Playlist « L’autre K : austère et sévère ».

Karajan, Kleiber –père et fils, Krauss… mais aussi Otto Klemperer, ce géant –physiquement– austère, qui est la star de cette playlist contrastée et propre aux controverses : il s’agit d’un chef dont les enregistrements, en France, font parler les mélomanes depuis leur parution, que ce soit pour les vilipender ou pour les glorifier !
Né en 1885, Otto Klemperer, élève de Gustav Mahler, entama sa carrière en tant que chef d’opéra –Hambourg, Strasbourg puis le Kroll Opera de Berlin– sous le signe de la « Neue Sachlchgkeit » –Nouvelle Objectivité, courant artistique éphémère né après la première guerre mondiale– et contribua à la découverte des opéras de Stravinsky, Hndemith ou encore Krenek. Très tôt parti en exil à l’arrivée au pouvoir des nazis, il débarqua à Los Angeles pour prendre les rênes de l’orchestre de la ville –un orchestre alors de second rang, aux finances aléatoires-.
Atteint d’une tumeur au cerveau en 1939, l’opération qu’il subit le laisse à demi-paralysé du côté droit et détériore sévèrement un tempérament qui n’était déjà pas très facile : bougon, autoritaire et quelque peu caractériel –on dirait aujourd’hui « bi-polaire »-.. Après la guerre et une longue convalescence, il rentra en Europe, où commença sa « seconde carrière », souvent décrit comme son « été indien » : après un bref passage par l’opéra de Budapest, Otto Klemperer s’installa à Londres où Walter Legge, le célèbre producteur, envisageait qu’il prenne la succession de Karajan à la tête du Philharmonia, très largement considéré comme la « Rolls Royce des orchestres britanniques » de l’époque et l’un des tout meilleurs d’Europe.

Ainsi, à partir de 1954 et jusqu’à sa mort en 1973, il enregistra avec cet orchestre une très grande partie du « grand » répertoire classique pour le label EMI. : Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Schumann, Brahms, Bruckner, Mahler… En Angleterre, il était réputé pour être « l’interprète le plus autorisé du répertoire central austro-allemand depuis le décès de Toscanini et de Furtwängler ». Ailleurs, ses enregistrements furent d’abord plus controversés, du fait, notamment, de tempi de plus en plus ralentis au fur et à mesure de son avancée en âge, mais ils sont actuellement considérés comme des piliers du catalogue depuis au moins une trentaine d’années, au gré de rééditions très bien remastérisées.
La playlist de ce jour comporte trois enregistrements issus de cet été indien. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Wolfgang Amadeus Mozart – Symphonie n°40, KV 550
Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer – 1962 ****

Otto Klemperer enregistra un assez large corpus d’oeuvres symphoniques de Mozart, ainsi que certains de ses opéras –sa « Flûte enchantée », notamment, sans dialogues, reste dans la mémoire de nombreux discophiles pour sa vision hiératique mais, à mon avis, complètement étrangère à l’esprit du Singspiel-. Très éloigné du style « galant » que l’on prête souvent au compositeur, le Mozart de Klemperer est totalement atypique, puissamment architecturé, chaque pupitre étant soigneusement détouré. Les tempi sont lents sans être lentissimes et sans lourdeur, l’ensemble peut sembler sévère, mais, dans une approche « traditionnelle » –cad. non HIP-, c’est ainsi que j’apprécie Mozart –beaucoup plus, par exemple, que l’intégrale enregistrée à Berlin par Herr Professor Doktor Karl(i) « sac de patates » Böhm, longtemps regardée comme « référence » et qui a plus mal vieilli, en définitive-.

