Playlist « Concerts pirates mais officiels tardivement… »

Réchauffons quelque peu l’air ambiant subitement rafraîchi des deux derniers jours –et vaguement neigeux : le ciel est annonciateur ce matin !– avec quelques albums enregistrés en live, aptes à enflammer l’atmosphère, mais dont la parution « officielle » est très postérieure à l’événement.
Le contenu de ces albums fut plus ou moins disponible « sous le manteau » d’assez longue date et bien avant que des éditeurs un peu plus sérieux ne rendent ces disques plus facilement et plus officiellement accessibles –la disponibilité de l’album de Bob Dylan & Mick Taylor reste cependant assez aléatoire à ce jour-. Ces trois disques bénéficient désormais de conditions techniques acceptables –voire très convenables pour celui consacré à The Specials, qui provient de bandes enregistrées par la BBC pour des émissions télé/radiodiffusées– et s’avèrent, chacun dans son genre, très satisfaisants.
Vous aurez évidemment deviné que la première date mentionnée est celle des concerts enregistrés, la seconde indiquant la date de parution de l’album… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

 

• AC/DC – Live From Atlantic Studios, November 1977 – 1997 ****
• Bob Dylan ft. Mick Taylor – Live In Rome, June 1984 – 2017 ****
• The Specials – The BBC Sessions 1979/83 – 1998 *****

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Playlist « Grand seigneur romantique »

Faite de frasques amoureuses et de repentir religieux, marquée par des engagements sociaux et patriotiques d’une grande générosité, la vie mouvementée de Franz Liszt est archétypique de l’image que l’on pourrait se faire du musicien romantique.
Sa biographie dans l’excellent « La vie de Liszt est un roman », du grand dramaturge hongrois Zsolt Harsányi, d’une lecture agréable, permet de découvrir un musicien éminemment sympathique, qui fut aussi le plus grand pianiste de son temps et un compositeur inventif –c’est lui qui « inventa » notamment le poème symphonique– et talentueux, voire génial à l’occasion.
Compositeur prolifique, Les oeuvres de Liszt oeuvres ont parfois été éclipsées par ses talents de virtuose et d’interprète, statut pour lequel il était reconnu dans toute l’Europe. Nombre de ses compositions les plus célèbres restèrent longtemps ignorées, par le simple fait qu’il fut, pendant longtemps, le seul à pouvoir les interpréter : c’est le cas, notamment, de ses études ou de pièces les plus brillantes pour le piano –leur écoute est parfois épuisante tant il y a de notes…-. Avec le temps, il s’assagit et ses réalisations les plus marquantes sont d’une grande beauté et, parfois, d’une belle intériorité. Par ailleurs, Liszt, dans ses oeuvres orchestrales, intégra de nombreux éléments empruntés au folklore hongrois.

Parmi mes oeuvres préférées du compositeur figurent celles de la playlist du jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Mazeppa – Fantaisie hongroise – Rhapsodies hongroises n°4 & 5
Shura Cherkassky, piano – Orch. philharmonique de Berlin, Herbert von Karajan – 1961 *****

A l’instar de Tchaïkovsky, Liszt fait partie des compositeurs qui ont toujours réussi à Herbert von Karajan. Le chef autrichien enregistra finalement assez peu de pièces orchestrales du compositeur, mais ce disque, le troisième qu’il mit en boîte pour la firme Deutsche Grammophon, en 1961, est absolument somptueux, notamment pour Mazeppa, épique dans cette version, et pour une Fantaisie hongroise remarquable de puissance, de couleurs et d’engagement à l’orchestre, mais aussi de virtuosité enflammée de la part de Sura Cherkassy, formidable pianiste souvent un peu fantasque, ici pleinement dans son répertoire ! Un très grand disque, bénéficiant d’une superbe prise de son de surcroît !

