Playlist « Cette annĂ©e-lĂ  – 2017 »

• Depeche Mode – Spirit
• Gustav Holst – The Planets – National Youth Orchestra Of Great Britain, Edward Gardner
• Rammstein – Paris
• Ludwig Van Beethoven – Sonates pour piano n°23 & 32 – Evgeny Kissin
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Dimanche Ă  l’opĂ©ra – Bartok, Le château de Barbe-Bleue

J’écoute ce matin la toute première version qui a honorĂ© ma discothèque de l’unique opĂ©ra de BĂ©la BartĂłk, « Le château de Barbe-Bleue : lorsque je l’avais achetĂ©e, après avoir entendu l’oeuvre Ă  l’opĂ©ra national du Rhin, cette version Ă©tait alors la seule dans les rayons de mon disquaire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Elle m’a toujours donnĂ© toute satisfaction, mĂŞme si ce n’est pas ma prĂ©fĂ©rĂ©e.
Le Château de Barbe-Bleue (en hongrois A Kékszakállú herceg vára) est un opéra en un acte de Béla Bartók, composé en 1911 et créé en 1918. Le livret, écrit par Béla Balázs, est basé sur la légende de Barbe-Bleue. L’opéra se concentre sur une interaction intime entre seulement deux personnages : Barbe-Bleue et sa nouvelle épouse, Judith. L’histoire explore des thèmes psychologiques profonds, notamment la solitude, la quête de vérité et les mystères de l’âme humaine.

L’opĂ©ra est fondĂ© sur un conte de Charles Perrault, Ă©crit en 1697, qui aborde le thème de la dĂ©loyautĂ© conjugale : l’Ă©pouse supposĂ©e soumise Ă  son mari s’avĂ©rant irrespectueuse des règles Ă©tablies, elle encourt la mort pour avoir dĂ©sobĂ©i. –Les ligues fĂ©ministes « Me Too » y verront sans doute un symbole du patriarcat, alors que le conte parle des tentations auxquelles l’ĂŞtre humain succombe et de leurs consĂ©quences possibles-. Ainsi, L’Ĺ“uvre commence par un prologue oĂą un narrateur s’adresse au public, l’invitant Ă  dĂ©couvrir une histoire qui se dĂ©roule dans l’âme humaine. Le narrateur pose la question de savoir si ce que nous voyons dans le château de Barbe-Bleue est rĂ©el ou s’il s’agit d’une reprĂ©sentation des profondeurs de la psychĂ©. –Ce prologue parlĂ© est absent de la version Ă©coutĂ©e ce jour-.

Le livret de l’opĂ©ra « Le Château de Barbe-Bleue » est une Ĺ“uvre dense qui s’articule, en un acte unique et sept scènes, autour de la relation psychologique entre deux personnages : Barbe-Bleue et Judith. Il se compose de sept scènes correspondant aux sept portes mystĂ©rieuses du château que Judith veut ouvrir.
• Ouverture, prologue parlĂ© – Un narrateur introduit l’histoire, interrogeant l’audience : « OĂą est le château ? Est-il dans ce monde ou en dehors ? ». Il plante le dĂ©cor mystĂ©rieux du drame qui va se jouer.
• Scène 1 – L’entrée dans le château
Judith et Barbe-Bleue viennent d’entrer dans le château, une forteresse sombre et froide. Judith, récemment mariée à Barbe-Bleue, exprime son amour mais est intriguée et inquiète par l’atmosphère lugubre. Barbe-Bleue tente de la rassurer, mais Judith sent le poids d’un secret. Barbe-Bleue l’avertit : ce château renferme ses mystères, et il serait peut-être dangereux de les dévoiler. Mais Judith, curieuse et résolue, demande l’ouverture des portes.
• Scène 2 – La première porte : La salle de torture
Judith insiste pour ouvrir la première porte, malgrĂ© les rĂ©ticences de Barbe-Bleue. Derrière, elle dĂ©couvre une salle de torture, sombre et effrayante, avec des instruments marquĂ©s par le sang. La vue la trouble, mais elle persiste dans son dĂ©sir de voir plus loin. Barbe-Bleue tente d’attĂ©nuer son inquiĂ©tude, affirmant que ces instruments appartiennent au passĂ©, mais Judith commence Ă  sentir le poids du secret.
• Scène 3 – La deuxième porte : La salle d’armes
Ă€ la deuxième porte, Judith dĂ©couvre une salle remplie d’armes. Les lames sont ternies par le sang sĂ©chĂ©, et une ambiance lourde règne dans la pièce. Pourtant, elle ne se laisse pas dĂ©tourner de sa quĂŞte. Elle veut tout savoir, tout dĂ©couvrir.
• Scène 4 – La troisième porte : Le trésor
La troisième porte révèle une immense pièce pleine de richesses : des bijoux, de l’or, des pierres précieuses. Cependant, Judith remarque que tout ce trésor semble recouvert d’une étrange ombre, comme si une présence pesait sur lui. Barbe-Bleue reste évasif, essayant de rassurer Judith sans pour autant lui dire toute la vérité.
• Scène 5 – La quatrième porte : Le jardin
Judith ouvre la quatrième porte et découvre un jardin merveilleux, d’une beauté irréelle. Mais même ici, elle remarque des tâches de sang, comme si ce jardin paradisiaque était contaminé par un passé sombre. Barbe-Bleue, de plus en plus troublé, demande à Judith d’arrêter son exploration.
• Scène 6 – La cinquième porte : Le royaume
La cinquième porte s’ouvre sur une vue majestueuse : un vaste royaume s’étend sous les yeux de Judith, avec des montagnes, des rivières et des villes. C’est une scène de pouvoir et de contrôle. Mais même ici, Judith perçoit une ombre. Barbe-Bleue répond que le passé ne doit pas être révélé, mais Judith est désormais trop investie dans sa quête.

