Playlist « Marin d’eau douce ! »

La mer, le grand large et les voyages maritimes ont inspiré de très nombreux compositeurs, mais, pour la playlist de ce jour, ce sont des eaux plus douces qui sont évoquées : l’Elbe à Hambourg, la Tamise à Londres ou encore des fontaines italiennes à Tivoli –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Georg Philipp Telemann – Wassermusik – Musica Antiqua Köln, R. Goebel – 1984 ****

Georg Philipp Telemann, compositeur prolifique exact contemporain de Handel et de Bach –qu’il décrivait comme « le compositeur qui contrepointe à tire-larigot »…-, a écrit cette Wassermusik à Hambourg, où il séjourna à partir de 1721. Très célèbre à son époque et beaucoup plus apprécié que Bach en son temps, il fut l’un des premiers à pouvoir vivre avec aisance de son art. L’oeuvre, qui s’écoute très agréablement, fut créée en 1723 à l’occasion des célébrations du centenaire de l’amirauté de Hambourg. Wassermusik se présente comme une suite de danses inspirée par l’Elbe : Hambourg est située à proximité de l’embouchure du fleuve dans la Mer du Nord. La version de Reinhard Goebel a été enregistrée en 1984 : ce chef, violoniste et fondateur de l’orchestre Musica Antiqua Köln est l’un des initiateurs du renouveau baroque en Allemagne, et, à ce titre, contribua très largement à la redécouverte de très nombreuses oeuvres orchestrales de Telemann –une douzaine de disques au moins-. La Wassermusik fait partie de cette large anthologie : étonnamment pour un chef réputé pour la vivacité de ses tempi, l’ouverture est prise dans un temps très large.

• Franz Liszt – Jeux d’eau à la villa d’Este – J. Bolet, piano – 1983 ****

La Villa d’Este, à Tivoli, construite au 16ème siècle, est célèbre pour sa remarquable architecture et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Ses jardins sont bordés de très nombreuses fontaines. Franz Liszt, compositeur généreux, cultivé et sympathique, archétype de l’artiste romantique, y séjourna lorsqu’il se retira quelque peu du monde, en 1869, après avoir reçu les ordres mineurs et connu gloire, succès –ce fut le plus grand pianiste de son temps– et réussite tout au long de sa vie : l’oeuvre fait partie du troisième volume des « Années de pèlerinage », cycle destiné à illustrer au piano les impressions de voyage du compositeur en Suisse et en Italie et les lectures de ces années : Platon, Byron, Schiller, Pétrarque ou Dante. Les « jeux d’eau à la Villa d’Este » sont une pièce d’une virtuosité peu ostentatoire, qui ont eu une influence certaines sur les compositeurs « impressionnistes » français. La version de ce jour est celle de Jorge Bolet, pianiste cubain qui, au soir de sa carrière, consacra une assez large anthologie à Franz Liszt au détour des années 80, laquelle connut un très grand succès.

• George Frideric Handel – Water Music – The English Concert, T. Pinnock – 1983 *****

La « Water Music » de Handel, autre compositeur qui connut gloire, succès, ruine et finalement fortune –à sa mort, sa fortune était estimée à 5 000 000 £ (valeur 2025)-, est une oeuvre remarquablement populaire –avec « Messiah », c’est de loin la composition la plus célèbre de Handel-. Elle est composée de 19 pièces de danse réparties en trois suites, jouées le plus souvent dans cet ordre : fa majeur, ré majeur et sol majeur, et qui mettent en avant cors, flûtes et trompettes. Oeuvre éclatante écrite en deux temps : les suites n°1 et 2 furent composées à l’occasion d’une procession festive royale, en barque sur la Tamise en 1717 ; la suite n°3 est plus tardive, et fut écrite en 1736 pour le mariage du prince de Galle. L’orchestre embarqué était composée de 50 musiciens, ce qui était considérable pour l’époque. Il s’agit d’une oeuvre très accessible et brillante, qui a été enregistrée, de tous temps, à de très nombreuses reprises, et par les plus grands chefs. Jusqu’au « renouveau baroque », elle était enregistrée dans l’orchestration arrangée en 1920 par Hamilton Harty, pour grand orchestre symphonique, ce qui contribuait à déséquilibrer l’oeuvre. La version enregistrée selon les préceptes HIP par Trevor Pinnock et The English Concert en 1983 est celle que je préfère entre toutes.

