interprétation pionnière –1949-, elle reste tout-à-fait excellente et laisse entendre un Philharmonia Orchestra très virtuose et engagé, malgré sont très jeune âge.

La symphonie de Roussel bénéficia des mêmes critiques très élogieuses lors de sa parution en 1949, soit juste quinze ans après sa composition. Karajan fut toujours très à l’aise dans ce type de répertoire, comme en atteste également les symphonies de Honegger qu’il enregistra plus tard.
Dans les deux cas, ces enregistrements sont excellents pour l’époque, et parmi les meilleurs 78T jamais enregistrés.

Les albums consacrés à des oeuvres de Richard Strauss –1951– et de Respighi –1958, stéréo, et l’un des derniers enregistrements du chef avec l’orchestre londonien– sont, quant à eux, absolument jubilatoires : le chef fait sonner son orchestre avec brio, dans des oeuvres justement conçues pour cela ! Karajan servit toujours avec bonheur Richard Strauss, et il n’avait pas besoin d’attendre d’être à la tête du Philharmonique de Berlin pour s’y illustrer ! Les rutilances romaines de Respighi sont au même niveau.

Une très belle soirée en cours, donc !

Playlist avec un K

Retenu par plein d’autres activités ces derniers jours, j’ai consacré assez peu de temps à mes oreilles, même si j’ai, malgré tout, écouté assez distraitement un peu de musique, et, notamment, la magnifique « Walküre » de Karajan –1966-, ce qui a occupé plaisamment une entière fin de journée hier. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Tombé du lit fort tôt ce matin comme tous les matins depuis le décalage horaire, j’ai constitué une playlist formée d’albums dont le titre commence par la lettre K.
Lettre relativement rare, et choix en conséquence plutôt restreint –une petite douzaine seulement d’albums répondait à cette caractéristique dans ma discothèque-. Chose encore plus rare, cette playlist comporte deux albums étiquetés « Jazz », un genre que je goûte généralement assez peu, comme le savent les lecteurs réguliers de ce blog. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc, dans l’ordre :
Miles Davis, « Kind of Blue » –1959-. Le disque le plus célèbre du trompettiste, et, paraît-il, l’album de jazz le plus vendu au monde, comme quoi je ne dois pas avoir trop mauvais goût en la matière, malgré mon peu d’appétence…
Sparks, « Kimono My House » –1974-. Evidemment, cette pop fraîche et plutôt ambitieuse contraste singulièrement avec l’album précédent. Personnellement, j’aime beaucoup cet album très singulier, marqué en particulier par la voix à l’amplitude très large de Russell Mael.
Keith Jarrett, « (The) Köln Concert » –1975-. C’est indéniablement le disque le plus célèbre du pianiste, et le disque de piano solo le plus vendu au monde. C’est aussi le premier album « de jazz » que j’ai acheté dans ma vie, et, si je l’écoute plus très souvent, c’est toujours avec plaisir.
The Cure, « Kiss me, Kiss me, Kiss me » –1987-. A contrario, cet album n’est pas mon préféré du groupe. Il est néanmoins très –trop ?– varié, commence très fort avec la fabuleuse chanson « Kiss me », et comporte le très frais et très pop tube, archi-connu, que je vous propose en extrait ci-dessous : de quoi mettre un peu de bonne humeur dans toutes les chaumières !

Playlist « Voyage dans le passé »

Aujourd’hui, je remonte dans le temps avec cette playlist, qui comprend ni plus ni moins que l’écoute des tout premiers disques que l’on avait offert, il y a très longtemps : ce sont les premiers disques que j’ai jamais eus, et étant encore enfant et donc totalement désargenté, il fallait que j’attende l’occasion de cadeaux pour qu’ils entrent en ma possession… –Cliquer sur limage pour la voir en plus grand-. Finalement, je n’avais pas si mauvais goût que ça !

Ce n’est que bien plus tard que j’ai acheté mon premier électrophone, qui marchait assez bien –on pouvait notamment l’équiper d’enceintes relativement performantes, ce que je n’ai pas tardé à faire, et il avait le mérite d’avoir une force d’appui réglable, évitant ainsi de trop labourer les sillons… L’ampli intégré à l’ensemble possédait même une entrée/sortie magnétophone au vieux format DIN 5 broches, ce qui permettait d’enregistrer des LP pour les copains, ou de brancher une radio pour profiter d’un son de meilleure qualité-.