• Ludwig van Beethoven – Symphonie n°3 « Eroica », op.55
Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer – 1959 *****

Issue d’une intégrale des symphonies de Beethoven, enregistrée au tournant des années 60 et qui fut longtemps considérée –et le reste encore chez certains critiques musicaux– comme l’une des deux ou trois références de ce corpus, la troisième symphonie s’avère très réussie et c’est, à mes oreilles, la meilleure pièce au sein d’une intégrale qui est, pour moi, assez largement sujette à controverse, du fait de tempi extrêmement lents qui font perdre beaucoup de vitalité à cette musique, dont c’est pourtant une composante essentielle –la cinquième ou la septième, par exemple, sont non seulement hyper-lente, mais certains équilibres orchestraux s’avèrent parfois bizarres, cf. vidéo-. Dennis Brain, le fabuleux corniste du Philharmonia Orchestra, révéla dans une interview qu’à partir des années 60, « Klemperer was no more a rythm guy ».

• Anton Bruckner – Symphonie n°4 « Romantique », WAB 104
Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer – 1963 ***

Dès le tout début de sa carrière de chef d’orchestre dans les années 20, Otto Klemperer dirigea des symphonies de Bruckner, mais Walter Legge ne considérait pas, en revanche, l’enregistrement des symphonies du compositeur comme une priorité, sauf la huitième symphonie, qui était déjà « chasse gardée » de Karajan pour EMI. Cette quatrième symphonie est interprétée dans sa version dite « 2B, édition Nowak » –Bruckner révisa cette symphonie plus que toute autre, ses nombreuses retouches sont recensées ici-. Contrairement à sa réputation de « chef lent », c’est loin d’être le cas dans cette symphonie. Klemperer en exalte la structure, mais , pour cette édition de la symphonie, je préfère la version beaucoup plus narrative et dynamique de William Steinberg, enregistrée à Pittsburgh pour Capitol en 1956.

 

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Playlist « Violon à l’ancienne »

Mes nuits sans dormir, une fois de plus… Avant de filer dans les Vosges pour la journée, une playlist composée de trois concertos pour violon enregistrés au tournant des années 50, qui constituent de belles versions dans chacun des cas envisagés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Les étoiles attribuées valent pour la qualité des oeuvres plus que pour leur interprétation dans le cadre de cette playlist.

• Aram Katchaturian – Concerto pour violon en ré mineur
David Oistrakh – Philharmonia Orchestra, Aram Katchaturian – 1949 ***

Le grand fait de gloire du compositeur Aram Katchaturian reste son ballet « Gayaneh », avec sa célèbre « Danse du sabre », dont le guitariste Dave Edmunds délivra une adaptation époustouflante ! Son concerto pour violon est l’autre pièce du compositeur assez régulièrement enregistrée, et notamment au moins trois fois par David Oïstrakh, son dédicataire et créateur de l’œuvre.
Le concerto, en trois mouvements, dure une trentaine de minutes ; il est teinté d’éléments folkloriques arménien et se réserve de belles parties virtuoses au violon.

• Wolfgang A. Mozart – Concerto pour violon n°4 en ré majeur KV 218
Johanna Martzy – Orch. Chambre radio de Bavière, Eugen Jochum – 1952 **

Du Mozart adolescent -l’oeuvre, d’une vingtaine de minutes, a été composée en 1775-, de structure très classique et guère passionnant à mes oreilles, plutôt rétives en général à Mozart…

• Antonin Dvořák – Concerto pour violon en la mineur op. 53
Johanna Martzy – Orch. RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1953 ****

Contemporain des concertos pour violon de Brahms et de Tchaïkovsky, celui d’Antonín Dvořák, créé en 1879, est, comme celui de Brahms, dédié au violoniste Joseph Joachim, sur les conseils duquel il le remodela durant deux ans. Curieusement, ce concerto, plutôt réussi –et supérieur à celui de Brahms à mes oreilles– n’est pas aussi populaire que le concerto pour violoncelle du compositeur, et reste moins souvent interprétée que les concertos de Beethoven, Brahms, Bruch, Tchaïkovski ou encore Mendelssohn et Sibelius. L’interprétation de Johanna Martzy est magnifique et elle est idéalement accompagnée par Ferenc Fricsay.

