Petits Mickeys étincelants !

Cet album des Flamin’Groovies, « Supersnazz », que l’on pourrait approximativement traduire par « Super chic » –leur premier : auparavant, le groupe avait sorti un EP assez anecdotique et difficile à trouver désormais– est une vraie merveille !
Ce fut l’un de mes premiers 33 tours acheté, presque par hasard et sur recommandation de je ne sais plus quel «guide des x disques à écouter», à la toute fin des années 70, quand internet n’existait pas encore, alors que je commençais à constituer, très modestement, une discothèque. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’ai toujours adoré sa pochette présentant de joyeux petits « Mickeys », et le contenu est largement à la hauteur du contenant : de l’excellente musique, très variée, fraîche et enthousisamante, allant d’un rock efficace à une pop entraînante, le groupe ayant toujoursjours oscillé entre Beatles et Rolling Stones sans jamais parvenir tout-à-fait à trancher entre ces deux influences tout au long de leur carrière. Carrière d’ailleurs fort longue, malgré de nombreux changements de personnels et de maisons de disques –ventes médiocres aidant-.

Je l’avais racheté il y a longtemps en CD, perdu depuis –vraisemblablement prêté et jamais rendu– et je l’ai donc racheté à nouveau, dans une version remastérisée en HD, avec réplique exacte de la pochette d’origine –loupe nécessaire pour lire le dos de celle-ci…– et le son de cette réédition est réellement magnifié –très supérieur à la première réédition CD ou à n’importe quelle édition 33T-, ce qui ajoute encore au plaisir très vif, de son écoute !

Super chic, oui, vraiment !

Playlist « Vieilles -et assez vieilles- choses »

Après une assez longue période d’oreilles en jachère, l’arrivée d’une météo quasi-printanière –près de 30°C d’amplitude de température en quelques jours…– me conduit vers une playlist constituée essentiellement de « vieilles » choses, la plus récente remontant à quarante ans –mais c’est déjà une enregistrement numérique-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La quatrième symphonie « Inextinguible » de Carl Nielsen, achevée en 1916, est la seule que Karajan enregistra de ce compositeur danois, qui en a composé six, dont toutes portent un nom à coucher dehors ! Le corpus intégral de ses symphonies est assez intéressant, mais pas toujours édifiant, et cette musique venue du nord est assez éloignée de celle de son contemporain Sibelius. J’aime assez cette version, qui subit chez Karajan une « brucknérisation » qui lui sied assez bien, même si l’on peut sans doute y entendre un certain contre-sens. –cf. extrait-.

• Le deuxième album, en revanche, n’appelle aucune réserve : c’est l’un des très grands disques consacrés à Sibelius, avec, notamment , une remarquable interprétation de « Tapiola », dernière oeuvre majeure du Finlandais. L’album est assez ancien –des enregistrements qui s’étalent de 1954 à 1957, dans une mono d’excellente qualité– mais ne souffre aucunement de son âge et reste d’une écoute extrêmement plaisante de nos jours, quand bien même l’interprétation des oeuvres du compositeur a beaucoup évolué depuis.

• Les deux autres albums restent plus anecdotiques : le tout jeune chef américain Lorin Maazel, alors étoile montante de la baguette, est assez vif et un peu brutal dans Schubert, et le vieux Hermann Scherchen se révèle d’une lourdeur assez épouvantable dans les symphonies dites « Londoniennes » de Haydn –qui, déjà, ne constituent pas, à la base, ma musique de prédilection– et l’orchestre n’est pas toujours très bon. Le label Westminster –aujourd’hui réédité par Deutsche Grammophon– était réputé pour des prises de son exceptionnelle : ce n’est pas vraiment le cas ici…