• Sonate en si mineur
Emil Gilels, piano – 1970 *****

Cette sonate, oeuvre de la maturité du compositeur dédicacée à Robert Schumann, est la seule que Liszt composa, lui qui écrivit énormément pour son instrument de prédilection, et à toutes les époques de son abondante production. C’est l’une des très grandes sonates pour le piano composées après celles de Beethoven, et l’une des plus populaires finalement, bien quelle ne soit pas si facile d’accès : d’une durée d’une trentaine de minutes, elle est d’une grande difficulté pour l’interprète et ne comporte aucun programme explicite, même si certains ont voulu en donner des explications littéraires, à l’instar de ses poèmes symphoniques. La légende dit que Brahms s’endormit à son audition et que Clara Schumann détestait l’oeuvre, n’y pouvant que des bruits incohérents. Nonobstant cette appréciation, cette sonate est devenu l’une des oeuvres les plus enregistrées de Liszt. La version du jour est proprement magistrale !

• Concertos pour piano n°1 & 2
Samson François, piano – Philharmonia Orchestra, Constantin Silvestri – 1961 ***

Cet album fait partie de l’un des cinq tout premiers disques qui amorcèrent ma discothèque enfantine ! Je pense qu’avant mes dix ans, le disque devait tomber en rondelles, tant j’ai écouté le second concerto pour piano, en un seul mouvement découpé en six parties, qui état l’une de mes oeuvres favorites à cette époque ! Le premier concerto est nettement plus virtuose et de forme plus conventionnelle, et, avec le temps, j’ai appris à l’apprécier presqu’autant que le second. La réécoute de cette version me laisse un peu sur ma faim désormais : j’en connais de bien plus abouties que celle-ci désormais.

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Playlist « Détente pour les oreilles – 2 »

Suite de ma mini-série consacrée au petit monde de l’opérette française –1er épisode à lire ici-, avec, aujourd’hui, « L’auberge du Cheval Blanc », qui est en réalité l’adaptation en Français d’une opérette allemande de Ralph Benatzky.
L’opérette, en trois actes, a été composée en 1930, son adaptation française –livret de Lucien Besnard, dramaturge, et de René Dorin, chansonnier célèbre en son temps-, dès 1932, connut un succès fulgurant, qui perdure, mais avec une ampleur moindre et dans des mises en scène moins démonstratives –au moins en France-, au 21ème siècle. « L’auberge du Cheval Blanc » a également connu de multiples versions cinématographiques.

La version du jour, enregistrée en 1962 par un chef spécialiste du genre qui avait déjà enregistré l’oeuvre une première fois dans les années 50, donne à entendre Bourvil dans le rôle principal –Léopold, le maître d’hôtel de l’auberge-. Dès sa création française, les principaux rôles étaient tenus par des chanteurs-acteurs, comme Fernand Charpin, venus du monde du music-hall : les dialogues parlés sont nombreux et les « airs » sont parfois assez proches des chansons de cabaret qui ne nécessitent pas nécessairement de grandes voix lyriques. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Au final, c’est léger, sans prétention et agréable à écouter !

Pour retrouver l’argument de l’oeuvre –tout en quiproquos et en fausses pistes– et en savoir un peu plus, vous pouvez vous rendre ici, la chronique est assez peu dense mais suffisamment informative, et le résumé de l’opérette est bien fait.

Playlist « Neuvièmes en série »

Trois « neuvièmes symphonies » composent la playlist de ce jour, dont deux ont eu leur statut de « neuvième » arrêté assez tardivement : celle de Schubert, dite aussi « La Grande », fut successivement numérotée n°7 –longtemps-, puis n°8 dans le Catalogue Deutsch –quand l’actuelle « Inachevée », désormais n°8, était numérotée n°5…-, avant de trouver sa numérotation –définitive ?– de n°9 ; celle de Dvorak, la très célèbre « Symphonie du Nouveau monde », elle fut créée du vivant du compositeur comme sa symphonie n°5, et publiée comme telle avant de devenir sa symphonie n°9, dans sa numérotation révisée à la fin des années 50 ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Franz Schubert -Symphonie n°9 « La Grande »
Orchestre philharmonique de Berlin, Karl Böhm – 1963 ***