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Playlist « On refait l’histoire : part two »

Suite de la playlist de la veille, sans guère de commentaires superfétatoires, si ce n’est pour préciser que l’orchestre symphonique de la RAI de Turin n’est pas vraiment du niveau des autres orchestres que l’on entend par ailleurs ! Par ailleurs, l’enregistrement de la symphonie « Pathétique » de Tchaïkovsky constitue le tout premier enregistrement du chef autrichien avec l’orchestre philharmonique de Berlin, ainsi que son tout premier enregistrement d’une symphonie, mais aussi et surtout un affront pour Wilhelm Furtwängler, titulaire de l’orchestre à l’époque, qui avait enregistré la même oeuvre quelques mois plus tôt pour un éditeur concurrent.
La version de Karajan constitue une très belle synthèse entre le style Furtwängler –l’appui sur les cordes graves, le legato– et le style Toscanini –l’acuité rythmique, la précision, la furia du scherzo– : c’est pourquoi certains ont parfois pu parler de « Toscwängler » pour décrire son style de direction à l’époque.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Mozart – Symphonies n°35, 40 et 41 – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Tchaïkovsky – Symphonie n°6 « Pathétique » – Orchestre philharmonique de Berlin – 1939
• Smetana – Vltava (La Modau) – Orchestre philharmonique de Berlin – 19341
• Mozart – La flûte enchantée – Staatskapelle Berlin – 1938
• Rossini – Ouverture « Semiramide » – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Weber – Ouverture « Der Freischutz » – Concertgebouw Amsterdam – 1943
• Cherubini – Ouverture « Anacreon » – Staatskapelle Berlin – 1939
• J. Strauss – Ouverture « Der Zigeunerbaron » – Orchestre philharmonique de Berlin – 1942
• Verdi – La Traviata, préludes actes 1&3 – Orchestre symphonique de la RAI de Turin – 1942
• Verdi – Prélude « La forza del destino » – Staatskapelle Berlin – 1939

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Playlist « Mozart à poigne » !

Loin de l’image assez traditionnelle et un peu compassée du « divin Mozart », aimable et vaguement mélancolique, la playlist de ce jour expose quelques symphonies dans des versions un peu anciennes –respectivement : 1952 ; 1954 ; 1963-, mais solidement charpentées et viriles, optique sans doute discutable mais que je préfère à toute autre –au moins pour ce qui concerne les interprétations traditionnelles non HIP– pour ce compositeur que je n’apprécie que modérément, a fortiori dans ses symphonies, qui, à mes oreilles aux moins, ne sont pas ce qu’il a composé de mieux…
Même la célèbre sérénade « Petite musique de nuit », bluette généralement assez  inoffensive, gagne très largement à ce traitement très énergique ! Un Mozart à poigne, donc ! Mais, concernant Mozart, j’ai toujours eu des goûts bizarres ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Symphonie n°40, Sérénade «Eine kleine Nachtmusik» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1952 ****
• Symphonies n° 35 «Haffner» et 41 «Jupiter» – OS Pittsburgh, William Steinberg. 1954 ***/****
• Symphonies n° 38 «Prague» et 39 – Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer. 1963 ***/****

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Dimanche à l’opéra – Wolfgang A. Mozart, « Cosi fan tutte »

« Così fan tutte » est un opéra en deux actes composé par Wolfgang Amadeus Mozart sur un livret de Lorenzo Da Ponte : il s’agit de leur dernière collaboration, après « Don Giovanni » et « Les noces de Figaro ». Créé en 1790, cet opéra appartient au genre de l’opéra bouffe, bien qu’il contienne des éléments de profondeur psychologique et de satire sociale.
La version du jour est celle enregistrée en 1955 par Herbert Von Karajan, le Philharmonia Orchestra, entourés d’une constellation des étoiles du chant mozartien de l’époque. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Comme pour la majorité des opéras de Mozart –à part « La flûte enchantée »-, je ne l’écoute que très rarement et il m’a été d’autant plus facile de choisir cette version que c’est la seule présente dans ma discothèque !

