Playlist « Texas Blues »

Le « Texas Blues » est une forme de blues qui a suivi a suivi sa propre évolution, parallèlement à l’émergence du Delta Blues –blues traditionnel issu du monde rural dans le delta du Mississippi à l’orée du vingtième siècle– puis du Chicago Blues à partir des années 40 –blues lié à l’essor industriel urbain dans le nord des États-Unis et à la migration de populations noires vers ces régions-. Comme son nom l’indique, il a longtemps été cantonné au Texas, et se caractérise par ses emprunts harmoniques au jazz tout en adoptant un rythme généralement plus rapide. A partir de la fin des années 60, il a évolué vers ce que l’on appelle couramment le rock sudiste, dont des groupes comme Lynyrd Skynyrd ou ZZ Top, par exemple, sont de bons représentants.
Les trois albums de ce jour, outre qu’ils sont tout-à-fait caractéristiques de ce courant, présentent par ailleurs de brillants guitaristes solistes : Dickey Betts et Warren Haynes au sein du Allman Brothers Band, Johnny Winter et Stevie Ray Vaughan. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Johnny Winter And – Live, 1975 –***
The Allman Brothers Band – An Evening With, Part 2, 1995, mais enregistrée en 1992 –****
Stevie Ray Vaughan And Double Trouble – Live In Montreal, 1985 –****

Une première !

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Pas de mauvaise surprise, c’est exactement ce qui avait été annoncé, et versé au jour J –un jour plus tard que le traitement des fonctionnaires, il n’y a pas de petit profit pour l’État, surtout en ces temps de disette– ! Et une confirmation, en réponse à une question que je me posais : les impôts sont également prélevés à la source, reste désormais à vérifier à quel taux !

Mise à jour cosmétique, la suite…

Première mise à jour cosmétique de la page « Ile déserte », en respectant le format des autres pages mises à jour. Elle reste encore à compléter dans les jours qui viennent, les textes de présentation ont presque totalement disparu pour l’instant, ils devraient progressivement revenir dans les prochains jours…

Playlist provinciale

Je poursuis, maintenant que le temps m’en est offert, d’explorer les tréfonds de ma discothèque en approfondissant le contenu d’un coffret dont je vous ai parlé il y a fort longtemps, déjà, et qui m’avait laissé  une impression plutôt positive dans son ensemble, mais avec quelques réserves toutefois –et, notamment une quatrième symphonie de Tchaïkovsky, curieusement désarticulée dans mon souvenir : il faudrait que je confirme cette impression un peu lointaine-.
Chef roumain ayant fui la dictature communiste établie dans on pays en 1957, Constantin Silvestri s’établit à l’ouest, à Londres d’abord, puis à Paris, et enfin à Bournemouth, cité balnéaire de la côte sud de l’Angleterre, qui comptait 150 000 habitants en 1961 : tout le charme de la province anglaise, donc ! Le coffret comporte ainsi des enregistrements réalisés dans ces trois villes, mais également à Vienne, et s’étalent sur une dizaine d’années –entre 1957 et 1968-, juste avant le décès du chef en 1969.
Personnage intransigeant, pointilleux jusqu’aux plus petits détails, Silvestri demandait un nombre de répétitions considérables, ce qui lui ferma les portes des orchestres les plus prestigieux, qui ne pouvaient/voulaient pas les lui offrir. A Bournemouth, cette intransigeance lui permit de bâtir un orchestre de grande qualité, très phonogénique. En revanche, Walter Legge, directeur artistique tout-puissant chez EMI-HMV, confina souvent le chef à des oeuvres populaires mais de seconde importance, à quelques exceptions près : c’est pourquoi on retrouve dans la discographie de Silvestri de nombreuses pièces de circonstance, mais assez peu d’oeuvres du grand répertoire, hors Tchaïkovsky, Berlioz et Dvorak, ou encore Bartok et Hindemith pour les « contemporains ». Il faut reconnaître qu’à l’époque, la concurrence était vive chez EMI en Angleterre, entre Karajan et le Philharmonia ou Beecham, Boult et Sargent, tous à la tête d’orchestres anglais bien plus prestigieux que celui de Bournemouth.
On retrouve dans la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

une anthologie de musique russe : Prokofiev, Katchaturian, Rimsky-Korsakov, Borodin, Glinka… enregistrée entre Vienne, Paris et Londres –***– ;
Hindemith : « Mathis der Maler » –***– et Bartok « Divertimento » –****– gravée à Londres avec le Philharmonia ;
Dvorak : Symphonie n°9 –n°5 dans l’ancienne numérotation et dans les premières éditions de l’oeuvre– enregistrée à Paris –****-.

