Playlist « Après leur dernière, leur première… »

Après avoir écouté plusieurs neuvièmes et dernières symphonies de leurs compositeurs respectifs, voici que ma playlist se compose de leur première symphonie, composée parfois de nombreuses années auparavant, ce qui permet de mesurer toute l’étendue de leur parcours créatif ! C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne Beethoven –il y a un gouffre entre sa première et sa neuvième symphonie !– et Tcahïkovsky –dont les trois premières symphonies sont de peu de poids par apport aux trois dernières-. C’est moins vrai pour Brahms, venu tard à la symphonie, et dont la première est déjà une oeuvre de maturité. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Ludwig Van Beethoven – OP Berlin, Karajan, 1985 ****
La quatrième et dernière intégrale des symphonies de Beethoven par le chef autrichien a généralement moins bonne presse que les précédentes, notamment du fait d’un mastering assez peu engageant lors de sa première parution en CD. Depuis, son appréciation a été réévaluée, de nouveaux remastering étant nettement meilleurs que le premier : elle est en fait assez proche de sa troisième intégrale –même si Karajan effectue la reprise du 1er mouvement en 1985 mais pas en 1976-.

• Johannes Brahms – OS Chicago, Wand, 1990 ****
La première symphonie reste celle que je préfère des quatre symphonies de Brahms, et cette interprétation de Günter Wand, enregistrée en concert lors d’une tournée du chef aux États-Unis avec l’excellent orchestre symphonique de Chicago –l’un des « Big Five »– s’inscrit parmi les multiples très bonnes versions de ma discothèque.

• Piotr Tchaïkovsky – Russian National Orchestra, Pletnev, 1996. ***
J’écoute rarement cette symphonie, plus proche des ballets du compositeur que de ses trois dernières symphonies, mais la version de Mikhail Pletnev, avec l’orchestre national russe qu’il a créé en 1990, issue de sa première intégrale des symphonies de Tchaïkosky parue en 1996 –il en a réalisé une seconde entre 2010 et 2014-, est de très bonne facture, rendant compte de la variété des climats de l’oeuvre, et bénéficie d’une excellente prise de son, réalisée dans la grande salle du conservatoire de Moscou. Les trois étoiles sont plus justifiées par l’intérêt assez mitigé que je porte à l’oeuvre, interprétée de fort belle manière au demeurant.

• Witold Lutosławski –  OS BBC, Gardner, 2010 *****
Witold Lutosławski est un compositeur polonais né en 1913 à Varsovie, où il est décédé en 1994. Cette symphonie, bien qu’elle ait été composée entre 1741 et 1947 durant l’occupation allemande puis soviétique de Varsovie, est décrite par son compositeur comme « une oeuvre joyeuse ». Elle est composée de quatre mouvements : les deux mouvements extrêmes, relativement brefs et frénétiques –cf. extrait sonore-, encadrent un long deuxième mouvement plus introspetif et presque mélancolique et un troisième mouvement curieusement énigmatique. Cette symphonie reste d’un accès relativement aisé et la version de ce jour bénéfice de conditions techniques proches de l’idéal.

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Playlist « Beethoven fougueux et déjanté »

Hors Emil Gilels, qui a une place tout-à-fait à part dans mon panthéon personnel, Friedrich Guldaassez régulièrement mentionné sur ce blog– est le pianiste qui m’apporte régulièrement le plus de satisfactions dans les oeuvres pour piano solo de Beethoven –dont il fut un éminent défenseur, ayant achevé d’enregistrer, à moins de quarante ans, pas moins de trois intégrales des sonates du compositeur -!!!-, plusieurs séries de variations et une intégrale des concertos pour piano sans compter quelques versions isolées…– , et ce à tous les stades de sa carrière –une merveille d’opus 111 en 1984-, entamée fort jeune de façon tonitruante : il remporta en 1946 le concours international de Genève à 16 ans.