• Acte I – L’opéra commence dans un café à Naples où deux officiers, Ferrando et Guglielmo, se vantent de la fidélité de leurs fiancées respectives, Dorabella et Fiordiligi. Leur ami Don Alfonso, un vieux philosophe cynique, les met au défi en affirmant que toutes les femmes sont inconstantes –« Così fan tutte » signifie « Toutes les femmes font ainsi », ce que l’on traduirait plus trivialement de nos jours par « Toutes les mêmes »-.
Ferrando et Guglielmo acceptent le pari de Don Alfonso et décident de se déguiser pour tenter de séduire la fiancée de l’autre. Ils feignent d’être appelés au front et disent un adieu déchirant à leurs bien-aimées.
Peu après, deux « étrangers » (en réalité Ferrando et Guglielmo déguisés) arrivent chez les sœurs et tentent de les séduire. Au début, Dorabella et Fiordiligi résistent aux avances des étrangers. Sur les conseils de Don Alfonso et avec l’aide de la servante Despina, les « étrangers » feignent de prendre du poison pour gagner la pitié des sœurs. Despina, déguisée en médecin, arrive et « soigne » les hommes, ce qui permet aux sœurs de commencer à céder à leurs avances.

• Acte II – Les « étrangers » continuent leur cour assidue. Ferrando, déguisé, courtise Dorabella, tandis que Guglielmo, déguisé, courtise Fiordiligi. Les sœurs commencent à succomber à leurs avances. Don Alfonso persuade les sœurs d’accepter une double cérémonie de mariage avec les « étrangers ».
Juste au moment où les mariages sont sur le point d’être célébrés, on entend des marches militaires au loin. Ferrando et Guglielmo reviennent de leur prétendue guerre, découvrant avec chagrin que leurs fiancées les ont trahis. Ils révèlent leur déguisement, et les sœurs, honteuses, avouent leur infidélité.
Malgré la douleur de la trahison, les couples se réconcilient. Don Alfonso conclut que l’amour et le pardon triomphent, et tout le monde célèbre la fin heureuse.

La musique de Mozart et le livret de Da Ponte créent un équilibre parfait entre comédie et profondeur psychologique. Le thème central de l’opéra est la fidélité amoureuse. Da Ponte et Mozart explorent la nature humaine et la tentation, montrant que même les personnes les plus vertueuses peuvent succomber à la séduction.
L’opéra est également une satire des mœurs de l’époque, critiquant la légèreté et l’inconstance des relations amoureuses. Le pari entre Don Alfonso et les officiers met en lumière les jeux de l’amour et de la tromperie, montrant comment les apparences peuvent être trompeuses.
Mozart utilise des duos et des ensembles pour explorer les relations entre les personnages et leurs émotions. Les duos entre les sœurs, par exemple, révèlent leurs sentiments et leurs dilemmes intérieurs. Les arias sont des moments de réflexion et d’expression personnelle : vulnérabilité, désarroi…
L’orchestration de Mozart est variée, il se sert des instruments pour souligner les émotions et les actions des personnages. Des motifs musicaux récurrents aident à unifier l’œuvre et à renforcer les thèmes dramatiques.

La version de ce jour, enregistrée en 1954 pour EMI/Columbia, est devenue mythique et régulièrement citée parmi les deux ou trois versions de référence pour la discographie de cet opéra. Le son, monophonique, est tout-à-fait correct, Karajan dirige l’oeuvre très naturellement dans des tempi très contrastés –comme souvent dans ses Mozart de l’époque– et met en valeur les pupitres du Philharmonia, notamment la petite harmonie. Les récitatifs sont raccourcis, comme sur toutes les versions studio contemporaines, mais cela ne nuit en rien à compréhension de l’oeuvre. Le casting réuni pour l’occasion est d’un niveau exceptionnel, tant chez les femmes que chez les hommes.