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Playlist « Retour en enfance »

Après m’être infligé la playlist « seconde chance » qui a confirmé que, décidément, les raisons de ne pas apprécier les albums présentés étant totalement justifiés, je retombe en enfance aujourd’hui avec quelques albums tirés de la discothèque paternelle que j’écoutais religieusement lorsque j’avais 8 ou 9 ans. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’éprouve toujours un attachement certain pour le poème symphonique «Mazeppa», de Liszt, mais encore plus pour la «Fantaisie hongroise», pour piano et orchestre. Cette version est absolument remarquable, assurément la meilleure au sein de ma discothèque, avec un chef qui a toujours excellé dans les oeuvres du compositeur et un fabuleux pianiste un peu injustement méconnu, Shura Cherkassky.
La musique du ballet « Casse-Noisette » de Tchaïkovsky est une oeuvre populaire, d’accès très facile, même pour de jeunes enfants, et j’adorais cette très jolie pochette, propre à l’édition française de ce disque. Malheureusement, toutes les rééditions actuelles reprennent le visuel de la pochette allemande, à mon avis moins réussi…

Enfin, le concerto pour piano n°5 « Empereur » de Beethoven tournait souvent, dans cette excellente version que j’ai redécouverte dernièrement, au détour d’un petit coffret sous licence consacré à Gina Bachauer, pianiste grecque naturalisée anglaise, accompagnée ici par un chef au nom imprononçable, presque débutant –l’enregistrement date de 1963, il avait alors 30 ans et a enregistré presque jusqu’à son décès, en 2017-. J’ai écouté ce disque si souvent qu’il a fini très  usé,  presqu’en rondelles !

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Playlist « Remontée dans le temps »

Profitant d’une journée de télétravail, je redécouvre quelques-uns des tout premiers CD que j’avais achetés, en 1984-1985, quand l’objet était encore cher et commençait tout juste à abonder les rayons des disquaires… Evidemment, à cette époque, le nombre de versions d’une oeuvre était encore relativement restreint, et le choix n’était donc guère pléthorique –et, de toute manière, l’objet était si cher en ces temps que je ne pouvais pas en acheter plus d’un ou deux par mois-. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Depuis, de l’eau a coulé sous quelques ponts, et, par exemple, si je suis revenu avec plaisir vers le coffret Bach, dont le livret est par ailleurs exemplaire, ou les concertos pour violon, la sonate de Liszt dans cette version est très loin de constituer ma version préférée ! Mais cette remontée dans le temps est tout-à-fait plaisante !

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Playlist « Remontée dans le temps »

Après des jours de jachère auditive, je remonte dans le temps, avec cette courte playlist, puisqu’elle est composée respectivement des deuxième et troisième disques que l’on m’avait offerts, lorsque j’étais encore enfant –bien avant mes années collège-, au début des années 70 !

J’ai dû les écouter une bonne centaine de fois depuis –ma discothèque étant alors remarquablement peu fournie, ce n’était pas bien difficile-, mais très rarement ces trois dernières décennies…

Evidemment, je ne les ai plus en LP, mais ils sont toujours présents dans ma discothèque. Dans les concertos de Liszt –j’ai toujours adoré la première partie du second concerto-, j’ai trouvé des versions régulièrement plus nourrissantes, même si celle écoutée ce jour est très loin d’être indigne et faisait alors partie des versions largement recommandées en France, où le pianiste a toujours bénéficié d’une énorme réputation –qu’on peut interroger avec le recul d’aujourd’hui…-.
Pour ce qui concerne Tchaïkovsky, en revanche, difficile de faire mieux en termes de hauteur et de fermeté du discours : c’est noble et grand, même si on peut faire autrement de manière tout aussi persuasive.

