Playlist « Le seul Ă comprendreâŠÂ »
« Karajan est le seul Ă comprendre ma musique ». Ainsi sâexprimait Jean Sibelius au dĂ©but des annĂ©es 50, soit vers la toute fin de sa vie, et alors quâil avait eu lâoccasion dâentendre de trĂšs nombreuses interprĂ©tations de ses oeuvres par de nombreux chefs dâorchestre. Il aimait tout particuliĂšrement, chez le chef autrichien, le cĂŽtĂ© lisse, immobile et poli des interprĂ©tations quâil proposait.
La playlist de ce jour est ainsi consacrĂ©e Ă ces tĂ©moignages, datant tous des annĂ©es 60 et font partie des tout premiers qu’il enregistra pour la firme Deutsche Grammophon –Cliquer sur lâimage pour la voir en plus grand– .
Karajan, amoureux de la nature et des grands espaces, ne pouvait quâĂȘtre impressionĂ© et sĂ©duit par la musique de Sibelius, fortement influencĂ©e par les paysages finlandais vides de toute trace humaine.
Il commença Ă le diriger trĂšs tĂŽt dans sa carriĂšre, exigea que le premier concert donnĂ© avec le philharmonique de Berlin comporte une oeuvre de Sibelius –la sixiĂšme symphonie– et on trouve pas moins de 68 concerts consacrĂ©s au compositeur., dĂšs 1938 –Ă©poque « Wunder Karajan » avec lâorchestre dâAachen, et oĂč Sibelius Ă©tait encore trĂšs peu interprĂ©tĂ©, en Europe ou ailleurs– et jusquâĂ 1983, avec une prĂ©dilection marquĂ©e pour la cinquiĂšme symphonie –26 concerts-. Il ne se rencontrĂšrent cependant jamais, au grand regret du chef autrichien, dont la seule tournĂ©e en Finlande eut lieu en 1965 : il profita cependant pour se recueillir sur la tombe de Sibelius : il en reste une photographie cĂ©lĂšbre –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.
On compte Ă©galement pas moins de 33 enregistrements officiels consacrĂ©s Ă Sibelius –symphonies (toutes sauf la troisiĂšme), poĂšmes symphoniques, concerto pour violon-, et la somme des oeuvres Ă©coutĂ©es ce jour reste, pour de nombreux musicographes ou critiques, l’un des sommets de la discographie de ces oeuvres, sans cesse rappelĂ©es en « rĂ©fĂ©rences » plus ou moins absolues selon les pays et les Ă©poques.
Glenn Gould, lâiconoclaste pianiste, qui dĂ©couvrit Sibelius grĂące Ă Karajan, considĂ©rait dâailleurs cette version de la cinquiĂšme symphonie comme « le plus grand disque de lâhistoire de lâenregistrement ».