• Scène 7 – La sixième porte : Le lac de larmes
La sixième porte s’ouvre sur un lac silencieux et sombre. Judith comprend que ce lac est fait des larmes versées par ceux qui ont partagé la vie de Barbe-Bleue avant elle. Elle commence à sentir le poids de la tragédie et de la solitude qui entourent Barbe-Bleue. Barbe-Bleue, le cœur lourd, demande à Judith de renoncer, mais elle ne peut plus faire demi-tour.
• Scène 8 – La septième porte : Les épouses de Barbe-Bleue
Enfin, Judith exige l’ouverture de la dernière porte. Derrière elle, se tiennent les anciennes épouses de Barbe-Bleue, toutes vivantes mais enfermées dans une obscurité éternelle. Elles sont belles, majestueuses, mais prisonnières à jamais du château. Judith, horrifiée, réalise son sort. Elle est condamnée à devenir, elle aussi, une ombre dans le passé de Barbe-Bleue. La porte se referme sur elle, et Barbe-Bleue reste seul, à nouveau entouré de ses secrets et de ses mystères.
• Final – Le narrateur clĂ´t l’histoire en rappelant que le château de Barbe-Bleue est un lieu intemporel, oĂą se rejouent sans fin les drames de la curiositĂ© et du mystère.

Pour en savoir sur cet opĂ©ra, je vous renvoie, une fois n’est pas coutume, Ă  la très intĂ©ressante notice Ă  lire ici.

Retrouvailles antiques

J’ai retrouvé au gré de mes navigations, des photos de l’ampli paternel dont j’avais hérité au début des années 80, et qui succéda à mon tout premier ampli, un japonais de chez Akaï, avant que je n’aie les moyens de m’offrir la jolie bête que je vous ai présentée ici il y a longtemps déjà.
L’ampli-tuner prĂ©sentĂ© ce jour est français date de 1966 –grande annĂ©e pour les diablotins ! -, c’est un Hitone 6000T au look très original, dont j’avais fait sauter le pourtour en bois, et dont on se demande comment il pouvait fonctionner aussi bien en termes de qualitĂ© sonore en considĂ©rant le vĂ©ritable foutoir interne –avec de la mousse expansĂ©e en guise d’isolant et mĂŞme de la ficelle pour rassembler les câbles ! – qui, vraisemblablement, prĂ©sida Ă  sa construction : je n’avais d’ailleurs jamais osĂ© le bricoler, sauf pour changer une ampoule Ă©clairant le cadran du tuner et pour nettoyer un peu d’oxydation qui entraĂ®nait des faux-contacts. Sans ĂŞtre un soudeur très talentueux, je pense que j’aurais rĂ©alisĂ© des soudures plus soignĂ©es que celles d’origine… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cet ampli s’est essentiellement vendu par correspondance –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand– et n’était disponible que dans deux boutiques en France. En ces temps-lĂ , les Ă©lĂ©ments HiFi restaient des produits « de luxe », puisque cet ampli coĂ»tait 1200 francs, soit, en Ă©quivalent de pouvoir d’achat, 1807€ de 2023. L’équivalent de plus de trois mois de salaire au SMIG de l’époque –±370 francs, SMIG brut mensuel pour 177 heures travaillĂ©es chaque mois au 1er octobre 1966-.
Mon exemplaire est mort de sa belle mort au bout d’une quinzaine d’annĂ©es –alimentation cramĂ©e et transistors partis en fumĂ©e ! -. Avant de mourir, il me donna beaucoup de satisfaction : il saturait assez vite, mais, Ă  niveau sonore raisonnable, il marchait du tonnerre » sur des enceintes Ă  bon rendement et facile Ă  alimenter en termes d’impĂ©dance –la majoritĂ© des enceintes de l’époque-. Je me demande ce qu’il en serait aujourd’hui, avec des enceintes aux courbes d’impĂ©dance beaucoup plus complexes.

