Mort d’une légende

C’était l’un des plus grands, voire le plus grand, « songwriter » du 20ème siècle, un interprète de grande talent, un excellent guitariste et un caractère de cochon : Chuck BERRY est mort ce jour à plus de 90 ans –il était né en 1926-, endeuillant une planète rock qu’il avait si profondément marquée de son empreinte. Il rejoint Johnny B Goode, qui l’attend déjà dans les étoiles…

Playlist « White Guitar Hero »

En cette belle journée printanière, profitant d’être un peu seul à la maison depuis midi –mais cela ne va pas durer longtemps-, j’écoute un peu fort quelques-uns des « guitar heroes » qui ont marqué ma jeunesse –et pour une fois, il n’y a pas trop de blues, mais plutôt des pyrotechnies sonores qui vont bien à petites doses-. Ça dépote dans la maison ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On retrouve donc : 
Jimmy Page, au sein de Led Zeppelin, dans cet album live paru assez tardivement, mais qui comporte leurs titres majeurs dans de bonnes versions, brutes et énergiques;
Uli Jon Roth et Scorpions, dans ce qui constitue pour moi l’un des tout meilleurs live de rock. L’album fut enregistré au Japon en 1978 et m’accompagne quasiment depuis sa sortie, en 33T ou en CD;
• « 1984 » de Van Halen, dont le guitariste, Eddie Van Halen, est l’un des tout grands de la guitare électrique, avec effets à la pelle et une « maestria furia » assez plaisante de temps à autre –cf. extrait en fin de notule-;
• et, enfin, Stevie Ray Vaughan, qui gâcha malheureusement une partie de son très grand talent du fait de ses addictions, assez traditionnelles dans ce monde… En studio, c’est constamment excellent, en live, certaines soirées sont à oublier totalement !

Ce qui vous vaudra la devinette de ce jour, dont la solution semble plutôt facile à trouver : parmi ces quatre guitaristes, un seul obtint le titre envié enviable honorifique de « Jimi Hendrix blanc » : saurez-vous de qui il s’agit ?

Comme toujours, le vainqueur gagnera une magnifique Gibson Les Paul un joli cadeau !

Playlist « Aimable chouchou du moment »

Allez savoir pourquoi, Felix Mendelssohn-Bartholdy, dont je vous ai plutôt beaucoup causé ces derniers temps, est l’un de mes chouchous du moment… Sa musique est toujours agréable aux oreilles et dévoile un tempérament aimable et discret, d’une grande clarté, non dénué de profondeur toutefois : les mouvements lents de ses concertos pour piano sont absolument splendides, par exemple, et d’une grâce touchante, comme en témoigne l’extrait proposé en fin de notule. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Foin de ses oeuvres les plus célèbres aujourd’hui, sauf pour le troisième album présenté, puisque je me suis replié sur des oeuvres bien moins connues et assez peu enregistrées en définitive : ses deux concertos pour piano, déjà cités et presque proto-lisztiens par moment –le bavardage un peu vain en moins, diront certains– ainsi que l’encore plus rare concerto pour deux pianos, vraiment excellent. Quant à sa musique de chambre, si les sonates pour violoncelle et piano sont sans doute moins connues que ses quatuors à cordes, elles n’en sont pas moins très réussies et tout-à-fait plaisantes à écouter –et à entendre-.

Exactement le genre de playlist qui convient pour clore cette très jolie journée quasi-printanière, et après les commémorations de batailles épiques livrées la veille !

Playlist martiale -et une devinette- !

Clémenceau affirmait que la musique militaire est à la musique ce que la justice militaire est à la justice… La justice militaire, j’ai connu pendant mon service national, en tant qu’appelé appelé très ponctuellement à défendre les droits des militaires engagés et emprisonnés dans la dernière prison militaire française, à Landau, en FFA –sur le territoire français, les prisons militaires ont été fermées en 1947, mais elles avaient sinistre réputation et la prison prévôtale de Landau était en-dessous des standards de nos prisons actuelles, ce qui n’est pas peu dire !-. Un combat à peu près perdu d’avance, il faut bien l’avouer…

Quant à la musique militaire, la playlist de ce jour en est pleine ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je vous avais déjà parlé précédemment de l’oeuvre très colorée et très sonore de Tchaïkovsky, « Ouverture 1812 » pour orchestre, fusils et canons, qui décrit la défaite de Napoléon lors de sa conquête avortée de la Russie. La version de ce jour, que vous pourrez écouter ici, comprend, en outre, une assez longue introduction chorale, qui n’est pas du compositeur, mais ne dépare pas dans ce contexte.