Un peu de nostalgie ne nuit pas…

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Playlist « Premiers jalons » et autres considérations

La playlist de ce jour me ramène près de 40 ans en arrière, à l’époque où j’ai commencé à constituer une CDthèque qui a bien grandi depuis… Ces quatre CD font partie des dix premiers que j’ai achetés au rayon « musique classique », un peu au compte-goutte en ces temps où les CD étaient presque des objets de luxe horriblement chers : avant l’apparition des séries économiques, j’en achetais généralement moins d’une poignée par mois, et pas seulement en classique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Grâce à un ami dont le père travaillait chez Siemens, qui détenait alors une partie du catalogue Philips et Deutsche Grammophon, j’avais pu obtenir les deux CD de Liszt et de Tchaikovsky à prix un peu réduit -cela devait se limiter, de mémoire, à une réduction d’environ 10%, et les propositions étaient en nombre assez réduit-. Tous les autres étaient au prix fort de 132 à 135 francs, ce qui représente en « équivalent pouvoir d’achat », la rondelette somme de 39,41€ –prix d’un coffret d’une demi-douzaine, voire une dizaine, de CD au moins de nos jours…-.

Nonobstant ces basses considérations financières :
la symphonie « Pastorale » de Beethoven reste formidable dans cette version, de même que le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky, complètement échevelé et azimuté –et d’un minutage qui frise le scandale : le CD dure 32 petites minutes…-;
la sonate pour piano de Liszt est très bien enregistrée, mais je reviens désormais fort peu vers cette version, en ayant découvert de bien plus édifiantes à mes oreilles; il en va de même pour la première symphonie de Mahler : la dynamique de l’enregistrement alliée à celle, intrinsèque, du support CD, faisait alors très forte impression aux oreilles peu habituées et a même grillé une paire de tweeters chez un ami qui avait exagérément poussé le volume…

Souvenir, souvenirs…

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Un dimanche matin en noir et blanc

On ne peut pas passer tous ses dimanches matin à l’opéra, et c’est donc une playlist plutôt paisible consacrée au piano à laquelle je m’adonne ce jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Murray Perahia, Martha Argerich et Nelson Freire sont trois pianistes peu ou prou de la même génération –nés tous les trois dans les années 40-. Les deux derniers ont en outre développé une vraie complicité amicale et musicale, et ont fréquemment donné des récitals ensemble. Si les deux premiers ont réalisé, très vite, de fort belles carrières, il a fallu attendre plus longtemps pour que le talent de Nelson Freire soit largement reconnu, ses apparitions étant rares.

Martha Argerich est également liée au destin d’Ivo Pogorelich –né lui à la fin des années 50-, et que j’ai déjà positivement présenté dans ces pages- puisqu’elle démissionna du jury qui l’élimina précocement du concours Chopin, en guise de protestation : cela n’empêcha pas ce très talentueux pianiste assez inclassable –on l’aime ou on le rejette– de réaliser une fort belle carrière, pleine d’idiosyncrasies parfois provocantes, mais tout-à-fait revigorantes.

Ces quatre albums mériteraient tous, peu ou prou, de figurer au sein de quelque « discothèque idéale » pour le piano, et bénéficient chacun, de surcroît, de prises de son de qualité sans être exceptionnelles –cf.extrait-.

De belles compositions de veine romantique –la liste des compositeurs est éloquente– fort bien interprétées !

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Playlist concertante « Old school »

Pour égayer ce très beau début de matinée estivale, débutée il y a fort tôt, j’ai retenu pour ma playlist une série de concertos dans des versions « old school » plutôt réjouissante ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouvera donc, dans l’ordre :

• le premier concerto pour piano de Tchaikovsky dans une la dynamique version de Van Cliburn, accompagné par Kirryl Kondrashin et un orchestre américain formé pour l’occasion, qui fut vainqueur du premier prix lors du concours Tchaïkovsky en 1958 à Moscou, en pleine guerre froide. Emil Gilels, Président du jury, engagea sa responsabilité personnelle pour que le prix lui soit accordé, ce qui n’allait pas de soi à cette époque, et bénéficia de l’appui de Krouchthev à cette occasion.
La même année et à la suite de ce concours, RCA enregistra cet album, pour lequel une autorisation spéciale de sortie du territoire soviétique fut accordée au grand chef Kirril Kondrashin –qui passa définitivement à l’ouest 20 ans plus tard-. La suite de la carrière du pianiste fut relativement anecdotique, bien qu’il restât adulé aux Etats-Unis jusqu’à son décès en 2013;

