Rencontre fructueuse avec un bac à soldes

emi_mozart_klempererHier, je me suis promené sans trop de conviction à travers les bacs à soldes des quelque disquaires de la ville –la denrée devient presque rare…– et j’ai croisé un joli trésor que je me suis empressé de ramener à la maison, moyennant un prix vraiment massacré ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les symphonies de Mozart par Otto Klemperer s’adressent, je pense, aux gens comme moi, qui n’aiment pas Mozart outre mesure. C’est une version solidement charpentée, très verticale –presque trop parfois eu égard au matériau de base-, qui prend appui sur un ensemble de cordes assez opulent, sans toutefois sacrifier la ligne mélodique des bois et des cuivres, le tout sur des tempi moyens eu égard à leur époque de réalisation, mais lents si l’on considère les versions HIP actuelles. Ce n’est ni aimable, ni réellement souriant, mais je trouve que ça fonctionne remarquablement bien –et mieux que Böhm à mon avis dans cette optique un peu sévère et raide-.

Klemperer, de toute manière, n’était pas particulièrement aimable et encore moins souriant. Une opération ratée d’une tumeur au cerveau le cloua pour les trente dernières années de sa vie dans un fauteuil roulant, et il échappa une autre fois à une mort par incendie qu’il avait provoqué lui-même en fumant la pipe dans son lit. C’était un géant de presque deux mètres au visage plutôt fermé, qui dirigeait assis –forcément– et le plus souvent sans baguette, les poings fermés !

KlempererPortrait

Il avait commencé sa carrière de chef à l’opéra de Strasbourg au début du vingtième siècle, et dirigea à ses débuts beaucoup de musique de ses contemporains. Exilé aux USA durant les années 30 et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, son retour en Europe ne fut pas immédiatement fructueux, aucun orchestre ne souhaitant réellement engager une collaboration dans la durée avec lui. Ce n’est qu’à la fin de sa vie, grâce à Walter Legge, qu’il reprit les rênes d’un orchestre sur le long terme : il succéda à Karajan à la tête du Philharmonia Orchestra de Londres, un orchestre remarquablement phonogénique avec lequel il enregistre beaucoup, durant ce qu’un producteur célèbre appela son «été indien».

J’ai toujours beaucoup aimé ces disques, même lorsque des mozartiens bien plus convaincus que moi –ce n’est pas très difficile– ont essayé de me convaincre que c’était mal ! En même temps, mon approche de Mozart est assez particulière, et pour mes oreilles, le sommet est atteint dans la 40ème symphonie par Karajan et Vienne, en 1959 et en extrait ci-dessous –je pensais être le seul à apprécier cela, mais c’est cette version qui gagna étonnamment, naguère, une « discographie comparée » dans une revue discophile : j’avais raison sans le savoir !-.

Bref, je cherchais donc à pas trop cher ce coffret « Klemperer » depuis sa reparution, mais d’autres priorités me faisaient sas cesse repousser cet achat. C’est donc chose faite, désormais.

J’en ai profité assez longuement hier, dès mon retour, et j’ai retrouvé avec plaisir l’impression très favorable que j’avais eue lors de leur découverte, il y a plus de trente ans !

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Playlist d’une journée commencée tard

Pour une fois durant ces congés, je me suis levé tard, c’est-à-dire après 7:30, mais avant 8:00 ! Depuis, j’en profite pour rafraîchir la maison –et mes idées pour me concocter une petite playlist plutôt agréable à mes oreilles… –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist23072015

Et comme je suis de bonne humeur, je vous propose de découvrir cette rareté dans cette forme –l’oeuvre étant fort connue par ailleurs-. ENJOY ! Il s’agit maintenant, pour vous, de définir dans quelle langue c’est chanté  🙄 !

Edit : pour vous aider, et pour que vous puissiez même chanter avec la chorale, je vous offre les paroles  :mrgreen:

Oi Suomi, katso, Sinun päiväs koittaa,
yön uhka karkoitettu on jo pois,
ja aamun kiuru kirkkaudessa soittaa
kuin itse taivahan kansi sois.
Yön vallat aamun valkeus jo voittaa,
sun päiväs koittaa, oi synnyinmaa.

Oi nouse, Suomi, nosta korkealle
pääs seppälöimä suurten muistojen,
oi nouse, Suomi, näytit maailmalle
sä että karkoitit orjuuden
ja ettet taipunut sä sorron alle,
on aamus alkanut, synnyinmaa.

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Auscultons une discothèque

Et hop, une mise en graphique pour commencer –cliquer sur l’image pour la voir en grand-.

DiscoAuscultation

Quelques commentaires :

• comme attendu, Beethoven puis Wagner sont largement en tête en classique, et The Rolling Stones et The Cure en pop-rock : quelle surprise !
• plus inattendu : Mozart est en troisième position en classique ! Le bougre a beaucoup composé –plus de 600 oeuvres répertoriées-, et il suffit de quelques intégrales des symphonies et des concerts pour piano pour faire croître rapidement la courbe… Mahler et Bruckner, à l’inverse,  sont de piètres producteurs ! Quant à Wagner et ses dix opéras effectivement inscrits au grand répertoire…
• cet ensemble représente exactement 50% de ma discothèque –hors récitals, classés à part– à ce jour –et le fichier est quasiment à jour…- : j’aurai voulu le faire exprès que je ne m’y serais pas pris autrement !
• la prise en compte des récitals pourrait changer un peu ce classement : on y retrouve beaucoup de Liszt –chez les pianistes– et de Schubert –chez les chanteurs-.

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Musée des horreurs

C’est dimanche, on se détend et on sort le chat de la pièce, le pauvre risquerait de ne pas y résister… On devait toujours chanter Mozart ainsi, c’est moins ennuyeux et plus drôle !!!

Au demeurant, la dame connut un énorme succès aux Etats-Unis –les Américains furent décidément de grands enfants...-, lors des galas de charité qu’elle organisait : son mari, richissime, lui louait les meilleurs orchestres, dont celui du Met, afin qu’elle puisse se livrer à son passe-temps favori, et elle a même enregistré un disque –et je l’ai…-, à faire écouter à tous les apprentis chanteurs démotivés ! Et puis après tout, si vous entendez des fausses notes, c’est qu’il y a quelques bonnes autour, non ?

Pour mémoire, convenablement chanté, ça donne çà –et c’est vrai que ce n’est pas donné à tout le monde…-.

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