Expérience !

Drôle d’expérience, hier… J’ai écouté les mises en musique de la pièce de Maeterlinck, « Pélléas et Mélisande ». L’argument en est assez mince, les silences y sont nombreux et les mises en scène la déclinent souvent dans une atmosphère de pénombre intimiste.

Lors d’une partie de chasse, Golaud, prince du royaume d’Allemonde, se perd dans la forêtIl y rencontre Mélisande, en pleurs au bord d’une fontaine. Golaud la prend pour femme, et rentre dans son château sans connaître rien du passé de son épouse. Là, Mélisande rencontre Pelléas, le demi- frère de Golaud. Très vite ils tombent amoureux l’un de l’autre, d’un amour chaste et innocent, alors que le pays semble agoniser et s’obscurcir à mesure que la vie du père de Pelléas décline dans une chambre du château. Geneviève, mère des deux princes, et Arkel, souverain d’Allemonde pressentent le malheur qui plane, impuissants. Golaud prend conscience du sentiment qui unit les deux jeunes amants, et sombre peu à peu dans la folie. Son fils, Yniold, né d’un premier lit, devient le témoin et le complice forcé de la folie de son père. Rongé par le désespoir et la rage, Golaud tue son frère Pelléas, blesse à mort Mélisande, et lorsque cette dernière met au monde une fille, reste le seul vivant du tragique trio.

La pièce a été mise en musique par Debussy -son unique opéra, en 1903, avec la volonté affirmée d’échapper au wagnérisme-, Sibélius – une musique de scène, en 1905, qui s’appuie sur les éléments les plus féériques et la personnalité mystique de Mélisande- et Schoenberg -un long poème symphonique, en 1903, très sombre, et en très court extrait  en fin d’article – et chacun y traduit de bien belle manière l’atmosphère étrange de la pièce.

Pelleas

Roman en cours…

JudexAvouons-le, j’avais oublié à quel point tout cela est mal écrit, et même assez mal construit !

Et pourtant, de la première à la dernière page, on est tenu en haleine par des rebondissements incessants et une certaine extravagance du propos. A lire, donc, avec indulgence et bienveillance !

Le film de Franju, qui en est une transcription assez fidèle, reste l’un des plus beaux films en noir et blanc qui ait été tourné -c’est, à sa manière, très maniéré, mais le travail sur la lumière et les contrastes est époustouflant-.

Élémentaire, mon cher !

Sherlock-Holmes-007Le mythe de Sherlock Holmes demeure vivace plus de 100 ans après : deux très bonne séries TV perpétuent sa légende. L’une, anglaise, situe l’action à Londres et transpose assez habilement les romans et les personnages originaux au 21ème siècle, le détective est notamment un très bon expert des technologies de communication et les met au service de ses enquêtes. L’autre, curieusement, se situe à New York, l’intérêt en est la relation avec Watson, qui est une femme, devenue sa collaboratrice après avoir été sa « marraine de probation » au sortir de sa cure de désintoxication. Les enquêtes sont d’intérêt inégal, mais l’ensemble fonctionne plutôt bien.

arton252Curieusement, je suis venu très tard à Sherlock Holmes, et essentiellement par le biais de pastiches. Dans Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, le détective anglais est certes efficace, mais régulièrement ridiculisé par notre gentleman-cambrioleur national. Les dialogues sont succulents :

« – Wilson, ne tournez pas la tête… peut-être sommes-nous suivis ; en ce cas, agissons comme s’il ne nous importait point de l’être… dites donc, Wilson, donnez-moi votre avis : pourquoi Lupin était-il dans ce restaurant ?

Wilson n’hésita pas.

– Pour manger.

– Wilson, plus nous travaillons ensemble, et plus je m’aperçois de la continuité de vos progrès. Ma parole, vous devenez étonnant.

Dans l’ombre, Wilson rougit de plaisir […] »

The_Seven-Per-Cent_SolutionL’autre excellent pastiche, c’est « La solution à 7% », de Nichols Meyer, où Sherlock Holmes quitte Londres, suivant une fausse piste élaborée par Mycroft Holmes, son frère, et Watson, pour aller à Vienne, chez le Docteur Freud, où il sera désintoxiqué de son addiction à la cocaïne (une solution à diluée à 7%). L’enquête parallèle, conduite par ailleurs, est tout-à-fait intéressante et un excellent film en a été tiré -malgré son titre peu engageant- : «Sherlock Holmes attaque l’Orient Express». Ce n’est donc que par la suite que je suis retourné vers les romans originaux.

 Ma venue tardive vers ce personnage, donc, est essentiellement en lien avec mon intérêt pour l’histoire de Jack The Ripper et la Londres victorienne de la seconde moitié du 19ème siècle. Ville assez sordide dans certains quartiers, au demeurant. Le quartier de Whitechapel, notamment, avait une réputation de vrai coupe-gorge. Il en reste un très bon film : « From hell », à la mise en scène excellente et très évocatrice. Un autre film, bien fait également, mais dans une Londres assez édulcorée, mélange fiction et réalité : « Sherlock Holmes contre Jack l’éventreur ».

Pour finir cette note en musique, et puisqu'on parle de l'Angleterre victorienne, ce petit extrait…

Même si…

Lerouge… je n'achète plus guère de livres, je continue à lire beaucoup sur mon iPad. Dernièrement, j'ai trouvé des incunables, avec d'autant plus de bonheur que l'édition papier que j'en avais était en très très mauvais état et ne se trouvait plus en librairie. Il s'agit de la série de "La conspiration des milliardaires", de Gustave Lerouge, auteur par ailleurs du "Mystérieux Docteur Cornelius". Dans la bonne tradition du roman populaire français du début du 20ème siècle, c'est bien écrit, plein de rebondissements improbables (publication fractionnée en feuilletons oblige) et cela reste tout-à-fait lisible de nos jours avec un peu d'émerveillement naïf 🙂 !

Les quatre volumes de cette longue et rocambolesque histoire sont disponibles gratuitement, dans une édition convenable qui reprend quelques unes des illustrations d'origine, en version électronique. Qu'on s'le lise !!!

Retour en haut