De belles versions -l’appréciation du premier disque porte plus sur son contenu que sur les interprétations du chef, tout-à-fait excellentes-, généralement expressives, engagées et vivantes, même si pour Hindemith, il ne s’agit pas de ma version préférée d’une oeuvre que j’aime beaucoup.

3 millions : record à battre !

Le marché de Noël de Strasbourg a attiré, en 2023, 3 millions de visiteurs, ce qui occasionna bien des angoisses, tant auprès de la préfète que de la maire ! Il s’agissait d’un record de fréquentation, la fréquentation s’élevant plutôt autour de 2,5 millions pour les éditions précédentes. Qu’en sera-t-il en 2024 ? Réponse à partir de vendredi !

En attendant, la ville, où une foule très dense commençait à se presser dans les boutiques hier après-midi, a retrouvé ses décorations de Noël, le sapin est installé depuis quelques semaines et décoré depuis quelques jours, dans un climat loin d’être hivernal : aujourd’hui, il fait 15°, ce qui ne m’a pas empêché de déguster mon premier verre de vin –blanc– chaud ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist « Le chef-d’oeuvre et ses prémices »

En ce jour hivernal et enneigé, anniversaire de la fin d’un soviet à Strasbourg –qui fut installé du 10 au 22 novembre 1918-, expérience quasi-unique en France, mais à l’époque, Strasbourg n’était pas en France –on trouve également des soviets installés à Mulhouse, Metz ou Haguenau durant les deux mêmes semaines– et à la veille de la commémoration de la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944 par la deuxième division blindée –nombreuses festivités pour le 80ème anniversaire de cet épisode prévues demain-, la playlist de ce jour, extraite pour deux albums des tréfonds très peu explorés de ma discothèque, est consacrée à deux oeuvrettes constituant les prémices d’un chef-d’oeuvre révolutionnaire et inépuisable : la symphonie n°3 « Eroica » de Beethoven. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


On retrouve ainsi dans cette playlist :
• la musique pour un ballet chevaleresque -WoO 1-, composée à l’occasion d’un bal masque donné par le comte Von Waldstein en 1791, qui fut un mécène important pour le compositeur. Cette composition n’est pas inscrite au catalogue officiel des oeuvres de Beethoven, puisqu’elle fut tout d’abord attribuée au comte lui-même. La supercherie fut révélée en 1832 et elle fait désormais du catalogue des oeuvres non numérotées par le compositeur lui-même : Werke ohne Opuszahle –WoO 1-. Il s’agit d’une bluette courte d’une petite dizaine de minutes sans aucune prétention, mais intéressante parce qu’elle annonce, dans sa ritournelle, le final de la symphonie « Eroica » ;

 


on retrouve ce même thème dans la septième contredanse, de manière encore plus reconnaissable, dans les douze contredanses WoO 6, composée en 1801, soit 3 ans avant l’achèvement de la symphonie « Eroica ». Là encore, il s’agit d’oeuvrettes de circonstance, que le compositeur lui-même jugeait de peu d’importance et dédaignait ostensiblement. Beethoven reprendra encore ce thème dans la plus série –à mes oreilles au moins– de variations pour piano opus 35, dites Variations Eroica » ;

 

je n’avais plus écouté cette version de la symphonie « Eroica » depuis des lustres, mais j’en avais gardé un très bon souvenir. En fait, une écoute attentive me confirme que c’est encore mieux que dans mes meilleurs souvenirs : voilà une version en mode rouleau-compresseur, aux magnifiques sonorités, très vive et hyper-virtuose ! Un grand moment !

Playlist « Défi des 10 ans » – 13

Avec ce treizième épisode, me voici donc arrivé, sauf surprise toujours possible, à la fin de voyage dans le temps entamé ici, et dont chaque étape se retrouve ici ! Le délai d’une année que je m’étais imposé est donc bel et bien respecté !
Ce dernier épisode nous fait pénétrer plus avant dans le millénaire actuel, qui s’est révélé particulièrement chiche en nouveautés neuves, même si la playlist de ce jour donne à entendre une réédition, en 2022, d’un concert de 1977 dans une toute petite salle. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