« Cosi fan tutte » aurait dû connaître un grand succès : les premières représentations, lors de sa création, furent en effet largement saluées, mais la mort de l’empereur Joseph II entraîna le fermeture des toutes les théâtres et, lors de leur réouverture, l’opéra était déjà oublié.

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Dimanche à l’opéra – Mozart, Die Zauberflöte

« La Flûte enchantée » (Die Zauberflöte) est un « Singspiel » –grosso modo : la forme allemande de l’opéra comique français, avec alternance d’airs et de dialogues– composé par Wolfgang Amadeus Mozart sur un livret d’Emanuel Schikanederentre autres directeur du théâtre où se déroula la première de l’oeuvre, et titulaire du rôle de Papageno à cette occasion-. Créé en 1791, cet opéra est l’une des œuvres les plus célèbres et les plus appréciées de Mozart. Il combine des éléments de conte de fées, et de philosophie maçonnique, l’ensemble créant une histoire qui se veut vaguement ésotérique mais est en réalité, au moins à mes oreilles, d’une naïveté assez confondante ! Nonobstant, c’est le seul opéra de Mozart que j’apprécie réellement et que je suis capable d’écouter en entier sans m’ennuyer. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’histoire de « La Flûte enchantée » se déroule dans un royaume mythique, à une époque non définie, et met en scène une série de personnages colorés, chacun représentant différents aspects de la nature humaine et des idéaux philosophiques.

• Acte I : l’opéra s’ouvre avec le prince Tamino poursuivi par un serpent. Il est sauvé par les trois dames de la Reine de la Nuit. Tamino s’évanouit, et les trois dames vont chercher de l’aide. Papageno, un chasseur d’oiseaux, apparaît et prétend avoir tué le serpent. Les trois dames reviennent et punissent Papageno pour son mensonge en lui fermant la bouche avec un cadenas. Elles montrent à Tamino un portrait de Pamina, la fille de la Reine de la Nuit, et Tamino tombe immédiatement amoureux d’elle. La Reine de la Nuit apparaît et demande à Tamino de sauver Pamina, qui a été enlevée par Sarastro, un prêtre qu’elle décrit comme un homme cruel.
Tamino accepte et reçoit une flûte enchantée pour l’aider dans sa quête. Papageno, dont le cadenas a été retiré, reçoit un carillon magique et est chargé d’accompagner avec Tamino. Tamino et Papageno partent à la recherche de Pamina, guidés par trois garçons espiègles. Ils arrivent au temple de Sarastro, où ils apprennent que Sarastro n’est pas un tyran mais un sage prêtre. Tamino est impressionné par la sagesse et la bonté de Sarastro et décide de rejoindre son ordre. Pamina, quant à elle, est gardée par Monostatos, un serviteur de Sarastro, mais elle est sauvée par Papageno.

• Acte II : Sarastro décide que Tamino doit passer une série d’épreuves pour prouver sa valeur et sa sagesse avant de pouvoir épouser Pamina. Tamino et Pamina sont séparés et doivent surmonter divers défis, y compris le silence et le feu, pour prouver leur amour et leur vertu. Pendant ce temps, Papageno, qui rêve de trouver une compagne, rencontre une vieille femme qui se transforme en une jeune et belle Papagena, mais seulement s’il promet de lui être fidèle.
La Reine de la Nuit, furieuse que Tamino ait rejoint Sarastro, apparaît et tente de convaincre Pamina de tuer Sarastro. Pamina refuse, et la Reine de la Nuit est bannie. Tamino et Pamina réussissent leurs épreuves et sont réunis. Papageno, après avoir surmonté sa propre épreuve, est réuni avec Papagena. L’opéra se termine par une célébration de la sagesse, de la vertu et de l’amour triomphant. Sarastro bénit les couples, et tous chantent les louanges de la lumière et de la vérité.