Beethoven avait produit, cinquante ans auparavant, une oeuvre encore plus sonore et chaotique : « La victoire de Wellington ou La Bataille de Vittoria« , décrivant, là encore, une défaite des troupes napoléoniennes contre l’Angleterre, durant la guerre en Espagne. Le début est très bruyant, le milieu aussi, et la fin à peine moins ! Vous pouvez l’écouter ici, en suivant la trame narrative, très bien réalisée dans l’article à lire.

Tout cela m’ayant mis d’humeur belliqueuse, j’ai trouvé un dernier disque de marches prussiennes et autrichiennes. Les premières, immanquablement, évoquent les défilés militaires victorieux après la victoire prussienne de 1870 contre l’empire français.
J’ai quand même trouvé une marche fort curieuse d’un certain Gottfried Sonntag, qui reprend des thèmes très connus d’un compositeur très connu dans la marche que je vous propose d’écouter en extrait ci-dessous, et qui est l’objet de la devinette du jour : quel est le compositeur archi-célèbre cité régulièrement dans cette marche ?

Playlist « Plan B »

Avant, ça s’appelait « Playlist seconde chance« , mais la période électorale, assez illisible, se montre riche en surprises et en expressions imagées, dont ce fameux « Plan B », qui sous-entend des propositions alternatives dont on sent bien qu’elles semblent un peu bancales par rapport aux plans initiaux.

C’est exactement ce que vous propose la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On trouve donc une version de « Let it be » des Beatles débarrassée de toute la post-production de Phil Spector : honnêtement, ce n’est guère mieux que l’original, et l’album ne fait vraiment pas partie des meilleures productions du groupe : compositions moyennes, interprétations assez peu inspirées et pas toujours très bien jouées, on sent bien que la moitié du groupe n’y croit plus…

On trouve ensuite un « Don Giovanni » de Mozart en allemand, ce qui apporte de drôles de couleurs à l’oeuvre : en effet, la langue allemande est bien éloignée de l’italien en matière de prosodie et de couleurs sonores. Au demeurant, l’interprétation est excellente, mais la proposition reste exotique !

Je me suis remis le « Rheingold » de Christian Thielemann dans l’oreille à l’occasion de l’écoute comparée dont je vous parlais dans la notule précédente. Il s’agit d’un enregistrement « live » paru en 2013, le niveau de gravure des CD est assez faible, et l’interprétation, bien que riche en détails du côté de l’orchestre, est assez peu passionnante : un peu indolente, avec des chanteurs qui s’avèrent peu passionnants et dont on ne sent guère l’engagement.

Enfin, l’album « Couleurs sur Paris » de Nouvelle Vague est bien moins réussi que l’album de leurs débuts. Il ne propose que des chansons d’artistes français –le répertoire n’est pas des mieux choisi selon moi, et, vu le titre, ils auraient  pu inclure une adaptation de « Couleurs sur Paris » d’Oberkampf– dans ce concept de « lounge music » propre au projet, et si certains titres sont assez réussis –cf. extrait-, l’ensemble s’avère au final assez ennuyeux, le filon semblant un peu épuisé depuis leur premier disque.

Playlist « Malédiction de l’anneau »

La playlist de ce jour est consacrée à une « écoute comparée » de l’énonciation de la malédiction de l’anneau –forgé avec l’or du Rhin– par le nain Alberich, l’une des figures centrales de « L’anneau du Nibelungen » de Richard Wagner.

Il s’agit d’un très court épisode de 4 minutes environ, dans une oeuvre-fleuve de près de quinze heures, mais néanmoins incontournable pour expliquer toute la suite de l’histoire. En maudissant cet anneau –encadré rouge dans le texte : ce thème musical, énoncé par la seule voix d’Alberich, reviendra très souvent, tout au long du cycle, sous des formes diverses-, Alberich forge, en quelque sorte, la destinée des uns et des autres et la chute à venir des dieux.

Véritable message de plainte, de rancoeur, de mépris et de haine, l’interprétation de ce passage est bien plus complexe qu’il n’y paraît : la beauté des voix lyriques, trop souvent, est un frein à une énonciation qui doit littéralement frapper l’auditeur d’effroi, d’autant que l’orchestre sous-jacent tisse une trame des plus inquiétante. Après tout, c’est un message de défiance lancé à la face des dieux !

