Evidemment, en me lançant dans l’écoute d’un opérable dimanche matin à partir de 9 heures environ, j’envisage, entractes compris, de déjeuner tard ! Ça tombe bien, TheCookingCat rentre du travail vers 13:30 environ, et j’ai donc le temps de profiter un peu de son absence pour « écouter fort » cet album que je cherchais depuis longtemps, et qu’on trouve assez difficilement à prix convenable –il semble qu’il n’ait pas été réédité depuis plusieurs années-. Très jolie présentation, excellent livret –qui nécessite cependant l’achat surnuméraire d’une loupe, tant les textes sont écrits petits…-.
A la fin des années 80 et au début des années 90, les grands éditeurs enregistraient à tout de bras des « Ring » intégraux, pour profiter des avantages du numérique, d’une part, et présenter une nouvelle génération d’artistes, d’autre part. On eut donc droit, tour à tour, à James Levine pour Deutsche Gramophone –beau mais impavide et très lent-, Bernard Haitink pour EMI –beau mais lisse et presque sans passion– puis, à peine plus tard, Christoph Donanhyi entama sa version en 1992, avec cette Walkyrie, mais Decca n’alla jamais au bout de l’entreprise…
Pourtant, des trois, c’est celui que je trouve le plus intéressant : je préfère de très loin le Wotan de Robert Hale à celui de James Morris –ce qui a une importance capitale pour la longue narration introspective de l’acte 2-, interprète des deux versions concurrentes, et l’orchestre de Donanhyi, précis et narratif, s’avère excellent et tenu d’une main de maître –il est curieux que ce chef, qui enregistra beaucoup d’excellents disques à cette époque, ne soit pas plus connu : il fait partie des très grands, malgré son déficit relatif de notoriété…-. Tous les chanteurs sont pour le moins satisfaisants, et l’engagement dramatique est plus intense que dans les deux albums sus-cités.
Evidemment, ces trois version sont excellemment enregistrées, bénéficient d’une production soignée et, chacune à leur manière, sentent le studio à plein nez et manquent de l’engagement de versions enregistrées en live, mais elles n’en présentent pas, non plus, les éventuelles petits « pains » ou les baisses de tension occasionnelles. Et leur prise de son s’avère très bien équilibrée, ce qui ne gâche pas le plaisir, bien au contraire ! Avec un petit plus pour cette version Decca, qui me semble la plus naturelle des trois.
L’une des meilleures version de studio, en définitive…