Cette symphonie est assez longue pour son époque, puisqu’elle dure pas loin d’une heure –les autres symphonies du compositeur sont plutôt d’un format mozartien-, et le matériau ne justifie pas, à mon avis, cette durée… L’oeuvre fut créée par Felix Mendelssohn plus de dix ans après la mort de Schubert, et ne rencontra qu’un succès modéré –et les railleries des musiciens de l’orchestre-, bien que Schumann en loue les « divines longueurs », que, personnellement, je ne trouve pas si divines que ça… La version de « Herr Professor Doktor » Karl Böhm -« Karli sac de patates » qui n’a jamais dirigé une note de musique de sa vie, selon la fielleuse appréciation de son collègue Celididache, qui n’aimait que lui-même…-, parut dans le cadre de son intégrale des symphonies de Schubert qu’il enregistra entre 1963 et 1971. Je ne dispose de cette intégrale que parce qu’elle fait partie d’un coffret anthologie consacré au chef d’orchestre, mais je n’écoute que très rarement ce corpus symphonique schubertien, que je ne goûte guère –à part l’Inachevée-.

• Antonin Dvořák – Symphonie n°9 « Du nouveau monde »
Orchestre RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1953 *****

A contrario de celle de Schubert, la « Symphonie du nouveau monde  » de Dvořák recueillit, dès sa création, une approbation unanime et demeure l’une des oeuvres les plus populaires de la musique classique, à tel point qu’elle fait partie des document sonores envoyés dans l’espace –mission Apollo 11-. C’est aussi l’une des oeuvres les plus enregistrées –plusieurs centaines de références discographiques à ce jour…-, les premiers enregistrements remontent à la fin du 19è siècle et suivent de très peu sa création, en 1893. Ferenc Fricsay enregistra cette symphonie deux fois, en 1953 puis en 1959. Les deux versions sont excellentes –la première est plus vive, la seconde, par un chef déjà très malade et émacié, plus décantée et lyrique– et s’inscrivent très haut dans la discographie de cette symphonie.

« Ferenc Fricsay était l’un des très grands chefs européens, alliant à une technique supérieurement élaborée de la direction d’orchestre et à une discipline de fer, une sensibilité très aiguë et un sens profond des valeurs humaines ». (J.Longchamp, chronique nécrologique, Le Monde, 22 février 1963).

• Dmitri Shostakovich – Symphonie n°9
Orchestre philharmonique d’Oslo, Mariss Jansons – 1991 ****

La neuvième symphonie de Shostakovich est la dernière des « trois symphonies de guerre », et la moins grandiose et spectaculaire des trois. Elle fut créée en novembre 1945 à Leningrad et nécessite un orchestre de moindre taille que celui des deux symphonies précédentes. Staline voulait une oeuvre grandiose dans le style de la neuvième symphonie de Beethoven, pour marquer la fin de la guerre, mais Shostakovich composa cette courte et relativement légère symphonie en cinq mouvements, provoquant la colère du « petit père du peuple » : l’oeuvre fut rapidement censurée pour cause de « faiblesse idéologique », puis officiellement bannie en 1948, et jusqu’en 1955 -il existait, en URSS, une assez longue liste d’oeuvres bannies, publiée par le Glavrepertkom –comité de censure-. Très bonne version de Mariss Jansons, enregistrée entre 1991 et 2005 dans le cadre d’une intégrale mobilisant plusieurs orchestres : ici, le remarquable philharmonique d’Oslo à son meilleur !

L’extrait proposé provient d’une autre version tout aussi remarquable, voire plus : je n’ai pas encore numérisé l’intégrale de Mariss Jansons.

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Novembre, c’est le printemps, les oiseaux chantent !

(Mes nuits sans dormir, histoire sans fin…) Avec le radoucissement spectaculaire de ces derniers jours –on côtoie les 10° au petit matin et les 20° au courant de l’après-midi-, même les oiseaux sont totalement déphasés : comme tout est encore calme et que la ville n’est pas encore totalement réveillée, j’ entends des groupes de moineaux, dans les buissons du grand parc de la résidence : ils recommencent à chanter comme au début du printemps, dès 5h30 du matin : et que ça pépie à qui mieux-mieux, et que ça gazouille à tue-tête ! Manquerait plus que les femelles se mettent à pondre !

