Blue and lonesome -and beautiful- !

stonesblueandlonesomeSi vous aimez le blues, allez-y les yeux fermés ! Les critiques que j’ai pu en lire, presqu’unanimement excellentes, à l’occasion de la sortie de cet album aujourd’hui, font généralement de Mick Jagger le vrai héros de cet album : son chant est exceptionnellement en place et expressif, il joue magnifiquement de l’harmonica et l’hommage rendus aux vieux maîtres blues parfois un peu oubliés de nos jours est sincère et enthousiaste.

Le groupe, dont le talent créatif en matière de composition est sûrement derrière lui, a parfaitement assimilé tous les plans du blues, et, cinquante ans après, l’expérience en plus, retrouve ses racines. Leur meilleur album depuis bien longtemps, assurément ! Et, bouclons la boucle : pour reprendre l’expression de leur ancien manager, à l’occasion d’un de leurs premiers albums, si vous êtes trop fauchés pour l’acheter, allez puiser dans la sébile d’un aveugle au coin d’une rue pour vous le payer !

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Playlist en attendant…

diablattenteEn attendant sortie désormais très prochaine du prochain album des Rolling Stones, toujours annoncée pour le 02 décembre, je réécoute deux des albums de leur production que je connais le plus mal, faute d’une fréquentation intensive. Steel Wheels marque leurs retrouvailles après les bouderies du milieu des années 80. Salué par la critique à sa sortie, je ne l’ai personnellement jamais trop apprécié : il consacre l’impression de barnum musical constaté depuis l’intronisation de Ronnie Wood à la guitare, avec deux guitaristes au son assez maigrelet et des compositions pas forcément inoubliables –à vrai dire, aucune n’est jamais parvenu à se fixer durablement dans ma mémoire…-. Quant à Still Life, c’est un album retraçant la série des concerts de 1981 aux USA –la première du groupe dans des stades gigantesques-, mais les bandes pirates qui en existent sont à la fois plus complètes et dans un son moins cliniquement froid que dans ce live officiel. Bref, pas déshonorant, mais loin des fulgurances de Get Yer y’a Ya’s Out, pour se cantonner à leur discographie officielle.

En attendant Noël, je prépare Pâques avec une Passion de Bachcelle selon l’évangile de St. Jean, un peu moins connue que sa soeur, selon l’évangile de St. Matthieu-, dans une version à mi-chemin entre les prestations très romantiques des années 40 – 60, et celles sur instruments d’époques et selon, les canons HIP. Ça se déroule tranquillement et ça s’écoute gentiment, avec quelques grands noms parmi les chanteurs et un orchestre au discours assez sage.

Et en attendant d’attendre, j’attends des nouvelles quant à la réparation de mon préamplificateur !

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Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait musical sans attendre pour profiter un peu de cette playlist !-.

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Une playlist blues et une surprise

NouveauLogoSurprises_GAUCHELa surprise mensuelle est disponible ici.
Le menu étant copieux, selon la qualité de votre connexion, il vous faudra peut-être un peu de temps pour en profiter, mais vous ne devriez pas être déçu ! Evidemment, en cette « période du demi-siècle », il fallait que je vous trouve quelque-chose d’adapté à l’événement 😉 ! Comme d’habitude, la surprise du mois précédent est retiré du serveur.

Quant à la playlist du jour, elle est essentiellement, mais pas uniquement, consacré au blues, avec même certaines raretés : le disque des Blues Incorporated d’Alexis Korner est désormais plutôt inaccessible et il en va de même pour cette version alternative, complétée de chutes de studio, du « Beggars Banquet » –mon album Rock préféré, pour ceux qui suivent…– des Rolling Stones, dans une proposition sonore très convaincante. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait sonore ci-dessous pour écouter un extrait de la playlist-.

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Devinette -facile- couleurs locales et playlist variée

strasbg_mempoirmusique« Strasbourg reste sans contredit le lieu de France où la culture musicale s’épanouit de la manière la plus naturelle et la plus traditionnelle ». François Lesure, 1999.

