Playlist « Beethoven pour les boeufs et pour les ânes »

Poursuite de mon entreprises de fouilles parmi quelques raretés beethovéniennes, que je connais en réalité depuis longtemps mais que je n’écoute presque jamais, faute de temps essentiellement ! Aujourd’hui, quelques transcriptions d’oeuvres célèbres sous leur forme originale. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

• Grosse Fuge, transcription pour piano à quatre mains op. 134
Jorg Demüs, Norman Shetler – 1969 ****

La version pour piano à quatre mains de la « grande fugue », initialement écrite pour quatuor à cordes, fut déterrée au disque à l’occasion de la toute première édition Beethoven, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance, en 1970, et n’a guère été réenregistrée depuis lors, au moins pour cet éditeur : elle apparaît à l’occasion de chaque nouveau méga-coffret anniversaire –1997, 2020– ! La transcription est du compositeur lui-même, pour faire plaisir à son éditeur : elle n’égale pas la version originale pour quatuor, mais elle reste à connaître cependant.

• Grosse Fuge, version pour orchestre à cordes op.133
Orch. Philh. Berlin, Wilhelm Furtwängler – 1952 ***

De nombreux chefs parmi les plus célèbres –Furtwängler, Klemperer, Karajan, Bernstein…– ont enregistré une version pour orchestre de la « Grande Fugue ». l’oeuvre s’y prête assez bien, mais elle perd un peu, dans cette configuration, son caractère visionnaire –la version de Furtwängler n’est pas non plus un modèle de rigueur…-. L’oeuvre fut publiée à part comme opus 133 par le compositeur, mais si, originellement, elle était conçue comme le dernier mouvement du 13ème quatuor op.130. A cette occasion, Beethoven traita son public, médusé par cette fugue, de « boeufs » et d’ « ânes« …

• Symphonie n°2, version pour trio piano, violon et violoncelle op.36
Thomas Brandis, Wolfgang Böttcher, Eckart Besch – 1973 *****

Le joli petit bijou de cette playlist ! La transcription de la deuxième symphonie pour trio avec piano a été réalisée par Ferdinand Ries, sous la supervision de Beethoven. L’oeuvre s’y prête admirablement et l’ »coute en est des plus agréable ! Un très beau disque !

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Playlist « Souvent Beethoven varie ! »

Les 32 sonates pour piano de Beethoven représentent une conception nouvelle de l’écriture pianistique : elles constituent la pierre angulaire de l’histoire de la musique pour piano et leur importance ne saurait être surestimée. Mais le compositeur composa de très nombreuses autres pièces pour le piano, dont de nombreuses séries de variations, tout au long de sa vie. L’intégralité de ces variations constitue la playlist de ces deux derniers jours. Pour la plus grande partie, cette playlist est tirée du coffret-anniversaire intégral édité en 2020 pour les 250 ans de sa naissance, que j’avais présenté ici. Je l’ai simplement complétée, pour les 32 variations WoO 80, par la fabuleuse version live d’Emil Gilels, enregistrée en 1968 à Moscou.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Nombre de ces variations ne font pas partie du corpus officiel de ses oeuvres publiées. Elles sont répertoriées dans le catalogue WoO –Werke orne Opuszahle– ou dans le plus tardif catalogue Hess, et certaines ont été composées lorsqu’il était encore adolescent, mais même ces « petites pièces » sont souvent remarquablement intéressantes et permettent de mieux comprendre la réputation de Beethoven-pianiste-improvisateur qui était la sienne de son vivant, avant qu’il ne devienne sourd : au fur et à mesure du déclin progressif de son audition, il se plaignait régulièrement que ses pianos, même les plus performants de l’époque, ne produisent pas un niveau sonore suffisant…
Quant aux quatre séries  inscrites au répertoire officiel du compositeur, elle sont tout-à-fait remarquables et n’ont rien à envier aux sonates qui leur sont contemporaines.