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Playlist réduite…

La playlist de ce jour est consacré à un unique album, pour cause de voyage imminent à la déchèterie et séjour un peu prolongé en cuisine, fête des amoureux oblige ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’ai découvert très tard « The Seeds Of Love » du duo Tears For Fears, même si, comme à peu près tout le monde, l’énorme hit que fut le « beatle-esque » titre éponyme m’était évidemment connu depuis sa sortie –à la fin de mon service militaire !– : le début est presqu’entièrement fondé sur « I Am The Walrus » des Beatles, puis la chanson, très bien construite et au refrain entêtant, évolue ensuite vers d’autres contrées. Il me souvient qu’à la fin des années 80, ce titre fut très largement diffusé en radio, malgré sa relative longueur.
C’est en fait tout l’album, très ambitieux –sa production, sur quatre ans, pour une sortie en 1989, fut extraordinairement coûteuse– qui est tout-à-fait excellent, même si, a priori, assez éloigné de mes standards habituels. Certains critique musicaux l’ont même qualifié de « Sgt. Pepper’s… » des années 80 : comme je n’apprécie pas excessivement cet album des Beatles, cette qualification aurait même pu le disqualifier d’office à mes oreilles, mais cette appréciation dit quelque chose de l’importance de ce disque !
En fait, outre cette production très léchée, « The Seeds Of Love » regorge de belles compositions, relativement élaborées et variées, flirtant parfois avec un jazz-rock d’accès facile dans ses introductions, et, surtout, profite de la présence de quelques-uns des meilleurs musiciens de studio de l’époque -Pino Palladino à la basse, Manu Katché ou Simon Philipps à la batterie, les choristes…-.

Mon petit bonheur du jour !

Temps de disette !

En cette nouvelle semaine de disette pour mes oreilles, je n’ai écouté qu’un seul album, mais quel album ! Un magnifique disque de blues-rock, enregistré au mythique Fillmore West, lieu de tant de concerts de légende dont deux essentiels documents live de Cream et de l’Allman Brothers Band ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il faut dire qu’entre crise sanitaire et météo étirant à l’extrême les durées de déplacement, mes temps de loisirs ont été des plus restreints cette semaine… Ainsi, mercredi, journée de neige et de verglas intense, des rendez-vous enchaînés prévus pour débuter à 09:00 et s’achever à 18:00 ont commencé à 10:15, décalant d’autant tout le reste de la journée.

Nonobstant, l’écoute de cet excellent double CD live –au son très convenable eu égard aux conditions d’enregistrements de concerts de l’époque– m’a procuré une satisfaction intense, et l’occasion de retrouver l’excellent Mike Bloomfield pour un festival de très bonne guitare –son compère Elvin Bishop n’est pas manchot non plus, même si sans doute moins créatif et moins brillant : on le retrouve d’ailleurs tout seul dans la seconde partie de l’album, un peu moins excellente que le reste-. L’harmonica, par ailleurs, n’est pas en reste, Paul Butterfield ayant une très belle pratique de cet instrument fort bien adapté au répertoire blues !
En 1966, la chanson « East-West », notamment, pouvait être étirée sur plus de 20 minutes et donnait lieu à de superbes envolées de guitares, et Mike Bloomfield –que je vous ai déjà présenté ici– se montrait particulièrement inspiré et d’une virtuosité et d’une beauté de sonorité inouïes. Il est regrettable que les drogues et une santé fragile aient pu amoindrir son immense talent par la suite…

Pour les amateurs du genre, et à prix très doux, ce petit coffret très bien documenté pourra s’avérer un très bon choix : on y entend de l’excellent Chicago Blues et l’ensemble se révèle très complémentaire des albums des Bluesbreakers de John Mayall de la même époque, dont on découvre, en quelque sorte, le pendant américain. La comparaison est très instructive –et on entend toujours de l’excellente musique– ! Petit extrait ci-dessous en prime !

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Playlist richement colorée

La playlist de ce jour est entièrement consacrée au compositeur russe Piotr Illitch Tchaïkovsky,à  travers des oeuvres remarquablement populaires et dont la faveur auprès du grand public ne s’est jamais démentie. Les mélomanes les plus pointus voient plutôt en lui un compositeur « facile et sentimental » et le critiquent volontiers pour cela. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est oublier un peu vite qu’il fut un orchestrateur de génie, certes assez conformiste formellement, mais explorant toutes les couleurs de l’orchestre et, et notamment certaines couleurs sombres aux vents qu’on n’avait pas forcément coutume de beaucoup entendre alors. Il sut également intégrer, à mon avis avec beaucoup de réussite, des éléments plus folkloriques issus de la musique populaire russe à sa musique fortement teintée inspirée de la « musique savante occidentale ».

Ses trois dernières symphonies, les plus populaires, sont en effet d’accès facile mais n’en demeurent pas moins belles pour autant, et le talent coloriste du compositeur y fait merveille. De même, lorsque son concerto pour piano, remarquablement populaire, est joué de manière aussi vigoureuse que dans la version proposée ici, toutes les facilités du musicien sont oubliées –cf. premier extrait. le pianiste s’était fait une spécialité de ce concerto, et il en existe une vingtaine de témoignages enregistrés-.