Cet électrophone amélioré m’a servi assez longtemps –quatre à cinq ans-, le temps de réunir assez d’argent de  poche pour aller, au tout début des années 80, vers des choses plus sérieuses… Autant vous dire que j’ai tondu bien des pelouses et lavé maintes voitures pour y parvenir !

Playlist « L’esprit et la nostalgie de l’esprit »

Au grand désespoir de TheCookingCat qui ne supporte vraiment pas cette musique et se demande –en râlant ou en fulminant, selon les jours– à chaque fois ce que je peux bien lui trouver de passionnant, j’adore les valses, polkas, quadrilles et autres ouvertures de la famille Strauss, dont Johann Fils -cliquer sur le portait pour le voir en plus grand– fut sans doute le plus illustre représentant !
Ma discothèque est donc assez abondamment fournie en la matière,  et je suis même plutôt sélectif en la matière, mais hier, je suis tombé sur une réédition de l’opérette « Die Fledermaus » –des coupures y sont malheureusement présentes– : il s’agit d’une vraie antiquité de 1907, qui m’a littéralement sidéré, tant je ne pensais pas que l’on avait autant évolué, en la matière, dans l’interprétation de ces oeuvres !

Tout le charme viennois, transposé à Berlin certes –l’enregistrement a été effectué à l’opéra de Berlin, l’ouverture a été rajoutée à partir de matrices enregistrées la même année en studio-, par des musiciens spécialistes de la chose et imprégnés de l’esprit du temps –Johann Strauss fils est mort en 1899-, cette insouciance bon-enfant des salons de l’époque dans un empire austro-hongrois qui ne veut pas mourir, une folle valse menée sur des chapeaux de roue comme on n’a guère l’habitude d’en entendre de nos jours –à ce tempo, les danseurs devaient être exceptionnels !– : ce ton espiègle du chant et des dialogues dans une diction parfaite, cet esprit léger et virevoltant –un rubato « naturel » de rêve dans la partie valsée-, ont complètement disparu de nos jours. –Cliquer sur l’extrait pour vous faire une idée de la chose, au-delà du brouillard sonore, qui n’est pas décourageant cependant-.

Plus tard, deux chefs m’ont particulièrement marqué dans ce répertoire : Clemens Krauss, dont les témoignages relativement anciens sont d’une élégance raffinée, très grand-seigneur, et Herbert Von Karajan, né autrichien au tout début du 20ème siècle, et totalement imprégné de cette musique, avec laquelle il grandit.
Il garda pour elle, toute sa vie, une vraie et profonde affection, et ses interprétations –cf. extrait n°2, enregistré 80 ans plus tard presqu’exactement-, auxquelles il mettait un grand soin dès le tout début de sa carrière discographique, très colorées et symphoniques –la beauté des timbres, la douceur du tapis des cordes viennoises, le rubato assez fascinant, là aussi, apporté à l’ensemble…-, d’une merveilleuse souplesse malgré leur densité, restent, à mes oreilles, le plus beau témoignage de cette nostalgie d’un esprit sans doute à jamais disparu.

Playlist de la miniature à la grande forme

Pour entamer cette semaine précédant des échéances électorales aux résultats quelque peu illisible –une telle incertitude, c’est assez rare-, c’est une playlist assez éclectique à laquelle je me suis adonné aujourd’hui, avec, dans tous les cas, des prises de son de qualité, ce qui ne gâte rien ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Elle couvre près de trois siècles et de multiples formes musicales, allant des miniatures pour piano de Satie, très aimables dans leur genre –et encore plus dans cette excellente interprétation– à la grande forme –encore une fort belle version, pour la dernière symphonie achevée de Mahler, qui représente pour moi un pris de décomposition de la Vienne d’avant la première guerre mondiale, puissamment dépressive dans son expressivité presqu’exacerbée-.

Pour suivre ce monument, que je n’écoute pas si souvent que ça, une belle version des quatre saisons de Vivaldi, agrémentée de compléments bienvenus et disparates, s’imposait ! Contraste et rayons de soleil assurés ! Pour finir un détour par l’Espagne de Granados et Albeniz, à travers leurs oeuvres pour piano les plus connues, qui sont de belle et bonne facture –cf. le petit extrait ci-dessous-.

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