Liste exhaustive de l’ensemble des variations pour piano de Beethoven –beaucoup plus complète que celle de l’encyclopédie en ligne française, assez lacunaire !!!.
• 9 variations sur une marche E.C. Dressler en ut mineur, WoO 63
• 6 variations sur une chanson suisse en fa majeur WoO64
• 24 variations sur l’air « Veni amore » de Righini en ut majeur WoO 65
• 13 variations sur « Es war einmal alter Mann » de Dittersdorf en la majeur WoO 66
• 8 variations pour piano à 4 mains sur un thème du comte Waldstein en ut majeur WoO 67
• 12 variations sur le « Menuetto a la Vigano » de J. Haibel en ut majeur WoWo 68
• 9 variations sur un thème de Paisiello ‘Quant’e piu bello » WoO69
• 6 variations en sol majeur sur « Nel cor più non mi sento » de Paisiello, WoO 70
• 12 variations sur une danse russe du ballet de P. Wranitsky « Das Waldmädchen » WoO 71
• 8 variations sur une romance Grétry « Une fièvre brûlante » en ut majeur WoO 72
• 10 variations sur le duo « La stessa, la stessissima » de Salieri en si bémol majeur WoO 73
• 6 variations pour piano à 4 mains sur le lied « Ich denke dein » en ré majeur WoO74
• 7 variations sur « Kind, willst du ruhig schlafen » de Winter en fa majeur WoO 75
• 8 variations sur un tri de Sussmayer « Tandeln und Scherzen » en fa majeur WoO 76
• 6 variations faciles sur un thème original en sol majeur WoO 77
• 7 variations en ut majeur sur « God save the King », WoO 78
• 5 variations en ré majeur sur « Rule Britannia », WoO 79
• 32 variations en ut mineur sur un thème original, WoO 80
• Thème et variation en si bémol majeur « Zur Übung der Faust » Hess 99
• Thème et variation en la majeur Hess 72
• 6 variations en fa majeur, op. 34
• 15 variations et 1 fugue « Eroica » en mi bémol majeur, op. 35
• 6 variations en ré majeur sur un thème original op.76
• 33 variations en ut majeur sur une valse de Diabelli, op. 120

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Playlist « retour en enfance »

Certaines oeuvres me font invariablement retomber en enfance : c’est le cas avec « Les quatre saisons », d’Antonio Vivaldi, ensemble de quatre concertos pour violon –un par saison : étonnant, non ?– découverts très tôt sur la chaîne HiFi paternelle, et que nous écoutions également, avec explications érudites de « la maîtresse », à l’école élémentaire : elle décortiquait les poèmes supports de ces oeuvres et les faisait coller à la musique, c’était magique pour nos jeunes oreilles !
Un enregistrement faisait fureur à l’époque, c’était celui de Felix Ayo et I Musici, qui entame la playlist de ce jour. J’ai usé ce disque jusqu’à la corde ; il possédait en outre un  livre explicatif du plus haut intérêt. La playlist est par ailleurs constituée de quatre albums parmi la centaine d’enregistrements réalisés, et qui, au rythme d’une saison chacun et au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire de l’interprétation, remonte petit à petit le temps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Antonio Vivaldi – Les quatre saisons, op. 8 n°1-4
L’automne – Felix Ayo ; I Musici – 1959 ****
L’hiver – Konstanty Kulka ; orch. de chambre de Stuttgart, Karl Münchinger – 1974 ***
Le printemps – Simon Standage ; The English Concert, Trevor Pinnock – 1981 *****
L’été – Enrico Onofri ; Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini – 1994 *****

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Playlist « Viva España »

Une playlist très agréable, selon un répertoire espagnol que je maîtrise assez mal, et pleine de soleil pour réchauffer l’air ambiant : les températures matinales sont tout-à-coup très fraîches, depuis ces derniers jours ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Manuel de Falla – L’amour sorcier ; Danses du « Tricorne »
Grace Bumbry – Orchestre RIAS de Berlin, Lorin Maazel – 1965 ***