Dimanche à l’opéra – Wagner à travers les archives européennes

Un dimanche lyrique consacré à Richard Wagner à travers des enregistrements anciens, réalisés en Europe –essentiellement à Londres et à Berlin– et piochés au gré de ma fantaisie. J’y entends donc des extraits tirés de chacun des dix opéras qu’il composa et sont autorisés de représentation par le compositeur à Bayreuth –les trois opéras « de jeunesse » composés antérieurement n’ont pas droit de cité sur le colline verte-, par quelques-uns des plus grands chanteurs d’avant-guerre, ou, un peu plus tardivement, du « Neues Bayreuth » –à partir de 1951– pour ce qui concerne le troisième coffret présenté.

Ces dix opéra sont : Der fliegende Holländer (1840-1841) Tannhäuser (1845) Lohengrin (1845–1848) Tristan und Isolde (1857–1859) Die Meistersinger von Nürnberg (1845–67) Der Ring des Nibelungen : Das Rheingold, Die Walküre, Siegfried, Götterdämmerung (1848–1874) Parsifal (1865–1882) –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• The Potted Ring
Reconstitution partielle du « Ring des Nibelungen » – 1927-1932 *****

• Les introuvables du chant wagnérien
Extraits des dix opéras de Richard Wagner – 1927-1958 *****

• Les introuvables du Ring
Extraits de « Der Ring des Nibelungen » – 1948-1977 ****

D’une manière générale, tous ces extraits, dont les plus anciens ont été réalisés du temps de l’enregistrement acoustique, sont très soignés pour leur époque et ont été réédités dans d’excellentes conditions. Parfois, pour le même enregistrement, les matrices de 78 tours employées et le remastering sont différents : les résultats produits peuvent s’avérer très variables, et, généralement, les remastérisations les plus récentes sont les meilleures : les ingénieurs du son ont réalisé d’énormes progrès dans le traitement des enregistrements anciens.
On trouve parmi ces antiques archives, tous les grands noms du chant wagnérien du vingtième siècle, issus de deux périodes charnières :

• celle de l’entre-deux guerres mondiales souvent estampillée « Âge d’or du chant wagnérien », où l’on trouve, parmi d’authentiques trésors, quelques curiosités comme des extraits du « Vaisseau fantôme », de « Lohengrin » ou de « La Walkyrie » en Français, dans des traductions qui prêtent parfois à sourire, ou encore des extraits de « Lohengrin » en Italien –c’est sans doute l’opéra de Wagner qui se prête le mieux à ce traitement très « bel canto »-. Quelques grands noms –liste alphabétique non exhaustive– : Rudolf Bockelmann, Kirsten Flagstad, Hans Herman Nissen, Alexander Kipnis, Marjorie Lawrence, Lotte Lehmann, Frida Leider, Mauritz Melchior, Max Lorentz, Germaine Lubin, Friedrich Schorr…

• la période du « Neues Bayreuth » –années 50 première moitié des années 60, où, de l’avis de Wieland Wagner –qui affirma qu’après cette génération de chanteurs, Bayreuth aurait dû fermer ses portes– mais aussi de nombreux critiques spécialistes de Wagner et de l’opéra –en France, le plus célèbre est vraisemblablement André Tubeuf ; en Angleterre, au même moment, Alan Blyth, chroniqueur culturel au Guardian et critique chargé du répertoire lyrique de Gramophone, partageait le même avis, de même que Colin Clarke ou Henry Fogel, éminents spécialistes du magazine Fanfare (US)-, un nombre relativement réduit des chanteurs et de chanteuses appartenant à « la dernière génération de grands chanteurs wagnériens » trusta à peu près tous les rôles sur toutes les scènes du monde. Parmi cette liste bien plus réduite, on notamment peut citer, par ordre alphabétique : Josef Greindl, Hans Hotter, Martha Mödl, Gustav Neidlinger, Birgit Nilsson, Astrid Varnay, Wolfgang Windgassen…

L’illustration du coffret consacré au Ring Wagnérien est tiré du très beau film en deux parties de Fritz Lang « Die Nibelungen« , tourné en 1924 –muet et évidemment en N&B– et disponible en Français-cartons traduits en écriture romane et en Français– en version superbement numérisée et nettoyée sur You Tube. Partie 1Partie 2

