Journal des vacances, 2

Mardi 26 juillet – Pêche miraculeuse !

Une météo maussade en début de journée –pluie fine, vent frais– a eu raison de notre bonne volonté et raccourci notre balade dans les rues de Boulogne : nous sommes ensuite restés dans notre gentilhommière jusqu’au milieu de l’après-midi.
Là, le soleil revenu, nous sommes partis pour Audresselles, petit village de pêcheurs pittoresque entre Boulogne-Sur-Mer et Calais, qui doit compter presque autant de restaurants ouverts l’été que d’habitants l’hiver ! Sans être la plus jolie du secteur –mais on bénéficie d’une vue sur l’Angleterre assez exceptionnelle-, la plage d’Audresselles paraît encore relativement préservée d’un tourisme de masse et s’avère très agréable ! Nous avons même découvert  qu’il était possible de louer un blockhaus totalement aménagé, expérience que je juge particulièrement intéressante, au grand dam de TheCookingCat qui ne veut pas en entendre parler… On en reparlera !

Audresselles est également la patrie du flobart, ce bateau de pêcheurs à fond plat et flancs très hauts, que l’on peut assez facilement hâler sur la plage et qui permet de pêcher dans des eaux peu profondes. Nous avions assisté il y a quelques années à la traditionnelle procession du 15 août à Audresselles, qui doit assurer aux pêcheurs locaux une pêche miraculeuse et une vie sauve –La Manche est l’une des mers les plus agitées de l’hémisphère nord-.

– Menu du soir, à Audresselles, donc, dans un restaurant a priori très  réputé : une somptueuse soupe de poissons à la bisque de homard; une exceptionnelle cassolette de Saint-Jacques à l’écossaise –sauce au saumon fumé, à la crème et au whisky– accompagné de brochettes de légumes rôtis et rattes du Touquet.
– Album du jour : Arthur Honegger – Symphonies n°2 et 3 – Philharmonie de Berlin, Karajan.
– Nombre de pas : 10112

Journal des vacances, 1

Jour 1 – Samedi 23 juillet – Choc thermique et carbonade savoureuse !
Nous avons donc pris la route relativement tard –9:30 le matin– pour cause de prise de sang à réaliser avant le départ –le labo n’ouvre qu’à 08:00 le samedi-, sous une chaleur moite déjà bien installée. C’est vers 13:00, arrivés en Belgique, que nous avons commencé à être exposés à une fraîcheur relative –24 degrés, à comparer aux 33 degrés des derniers jours à Strasbourg-. Pas d’arrêt au Luxembourg cette année : l’essence n’y est pas moins chère qu’en France et je n’ai plus besoin de cigarettes puisque je ne fume plus ! On ramènera néanmoins quelques cartouches –la loi dit : maximum deux par personne– pour des amis au retour.
Choc thermique confirmé lors de notre escapade de la soirée dans Boulogne-Sur-Mer, où j’avais réservé un chouette restaurant !
– Menu du soir : une savoureuse carbonade flamande, parfaitement épicée et une gargantuesque profiterole à la vanille !
Album du jour : –
– Nombre de pas : 9502, ce qui est plutôt pas mal pour une journée passée essentiellement  en voiture !

Jour 2 – Dimanche 24 juillet – Fête de la moule et brocante…
Grand beau soleil, chaleur,très supportable !
Nous avons été confrontés à la pénurie de moutarde, dont nous pensions qu’il s’agissait d’une légende : dans le Pas-De-Calais, il semble que ce soit une réalité ! Le rayon « Moutarde » de tous les magasins de Boulogne est désespérément désert !
L’après-midi, longue promenade sur la plage et la digue de Wimereux, qui a changé depuis février suite à un éboulement de falaise assez conséquent à son extrémité nord ; puis, passage dans la rue principale de la ville, pour faire un petit tour à la brocante. Après deux ans de crise Covid, les animations estivales ont repris et en ce dernier week-end de juillet, la traditionnelle fête de la moule -et sa cohorte de touristes-battait son plein !
– Menu du soir : Potjevleesch –sans moutarde ! – – Frites et salade
– Album du jour : Amy Winehouse – Back To Black
– Nombre de pas: 17088