• Enrique Granados – Goyescas
• Isaac Albeniz – Iberia
Artur Pizarro, piano – 2010 ****

• Joaquin Rodriguez – Concierto de Aranjuez
Narciso Yepes, guitare – Orch. symph. RTV espagnole, Odon Alonso – 1969 ****

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Playlist « Anthologie Sibelius – Barbirolli : part two »

Avec la playlist de ce jour, étalée sur deux mois en deux jours (!!!), je poursuis l’écoute de l’anthologie d’oeuvres symphoniques de Jean Sibelius par le Hallé Orchestra de Manchester, sous la direction de Sir John Barbirolli entamée la veille. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. 

• Jean Sibelius – Symphonies n°3 & 6
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1969/1970 ****/***

• Jean Sibelius – Symphonie n°4 – Rakastava ; Romance en Do
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1969 ****

• Jean Sibelius – Symphonies n°5 & 7
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966/1967 ****/***

Notons tout d’abord que cette fois-ci, une certaine cohérence visuelle est de mise pour les pochettes des albums constituant cette anthologie ; je me demande vraiment pourquoi la deuxième symphonie a échappé à cette charte graphique : sans doute parce que fut le premier album paru lors de l’enregistrement des symphonies, et qu’elle n’était pas encore établie ?!
Pour ce qui concerne le contenu de ces disques, les mêmes causent produisent les mêmes effets et la playlist du jour se passe de commentaires superfétatoires et suscite globalement la même impression un peu mitigée que la veille –c’est bien, parfois très bien, mais sans rien d’exceptionnel– : la notoriété persistante de cette anthologie ne cesse décidément de m’interroger et m’intrigue quelque peu au regard de la discographie très abondante de ces oeuvres…

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Playlist « Anthologie Sibelius – Barbirolli : part one »

La playlist de ce jour, étalée sur deux mois en deux jours (!!!), est consacrée, comme son nom l’indique, à une anthologie d’oeuvres symphoniques de Jean Sibelius par le Hallé Orchestra de Manchester, sous la direction de Sir John Barbirolli. Les enregistrements se sont déroulés en plusieurs sessions étalées sur cinq ans, entre 1966 et 1970. A cette époque, Sibelius jouissait d’une assez piètre réputation en France, mais était déjà très apprécié dans les pays anglo-saxons, et Decca avait déjà enregistré deux intégrales –Collins et Maazel-, tandis qu’aux États-Unis, CBS avait publié l’intégrale de Bernstein et qu’Ormandy avait enregistré une assez large anthologie chez RCA. En Allemagne, de même, Karajan contribuait énormément à la réputation du compositeur. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Jean Sibelius – Finlandia ; Karelia suite ; Valse triste ;
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966 ****

• Jean Sibelius – Symphonie n°1 ; Pelletas et Mélisande, extraits
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966/1969 **/****

• Jean Sibelius – Symphonie n°2 ; Lemminkaïnen suite
Hallé Orchestra, Sir John Barbirolli – 1966 ****