« Blue And Lonesome » est un album paru en 2016 et constitué exclusivement de reprises de standards du blues qui mettent particulièrement en valeur le chat et l’harmonica de Mick Jagger et des guitares très « roots ». Un hommage à leurs grands ancêtres –et une manne financière pour eux ou leurs ayant-droits-, puisque l’album fut classé en première position dans les charts de 12 pays et y demeura plusieurs semaines ! Blue And Lonesome reçut généralement un excellent accueil critique de la presse spécialisée.
« El Mocambo » est le témoignage d’un concert donné dans un petit club canadien en 1977 et s’avère réellement enthousiasmant, d’une part du fait d’une set-list un peu différente de celles couramment livrées dans les grands stadium, d’autre part parce qu’on entend avec bonheur la superbe section rythmique Watts – Wyman, qui s’en donne à coeur-joie ! Un excellent témoignage !
Enfin, « Hackney Diamonds« , sorti spécialement à l’occasion de mon anniversaire en 2023 –pouvais-je rêver d’un plus beau cadeau ?– est, à ce jour, le dernier album des Rolling Stones enregistré en studio, et leur dernier également avec le très regretté Charlie Watts, présent sur deux titres seulement, dont un en compagnie de Bill Wyman, pour reconstituer, le temps d’une chanson, la section rythmique qui présida aux premiers enregistrements du groupe 60 ans auparavant : avec ce très bon album au succès critique et commercial –1er pendant plusieurs semaines dans les charts de la quasi-totalité des pays de l’OCDE !-, la boucle est bouclée !

Playlist « retour aux sources »

Petit voyage aujourd’hui aux sources du blues et de ses douze mesures magiques qui contiennent parfois tout un monde avec cette belle playlist-cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, et, notamment, leur maître à tous, Robert Johnson, qui aurait signé un pacte avec le diable, un soir au croisement de deux chemins du Mississippi, pour apprendre à jouer convenablement de la guitare et en devenir un virtuose, avant de devenir le tout premier membre du Club des 27.

Slim Harpo, brillant harmoniciste, et Bo Diddley –notice très détaillée à lire ici pour se rendre compte de ses nombreux apports à la musique populaire et aux techniques guitaristiques plus particulièrement– connurent chacun un large succès, encore amplifié au début des années 60 par les nombreuses reprises de leurs plus grands succès par les groupes anglais de la venue du British Blues : Rolling Stones, qui reprirent des chansons des deux artistes très tôt, Yardbirds, Who qui s’inspirèrent du « Diddley Beat » dans certaines de leurs chansons, …

Dimanche à l’opéra – Handel, Israel In Egypt

En ce nouveau dimanche matin à l’opéra, c’est un oratorio, « Israel In Egypt », et non un opéra, que j’écoute. Mais il fut créé à l’opéra, comme presque tous les oratorios de Handel, et plus exactement au King Theatre de Londres, en avril 1739. La version de ce jour est la version en trois parties d’Andrew Parrott et de ses Taverner Choir & Orchestra, enregistrée pour EMI en 1989 et rééditée chez Erato pour d’obscures questions de droits après le rachat d’EMI par Warner. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A la différence de ses autres oratorios, «Israel In Egypt» ne fut pas composé en une seule fois et ne trouva pas réellement de forme définitive complètement établie. On le joue actuellement dans sa version en trois parties, et c’est ainsi qu’il fut créé, mais, pendant longtemps, il ne fut interprété que dans une version en deux parties. « Israel In Egypt » retrace l’histoire de l’Exode des Israélites, de leur esclavage en Égypte à leur libération par Moïse et la traversée de la mer Rouge. Cet oratorio est notable pour sa grande puissance dramatique, ses chorals grandioses, et la profondeur émotionnelle qui se dégage de la musique.

Les trois parties de la version de la création de l’oratorio, tel que voulu par Handel se présentent ainsi :
1. Lamentations du peuple d’Israel suite au décès de Joseph – L’oratorio commence par une série de chœurs puissants et solennels qui dépeignent l’oppression du peuple d’Israël en Égypte, alors qu’ils y vivaient auparavant heureux du vivant de Joseph –ce qui est raconté dans une autre oratorio de Handel, « Joseph And His Brethern »-. Les Israélites souffrent sous le joug de l’esclavage et appellent à la libération. Les chants expriment leur désespoir et leur foi, en attendant la délivrance. L’entrée en scène de Moïse est attendue, mais c’est avant tout le peuple qui parle à travers la musique. On retrouve dans les chœurs de cet acte des motifs et des harmonies lourdes, qui amplifient le sentiment de servitude. La musique de cet acte est marquée par des airs poignants et des chœurs puissants qui illustrent l’étendue de leur souffrance : elle est intégralement reprise de la magnifique l’antienne funéraire « The Ways Of Zion Do Mourn » du compositeur –une de ses plus belles oeuvres, assurément, supérieure à mes oreilles à n’importe quel Requiem…--, pour le décès de la reine Caroline , dont les paroles ont été légèrement modifiées.