Pourtant, lorsque sa musique est bien interprétée comme c’est le cas pour chacun des albums de la playlist, le sentimentalisme réel ne sombre jamais dans le larmoyant facile et l’écoute de ces disques procure est un réel plaisir –extrait ci-dessous : ça dépote sévère ! -, après une assez longue période de disette et au terme d’une semaine un peu harassante !

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Playlist « Le troubadour du piano »

C’est dans les années 40, pendant la guerre et à l’occasion de leur interprétation des Variations symphoniques de César Franck, que le chef allemand Wilhelm Furtwängler avait surnommé le pianiste hongrois Géza Anda « Troubadour du piano ».
Compatriote du grand chef Ferenc Fricsay, avec lequel il enregistra beaucoup, Géza Anda possédait une très belle technique et un style malléable qui, dans les concertos notamment, lui permettait de s’accorder aisément aux chefs qui l’accompagnaient. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

De fait, dans le deuxième concerto pour piano de Brahms –cf. extrait ci-dessous-, il fait ici preuve d’une grande tendresse qui complète fort bien l’hédonisme du chef : une autre version, avec Ferenc Fricsay, non présente dans la playlist du jour, propose, presque à l’inverse, une vision d’une sauvagerie totalement assumée !
Durant les années 50 et 60, Géza Anda, prématurément décédé –comme ses compatriotes Annie Fischer et Janos Starker, c’était un énorme fumeur-, fut l’un des fleurons pianistiques du label à l’étiquette jaune et enregistra beaucoup, avec les plus grands chefs, dans de bonnes conditions techniques. Ses disques –concertos et oeuvres pour piano seul– restent encore assez largement disponibles et constituent généralement de fort jolies réussites, dont l’écoute, de nos jours, procure encore énormément de plaisir !

Outre cette belle et variée collection de concertos, le dernier album présenté propose également la plus belle version de la quatrième symphonie de Schumann, à mes oreilles tout au moins ! Et ce n’est pas négligeable !

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Playlist alternative

J’ai écouté sur plusieurs jours, parce que j’ai peu de temps à consacrer à mes oreilles en cette période riche en incertitudes, cette playlist composée de versions « alternatives » , entamée et débutée par des oeuvres de Richard Strauss et interprétée par le « controversé-en-son-temps-et-reconnu-depuis-sa-mort » chef italien Giuseppe Sinopoli, qui fut titulaire de quelques-uns des orchestres les plus prestigieux, dont la Staatskapelle de Dresde, avec lequel l’ensemble de ces albums furent enregistrés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En France –c’est beaucoup moins le cas à l’étranger-, Sinopoli, qui connut une carrière assez fulgurante grâce à sa barbe très photogénique, fut assez régulièrement vilipendé pour des interprétations jugées bizarres, intellectualisantes et idiosyncratiques. Ce fut le cas, notamment, pour son intégrale des symphonies de Mahler, alors qu’elle s’inscrit vers les sommets de la discographie à mon avis : on ne s’y ennuie jamais !
Personnellement, j’aime en général beaucoup les interprétations qu’il propose, et je trouve régulièrement un éclairage complémentaire à d’autres versions des oeuvres du grand répertoire qu’il a interprétées. A part l’album consacré ici à Schubert –il avait fait bien mieux dans la symphonie « Inachevée » au début de sa carrière-, les autres disques sont vraiment tout-à-fait à mon goût !

Depuis son décès en 2001, sa côte a énormément remonté et ses disques restent assez régulièrement disponibles, à des tarifs assez accessibles qui plus est ! Ainsi, ils sont assez abondants dans ma discothèque, le chef ayant beaucoup enregistré durant une quinzaine d’années, et pour les plus grands labels.

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Playlist « Premiers jalons » et autres considérations

La playlist de ce jour me ramène près de 40 ans en arrière, à l’époque où j’ai commencé à constituer une CDthèque qui a bien grandi depuis… Ces quatre CD font partie des dix premiers que j’ai achetés au rayon « musique classique », un peu au compte-goutte en ces temps où les CD étaient presque des objets de luxe horriblement chers : avant l’apparition des séries économiques, j’en achetais généralement moins d’une poignée par mois, et pas seulement en classique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Grâce à un ami dont le père travaillait chez Siemens, qui détenait alors une partie du catalogue Philips et Deutsche Grammophon, j’avais pu obtenir les deux CD de Liszt et de Tchaikovsky à prix un peu réduit -cela devait se limiter, de mémoire, à une réduction d’environ 10%, et les propositions étaient en nombre assez réduit-. Tous les autres étaient au prix fort de 132 à 135 francs, ce qui représente en « équivalent pouvoir d’achat », la rondelette somme de 39,41€ –prix d’un coffret d’une demi-douzaine, voire une dizaine, de CD au moins de nos jours…-.