Sir John Barbirolli1899 – 1970– commença très tôt à diriger les oeuvres de Sibelius et contribua à le populariser aux États-Unis, où il succéda à Toscanini à la tête de l’orchestre philharmonique de New-York pour des émoluments presque 10 fois moindres ! Cette expérience américaine ne fut pas vraiment fructueuse, et Barbirolli retourna en 1943 en Angleterre, où il redonna vie au Hallé Orchestra de Manchester, qu’il connaissait bien pour l’avoir déjà dirigé bien avant la guerre. C’est avec cet orchestre qu’il enregistra son anthologie Sibelius, qui connut un énorme succès en Angleterre, où elle continue à jouir d’une réputation exceptionnelle, réputation qui a même franchi la Manche désormais.
Et, pourtant, ce qu’on entend est, à mes oreilles, loin d’être toujours exceptionnel !!! La première symphonie est même assez ratée, engluée dans des tempi lents, se révèle plutôt amorphe, sans énergie, et, de surcroît, l’orchestre n’est pas très beau et manque cruellement de précision et de cohésion : on a fait beaucoup mieux dans cette oeuvre, avant lui et après lui ! La deuxième symphonie est nettement plus réussie, sans toutefois atteindre, à mes oreilles au moins, les plus hauts sommets, du fait d’un orchestre qui ne peut se comparer aux meilleurs. D’une manière générale, on sent le chef amoureux de cette musique mais assez enclin en réalité à laisser son orchestre jouer un peu en roue libre : comme Sibelius, Barbirolli était un adepte de la dive bouteille…
En revanche, les petites pièces symphoniques sont très réussies, et l’on y ressent toute l’affection que le chef porte à ces oeuvres et au compositeur.

Un premier bilant mitigé, donc, et pas toujours à la hauteur de la réputation des ces disques !

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Playlist « Concertos un peu à la marge, un peu méconnus… »

Dans la playlist de ce jour, deux compositeurs parmi les plus célèbres pour trois concertos qui occupent une place un peu en marge du « grand répertoire », et ne sont pas les plus connus de leurs compositeurs, bien qu’ils soient pas forcément les moins réussis. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Ludwig van Beethoven – « Triple concerto » pour piano, violon, et violoncelle
Lev Oborine, David Oistrakh, Sviatoslav Knushevisky ; Philharmonia Orchestra, Malcolm Sargent – 1958 ****

Dans le catalogue des oeuvres de Beethoven, le triple concerto, opus 56, prend place entre deux monuments emblématiques du compositeur : la symphonie « Eroica » op.55, d’une part, et la sonate pour piano n°23 « Appassionata » op.57, d’autre part. Il s’inscrit, dans répertoire des oeuvres concertantes, après les trois premiers concertos pour piano, juste avant le quatrième –op.58– et le concerto pour violon –op.61-. Il s’agit d’une période de composition très faste pour Beethoven. Dans cette partition plutôt joyeuse et que j’apprécie vraiment beaucoup, les trois solistes se partagent la partie concertante, et la partie de piano est la plus facile, ayant été pensé, vraisemblablement, pour l’un des jeunes élèves du compositeur, encore peu assuré.
Le triple concerto bénéficie d’une belle discographie, et l’on peut, selon son humeur, privilégier une approche chambriste comme dans la version de ce jour, ou une vision plus large où l’orchestre, accompagnant des solistes de grand renom, prend plus de place.

• Johannes Brahms – « Double concerto » pour violon et violoncelle
Wolfgang Scneiderhan, Janos Starker ; Orchestre RIAS Berlin,, Ferenc Fricsay – 1959 ****

Une autre belle oeuvre concertante, très typique de Brahms dans son orchestration, et que je préfère nettement, pour ma part, à son concerto pour violon. C’est la dernière oeuvre symphonique de Brahms, et il intègre parfaitement les deux solistes au flot orchestral, ce qui lui fut initialement reproché, à une époque où un concerto devait nécessairement faire briller les solistes. L’oeuvre fut créée par les deux solistes dédicataires, le violoniste Joseph Joachim et le violoncelliste Robert Hausmann, deux amis de longue date du compositeur.
La discographie du double concerto n’est pas immense, mais de qualité, et cette version est tout-à-fait remarquable !