Telle est la conclusion, par un des plus éminents musicologue français, de la préface, de cet excellent petit ouvrage, remarquablement documenté et doté d’une riche bibliographie, qui appelle d’autres lectures. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et lire le titre

patineursEn matière de devinette –moins difficile qu’il n’y paraît-, je vous propose aujourd’hui d’écouter cet agréable et très connu extrait et de me donner :
• le nom de l’oeuvre;
• le nom du compositeur, surnommé « le Johann Strauss strasbourgeois », puis « le Strauss de Paris », les troubles de l’histoire complexe de la région obligeant… Né à Strasbourg, il fut très en vogue dans les salons parisiens du Second Empire et du début de la Troisième République;
• le nom de l’orchestre interprétant cet extrait -c’est facile dans ce contexte…-;
• en guise de bonus pour départager les éventuels ex-aequo : le nom du chef à la tête dudit orchestre. Autrichien, il en fut le titulaire -très apprécié des musiciens- à la fin du 20ème siècle.
Cliquer aussi sur l’image pour la voir en plus grand : meilleur indice que cela, je ne pourrai pas vous fournir !-.

Comme d’habitude, le vainqueur gagnera un joli cadeau… Et, pendant que vous vous creuserez la tête –ou pas, parce que ce n’est pas si difficile que ça…-, je profite pour ma part de cette jolie playlist ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Original et copie, pour patienter !

Le premier extrait du futur album des Rolling Stones est disponible ! Christophe, en commentaire de l’article précédent, renvoyait un lien vers une célèbre revue culturelle française présentant, via des versions « roots » –mais pas toujours originelles– le contenu de l’album dans le détail. Ce sont les ayant-droits qui vont être contents ! Juste retour des choses, c’est eux qui percevront les droits d’auteurs !
On sait que Chuck Berry se plaignait avec beaucoup d’aigreur, dans les années 60, de vivre essentiellement des droits versés grâce aux reprises des Rolling Stones, Beatles et autres groupes issus du « British Boom » et non pas des droits issus de ses propres enregistrements.

Dans les années 60, les Rolling Stones enregistrèrent dans les studios Chess, aux Etats-Unis, où ils purent rencontrer quelques-unes de leurs idoles, dont Muddy Waters, re-créateur avec son groupe de la chanson présentée ci-dessous. La « copie » est assez proche de la version enregistrée par Little Walter, spécialiste du Chicago Blues et harmoniciste de Buddy Waters, –et c’est toujours un réel plaisir de retrouver Mick Jagger à l’harmonica, certes plus rauque que celui de Little Walter, mais son jeu reste très énergique et propre : son vrai talent sur cet instrument lui valait d’ailleurs l’admiration de John Lennon, qui ne sut jamais, de son propre aveu, aller au-delà du simple « souffler-aspirer »-, signe que l’assimilation de ce style musical par le groupe n’a plus de secrets pour eux.


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Nouvel album : faut-il être impatient ?

La presse commence à évoquer la sortie, dès le mois prochain, d’un nouvel album studio des Rolling Stones –le dernier date d’il y a 11 ans quand même, mais, entre temps, il y a eu quelques live, et même d’excellents avec l’ouverture des archives du groupe : je pense notamment à la réédition du concert 1973 à Bruxelles, qui est, à mon avis, le mellleur album live jamais publié par quelque groupe que ce soit-.

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Il paraît que cet album sera un retour aux sources du blues et qu’Eric Clapton aurait participé l’enregistrement de deux chansons. Soit ! Cela pourrait être annonciateur d’un bel album. J’ai quelques craintes quand même ! D’abord parce que le dernier morceau blues enregistré par le groupe –cliquer sur l’extraitpour l’écouter et vous en faire une idée– est juste convenable, mais loin d’être à la hauteur d’un « Love in vain » ou d’un « Little red rooster », voire d’un « Down in the hole ».