A peine sorti de l’adolescence, la firme Decca lui fit signer un contrat d’exclusivité dès 1947. Il y enregistra en 1951 le premier concerto pour piano avec Karl Böhm et les variations Eroica, puis une intégrale des sonates entre 1954 et 1958 –qualité sonore variable et assez ingrate eu égard à l’époque et à la notoriété de l’éditeur…-.
Très peu de temps après l’enregistrement de sa seconde intégrale studio –sa troisième en tout– parue en 1968 chez Amadeo, toute petit firme autrichienne, il enregistra également les Variations Diabelli, en 1970 pour MPS, un autre obscur label allemand spécialisé dans le jazz –!!! again-, sporadiquement distribué en France par Harmonia Mundi : version hautement virtuose et d’une prodigieuse liberté de cette oeuvre, qui est sans doute la moins accessible des pièces pour piano de Beethoven !
La playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est donc composée ainsi :

Beethoven – Concerto pour piano n°1 – Orchestre OP Vienne, Karl Böhm – 1951 ***** Une version pleine de fraîcheur et de liberté : étonnant de la part d’un chef généralement assez « carré » ! La cadence est originale et brillante.
Beethoven – 15 Variations et 1 fugue « Eroica » – 1951 ***** Une excellente première version, presque dansante, dynamique et claire, de cette oeuvre que j’aime beaucoup : c’est ma série de variations préférée du compositeur, qui excellait en la matière et en écrivit une quantité assez conséquente —Gulda réenregistra l’oeuvre pour la radio autrichienne dès 1953-.
Beethoven – 33 Variations « Diabelli » – 1970 ***** Sans doute la version la plus déjantée que je connaisse, brillante et vive, l’absolue contraire de celle d’Anatol Ugorski, autre monument de ma discothèque dans cette oeuvre.

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Playlist « Leur neuvième est leur dernière »

Quand on dit « La Neuvième », on pense spontanément à la neuvième symphonie de Beethoven, qualifiée de « symphonie des symphonies » par les contemporains du compositeur, « d’appel terrifiant au viol » par certaines féministes –si si, c’est véridique…-, de « symbole de l’oppression culturelle occidentale » par des partisans de la « gauche éveillée » –encore véridique-, mais aussi hymne européen, qui servit de support à l’intronisation de deux présidents de la République française –François Mitterrand pour son entrée au Panthéon en 1981, une rose à la main, et Emmanuel Macron lors de sa déambulation vers le Louvre en mai 2017-.
Pour beaucoup de musiciens qui suivirent, ce chiffre 9 constitue une barrière mythique : la plupart se sont arrêtés avant de l’atteindre et peu se sont aventurés à aller au-delà de cette frontière.Et, cependant, cette symphonie, la dernière de son auteur, n’est pas présente dans la playlist de ce jour. Pour autant, chaque neuvième symphonie de ladite playlist est la dernière de chacun de ses compositeurs respectifs ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Franz Schubert – Symphonie n°9 « La Grande » – OP Berlin, Karl Böhm – 1963 ***
Composée en 1825, jamais jouée de son vivant –ses contemporains la trouvaient « longue et pompeuse »-, créée par Mendelssohn en 1839 dans une version écourtée, elle présente ce que Schumann appelait « des divines longueurs », que je trouve pour ma part longues et répétitives : je l’écoute très rarement en réalité.
• Anton Bruckner – Symphonie n°9 – OP Berlin, Herbert Von Karajan – 1976 *****
Cette symphonie « dédiée au Bon Dieu » par son compositeur, bigot notoire, est en trois mouvements, le quatrième étant resté inachevé. Sa composition, entamée en 1887, s’étale sur au moins quatre ans. Je ne connais pas de meilleure version de cette symphonie –présente en grande quantité dans ma discothèque : une vingtaine de versions…– que celle écoutée ce jour, d’une puissance électrisante et d’une beauté sonore confondante –la plénitude des cuivres est miraculeuse-.
• Antonín Dvořák – Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » – OP Berlin, Ferenc Fricsay – 1960 *****
Cette neuvième symphonie, écrite en 1893 après un séjour du compositeur tchèque aux États-Unis, est hyper-populaire –sans doute autant que celle de Beethoven– et d’un accès très facile. Le second enregistrement de cette oeuvre par de Ferenc Fricsay, peu de temps avant sa disparition, est justement célèbre depuis sa première parution, le second mouvement est particulièrement émouvant dans cette version.
• Gustav Mahler – Symphonie n°9 – OS Chicago – Carlo Maria Giulini – 1976 ****
Achevée en 1910, c’est la dernière symphonie de Mahler, qu’il n’entendit jamais de son vivant, puisqu’elle fut créée en 1912 seulement, un an après le décès du compositeur. Oeuvre d’une grande intensité émotionnelle, elle s’achève sereinement par un mouvement lent, comme celle de Bruckner. La version de ce jour est considérée par certains musicographes comme une référence, mais j’en préfère plusieurs autres personnellement.