 

• Ludwig van Beethoven – Concerto pour violon, transcrit par Beethoven pour piano
Daniel Barenboim ; English Chamber Orchestra, Daniel Barenboim – 1974 ***

Le concerto pour violon de Beethoven, qui jouit d’une très solide réputation de nos jours, ne fut pas un grand succès lors de sa création en 1806 : lie violoniste, Muzio Clementi, en donna une lecture à vue des deuxième et troisième mouvements, dont la partie soliste avait été livrée en retard. Ce concerto ne trouva grâce en réalité qu’une génération plus tard, lors d’une nouvelle audition, à Londres en 1844, avec le violoniste Joseph Joachim, qui entamais sa carrière de soliste sous la baguette de Felix Mendelssohn et devint alors très populaire.
Suivant une suggestion de Clementi, Beethoven en publia une transcription pour piano en 1807, sous le n° 61a. La transformation d’une partie initialement écrite pour le violon en partie de piano ne me semble pas toujours très probante –tout au moins à mes oreilles-, mais Beethoven profita du remaniement de ce concerto pour écrire une longue cadence pour piano et timbale, ce qui rend cette transcription tout-à-fait notable. Par la suite, de nombreux violonistes ont adoré et adapté cette cadence.
Pour ce répertoire de niche à la discographie peu abondante, la version de ce jour, d’un artiste que je n’apprécie généralement guère, est très satisfaisante.

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Playlist « On refait l’histoire : part three »

La playlist de ce jour en finit avec cette série consacrée aux tout premiers enregistrements d’Herbert von Karajan, avec les deux albums qui ont connu un destin un peu particulier. En effet, il s’agit de quelques-uns des tout premiers enregistrements réalisés sur bande magnétique, au temps où l’on gravait encore traditionnellement sur des matrices en cire. Ils étaient destinés à une radiodiffusion et ont été enregistrés à la maison de la radio de Berlin en mai et juin 1944, puis en septembre 1944 pour le finale de la huitième symphonie, réalisé en stéréophonie expérimentale.
Ces bandes étaient réputées égarées ou détruites depuis longtemps, mais elle avaient en réalité été récupérées par l’armée soviétique au moment du siège de Berlin. Elles ont été retrouvées -sauf le premier mouvement de la huitième symphonie de Bruckner, égaré à jamais sans doute-, avec d’autres archives, lors de l’épisode de dégel –Perestroïka– et éditées officiellement pour la première fois par le label Koch en 1994.
Deutsche Grammophon les a éditées à son tour, pour la première fois semble-t-il, dans le cadre de son coffret intégral, que je vous avais présenté ici, il y a déjà un peu longtemps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Le son est remarquable pour l’époque !

• Beethoven – Symphonie n°3 « Eroica » – Staatskapelle Berlin – 1944 *****
• Bruckner – Symphonie n°8, mouvements 2, 3 et 4 – Staatskapelle Berlin – 1944 *****

Ces deux symphonies font partie du coeur du répertoire du chef autrichien : dès sa nomination à Ulm, en 1929, ces deux symphonies faisaient partie de son bagage. Ainsi, durant sa carrière, il a interprété la symphonie « Eroica » de Beethoven 79 fois –plus que la neuvième, qu’il ne donna « que » 76 fois en concert– et il en existe 22 enregistrements, officiels –disques & vidéos– ou non.

Quant à la huitième symphonie de Bruckner, le chef l’a donnée 63 fois en concert, et il en existe également 22 enregistrements, officiels –disques & vidéos– ou non. C’est l’avant-dernière œuvre qu’il joua en concert lors de sa dernière tournée, à New York en mars 1989 -un absolu triomphe selon les chroniques de l’époque-, et Bruckner est le dernier compositeur qu’il joua en concert d’abonnement à Berlin en 1989 et enregistra officiellement –septième symphonie-, quelques mois avant sa mort.

