Qu’on ne s’y trompe pas, la playlist de ce jour, malgré les apparences –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, n’est pas conçue pour porter le deuil des illusions de nos amis d’Outre-Atlantique : elle a été composée hier soir, avant de connaître les résultats des élections qui se sont déroulées là-bas !
Je concède cependant tout-à-fait volontiers que Joy Division convient parfaitement à un enterrement de première classe… Il n’empêche qu’il s’agit d’un album remarquable. Back in black, d’AC/DC, est également propice aux cérémonies de deuil et le premier album de Van Halen est peut-être bien leur meilleur –cliquer sur l’extrait musical ci-dessous pour prendre connaissance des pyrotechnies guitaristiques propres au groupe…-. A contrario, il ne faut pas revenir trop souvent à l’album consacré aux oeuvres de Philip Glass, au risque de l’indigestion et malgré le joli minois de la pianiste…
On peut être absolument original et servir la musique avec un respect scrupuleux : ce fut le cas de ce drôle de pianiste autrichien, Friedrich GULDA.
Point de chaise percée ou de mitaines à la manière de Glenn Gould, son cadet de deux ans; pas trop d’ostentation dans un jeu par ailleurs fort limpide et d’une belle technique –il remporta le premier prix au concours international de Genève en 1946, à tout juste 16 ans-; pas de prétention à l’intellectualisme alla Brendel, malgré un look au moins aussi austère en début de carrière –lunettes à larges montures et cravate en toutes occasions. Tout cela changea radicalement par la suite ! -. Simplement : servir la musique, partager la joie de jouer ensemble et ouvrir des ponts entre la musique classique « savante » et d’autres formes de musiques moins écrites a priori : Gulda, grand ami de Joe Zawinul –Weather Report, Miles Davis, Cannonball Adderley…-, fréquenta longtemps les clubs de jazz et composa plusieurs morceaux dans cette veine.
Son répertoire s’avère assez restreint : Beethoven avant tout, un peu de Mozart –plutôt le dernier Mozart-, un peu de Schubert et de Bach, des pièces isolées de Chopin, Debussy… Sa discographie est néanmoins abondante, pourtant, et complexe, puisqu’il enregistra pour de grands et petits labels, ces derniers ayant disparu ou ayant été rachetés : un véritable dédale, donc, au gré des rééditions sous licence.
C’est à Gulda que je dois ma première intégrale des sonates de Beethoven, il y a très longtemps. Un coffret de 11 33T ou pressage assez médiocre, sous son label d’origine Amadeo –une sous-branche autrichienne de Philips-. Un coffret qui reste merveilleux : il s’agit de la troisième (!!!) intégrale des sonates pour piano du compositeur, enregistrée en 1967, dans l’ordre strict de leur numérotation d’origine, comme il le fit toujours, ce qui est très rare. Un Beethoven mâle, viril, filant tout droit et sans fioriture excessive. Dans cette veine « directe » inscrite dans une tradition allemande « sans pathos » directement issue du grand Artur Schnabel, on n’a jamais fait mieux ! Diversement accueilli en France lors de sa sortie en 1968, il bénéficie désormais dans notre pays de la même aura glorieuse et légendaire qu’en Allemagne ou en Angleterre.
Ce coffret a été multi-réédité, il est désormais disponible –pour peu de temps, semble-t-il– à petit prix chez Decca, qui fut par ailleurs l’éditeur d’une autre intégrale des mêmes oeuvres par le même pianiste, enregistrée dans les années 50 –indisponible actuellement sur le marché officiel-. Enfin, le pianiste avait enregistré, à 23 ans, une intégrale des sonates de Beethoven –plus une série de variations pour piano du compositeur– pour la radio autrichienne. Ce coffret a été réédité et salué unanimement par la presse spécialisée en 2010. Il reste disponible, mais à prix relativement élevé. –Cliquer sur les imagettes pour les voir en plus grand-.
Véritable star dans son pays natal et en Allemagne, Gulda organisa sa propre mort –fictive– par communiqué de presse, pour mieux ressusciter en concert !
C’est d’ailleurs lors de quelques concerts mythiques avec l’orchestre philharmonique de Münich que sa réputation de joyeux fêtard de la musique fut définitivement établie. La vidéo ci-dessous est tout-à-fait révélatrice de cette joie communicative –les musiciens de l’orchestre de Celibidache en train de sourire, qui l’eût cru ? -. Gulda, avec son bonnet et en pantalon de survêtement, semble diriger à peu près n’importe comment depuis son piano et se perdre dans sa partition de poche, mais la version de ce cinquième concerto de Beethoven est à connaître absolument : le second mouvement –début à 20:45-, notamment, est tout-à-fait magnifique ! L’échange avec les musiciens de l’orchestre est constant et bienveillant –ça devait les changer du vieux grincheux pansu 😉 -.
Riche et célèbre bien que peu connu dans nos contrées, Friedrich Gulda est mort en 2000.
