Playlist « Dodécaphonisme aride »

Au courant des années 70, le chef français Pierre Boulez enregistra à Londres –avec l’orchestre symphonique de Londres, le Londonien Sinfonietta et l’orchestre de la BBC– une anthologie des oeuvres orchestrales et vocales du compositeur Arnold Schönberg, ainsi qu’un coffret consacré aux oeuvres complètes d’Anton Webern, disciple du premier. Pour ce second coffret, il en fut le maître d’oeuvre principal, entouré de la fine fleur des artistes CBS pour l’enregistrement des pièces de musique de chambre ou pour instruments solistes. Les trois albums de ce jour font partie de cette série d’enregistrements, qui ont été très bien remastérisés par Sony en 2013. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

A ce stade de sa carrière, le chef français s’inscrit dans une démarche hyper-analytique et très aride, très différente des propositions beaucoup plus post-romantiques de Karajan enregistrées à peu près au même moment, et qui connurent un succès critique et commercial important. Les deux approches sont très complémentaires et jettent sur ces oeuvres un éclairage tout-à-fait différent. Curieusement, la seconde intégrale des oeuvres complètes de Webern enregistrée par Boulez chez Deutsche Grammophon parue en 1995 –archi-exhaustive et regroupant des oeuvres inédites et non répertoriées par le compositeur– sera encore d’une approche différente : analytique toujours, certes, mais moins rugueuse et aride. Et je voue également une grande admiration à l’anthologie consacrée à la seconde école de Vienne –Schönberg et ses disciples Berg et Webern– par le chef italien Giuseppe Sinopoli.

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Dimanche à l’opéra – Orfeo ed Euridice, de Gluck

Je poursuis ma série dominicale et lyrique en abordant cette nouvelle année avec une bizarrerie totalement inédite pour mes oreilles : cet album fait partie de l’énorme coffret présenté ici, qui contient notamment tous les opéras enregistrés par le maestro pour la firme à l’étiquette jaune –je n’ai pas encore fini d’épuiser tous les opéras, notamment italiens…-, dont certains inédits, hors discographie « officielle », en provenance de « son » festival de Salzbourg enregistrés par la radio autrichienne, comme c’est le cas ici, et dont la présence dans le coffret m’avait d’ailleurs échappé. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Orfeo ed Euridice est un opéra en trois actes composé par Christoph Willibald Gluck, et tout-à-fait caractéristique de la réforme opératique voulue par ce compositeur, réforme qui a donné naissance au drame lyrique en rénovant l’opéra français et par opposition à l’opéra italien, ce qui engendra la célèbre et très parisienne querelle entre gluckistes et piccinistes. « Je me suis proposé de dépouiller la musique des abus qui, introduits par la vanité mal entendue des chanteurs ou par une complaisance exagérée des maîtres, défigurent depuis longtemps l’opéra italien… Je pensais à restreindre la musique à son véritable office qui est de servir la poésie pour l’expression sans interrompre l’action et sans la refroidir par des ornements superflus ». Ainsi, plutôt que d’exposer la virtuosité des chanteurs au travers de leurs « Arias », Gluck abandonne la séparation entre récitatifs est airs, pour rechercher une continuité musicale intégrant tous les éléments –solistes, choeurs, orchestre– d’une oeuvre au service du drame. Pour tout savoir sur cette réforme, vous pouvez vous rendre ici.

• L’argument est fondé sur le mythe d’Orphée, qui semble remonter aussi loin qu’au 7ème siècle avant JC. Orphée, accablé par la mort de sa jeune épouse Eurydice, chante son infinie tristesse. Sa musique touche Hadès, le dieu des enfers, qui l’autorise à ramener Eurydice dans le monde des vivants. Orphée doit pour cela attendrir les gardiens des portes de l’enfer par sa musique. Sur le chemin du retour, il lui est interdit de se retourner pour regarder son épouse. Mais, presque arrivé, il ne peut s’empêcher de regarder derrière lui et Eurydice meurt à nouveau. A partir d’ici, et contrairement aux récits issus de la mythologie grecque,Gluck et son librettiste choisissent une fin heureuse pour conclure leur opéra : Amour, touché par le malheur d’Orphée, vient redonner vie à Eurydice.


• La version du jour utilise « l’édition de Milan », parue en 1889. L’oeuvre, qui connut un succès considérable, existe en effet en plusieurs versions différentes et a connu plusieurs modifications entre sa création viennoise et les différents séjours du compositeur en Italie, puis en France. Par ailleurs, Berlioz la remania également. Cette édition milanaise tardive, en dehors de toute visée musicologiquement fondée, est sensée synthétiser le meilleur de toutes les éditions, dans une optique résolument « romantique ». Elle ne comporte pas d’ouverture orchestrale.
Gluck n’était pas une clé de son répertoire, mais Karajan a dirigé deux productions de « Orfeo ed Eurydice » dans le cadre du festival de Salzbourg : une première fois en 1948, puis en 1959. Loin des interprétations historiquement informées, le chef donne à entendre un récit hors du temps, fondé sur des tempi lents, des cordes charnues et un orchestre de toute beauté –la prise de son est très convenable, eu égard à son âge, et l’orchestre philharmonique de Vienne est en plein renouveau après des années difficiles suite à la guerre-. Comme je n’ai guère de points de repère, les solistes, dans ce contexte, me semblent tous parfaitement adaptés à la situation et les choeurs sont de toute beauté.