Nonobstant ces basses considérations financières :
la symphonie « Pastorale » de Beethoven reste formidable dans cette version, de même que le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky, complètement échevelé et azimuté –et d’un minutage qui frise le scandale : le CD dure 32 petites minutes…-;
la sonate pour piano de Liszt est très bien enregistrée, mais je reviens désormais fort peu vers cette version, en ayant découvert de bien plus édifiantes à mes oreilles; il en va de même pour la première symphonie de Mahler : la dynamique de l’enregistrement alliée à celle, intrinsèque, du support CD, faisait alors très forte impression aux oreilles peu habituées et a même grillé une paire de tweeters chez un ami qui avait exagérément poussé le volume…

Souvenir, souvenirs…

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Playlist « Classique à l’ancienne »

Après une semaine harassante où mes oreilles ont été quasi-totalement sacrifiées –sauf la radio en voiture, pour suivre des fils d’actualité peu engageants puisque la « crise sanitaire » semble vouloir perdurer…-, Voici, enfin, un peu de répit musical avec cette playlist, constituée, comme son nom l’indique, d’enregistrements un peu anciens de classiques du répertoire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La quatrième symphonie de Beethoven par le chef belge André Cluytens fait partie de l’intégrale qu’il réalisa avec le Philharmonique de Berlin –la toute première de cet orchestre, avant même celle de Karajan quelques années plus tard-. C’est joli et élégant, ça manque un peu de tension –l’intégrale vaut surtout pour les symphonies paires, et la « Pastorale » est une grande réussite– et l’orchestre était alors en pleine reconstruction, entre fin du mandat de Furtwângler et prise de poste de Karajan.

La quatrième symphonie dite « Romantique » d’Anton Bruckner est enregistrée lors d’un concert du chef à Stuttgart avec l’orchestre philharmonique de Vienne, en 1951. Le deuxième mouvement lent est très beau, les trois autres souffrent, à mon avis, d’une gestion des tempos totalement erratique, surtout le premier : le chef accélère sur chaque fortissimo, puis ralentit, puis accélère à nouveau… Très bizarre et un peu anachronique, à mon avis du moins. Eugen Jochum, dans sa première intégrale, considérée par beaucoup comme une référence, faisait la même chose : ça doit donc être moi qui ne dois pas être sensible à tant de beautés !!!

J’ai gardé pour la fin un très chouette album de Kurt Weill consacré à une réduction pour petit orchestre de son « Opéra de Quat’Sous ». C’est joué avec ampleur et presque trop de sérieux –de nos jours, c’est essentiellement le côté gouailleur de la partition qui est mis en valeur-, mais j’aime beaucoup ! Otto Klemperer créa d’ailleurs cette pièce en 1928, qui recueillit beaucoup de succès en Allemagne avant d’être interdite par le pouvoir national-socialiste…

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Playlist de feu et de glace

La météo actuelle et son cortège de neige et de froid se prête fort bien à cette playlist, faite de feu et de glace ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le feu, on le retrouvera dans cette magnifique interprétation des « Concertos Brandebourgeois » de Bach, enregistré –très bien ! – en 2006 à l’occasion des 60 ans du chef anglais Trevor Pinnnock. Ce dernier les avait déjà enregistrés avec son orchestre « The English Concert » au début des années 80, dans une version qui fit alors « référence » par sa fraîcheur et son dynamisme. Cette seconde version est tout aussi soignée –de très beaux timbres– et splendide !

La glace, ce sont les quatre dernières symphonies et Tapiola, dans des versions que je n’avais plus écoutées depuis assez longtemps. Entre Sibelius et Karajan, ce fut une longue histoire d’amour ! J’avais oublié à quel point le Philharmonique de Berlin possédait une texture aussi riche et des timbres aussi beaux –sans faire injure aux chefs qui ont succédé à l’Autrichien, ils n’ont jamais retrouvé ces caractéristiques-là– : c’est somptueux ! Ici encore, des versions magnifiques pour des symphonies que j’apprécie énormément !

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