Jour 3 – Lundi 25 juillet. Vos gueules les mouettes !
Temps dégradé et gris, petite fraîcheur bienvenue…
J’avais oublié à quel point les mouettes étaient continuellement bruyantes : de jour comme de nuit, elles ne s’arrêtent jamais ! A Strasbourg, les moineaux commencent leur pépiement au lever du soleil, vers 5 heures, et la corneille du parc commence à brailler à l’aube. Ici, c’est un tintamarre incessant !
Profitant de cette météo relativement plus maussade, nous sommes d’abord allés faire quelques emplettes au Channel Outlet de Calais, comme chaque année. Nous voulions ensuite marcher sur la plage, mais le vent était si fort que nous y avons renoncé et nous sommes rabattus vers une balade en ville.
– Menu du soir : Choucroute de la mer : haddock, saumon, dos de cabillaud, gambas
-Album du jour : Beethoven, sonates pour piano n°8, 14, 21 et 25 – Steven Osborne
Nombre de pas : 12234

Playlist nocturne « 3 x 2 »

Evidemment, après avoir dernièrement intitulé une playlist 32 x 32, la présente playlist fera « petit joueur » ! Elle est consacrée à trois « deuxièmes symphonies », dont deux que je n’écoute quasiment jamais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour commencer, j’ai presque redécouvert le deuxième symphonie de Beethoven, sans doute la plus généralement mal-aimée de son corpus, et qui fut tout aussi mal accueilli lors de sa création, tant à Leipzig –« […] un monstre mal dégrossi, un dragon transpercé et qui se débat indomptable et ne veut pas mourir, et même perdant son sang dans le finale, rageant, frappe en vain autour de soi de sa queue agitée ». – qu’en France –« […] après avoir pénétré l’âme d’une douce mélancolie, il la déchire aussitôt par un amas d’accords barbares. Il me semble voir renfermer ensemble des colombes et des crocodiles ». – ; la légende affirme que Berlioz s’enfuit, épouvanté, à l’audition de certains fragments de la symphonie !
Evidemment, à nos oreilles habituées à bien plus de dissonances, cette symphonie ne produit plus le même effet, mais cette écoute nocturne et attentive m’a permis de l’apprécier –et d’en apprécier cette version– bien plus que d’habitude !

La deuxième symphonie de Bruckner jouissait à peu près d’un même délaissement de ma part, et je la connais nettement moins bien que les 4, 5, 7, 8 et 9. Ici, dans sa version originale de 1872, avec ses pauses et ses ruptures, un chef de second rang, Georg Tintner, quasi-inconnu en Europe au moment de la parution de de disque –et qui bénéficie désormais d’une aura quasi-mythique dans les pays anglo-saxons-, à la tête d’un orchestre de troisième zone –et cependant excellent– en donne une interprétation de premier ordre, dans une prise de son très convenable. L’intégrale très complète des symphonies est disponible à prix raisonnable et s’avère d’un très bon niveau d’ensemble.

Enfin, j’écoute désormais moins souvent la deuxième symphonie de Sibelius, qui fut la toute première oeuvre que je découvris du compositeur finlandais, à la fin des années 80. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… Mais son finale hymnique est toujours aussi emballant, et c’est une très grande versions que j’ai mis entre mes oreilles dans cette playlist !

Playlist « Paysages d’en face »

C’est l’été, et comme chaque année, nous allons dans très peu de temps rejoindre les grandes plages de la côte d’Opale, juste en face ces falaises anglaises. Oublieux que je suis, je n’ai même pas fait de passeport, et nous ne pourrons donc pas, si l’envie nous en prend, partir une ou deux journées en passant dans le tunnel…
En attendant, c’est une belle évocation des paysages anglais que je m’offre ce matin, à travers trois symphonies et quelques autres pièces de Ralph Vaughan Williams, dont je pense ne jamais vous avoir parlé jusqu’ici. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Très influencé par la musique folklorique la musique traditionnelle de son pays, Ralph William Vaughan connut une carrière assez longue et s’illustra essentiellement dans la musique symphonique –9 symphonies, de la musique de film, quelques pièces symphoniques-, et dans l’opéra. Il est assez réputé pour avoir réussi à dépeindre de fort belle manière les paysages anglais à travers sa musique, qui s’écoute généralement agréablement.