Une belle découverte pour entamer cette nouvelle année lyrique !

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Empreinte verte

« Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique et climatique d’un site internet (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en terme d’émissions de gaz à effet de serre. Il s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie au niveau européen afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et de limiter les émissions de gaz à effet de serre et sert notamment à identifier les passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE, c’est-à-dire les sites internet qui consomment le plus d’énergie et/ou émettent le plus de gaz à effet de serre).
Il a pour objectif d’informer le concepteur ou le propriétaire du site sur la « valeur verte », de recommander des travaux à réaliser pour l’améliorer et d’estimer ses charges énergétiques. »

Evidemment, ce paragraphe est adapté de la page gouvernementale consacrée au diagnostic de performance énergétique –DPE– des logements, mais il est réellement possible de réaliser le DPE d’un site internet via la plateforme Eco-Index. Les résultats des mesures sont échelonnés de A à G, comme pour les logements,  et il apparaît alors que mon atelier bénéficie d’une performance énergétique plutôt convenable –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• A pour la page d’accueil,
• B pour les 3 pages thématiques
• des notes variant entre B et D selon les différentes pages de blog testées -c’est forcément très variable en fonction du contenu, et, dans une certaine mesure, assez facile à améliorer pour le futur- ; quant aux notules individuelles, leur DPE varie entre A et D, et, à titre d’exemple, l’une des notules les plus longues est notée C, mais elle ne contient ni son, ni vidéo.

La bonne nouvelle, c’est que si je veux améliorer les performances du site, je pourrai me passer de l’avis d’un architecte des bâtiments de France, alors que pour mon appartement, c’est impossible…

Easter Egg de Noël : la solution !

Je vous avais proposé, ici, une devinette assez facile à mon avis, mais dont la solution, pourtant, n’a pas été trouvée. La voici donc !
A la main gauche du piano, à partir de 1’37 dans l’extrait proposé, on entend une mélodie célèbre, qui n’est autre que celle de « L’Ode à la joie » de la neuvième symphonie à venir, et que tous les collégiens de ma génération ont jouée un jour ou l’autre à la flûte à bec lors de leur scolarisation en sixième…
Désormais, vous n’entendrez plus cet extrait de la même manière !

Playlist « Beethoven de chambre »

La musique de chambre de Beethoven –sonates hors sonates pour piano, trios et quatuors– reste encore un vaste terrain d’exploration pour mes oreilles : je la connais généralement beaucoup moins bien que sa musique symphonique ou que son corpus pour piano, sauf les trois oeuvres très connues et très populaires écoutées aujourd’hui –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


• Sonate pour violon et piano n°5 « Le printemps » – Christian Ferras, Pierre Barbizet – 1958
Une très belle version tirée d’une excellente intégrale très hautement cotée en France, et dont cette « Printemps » me semble le meilleur exemple. C’est frais, très équilibré –le piano n’écrase jamais le violon– et très chantant. La prise de son ne porte absolument pas son âge.

• Trio pour violon, violoncelle et piano n°7« Archiduc » – Leonid Kogan, Mstislav Rostropovich, Emil Gilels – 1956
Cette version initialement parue sur le label soviétique Melodyia est l’un des remarquables témoignages laissés par l’éphémère trio formé par Emil Gilels, son beau-frère le violoniste Leonid Kogan et le violoncelliste Mstislav Rostropovich. Enregistré à Moscou en 1956, cette version demeure à mes oreilles la meilleure concernant cette oeuvre : c’est franc, direct et viril ! Très «beethovénien», en somme !
NB. Il faut absolument éviter certaines éditions postérieures en stéréophonie artificielle abominable et privilégier l’enregistrement monophonique initial, très convenable.

• Sonate pour violon et piano n°9 « Kreutzer » – Gidon Kremer, Martha Argerich – 1994
La plus célèbre des sonates pour violon et piano de Beethoven trouve ici une interprétation très équilibrée tout en étant remarquablement virtuose et expressive, très bien enregistrée de surcroît. Avec la très vieille version Heifetz – Moiseivich enregistrée en 1937, il s’agit de mon interprétation favorite.

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Playlist « Cette année-là » – 2020

Beethoven – Symphonie n°5 – Musica Aeterna- Theodor Currentzis
Bruce Springsteen – Letter To You
Bob Dylan – Rough And Rowdy Ways
Beethoven – Symphonie n°7 – Musica Aeterna- Theodor Currentzis
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

Avec cette playlist, la série des « Playlists chronologiques« , entamée arbitrairement avec l’année 1964 –année de la parution du premier album des Rolling Stones– s’achève ! Les plus perspicaces/attentifs auront sans doute noté que j’ai oublié les années 1969, 1974, 1975 et 2004 : où donc avais-je la tête ?

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