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Playlist « On refait l’histoire : part two »

Suite de la playlist de la veille, sans guère de commentaires superfétatoires, si ce n’est pour préciser que l’orchestre symphonique de la RAI de Turin n’est pas vraiment du niveau des autres orchestres que l’on entend par ailleurs ! Par ailleurs, l’enregistrement de la symphonie « Pathétique » de Tchaïkovsky constitue le tout premier enregistrement du chef autrichien avec l’orchestre philharmonique de Berlin, ainsi que son tout premier enregistrement d’une symphonie, mais aussi et surtout un affront pour Wilhelm Furtwängler, titulaire de l’orchestre à l’époque, qui avait enregistré la même oeuvre quelques mois plus tôt pour un éditeur concurrent.
La version de Karajan constitue une très belle synthèse entre le style Furtwängler –l’appui sur les cordes graves, le legato– et le style Toscanini –l’acuité rythmique, la précision, la furia du scherzo– : c’est pourquoi certains ont parfois pu parler de « Toscwängler » pour décrire son style de direction à l’époque.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Mozart – Symphonies n°35, 40 et 41 – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Tchaïkovsky – Symphonie n°6 « Pathétique » – Orchestre philharmonique de Berlin – 1939
• Smetana – Vltava (La Modau) – Orchestre philharmonique de Berlin – 19341
• Mozart – La flûte enchantée – Staatskapelle Berlin – 1938
• Rossini – Ouverture « Semiramide » – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Weber – Ouverture « Der Freischutz » – Concertgebouw Amsterdam – 1943
• Cherubini – Ouverture « Anacreon » – Staatskapelle Berlin – 1939
• J. Strauss – Ouverture « Der Zigeunerbaron » – Orchestre philharmonique de Berlin – 1942
• Verdi – La Traviata, préludes actes 1&3 – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Verdi – Prélude « La forza del destino » – Staatskapelle Berlin – 1939

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Playlist « On refait l’histoire : part one »

A l’occasion du 80ème anniversaire du chef d’orchestre Herbert von Karajan, son éditeur avait réédité ses tout premiers enregistrements, enregistrés entre 1938 et 1944 avec différents orchestres à travers l’Europe : ils constituent les albums de la playlist de ce jour.
On retrouve dans ces albums des oeuvres du « grand répertoire » qu’il dirigea tout au long de sa vie et il est remarquable qu’à peine trentenaire, son style de direction commençait déjà à être bien forgé et lui valait alors le surnom de «Wunder Karajan» –Miracle Karajan-. On pouvait alors lire dans la presse, auprès des critiques de l’époque –1938– : « Pour le dire franchement, nous sommes confrontés à un prodige. Cet homme est le chef d’orchestre le plus sensationnel du siècle. Personne de trente ans à notre époque n’a atteint un triomphe aussi objectif ou personnel à un tel niveau». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cinquante ans plus tard, les mêmes remarques élogieuses saluaient la réédition de ces enregistrements oubliés depuis longtemps, soulignant le très solide métier d’un si jeune chef d’orchestre et la patte qu’il apposait sur les différents orchestres, dont celui dont il était titulaire à partir de 1939 en tant que Staatskapellemeister : la Staatskapelle de Berlin. Il lui faudrait encore attendre 15 ans pour occuper le poste tant convoité de chef de l’orchestre philharmonique de Berlin.

• Beethoven – Symphonie n°7 – Staatskapelle Berlin – 1941
• Wagner – Les maîtres-chanteurs de Nurenberg, ouverture et prélude de l’acte 3 – Staatskapelle Berlin – 1939
• Beethoven – Ouverture Eleonore III – Concertgebouw Amsterdam – 1943
• Brahms – Symphonie n°1 – Concertgebouw Amsterdam – 1943
• Strauss – Don Juan, Danse de Salomé – Concertgebouw Amsterdam – 1943
• Dvorak – Symphonie n°9 – Philharmonique de Berlin – 1940
• J. Strauss – Valses et ouvertures – Philharmonique de Berlin – 1940-41

Au niveau technique, ces enregistrements, parus initialement sur disques 78 tours, bénéficient tous d’une réédition extrêmement soignée à partir de sources en bon état et parfaitement conservées : le son est étonnamment bon pour d’aussi « vieilles cires » et l’ensemble s’écoute sans difficulté.

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