« La Flûte enchantée » peut simplement s’écouter comme un conte de fées, mais Mozart et Schikaneder ont également voulu créer une oeuvre riche en symbolisme et en éléments philosophiques.
• Symbolisme maçonnique : Mozart et Schikaneder étaient tous deux francs-maçons, et « La Flûte enchantée » est imprégnée de symbolisme maçonnique. Le temple de Sarastro, les épreuves de Tamino et les thèmes de la lumière et de la vérité sont tous des éléments qui reflètent les idéaux maçonniques de l’époque. Sarastro représente la sagesse et la vertu, tandis que la Reine de la Nuit incarne l’obscurité et la tromperie.
• Dualité du bien et du mal : l’opéra explore la dualité entre le bien et le mal, la lumière et l’obscurité. La Reine de la Nuit, bien qu’elle soit la mère de Pamina, est dépeinte comme une figure maléfique, tandis que Sarastro, bien qu’initialement décrit comme un tyran, est révélé comme un sage bienveillant. Cette inversion des attentes souligne la complexité morale de l’œuvre.
• Quête de la sagesse et de l’amour : la quête de Tamino pour sauver Pamina est aussi une quête de sagesse et de vertu. Les épreuves qu’il doit surmonter symbolisent les défis que chacun doit relever pour atteindre l’illumination et la vérité. L’amour entre Tamino et Pamina est présenté comme une force purificatrice qui les aide à surmonter ces épreuves.

La musique de Mozart pour « La Flûte enchantée » est à la fois complexe et accessible. Les arias de la Reine de la Nuit, avec leurs vocalises impressionnantes, contrastent avec les mélodies plus simples de Papageno et Pamina. La flûte enchantée elle-même joue un rôle central, symbolisant la magie et la transformation. Malgré ses thèmes sérieux, « La Flûte enchantée » est également plein d’humour et de naïveté. Le personnage de Papageno, avec ses chansons légères et son caractère espiègle, apporte une touche de légèreté à l’opéra. Son désir simple de trouver une compagne et son carillon magique ajoutent une dimension comique à l’histoire.

La version écoutée aujourd’hui est une bonne version « traditionnelle », enregistrée avec grand soin en 1964, très bien dirigée par « herr Professor Doktor » Karl Böhmil appréciait particulièrement qu’on l’appelle par son titre de docteur en droit…– et bien chantée –avec la majorité des interprètes-vedettes de l’époque en Allemagne, même si personnellement, je trouve le Papageno de Dietrich Fischer-Dieskau bien univoque et manquant singulièrement d’humour…-. Les dialogues sont dits par des acteurs, comme c’était souvent le cas, au disque, à l’époque en Allemagne : c’est une drôle d’habitude qui heureusement n’a pas perduré ! Elle est communément considérée comme l’une des « versions de référence » de l’oeuvre et a souvent été rééditée dans différents formats, y compris récemment en Blu-ray audio.

Playlist « Seconde chance » – Mozart

Mozart, divin Mozart… Pas si divin que ça à mes oreilles, plutôt rétives à ce musicien –j’apprécie quelques symphonies ou concertos pour piano, l’un ou l’autre opéra à petite dose, et puis c’est à peu près tout…-, et, pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de m’y consacrer sporadiquement, pour avoir si, enfin, je peux y accrocher… Ce ne sera pas encore pour cette fois, décidément, avec cette série de trois albums consacrée à l’essentiel des concertos pour instruments à vent qu’il composa. Ils sont extraits d’un coffret disponible en son temps pour une bouchée de pain, et qui fut épuisé très rapidement –à tel point que l’éditeur fut très surpris du succès phénoménal de l’entreprise-, malgré une ligne éditoriale des plus basique. De rares exemplaires désormais en vente en occasion sont parfois disponibles, à des tarifs le plus souvent très au-delà du prix neuf initial –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.
Pour l’anecdote, c’est le succès de ce coffret et celui de son frère jumeau consacré aux oeuvres chorales qui poussa quelques années plus tard Deutsche Grammohon et le groupe Universal à publier l’intégrale des enregistrements du chef paru sous l’étiquette jaune –sous forme de quatre coffrets distincts, d’abord, puis d’un énorme coffret plus tardivement : tous épuisés également-.