• le concerto pour piano de Schumann par Byron Janis –1962-, autre grand pianiste américain de la même période, et qui bénéficia pendant quelques temps des conseils de Vladimir Horowitz himself, qui l’appréciait beaucoup. La carrière de Janis fut prématurément perturbée par la maladie et le conduisit vers l’enseignement. Très belle version de ce concerto, fulgurante et très bien accompagnée, bénéficiant de surcroît d’un excellent enregistrement;

• le second concerto pour piano de Liszt par Wilhelm Kempff et l’orchestre symphonique de Londres dirigé par Anatol Fistoulari –disque paru initialement chez Decca et repris dans ce coffret publié par Deutsche Grammophon-. Sibelius disait de Kempe qu’il jouait « non pas comme un pianiste, mais comme un véritable artiste ».
Le contenu de ce coffret est assez inégal, mais les concertos de Beethoven et ce second de Liszt sont tout-à-fait réussis –le premiers concertos de Brahms et de Liszt, en revanche, manquent sérieusement de panache et d’abattage, à mes oreilles au moins…-. J’aime beaucoup cette oeuvre, qui fut l’une de mes toute premières découvertes musicales vers 6 ou 7 ans –ce qui, évidemment, ne nous rajeunit pas…-;

enfin, le second concerto pour piano de Brahms par Emil Gilels et Fritz Reiner et l’orchestre de Chicago –1958– trouve ici une interprétation proche de l’idéal, dans des tempi relativement vifs mais avec une hauteur de propos réellement impressionnante !

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Playlist noir d’ivoire en attendant frigo…

Ce matin, j’attends la livraison d’un nouveau frigo, l’actuel ne dégivre plus convenablement et « coule » ; le tuyau d’évaporation doit être bouché, et s’avère évidemment en partie inaccessible pour être débouché / nettoyé –il faudrait démonter toute une partie de la face arrière…-.

Ça doit être ça, l’obsolescence programmée ! Encore qu’ayant atteint l’âge relativement vénérable de 10 ans, il n’y a pas de quoi se plaindre outre mesure, me semble-t-il… La livraison est prévue entre 08:00 et 13:00, ce qui laisse le temps d’attendre !

Je mets donc ce temps à profit pour profiter des derniers achats de musique pour piano effectués ces derniers mois, et que je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter très attentivement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. 

On y trouve deux intégrales des sonates de Beethoven -quand on aime, on ne compte pas-, dont la toute première jamais enregistrée, par Artur Schnabel, au début des années 30, dans la meilleure édition sonore possible, qui rend enfin son écoute presque confortable –le travail de nettoyage et de report est réalisé par une équipe française, ils vendent ça un peu cher pour des enregistrements libres de droit, mais, honnêtement, ça fait le coup/coût-. Pour certaines oreilles, cette première intégrale n’a jamais été égalée par quiconque après lui…

L’autre intégrale est beaucoup plus récente, et très bien enregistrée à l’origine : peu de partis-pris interprétatifs, mais du très beau piano et, en définitive, une très belle version, même si elle ne sera jamais ma préférée.

Nietzsche au piano, c’est assez intéressant, mais jamais édifiant : il vaut mieux lire le philosophe qu’écouter sa musique : même si elle n’est jamais indigne, elle n’est jamais très originale ou très édifiante. C’est assez « joli », ça s’écoute distraitement, mais cela ne va guère au-delà de ce constat.

Enfin, le disque consacré à Liszt par un jeune pianiste très virtuose bénéficie d’une remarquable prise de son, qui sied à ces oeuvres qui nécessitent beaucoup de clarté et une grande dynamique. En revanche, l’écoute intégrale de ces deux longs CD de cycles d’études peut s’avérer fatigante sur la durée –tant de virtuosité fracassante en deux heures, ça fait beaucoup– et les oeuvres ne sont pas écrites pour cela !

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Playlist virtuose

J’entre avec ces quatre albums dans un week-end prolongé via une playlist « virtuose ». Week-end prolongé du fait du statut local, ce qui ne m’arrange pas tout-à-fait puisque de nombreux magasins, dont celui où je souhaitais me rendre cette après-midi pour de menus achats de bricolage, sont fermés depuis midi et jusqu’à mardi –mais un grand nombre de commerces sera ouvert samedi-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On trouve dans The Police un vrai virtuose de la batterie en la personne de Stewart Copeland –il joue vite, fort et clair-, accompagnant un excellent guitariste et un bassiste-chanteur-compositeur meilleur pour ses compositions que pour son jeu de basse. Le deuxième album, « Regatta de blanc » –1979– du groupe est aussi excellent que leur premier et j’ai toujours beaucoup de plaisir à la réécouter.