Les enregistrements écoutés ce matin sont issus d’un coffret anthologique enregistré par le grand chef anglais Adrian Boult, grand défenseur de la musique de son pays -excellent également dans Brahms et, de façon surprenante, dans Wagner, dont il n’enregistra malheureusement pas d’opéra intégral– , qui connut lui aussi une très longue carrière discographique –ses premiers enregistrements datent de l’ère acoustique, dans les années 20, et il réalisa un enregistrement en numérique expérimental à la fin des années 70, ce qui témoigne d’une longévité exceptionnelle !

Vivement les vacances !

Surprise redondante et brève playlist

Juillet est arrivé sans prévenir, tant l’été, avec ses vagues de chaleur étouffante et sa sécheresse déjà bien installée, semble en réalité présent depuis de longues semaines cette année –au moins depuis la mi-mars– ! Du coup, la surprise de ce mois est livrée un peu –à peine ! – plus tardivement : vous la retrouverez ici.

Elle est accompagnée d’une brève playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– que j’ai écoutée d’une oreille assez distraite aujourd’hui, mais assez fort dès le petit matin venu : une forme de vengeance à l’encontre des voisins qui ont fait la java toute la nuit !

Playlist « 32 x 32 »

Ces dernières nuits, j’ai écouté trente-deux fois la trente-deuxième sonate de Beethoven –la fameuse Opus 111-, dans trente-deux versions différentes, et il m’en reste encore en stock dans ma discothèque… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pendant longtemps, ce fut ma sonate préférée et je l’écoutais régulièrement en boucle, mais je n’en avais pas tant de versions différentes : Kempff 1965, Arrau 1965 et Serkin/DGG –qui ne figure pas dans cette playlist– constituaient mon pain quotidien, agrémenté d’un peu de Nat. Depuis, j’en ai collectionné quelques versions supplémentaires et c’est assurément l’une des oeuvres les mieux représentées dans ma discothèque.
Par la suite, d’autres l’ont rejointes au panthéon, et notamment les sonates n°30 et 31, que j’aime tout autant. Beaucoup a été écrit à propos de cette sonate, qui est, paraît-il, l’un des plus beaux cadeaux fait à l’humanité, et dont « […nous comprenons que Beethoven, dont l’oreille ne percevait plus aucun son terrestre, a été élu pour nous ‘faire entendre l’inouï.] ». Wilhelm Kempff

Les approches interprétatives sont parfois si différentes qu’il est difficile de dire quelle est ma version préférée tant les visions semblent radicalement divergentes, et il n’est évidemment pas question ici de procéder à une analyse de ces divergences ou d’établir un classement. Il semble qu’il n’y a rien de commun entre le bouillonnement presque rageur –mais réalisé de manière presque brouillonne– du premier mouvement chez Yves Nat, la maîtrise technique exceptionnelle de Gulda/Amadeo et l’étrange dislocation produite par la lenteur d’Ugorsky, qui arpège les accords…

Le compositeur André Boucourechliev décrit le second mouvement ainsi : « L’Arietta, d’abord, une mélodie d’une admirable sérénité, et puis un thème qui donnera naissance à une prodigieuse série de variations, d’essence surtout rythmique. En effet, avec chaque variation, les durées se démultiplient, et le temps semble se condenser ; mais alors que dans l’op. 109 (où les rythmes se monnayaient déjà jusqu’aux plus petites valeurs), les variations sont parfaitement délimitées, ici leur repérage, pour être possible, devient sans objet. Il faut suivre leur continuité, leurs métamorphoses progressives, jusqu’au trille devenu double puis triple, réapparu encore au dessus du bruissement des valeurs pulvérisées qui tracent un domaine sonore inouï… Un ultime rappel de la cellule vitale de l’Arietta, une infime transformation chromatique de sa mélodie, scellent l’adieu et s’ouvrent sur le silence des profondeurs. » -Cliquer sur l’imagette de droite pour voir la première page manuscrite de la partition-.
J’ai beaucoup aimé, dans ce second mouvement, des interprétations aussi contrastées que Gulda/Amadeo –le passage en trilles est prodigieux-, Schnabel, Solomon et Kissin, pour n’en citer que quelques uns.

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