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Ça se prépare…

Record à battre cette année : 3 400 000 visiteurs, venus de tous les pays du monde, record établi en 2024 ! En attendant l’ouverture du Marché de Noël, toute la ville se prépare, comme chaque année à la même époque… Les vitrines de nombreux magasins sont déjà majoritairement bien décorées et les guirlandes, en cours d’installation, seront illuminées à partir du 26 novembre exactement, de même que le grand sapin, déployé depuis quelques jours et actuellement en voie de décoration –31 mètres cette année-.
Vous pouvez retrouver l’histoire très simplifiée du multicentanaire Marché de Noël de Strasbourg –naissance en 1570-, puis de « Strasbourg Capitale de Noël », ici.

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Les futurs banquiers ne sont pas rassurants !

Petite notule –faussement– angoissée quant au futur de nos avoirs bancaire ! Je ne vous parlerai cependant pas du projet de transposition d’une norme européenne sur les possibilités de découvert, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours, mais plutôt des compétences de nos futurs banquiers en matière de maîtrise –ou pas-… de l’IA plutôt que des mathématiques appliquées !
Ordoncque, lors de mes pérégrinations quotidiennes, je passe très régulièrement devant le pôle européen de gestion et d’économie –PEGE-, qui abrite notamment la faculté de sciences économiques de l’université de Strasbourg, ainsi que l’école de management et de commerce.

Hier, quel ne fut pas mon étonnement en saisissant une conversation au vol :
–  J’ai lancé Chat GPT pour faire valider mon projet de financement, c’est super cool ! dit l’un.
–  Et tu as vérifié que le résultat est valide ou cohérent ? » a demandé le second.
Et le premier de lui répondre qu’il ne savait pas comment faire car il était nul en math et ne connaissait pas la formule de calcul à appliquer, sinon il n’aurait pas eu besoin d’interroger l’IA !

Logique, non ? Mais pas rassurant quand on sait que les étudiants du PEGE sont les futurs « maîtres du monde »  de la finance !

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Playlist « Détente pour les oreilles – 1 »

Cette relativement courte playlist entame une petite série qui me permettra de détendre mes oreilles dans la joie et la bonne humeur et de me remettre de mes séances lyrique dominicales autrement roboratives, en abordant un volet du répertoire classique que je ne fréquente que très occasionnellement : le monde de l’opérette française, monde qui m’est en réalité assez méconnu.

L’opérette du jour, sans doute l’une des plus célèbres de ce répertoire, est « Véronique », d’André Messager, oeuvre fraîche, parfois drôle et toujours légère et légèrement désuète –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– : un vaudeville mis en musique –belle orchestration, légère et pétillante ; mélodies enjouées et faciles à retenir ; dialogues savoureux…-, dont vous pouvez retrouver la trame ici. L’action se déroule à Romainville, près de Paris, durant la Monarchie de Juillet –c’est, peu ou prou, la France des « Enfants du Paradis »-, période à la fois bourgeoise et contrastée, paradoxalement heureuse et mouvementée, qui précéda le 2nd Empire : une époque révolue où les femmes étaient encore décrites en « petite dinde » –ah ! quel outrage– ou en « mignonne grisette », où l’on se rendait au tournebride en calèche et où l’on poussait l’escarpolette !

L’opérette, en trois actes et achevée en 1898, fut très populaire dès sa création et dans la France dans la Belle-Époque, avant d’être peu à peu délaissée –comme à peu près toutes les autres oeuvres de Messager, compositeur bien oublié de nos jours-. Seuls quelques airs demeurent assez populaires, dont le plus célèbre est sans doute celui de l’âne récompensé par du picotin, qui a survécu –l’air, pas l’âne !-…

La version du jour a été enregistrée en 1969 avec les grands noms de l’opérette française de l’époque. Elle me semble tout-à-fait excellente, mais je n’ai guère d’autres points de repère pour cette oeuvre, hors quelques airs pris isolément. Le tout est interprété, dans une diction impeccable, avec conviction et entrain et les dialogues, notamment, sont dits avec espièglerie et s’avèrent assez truculents.

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