Les interprétations vont de l’excellent –les concertos pour cor : l’album est entré dans la légende très rapidement après sa parution et constitue, aujourd’hui encore, une référence– au convenable –les autres concertos de cette playlist– , dans un style désormais suranné : orchestre assez important dominé par les cordes, très belles sonorités mais ensemble assez lisse et refus des aspérités : tout ce qui a presque toujours singularisé le Mozart du chef autrichien.
Chaque année, Karajan enregistrait régulièrement et alternativement pour EMI et Deutsche Grammophon un certain nombre de disques à Saint-Moritz, en Suisse, durant l’été, où il faisait venir un nombre réduit de musiciens de son orchestre berlinois –qui, paraît-il, se battaient pour avoir la possibilité de participer à ces sessions-, généralement pour des albums concertants, qui permettait à ses musiciens de s’exprimer en tant que solistes : cette série d’albums fait partie de ces enregistrements, parmi lesquels il me reste encore à écouter des concertos pour clarinette et pour basson, afin de compléter cette série estivale : mais point trop n’en faut !

4 concertos pour cor et orchestre – Denis Brain, cor – Philharmonia Orchestra – 1953 ***, c’est peut-être un disque de légende, mais les oeuvres me parlent assez peu en réalité !
Concerto pour flûte, concerto pour flûte – Andreas Blau, OP Berlin – 1971 **
Concerto pour flûte et harpe – James Galway & Fritz Helmis, OP Berlin – 1971 ***
Concerto pour hautbois – Lothar Koch, OP Berlin – 1971 **
Symphonie concertante – Steins, Star, Hauptmann, Braun, OP Berlin – 1971 ***
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist « Karajan, l’héritage Decca »

Non content d’avoir signé deux contrats d’exclusivité –sic…– avec les labels EMI et Deutsche Grammophon dans les années 50, Karajan enregistra également, au tournant des années 60, pour Decca, avec l’orchestre philharmonique de Vienne, lequel orchestre était alors sous contrat avec cette firme, qui exportait également aux USA sous label RCA –sic encore…-, label sous lequel parurent en priorité certains des enregistrements, destinés prioritairement au marché américain, réalisés alors. Pas exactement facile de s’y retrouver dans ces méandres discographiques !
C’est parmi ces enregistrements viennois que j’ai concocté la playlist de ce jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Wolfgang Amadeus Mozart – Symphonies 40 – Mars 1959 ***** • Symphonie 41 « Jupiter » – Avril 1963 ***
Sans doute les meilleures réussites du chef dans des symphonies de Mozart : beauté du chant et des sonorités, souplesse des lignes. La symphonie n°40, notamment, est baignée d’une douce lumière dans le mouvement lent : c’est vraiment très beau ! Mon appréciation pour la « Jupiter » est tributaire du peu d’engouement que je porte pour cette oeuvre… A l’origine, chacune des symphonies de Mozart était couplée avec une symphonie de Haydn –les n°103 et 104, que j’écoute rarement, et louées comme de remarquables versions par le grand spécialiste H.C. Robbins Landon, éminent spécialiste du compositeur-, la jaquette ci-dessus est celle d’une réédition française plus tardive.

• Richard Strauss – Also Sprach Zarathustra – Mars 1959 *****
Une remarquable version, superbement enregistrée, qui servit de bande-son au film « 2001 : L’odyssée de l’espace », de Stanley Kubrick, qui utilisa cet enregistrement subrepticement parce que la MGM n’en possédait pas les droits, « secret » qui fut éventé bien plus tard ! A cette date, l’orchestre de Vienne a trouvé la splendeur qu’il avait quelque peu perdu à la fin de la seconde guerre mondiale et s’impose comme l’un des tout meilleurs orchestre au monde.