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Brahms à l’ancienne

Je me suis tourné aujourd’hui vers des enregistrements antédiluviens ou presque pour une série playlist composée des quatre symphonies de Brahms, que j’apprécie sans excès –mais plus désormais que par le passé cependant-. Tous ces enregistrements bénéficient d’un remastering soigné et ont beaucoup gagné en qualité sonore lors de leur réédition en CD –le premier de la playlist n’était paru qu’en 78 tours !-, les interprétations retenues sont toutes de belle qualité !

Symphonie n°1 – Concertgebouw Amsterdam – Karajan, 1943
Symphonie n°2 – Philharmonia Orchestra – Karajan – 1955
Symphonie n° 3 – NBC Orchestra – Toscanini – 1955
Symphonie n°4 – OP Berlin – De Sabata – 1939
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Playlist « Seconde chance » – Mozart

Mozart, divin Mozart… Pas si divin que ça à mes oreilles, plutôt rétives à ce musicien –j’apprécie quelques symphonies ou concertos pour piano, l’un ou l’autre opéra à petite dose, et puis c’est à peu près tout…-, et, pourtant, ce n’est pas faute d’essayer de m’y consacrer sporadiquement, pour avoir si, enfin, je peux y accrocher… Ce ne sera pas encore pour cette fois, décidément, avec cette série de trois albums consacrée à l’essentiel des concertos pour instruments à vent qu’il composa. Ils sont extraits d’un coffret disponible en son temps pour une bouchée de pain, et qui fut épuisé très rapidement –à tel point que l’éditeur fut très surpris du succès phénoménal de l’entreprise-, malgré une ligne éditoriale des plus basique. De rares exemplaires désormais en vente en occasion sont parfois disponibles, à des tarifs le plus souvent très au-delà du prix neuf initial –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.
Pour l’anecdote, c’est le succès de ce coffret et celui de son frère jumeau consacré aux oeuvres chorales qui poussa quelques années plus tard Deutsche Grammohon et le groupe Universal à publier l’intégrale des enregistrements du chef paru sous l’étiquette jaune –sous forme de quatre coffrets distincts, d’abord, puis d’un énorme coffret plus tardivement : tous épuisés également-.

Les interprétations vont de l’excellent –les concertos pour cor : l’album est entré dans la légende très rapidement après sa parution et constitue, aujourd’hui encore, une référence– au convenable –les autres concertos de cette playlist– , dans un style désormais suranné : orchestre assez important dominé par les cordes, très belles sonorités mais ensemble assez lisse et refus des aspérités : tout ce qui a presque toujours singularisé le Mozart du chef autrichien.
Chaque année, Karajan enregistrait régulièrement et alternativement pour EMI et Deutsche Grammophon un certain nombre de disques à Saint-Moritz, en Suisse, durant l’été, où il faisait venir un nombre réduit de musiciens de son orchestre berlinois –qui, paraît-il, se battaient pour avoir la possibilité de participer à ces sessions-, généralement pour des albums concertants, qui permettait à ses musiciens de s’exprimer en tant que solistes : cette série d’albums fait partie de ces enregistrements, parmi lesquels il me reste encore à écouter des concertos pour clarinette et pour basson, afin de compléter cette série estivale : mais point trop n’en faut !

4 concertos pour cor et orchestre – Denis Brain, cor – Philharmonia Orchestra – 1953 ***, c’est peut-être un disque de légende, mais les oeuvres me parlent assez peu en réalité !
Concerto pour flûte, concerto pour flûte – Andreas Blau, OP Berlin – 1971 **
Concerto pour flûte et harpe – James Galway & Fritz Helmis, OP Berlin – 1971 ***
Concerto pour hautbois – Lothar Koch, OP Berlin – 1971 **
Symphonie concertante – Steins, Star, Hauptmann, Braun, OP Berlin – 1971 ***
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Création mondiale pour Diablotin insomniaque

Mes nuits sans sommeil, suite… Je n’aurais pas pu en rêver –pour cela, il faut dormir !-, mais ils l’ont fait ! Une création mondiale rien que pour moi !

Les variations Goldberg, de Bach, font partie des oeuvres de chevet que j’écoute régulièrement la nuit, dans une des innombrables versions qui garnissent ma discothèque. Le jour du retour du printemps, en création mondiale, donc, elles seront données dans une version mise en scène -cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, dans une église du 13ème siècle sur les bords de l’Ill –un temple luthérien depuis le début du 16ème siècle, abritant notamment un orgue Silbermann-, à l’architecture sobre mais bizarre –un clocher trapézoïdal qui brise la perspective et l’alignement. 