La playlist de ce jour commence tout en élégance et en finesse. Ce ne sont pas nécessairement les qualificatifs qui viennent le plus spontanément pour définir la musique de Bach, en général, mais, pour le coup, cette magnifique version en est largement doté. Un des plus beaux disque consacré aux compositeur ces dernières années, assurément. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait musical pour en profiter un peu-.
Vous en trouverez une très belle chronique sur ce blog, l’un des plus beaux graphiquement –la cohérence typographique est totale avec le contenu du propos-, et remarquablement documenté et illustré de surcroît.
Son propriétaire me dirait par ailleurs que les sonates de Scarlatti au piano –il en a composé au moins 555 !-, c’est mal, mais je trouve pour ma part que l’instrument leur sied à ravir, et je les écoute essentiellement de cette manière plutôt qu’au clavecin, dont le son fut justement comparé à celui de « squelettes copulant sur un toit en tôle ondulée » par le chef anglais Thomas Beecham, qui ne manquait pas d’humour –anglais– et n’y connaissait pas grand-chose en la matière –on a fait beaucoup de progrès depuis la »renaissance baroque » mais les clavecins de son époque étaient en effet assez cinquants-.
C’est ensuite du « très grand piano » virtuose et brillant qui m’attendra avec Liszt, dans des interprétations qui défrayèrent la chronique au début des années 80, avant de passer à un tout autre genre, même si, par la suite, JoeJackson s’est tournée vers la musique classique. Mais son deuxième album est d’une vraie énergie presque punk, tout en proposant de fort jolies mélodies !
En attendant la petite cérémonie d’intronisation dans un nouveau demi-siècle de ce soir, voilà de quoi commencer cette entrée dignement ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ma journée d’hier fut essentiellement rythmée par les concerts de Sviatoslav Richter à Carnegie Hall en 1960, date de sa première visite aux Etats-Unis, dont il rentra fort déprimé –le monsieur avait un tempérament complexe-, la lecture du début de ce formidable livre sur la guerre civile aux Etats-Unis entre 1961 et 1965 –je ne l’avais plus depuis des lustres et je le lorgnais depuis longtemps– et la dégustation de ce magnifique breuvage !
Vous pouvez vérifier, le compte est bon ! Avant d’atteindre un demi-siècle, 18 262 jours se sont écoulés –en comptant les années bissextiles et les décalages horaires…-. Et demain, je fêterai donc, pour la 31ème fois –là aussi, le compte est bon– mes 20 ans !
Dans cette attente, et comme aujourd’hui n’est tout de même pas un jour si singulier, ce n’est pas une playlist très spéciale que j’ai concoctée pour accompagner cette matinée –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait pour vous mettre de bonne humeur !-.
Quoi qu’il en soit, même si je le voulais, une journée entière ne suffirait pas, demain, pour une « spécial playlist du cinquantenaire» : trop de choses à éliminer pour tenir en 24 heures –même si « choisir, c’est éliminer », ça fait trop d’éliminés pour le coup…-.
La playlist en noir et blanc de ce matin est consacrée pour partie à des « bizarreries » de ma discothèque, à savoir des disques qui s’éloignent assez résolument des canons du genre mais n’en sont pas moins passionnants pour autant. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Le Beethoven de Maria Grinberg est très diversement apprécié de par le monde –très favorablement au Japon en France, d’une manière générale, beaucoup moins favorablement dans d’autres pays européens : lorsque je l’avais acheté, mon disquaire allemand, grand spécialiste du piano, m’avait signalé que c’était une choix très contestable !-. Le son n’est pas formidable et les pianos utilisés ne sont pas tous très performants, mais c’est un Beethoven vivant et dynamique que j’aime écouter de temps à autre.
Le Beethoven d’Anatol Ugorski est tout aussi étrange : très très très lent –certains accords de la toute dernière sonate du compositeur sont quasiment arpégés tant le tempo est lent-, mais d’une magnifique sonorité et avec de grands écarts dynamiques. En plus, je peux même profiter de la fameuse « Lettre à Elise » !!! Et je vous en fait profiter également en extrait ci-dessous.
Les deux pianistes partagent la particularité d’avoir été longtemps réprimés par le régime soviétique : leur carrière en pâtit sérieusement.
Vraisemblablement, deux albums qu’on ne saurait recommander pour découvrir ces oeuvres, mais qui s’avèrent très bine adaptés pour les approfondir ou les entendre autrement.
Juste avant de partir, une playlist pleine de belle et bonne musique pour accompagner les préparatifs de voyage –ma petite valise est prête, je laisse toute la place dans le coffre aux grandes valises de CookingCat !-… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
L’extrait proposé ci-dessous me semble d’ailleurs tout-à-fait adapté à la situation !
La parution du roman de Sagan : « Aimez-vous Brahms… » provoqua pour l’oeuvre de ce compositeur un engouement populaire en France, dans les années 60, paraît-il.
Pourtant, il me semble qu’il demeure relativement mal connu dans notre pays, hors quelques « tubes » rencontrés ici ou là au travers de quelques publicités, et, plus particulièrement, le mouvement lent de la troisième symphonie, facilement repérable –Gainsbourg s’en servit pour construire la chanson Baby alone in Babylone pour Jane Birkin : ça y est, vous l’avez dans l’oreille ?-.