In Memoriam – Leif Segerstam

Ce compositeur finlandais prolifique, qui composa pas moins de 371 symphonies –dont plus d’une centaine ont Ă©tĂ© effectivement jouĂ©es Ă  ce jour-, une trentaine de quatuors Ă  cordes, une douzaine de concertos pour violon, mais Ă©galement quelques concertos pour alto ou pour piano, est dĂ©cĂ©dĂ© il y a quelques jours.
Selon le grand chanteur basse finlandais Marti Talvela, ses symphonies, au moins pour les premières d’entre elles, s’inscrivent dans dans le droit fil de la septième symphonie de Sibelius. Elles sont gĂ©nĂ©ralement composĂ©es d’un unique mouvement et n’excèdent pas une vingtaine de minutes.

Leif Segerstam fut aussi un grand pĂ©dagogue et un excellent chef d’orchestre, notamment Ă  la tĂŞte de l’orchestre philharmonique d’Helsinki, avec lequel il enregistra l’une des toute meilleure intĂ©grale des symphonies de Sibelius pour le label Ondine, et, Ă  mes oreilles, la mieux enregistrĂ©e : les timbres sont somptueusement captĂ©s notamment ceux des bois –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand-.

Il se dĂ©voua notamment pour faire connaĂ®tre la musique de son pays : son anthologie Uuno Klami pour le label Finlandia, ou encore son intĂ©grale des symphonies du compositeur finlandais Einojuhani Rautavaara, Ă©ditĂ© par le label Ondine, mĂ©ritent Ă©galement un large coup d’oreille.

Playlist « du blues anglais au rock FM américain »

La playlist de ce jour est entièrement consacrĂ©e aĂ  une pĂ©riode charnière du groupe Fleetwood Mac –1970-1973-, pĂ©riode qui signe l’évolution de ce groupe, Ă  grands coups de changements de personnel, du « British Blues » vers une forme de Rock FM amĂ©ricain, qui atteindra son sommet avec le très fameux « Rumours » en 1977. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Rappelons pour commencer que Fleetwood Mac Ă©tait initialement composĂ© en 1967, de Mick Fleetwood Ă  la batterie, John Mac Vie Ă  la basse et Peter Green Ă  la guitare, tous trois issus des Bluesbreakers de John Mayall et renforcĂ©s par un second guitariste Jeremy spencer. Le groupe est alors l’un des meilleurs combos anglais de British blues, parfois mâtinĂ© d’une touche de psychĂ©dĂ©lisme.
En 1969, un troisième guitariste, Danny Kirwan, les rejoint, peu avant le dĂ©part de Peter Green en 1970, atteint de dĂ©pression -il sera un temps internĂ© en hĂ´pital psychiatrique- et de crise mystique,  et le groupe recrute en outre une claviĂ©riste, Christine Perfect –future Christine McVie (✝︎2022)-.

C’est ici que commence la playlist de ce jour.
• Kiln House – 1970. *** Formation : Fleetwood / McVie / Spencer / Kirwan / Perfect.
• Future Games – 1971. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie. Cet album est marquĂ© par le dĂ©part de Jeremy Spencer et l’arrivĂ©e de Bob Welch, premier membre amĂ©ricain du groupe.
• Bare Trees – 1972. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie.
• Mystery To Me – 1973. *** Fleetwood / McVie / Welch / Weston / C. McVie. Danny Kirwan a quittĂ© le groupe fin 1972, après avoir sombrĂ© dans une quasi-dĂ©mence. Il finira tristement sa vie clochard et alcoolique (✝︎2008), il est remplacĂ© par Bob Weston.

Les deux annĂ©es suivantes seront encore marquĂ©es par des changements de personnel, avec notamment l’arrivĂ©e de Stevie Nicks et de Lindsey Buckingham, qui orienteront dĂ©finitivement le groupe vers d’autres horizons musicaux et le succès commercial-.