Interpréter Bach dans cette église fait partie d’un patrimoine historique de longue date : son choeur, dont l’existence remonte au 19ème siècle, est très réputé et c’est, notamment, ici qu’est donnée chaque année une Passion du compositeur à Pâques, et les plus grands chefs –Wilhelm Furtwängler, John Eliott Gardiner ou Charles Munch…– y ont contribué.

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Playlist « Karajan, l’héritage Decca », suite

En complément de mes récentes écoutes dominicales… Ainsi, les mêmes commentaires que précédemment s’appliquent à cette série d’enregistrements, réalisés durant la même période avec le même orchestre et pour le même label ! Même si elle n’est pas très originale, une très belle playlist dans son ensemble !

Piotr Tchaïkovsky – Le lac des cygnes ; La belle au bois dormant, suites – Mars 1965 *****
Piotr Tchaïkovsky – Roméo et Juliette – Janvier 1960 ****
Richard Strauss – Till Eulenspiegel ; Mort et transfiguration – Don Juan – Juin 1960 *****
Johannes Brahms – Symphonie n°1 – Mars 1959 ****
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Playlist « C’est toujours la même histoire… »

Dans la playlist de ce jour, Serge Gainsbourg s’amourache à chaque fois d’une nouvelle Lolita, et, chaque fois, cette relation malsaine finit désespérément mal, que Lolita se prénomme Melody, Marilou ou Samantha… Bref, c’est toujours, peu ou prou, la même histoire ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.


« Histoire de Melody Nelson » –1971, *****– et « L’homme à tête de chou » –1976, *****– sont deux albums cultissimes, qui ne connurent guère de succès commercial à leur sortie cependant, et, vraisemblablement, les deux meilleurs disques de Serge Gainsbourg : de beaux textes, généralement en mode talk over, collés sur un support musical à chaque fois très abouti, quels qu’en soient le genre et l’orchestration. Là où « Histoire de Melody Nelson » finit tragiquement dans la chute mortelle d’un avion, « L’homme à tête de chou » s’achève dans la démence morbide sous les coups d’un extincteur d’incendie.
« You’re Under Arrest » –1987, ***– est très loin de ce niveau –les textes sont d’une qualité moindre (inspiration univoque, jeux de mots d’une facilité toute « gainsbarrienne »), la musique oscille entre rap et funk électronique-, mais il permit à Gainsbourg de conquérir un nouveau jeune public et il comporte une reprise de « Mon légionnaire » remise au goût du jour et qui ne démérite pas !

Alain Bashung, pour lequel Serge Gainsbourg avait écrit les paroles du très bel album « Play Blessures » –autre four commercial à sa parution, largement réhabilité depuis…-, a repris intégralement « L’homme à tête de chou » en 2011, quelques semaines avant de décéder, démontrant un joli talent de conteur –même si son phrasé en mode talk over est très différent de celui de Serge Gainsbourg, il reste tout-à-fait convaincant– , et avec des orchestrations originales qui renouvellent l’oeuvre en créant une grande tension, sans la dénaturer : une belle réussite ! -Cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-.

Playlist « Karajan, l’héritage Decca »

Non content d’avoir signé deux contrats d’exclusivité –sic…– avec les labels EMI et Deutsche Grammophon dans les années 50, Karajan enregistra également, au tournant des années 60, pour Decca, avec l’orchestre philharmonique de Vienne, lequel orchestre était alors sous contrat avec cette firme, qui exportait également aux USA sous label RCA –sic encore…-, label sous lequel parurent en priorité certains des enregistrements, destinés prioritairement au marché américain, réalisés alors. Pas exactement facile de s’y retrouver dans ces méandres discographiques !
C’est parmi ces enregistrements viennois que j’ai concocté la playlist de ce jour. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Wolfgang Amadeus Mozart – Symphonies 40 – Mars 1959 ***** • Symphonie 41 « Jupiter » – Avril 1963 ***
Sans doute les meilleures réussites du chef dans des symphonies de Mozart : beauté du chant et des sonorités, souplesse des lignes. La symphonie n°40, notamment, est baignée d’une douce lumière dans le mouvement lent : c’est vraiment très beau ! Mon appréciation pour la « Jupiter » est tributaire du peu d’engouement que je porte pour cette oeuvre… A l’origine, chacune des symphonies de Mozart était couplée avec une symphonie de Haydn –les n°103 et 104, que j’écoute rarement, et louées comme de remarquables versions par le grand spécialiste H.C. Robbins Landon, éminent spécialiste du compositeur-, la jaquette ci-dessus est celle d’une réédition française plus tardive.