Un an auparavant, Rory Gallagher, virtuose de la guitare blues-rock, proposait son album « Photo-Finish », son meilleur à mon avis. Une formule en trio efficace et énergique. La petite histoire raconte que Rory Gallagher aurait dû succéder à Mick Taylor au sein des Rolling Stones en 1975 : finalement, l’affaire ne s’est pas faite, mais la Rock-Music y a vraisemblablement perdu beaucoup –ou pas, selon le point de vue auquel on se place…-.

Le quatrième album de Toto, sobrement appelé « IV » –1982– est essentiellement composé de titres que l’on qualifie pudiquement de Rock FM. Tous les musiciens du groupe sont des super-virtuoses de leurs instruments respectifs, mais, en définitive, si l’album est plaisant à écouter de temps à autre et qu’il connut un énorme succès à sa sortie, je n’y reviens pas si souvent que ça : c’est remarquablement bien fait, et remarquablement lisse au niveau des compositions…

Enfin, le dernier album, et le plus récent –2016-, est consacré essentiellement aux « Etudes d’exécution transcendante » de Liszt, auxquelles s’ajoutent d’autres pièces tout aussi redoutables. Daniil Trifonov est un jeune pianiste russe ayant déjà une belle carrière derrière lui et un redoutable virtuose du piano, qui possède tous les atouts pour faire de l’exécution de ces pièces très brillantes de vraies réussites ! Un très beau disque, magnifiquement enregistré !

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Playlist pastorale en noir et blanc

Le curieux titre de cette notule introduit un album réservé aux auditeurs curieux ou amoureux du piano, au choix…  Entre 1837 et 1865, Franz Liszt, plus prodigieux pianiste de son temps, transcrivit toutes les symphonies de Beethoven pour le piano, afin d elles rendre accessibles au plus grand nombre –il était plus facile de réunir un pianiste et un piano qu’un orchestre dans un salon…-. 

Evidemment, ces transcriptions, comme la majorité des oeuvres de Liszt, ne sont pas à mettre sous tous les doigts, tant elles sont virtuoses et requièrent de maîtrise ! Néanmoins, elles sont, très généralement, remarquablement bien réalisées, et le transcripteur refuse les effets faciles qu’il mit parfois dans ses transcriptions et autres paraphrases d’opéras, autrement plus ostentatoires. 

J’ai fréquenté ces transcriptions très tôt dans ma vie de mélomane, et les ai toujours beaucoup aimées : tout jeune et dès leur sortie, j’achetais la –formidable à mes oreilles– somme réalisée par le virtuosissime Cyprien Katsaris, sur un piano spécialement réalisé pour lui et à cette fin, puis, un peu plus tard, l’intégrale beaucoup plus sage d’une excellente pianiste un peu méconnue, Idil Biret. J’ai aussi quelques symphonies enregistrées par Leslie Howard dans le cadre de sa très exhaustive intégrale Liszt –belles mais moins intéressante que la première citée du fait d’une prise de son un peu terne-. La transcription de la 5ème symphonie par Glenn Gould est, à mon sens, exceptionnelle également.

Le disque de ce jour –cliquer sur l’imageette pour la voir en plus grand– présente une originalité : les oeuvres sont jouées sur des pianos de l’époque des transcriptions –un Blüttner de 1867 et un Erard de 1837, qui ont demandé des centaines d’heures de patiente restauration-. Les prises de son s’avèrent exceptionnelles, et Yury Martynov, le pianiste du jour, est excellent : il s’est totalement approprié ces partitions difficiles et les restitue magnifiquement ! Les couleurs apportées par ces pianos « d’époque » sont très différentes de celles des pianos de concert actuels et viennent apporte un bel éclairage nouveau et complémentaires à ces oeuvres : la « pastorale » est magnifique ! Une chouette playlist de rentrée, puisqu’il paraît que c’est le jour !

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