2. L’exode – Cette deuxième partie se concentre sur les événements dramatiques qui précèdent la libération d’Israël. On y trouve les célèbres plaies d’Égypte, avec la musique reflétant à la fois la colère divine et la souffrance des Égyptiens. Dans cet acte, les trompettes et les percussions viennent souvent souligner l’aspect catastrophique des événements, rendant cette partie particulièrement dynamique et théâtrale. Les airs des personnages, notamment de Moïse et d’Aaron, reflètent à la fois leur engagement spirituel et l’autorité divine dont ils sont les instruments. L’oppression des Égyptiens se fait plus palpable à mesure que la musique devient plus tourmentée. Le sommet de l’acte est sans doute l’invocation des plaies, avec des chœurs puissants qui annoncent les fléaux envoyés par Dieu. La musique devient chaotique, pleine d’une énergie irrésistible qui s’élève en puissance. C’est aussi au sein de cette partie qu’Handel, pour rompre l’enchaînement systématique de choeurs, inséra des parties orchestrales extraites du concerto pour orgue n°13 « Le coucou et le rossignol ».

3. Cantique à la gloire de Moïse – La partie finale traite de la libération des Israélites et de la traversée de la mer Rouge. Cette partie de l’oratorio est marquée par des chœurs lumineux et exaltants, où l’on entend les cris de triomphe du peuple d’Israël après la destruction de l’armée égyptienne. La mer Rouge, qui se referme sur les soldats pharaoniques, est une scène grandiose dans laquelle la musique de Handel déploie toute sa force dramatique. La traversée de la mer, à la fois miraculeuse et symbolique, est accompagnée par une musique qui varie entre l’émerveillement et la tension. Le chœur final est un moment de grande exaltation, où les Israélites célèbrent la victoire et la liberté retrouvée. La grandeur du salut est célébrée avec des chœurs monumentaux, soulignant l’aspect de délivrance divine. Cette partie fut en réalité en premier, et devait, à l’origine, constituer une antienne indépendante. Sur la proposition du révérend Jensenn, librettiste de nombreux oratorios de Handel, le compositeur avalisa proposition d’étoffer ce cantique en l’intégrant à un oratorio.

Pendant longtemps, l’oeuvre fut exécutée dans sa version en deux parties -les numéros 2 et 3-, le roi George II ayant interdit que l’antienne funéraire soit intégrée en tant que première partie à l’oratorio.

L’œuvre est avant tout un tour de force choral, un aspect typique des oratorios de Handel. Les chœurs sont riches en complexité et en profondeur, souvent éclatants de puissance et de clarté. Handel utilise des contrastes saisissants entre les passages contemplatifs et les moments plus agités ou dramatiques, renforçant l’aspect narratif et visuel de l’histoire.
Les solistes, dont les interventions sont plus rares que dans ses autres oratorios, sont souvent des instruments de narration : Moïse et Aaron, ainsi que plusieurs autres personnages bibliques, sont représentés par des airs où l’on trouve des lignes vocales expressives, parfois méditatives, parfois grandioses.
L’orchestration de « Israel In Egypt » est tout-à-fait caractéristique du style de Handel : elle inclut des instruments à cordes, des bois, des cuivres, ainsi que des percussions. Les trompettes sont particulièrement présentes dans les moments de triomphe, tandis que les cordes et les bois apportent une couleur différente dans les sections plus méditatives. Le traitement des chœurs est d’une grande richesse, notamment dans les passages où les voix sont superposées, créant des textures complexes et des moments d’une grande intensité. « Israel In Egypt » est une œuvre qui illustre la puissance de la musique pour traduire l’extraordinaire et l’émotion humaine. À travers son mélange de théâtralité, de spiritualité et de virtuosité musicale, Handel parvient à rendre l’histoire de l’Exode vivante et vibrante. Les chœurs et les solistes, accompagnés d’une orchestration raffinée font de cet oratorio un chef-d’œuvre de la musique baroque.

Lectures parallèles…

En complément de mes (re)lectures de ce mois –cf. imagette dans la barre latérale-, la même trilogie en bande dessinée. C’est plutôt très bien fait : scénario bien redécoupé et rythmé, ambiances globales, souci du détail… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Le plaisir de se plonger dans cette saga est donc doublé ! Après cela, il sera toujours temps de revoir les trois films !

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