On en garde par ailleurs, le souvenir d’un gros et vieux monsieur barbu, alors même que de très nombreux portraits que l’on possède du musicien le présentent plutôt jeune, glabre et svelte : certaines images passées à la postérité ont la vie dure !
Quoi qu’il en soit, c’est un des « grands musiciens » que je connais le plus mal pour ma part, et j’ai bien du mal à l’apprécier sur la durée. La playlist de ce jour constitue donc les limites du tolérable pour mes oreilles –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
J’écoute toujours avec beaucoup de plaisir ses deux concerti pour piano, vraiment excellents –bien que cette version du 1er concerto soit très particulière-, mais ses symphonies me semblent déjà moins intéressantes –de la même époque, je préfère largement Bruckner dans le répertoire symphonique-, et je connais mal ses oeuvres pour piano, qui recèlent de vraies beautés pourtant –cf.l’extrait ci-dessous-, faute d’une fréquentation insuffisante sans doute… Et vous, aimez-vous Brahms ?
La musique se vit principalement en concert, même si, à la maison, c’est difficile de faire entrer un orchestre pour soi tout seul !
Heureusement, certains albums sont enregistrés lors d’événements plus ou moins mémorable, et ces enregistrement apportent parfois un supplément d’âme, mais aussi d’autres surprises : parfois, des erreurs d’inattention, des sauts de mémoire, ou simplement des erreurs de doigts chez les pianistes qui entraînent des fausses notes. Ce n’est pas grave en soi, puisque que pour entendre une fausse note, il faut que les autres autour soient bonnes !!! De plus, quand elles s’inscrivent dans la continuité ou le feu d’un discours, elles peuvent passer inaperçues si l’on pas pas fixé l’oeuvre dans ses oreilles ou qu’elles ne sortent pas totalement de la ligne mélodique ou du champ harmonique.
Pour le coup, le premier extrait est joué de manière exacte, même s’il s’agit d’une version –live à Vienne des années 80– que je n’apprécie pas outre mesure : c’est un peu lourd et engoncé à mes oreilles. Mais c’est joué sans erreur de doigts, et vous pourrez vous mettre le court extrait de cette oeuvre très célèbre dans les oreilles.
Le second extrait, lui, provient d’une version enflammée, enregistrée en concert à Prague en 1958. Un piano de feu, bien complété par un orchestre clair et vif. Vous pouvez commencer par entendre le même court passage de piano solo, la réponse de l’orchestre, puis la reprise du piano, et là…
C’est assez formidablement « à côté » pour sauter même aux oreilles les moins aguerries ! Faites l’essai, et vous entendrez : vous ne pouvez pas ne pas entendre ! J’ai failli en tomber de mon fauteuil à la première écoute… Au demeurant, cette version est beethovénienne en diable, et nettement préférable, à mes oreilles, à la précédente.
La journée a débuté très tôt, et, en attendant la finale de ce soir –by the way, j’ai cherché en vain, mais non : il n’y a pas de « petite finale » à l’occasion de l’Eurofoot, et donc, pas de troisième officiel, mais de toute manière, à la fin, c’est l’Allemagne qui aurait gagné… ou pas !-, il faut passer très agréablement le temps !
J’ai donc fabriqué cette très agréable playlist, qui tourne actuellement dans la maison –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et admirer cet algorithme de couleurs !–
Débuter un dimanche matin dès l’aube et avant même le lever du soleil par l’écoute du Parsifal, de Wagner, c’est peut-être une drôle d’idée, mais ça vient très avantageusement remplacer n’importe quelle messe dominicale, et le message spirituel est, au demeurant, assez similaire, puisqu’on parle de Graal et de rédemption dans cet opéra –il y a même du pain et du vin, apportés par des choristes, cf. l’extrait ci-dessous : play it loud !!!-, au limite du chuchotement parfois. Belle version, très plastique, que celle-ci, assez difficile à trouver désormais cependant.
Le disque de Shostakovich est sorti tout récemment, il fait partie d’un mini-projet « Under Stalin’s shadow » dont le premier volet proposait une fort belle 10ème symphonie du compositeur par les mêmes artistes –un orchestre de premier plan et un tout jeune chef à la belle aura médiatique, déjà-.
Le Fleetwood Mac –sur une idée de Sardequin– est un best of, et ne contient donc presque que des titres majeurs d’un groupe dont la carrière peut se diviser en deux périodes très distinctes en fonction de sa composition –personnellement, je préfère la première moitié, dite anglaise, bien plus blues, que la seconde, sans doute plus racoleuse, et dite américaine-.
Le vrai joyau, je le garde pour la fin : s’il ne vous fallait qu’un seul disque des sonates pour piano de Beethoven -ce qui est en soi une drôle d’idée, tant on ne saurait se contenter d’une seul…-, c’est celui-ci que je vous recommanderais sans aucune hésitation.