Playlist « Musique dégénérée »

La playlist du jour, dans droit fil de l’opéra écouté dimanche, est consacrée à des compositeurs considérés par le régime national socialiste allemand comme « dégénérés » et, en conséquence, interdits par le régime.
Certains de ces compositeurs ont Ă©tĂ© redĂ©couverts grâce Ă  la remarquable collection « Entartete Musik » Ă©ditĂ©e par Decca durant les annĂ©es 90 : le troisième album prĂ©sentĂ© ce jour est en quelque sorte un disque-catalogue proposant des extraits de cette collection, avec des compositeurs aussi variĂ©s que Franz Schreker, Walter Braunfels, Berthold Goldschmidt  ou Enst Krenek. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour avoir une vision succincte de ce qu’est la « musique dégénérée », la notice de l’encyclopédie en ligne est à lire ici. Pour en savoir plus sur les fondements idéologiques et moraux qui ont abouti à la mise au ban de ces musiciens considérés comme dégénérés, deux articles, ici et là, s’avèrent très instructifs.

Playlist « Bilan des 10 ans » – 11

Pour retrouver rapidement les règles de ce défi et les épisodes préférés, rien de plus simple désormais : il suffit de cliquer sur ce lien ou de vous rendre diriger vers liste déroulante des catégories du blog.
Ce 10ème Ă©pisode prĂ©sente les albums enregistrĂ©s au courant des annĂ©es 90, et montre le groupe plus soudĂ© que durant la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente, mais toujours aussi inĂ©galement inspirĂ© ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Voodoo Lounge – Certains voulurent y voir un renouveau salutaire après son prĂ©dĂ©cesseur « Dirty Work ». L’album contient de belles pĂ©pites, mais il est long, très long, trop long -presqu’aussi long que Exile On Main Street, paru initialement en double LP-. C’est aussi le premier album sans Bill Wyman, l’irremplaçable bassiste Ă©tant remplacĂ© par Darryl Jones –bassiste de talent ayant jouĂ© avec Miles Davis, Sting, Eric Clapton ou BB King-, personnellement choisi par Charlie Watts. Selon l’avis de Bob Dylan, « les Rolling Stones ont besoin de Bill Wyman. Ils redeviendront les vrais Rolling Stones quand Bill sera de retour ». En dĂ©finitive, c’est un bon disque qui reste agrĂ©able Ă  Ă©couter, mais qui reste assez loin des meilleures productions du groupe.

• Stripped – Les annĂ©es 90 ont vu Ă©merger la mode des enregistrements « unplugged » : ce disque est un essai tout-Ă -fait convaincant de cĂ©der Ă  cette mode, avec des enregistrements rĂ©alisĂ©s en live dans de petites salles ou en studio dans les conditions du live, et qui donne Ă  entendre beaucoup d’anciennes chanson rarement prĂ©sente sur d’autres tĂ©moignages de concert. C’est très bien jouĂ© et assez enthousiasmant !
• Bridges To Babylon – C’est l’album des Rolling Stones que je connais le moins bien, je ne l’écoute quasiment jamais -et je m’en souvenais Ă  peine avant de le rĂ©Ă©couter au sein de cette playlist-, bien qu’il jouisse d’une belle estime critique. Vivement les annĂ©es 2000 !

Lectures préparatoires…

Je tanne TheCookingCat depuis quelques semaines pour que nous allions visiter le familistère de Guise, emblĂ©matique du « socialisme utopique » français, fondĂ© par l’industriel Jean-Baptiste AndrĂ© Godin, qui voulait apporter Ă  ses employĂ©s « l’Ă©quivalent de la richesse ». Il est mĂŞme possible d’y loger, certains appartements Ă©tant prĂ©sents sur une plateforme de location de meublĂ©s bien connue. En attendant, je prĂ©pare cette visite au travers des lectures prĂ©sentĂ©es dans la rubrique idoine.

J’avais beaucoup Ă©tudiĂ© le christianisme social –assez dĂ©veloppĂ© en Alsace, terre Ă  forte prĂ©sence protestante oblige-, le dĂ©veloppement des sociĂ©tĂ©s de secours mutuel et  le socialisme utopique lors de mes lointaines Ă©tudes en histoire –UV d’histoire contemporaine et UV de sociologie-, forme de socialisme prĂ©-marxiste par opposition au « socialisme scientifique » auto-proclamĂ© de Friedrich Engels.

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