• Richard Strauss – Also Sprach Zarathustra – Mars 1959 *****
Une remarquable version, superbement enregistrée, qui servit de bande-son au film « 2001 : L’odyssée de l’espace », de Stanley Kubrick, qui utilisa cet enregistrement subrepticement parce que la MGM n’en possédait pas les droits, « secret » qui fut éventé bien plus tard ! A cette date, l’orchestre de Vienne a trouvé la splendeur qu’il avait quelque peu perdu à la fin de la seconde guerre mondiale et s’impose comme l’un des tout meilleurs orchestre au monde.


• Gustav Holst – The Planets – Septembre 1961 ****
La première version de Karajan est très célèbre, et bénéficie d’une prise de son somptueuse pour l’époque. Elle est globalement très bien, mais assez peu idiomatique si l’on se réfère aux enregistrements du spécialiste de cette ouvre qu’est Sir Adrian Boult. A mes oreilles cependant, le fameux « Big tune » de «Jupiter» manque singulièrement d’ «anglitude» ; a contrario, « Mars » est martial à souhait, comme il se doit !

• Piotr Tchaïkovsky – Casse-noisette, suite de ballet – Septembre 1961 *****
• Edvard Grieg – Peer Gynt, suite 1 et extrait suite 2 – Septembre 1961 *****
• Johann Strauss II, Josef Strauss – Ouvertures, valses et polkas – Avril 1959 ***** -Cliquer sur l’imagette de gauche pour la voir en plus grand-.
Dans ces pages plus légères qu’il aimait ne pas dédaigner, le chef autrichien a toujours excellé tout au long de sa carrière, comme en attestent les nombreux enregistrements qu’il en réalisa –au moins trois fois pour les ballets de Tchaïkovsky et le Peer Gynt de Grieg, et il enregistra bien plus souvent encore des pièces de la famille Strauss-.

Concernant les dernières citées, les versions qu’il y donna à Vienne –pour EMI dans les années 40, pour Decca au sein de cette playlist et, enfin, à l’occasion du festival de Salzburg en 1968 ou du Nouvel An 1987 à Vienne pour Deutsche Grammophon– sont à mes oreilles supérieures à celles, innombrables, qu’il enregistra à Berlin.

Tous ces enregistrements ont été produits par le mythique John Culshaw, producteur du « Ring » légendaire de Solti pour Decca, et homme d’un caractère notoirement difficile qui s’entendit pourtant  remarquablement avec le chef autrichien : ils partageaient tous deux les mêmes passion pour la vitesse et le pilotage de bolides…

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Playlist « Dans un jardin anglais »

J’écoute depuis deux jours l’intégrale des symphonies de Charles-Villiers Stanford –notice biographique assez détaillée à lire ici– compositeur irlandais ayant vécu et étudié à Londres, aussi prolifique que presque totalement méconnu, et qui m’avait valu d’heureuses retrouvailles que je vous narrais ici ! –Cliquer sur les images pour les voir en plus grand-.


L’intégrale des symphonies de Stanford est présente dans ma discothèque depuis longtemps –ie : à peu près depuis la parution de ces disques, qui coûtaient un bras à leur sortie, et que j’achetais un à un au tournant des années 90-.
Ses symphonies sont inégales, très agréables à l’écoute mais assez peu marquantes et vite oubliées en définitive, malgré des qualités mélodiques certaines et des orchestrations aux belles couleurs. Un mélange de Mendelssohn pour l’aisance mélodique, mâtiné, pour le côté un peu ennuyeux, de Brahms et de Dvorák ! En revanche, on ne perçoit étonnamment qu’assez peu l’influence d’une « anglitude victorienne ou edwardienne » chez ce contemporain d’Edward Elgar ? Est-ce parce qu’il était irlandais de naissance ?

En définitive, les pièces les plus intéressantes, à mes oreilles, sont les Irish Rapsody » qui complètent les albums, où le compositeur peut exprimer tout son talent dans un cadre moins formel : la cinquième, notamment, est un petit bijou !
Très belles interprétations de l’ensemble de ces oeuvres au demeurant, par un grand chef anglais très discret, Vernon Handley, et excellentes notices –on savait encore faire de beaux livrets de CD en temps-là…-, ainsi que très bonnes prises de son. L’ensemble a été réédité et reste disponible à prix moyen : l’intégrale des symphonies dans un coffret de 4 CD, et, tiré à part, un album consacré aux quatre rhapsodies.

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