Et puis, surtout, l’album sera produit par Don Was, leur producteur depuis une vingtaine d’années : et ça, ce n’est pas bon signe, au moins pour moi. Les derniers albums proposent une batterie très en avant –j’aime beaucoup Charlie Watts, mais là, son groove n’est pas mis en valeur, c’est plutôt le côté sonore de sa batterie qu’on retient, et ce n’est pas très agréable aux oreilles-.

Cela dit, je suis prêt à prendre deux paris : • je suis quasiment sûr de faire la queue pour l’acheter le jour de sa sortie ! • la pochette sera aussi hideuse que celle des dix derniers -au moins- albums du groupe !

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Petit morceau de petite histoire

StonesTouringParty72Si vous aimez le blues, vous allez vous régaler en écoutant ce morceau. Si vous n’aimez pas, l’anecdote qui suit pourra vous amuser et guidera une écoute très plaisante.

En 1972, les Rolling Stones traversent les Etats-Unis au cours de ce qui restera leur tournée la plus outrancière, peut-être celle où l’expression « Sex’n’drug’n’rock’n’roll » trouve sa plus authentique illustration dans la jeune histoire du Rock. Ils sont, ici, dans leur « version 2 » –Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts, Bill Wyman et Mick Taylor, ce dernier remplaçant l’iconique Brian Jones depuis juin 1969– et accompagnés, sur scène, d’une section de cuivres –1 trompette, 1 trombone, 1 saxophone-et d’un piano.

MTaylor72Au cours de cette tournée, la setlist est assez immuable et, notamment, comporte ce très joli blues adapté de Robert Johnson. En ces temps-là, Keith Richards a enclenché le mode « pilotage automatique », et assure simplement une rythmique lourde et sonore –il joue encore sur Gibson et n’est pas passé au son maigrelet de la Telecaster-, assurant tant bien –le plus souvent- que mal –certains soirs où il tient à peine debout– ses parties de guitare qui sont le fondement du son du groupe, bénéficiant du soutien sans faille de la section rythmique et des contrechants de Mick Taylor –qui occupe progressivement tout l’espace de liberté octroyé par le vide progressif laissé par Keith Richards, et ce sera encore plus le cas lors de la tournée européenne qui suivra celle-ci– et des cuivres.

Perdu dans ce monde de débauche, Mick Taylor donne le meilleur de lui-même sur scène, à tel point que les revues de presse de l’époque ne parlent plus, très rapidement, que de la flamboyance de son jeu. Ce qui a le don d’énerver Keith Richards, rejeté dans l’ombre de son cadet. Et donne lieu à ce moment à inscrire dans les annales : le blues en question –à écouter en cliquant ci-dessous– débute tout-à-fait traditionnellement par quelque mesures de guitare –Keith Richards– puis évolue naturellement –chant, section rythmique– comme un blues très bien structuré.

A partir de 1:56, la guitare de Mick Taylor entre en scène, et évolue autour de la mélodie, en contrechant parfaitement adapté aux paroles de la chanson. Après le deuxième couplet, le traditionnel solo doit intervenir, et c’est là qu’on entre dans le cocasse: à 2:54, vous allez entendre Mick Jagger lancer une recommandation au jeune prodige : « Don’t try too hard » – « ne fais pas un truc trop compliqué »-, qui, évidemment, ne sera pas suivie d’effets : le solo de slide guitar qui suit est de toute beauté –le travail sur la sonorité et les nuances, dans le contexte de ce type de concert gigantesque, est presque abstrus-, et celui intervenant après le troisième couplet évolue sur les mêmes sommets –des circonvolutions riches formant une guirlande mélodique, autour de la structure harmonique très simple propre au blues-.

Avec le « Since I’ve been loving you » repris par Led Zeppelin, on tient là les deux perles du blues interprétées par des groupes anglais.

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