• Gustav Holst – The Planets – Septembre 1961 ****
La première version de Karajan est très célèbre, et bénéficie d’une prise de son somptueuse pour l’époque. Elle est globalement très bien, mais assez peu idiomatique si l’on se réfère aux enregistrements du spécialiste de cette ouvre qu’est Sir Adrian Boult. A mes oreilles cependant, le fameux « Big tune » de «Jupiter» manque singulièrement d’ «anglitude» ; a contrario, « Mars » est martial à souhait, comme il se doit !

• Piotr Tchaïkovsky – Casse-noisette, suite de ballet – Septembre 1961 *****
• Edvard Grieg – Peer Gynt, suite 1 et extrait suite 2 – Septembre 1961 *****
• Johann Strauss II, Josef Strauss – Ouvertures, valses et polkas – Avril 1959 ***** -Cliquer sur l’imagette de gauche pour la voir en plus grand-.
Dans ces pages plus légères qu’il aimait ne pas dédaigner, le chef autrichien a toujours excellé tout au long de sa carrière, comme en attestent les nombreux enregistrements qu’il en réalisa –au moins trois fois pour les ballets de Tchaïkovsky et le Peer Gynt de Grieg, et il enregistra bien plus souvent encore des pièces de la famille Strauss-.

Concernant les dernières citées, les versions qu’il y donna à Vienne –pour EMI dans les années 40, pour Decca au sein de cette playlist et, enfin, à l’occasion du festival de Salzburg en 1968 ou du Nouvel An 1987 à Vienne pour Deutsche Grammophon– sont à mes oreilles supérieures à celles, innombrables, qu’il enregistra à Berlin.

Tous ces enregistrements ont été produits par le mythique John Culshaw, producteur du « Ring » légendaire de Solti pour Decca, et homme d’un caractère notoirement difficile qui s’entendit pourtant  remarquablement avec le chef autrichien : ils partageaient tous deux les mêmes passion pour la vitesse et le pilotage de bolides…

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Playlist « Cette année-là. 2012 »

Thomas Newman – BOF « Skyfall »
Mozart – Concertos pour piano 20 & 21 – Jan Lisiecki ; ORS Bavière, Christian Zacharias
Nick Drake – Five Leaves Left
Berlioz – Symphonie Fantastique – Scottish Chamber Orchestra, Robin Ticciati
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist « Retrouvailles de vieilles connaissances »

Aujourd’hui, nouvelle journée de grandes chaleur et de quasi-sécheresse, je retrouve d’anciennes connaissances : des enregistrements assez anciens, dont les bandes remontent, pour les plus anciennes à 1948 –Beethoven– et les plus récentes à 1957 –Schumann-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La 5ème symphonie a été couronnée « meilleure interprétation de l’oeuvre » par un parterre de chefs d’orchestre réunis par Nikolaus Harnoncourt lors d’une discographie comparée ; c’est en effet une très bonne version, qui fut remarquablement mal accueillie en France lors de sa sortie par la revue « Disques » : trop rapide et trop triomphalement brutale paraît-il ! Jugez-en par vous-même !

La « Flûte enchantée » , de Mozart, est une version sans dialogue, réunissant une distribution dominée, à mes oreilles, par le Papageno d’Erich Kunz, qui est resté, selon moi, inégalé. L’enregistrement fut longtemps regardé comme une référence, mais la prise de son a vieilli et l’absence de dialogues rend l’histoire assez peu compréhensible.
Excellents disques de Schumann –dans la meilleure de ses symphonies à mon avis, sachant que je n’écoute quasiment jamais les trois autres– et de Sibelius, dont le chef fut un ardent défenseur dès le début des années 30 et qu’il enregistra tôt dans sa carrière avec le Philharmonia.

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