Le texte allemand est fondé sur les allitérations, comme souvent chez Wagner –et, plus généralement, dans la poésie allemande-, la traduction française vaut ce qu’elle vaut mais rend compte de la substance du message. –Cliquer sur l’image pour accéder au texte dans de bonnes conditions-.

En extrait, ci-dessous, la version –parmi les 19 écoutées ce jour !– qui a le plus marqué mes oreilles –c’est, à vrai dire et à mes oreilles, la seule qui soit totalement à la hauteur de ce singulier propos. Le chanteur, Gustav Neidlinger, titulaire du rôle pendant vingt ans, n’a pas la plus belle voix du monde, mais il use de moyens vocaux considérables au service d’une expressivité exacerbée : sur scène, l’impression devait être sidérante !-. Âmes sensibles : s’abstenir ! Pour tous les autres, n’hésitez pas à monter le son !

Playlist pastorale -pour battre la campagne-

Puisque la campagne électorale bat la campagne au gré des affaires et des tourments des uns et des autres, je me suis construit une petite playlist à même de coller à cette actualité un peu débridée et assez pénible à la longue ! Ce sont donc mes oreilles qui ont battu la campagne, à leur manière…

On trouve donc dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

• une sonate pastorale de Scarlatti –K.9, en extrait ci-dessous-;

• la 15ème sonate pour piano de Beethoven, dite « Sonate Pastorale »;
• la très célèbre 6ème symphonie du même compositeur, dite « Symphonie Pastorale » ou encore, plus simplement « La Pastorale » –quand on veut faire savant, on dit « J’écoute la Cinquième » ou « J’écoute La Pastorale » et tout le monde sait ou devrait savoir ce que cela sous-entend…-;
• la « Suite Pastorale » de Levi Madetoja, très agréable aux oreilles;
• le « Prélude Pastoral » de Hans Rott, beaucoup moins intéressant que sa symphonie.

De quoi débuter agréablement la soirée en flânant virtuellement dans les prés –et sous la pluie, parce que la météo n’est pas terrible !-.

Notule en forme de solution…

La dernière devinette proposée sur ce blog a donné lieu à des réponses variées et surprenantes, attestant que l’intelligence artificielle parfois si performante a encore des progrès à réaliser dans certains domaines : Siri, utilisé par Sardequin, ne s’est pas distingué par sa pertinence sur ce coup là !

En fait, il s’agit d’une des très rares oeuvres pour orgue de Beethoven, tirée du très précieux coffret présenté sur l’imagette accompagnant cette notule. La fugue pour orgue en ré WoO 31Werke ohne Opuszahle, soit oeuvre n°31 dans le catalogue des productions non officiellement numérotées par le compositeur– est une composition d’extrême jeunesse, inspirée de Handel et de Bach, et vraisemblablement écrite pour son examen de recrutement au poste de second organiste à la cour du prince-électeur de Bonn, quand l’apprenti-compositeur, à 13 ans, dut subvenir aux besoins de sa famille du fait de l’alcoolisme paternel…

Les 20 coffrets de cette magnifique édition, publiée il y a déjà bien longtemps et désormais indisponible, contiennent un très grand nombre d’oeuvrettes de ce genre, puisqu’il s’agit d’une « édition intégrale » comportant par définition, toute la production du compositeur –officielle et officieuse, Beethoven ayant fait le choix de ne publier que ce qu’il considérait comme digne de lui-. dans ce volume 6, consacré aux oeuvres pour piano autres que les sonates, un petit morceau de CD est également dédié aux quelques rares pièces pour orgue du compositeur.

Playlist apaisante !

Après une journée professionnelle démarrée plutôt calmement mais qui s’est poursuivie sur des chapeaux de roue et achevée de manière encore plus trépidante, c’est avec un certain plaisir que je m’offre une playlist courte, mais apaisante ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’oeuvre est archi-connue –je vous en parlais plus longuement ici et surtout – et fait partie de mes partitions de chevet. La présente version, dans une très belle prise de son de piano, ce qui ne gâte rien, est de grande qualité. Je vous en propose ci-dessous un extrait qui vous permettra de vous en faire une idée.

Albums en série, part 5 !

8 albums pour découvrir The Rolling Stones

Poursuivons ce jour cette série entamée au début de ce mois –vous pouvez retrouver tous les épisodes précédents dans la nouvelle catégorie « Albums en série » spécialement créée à cet effet, dans la barre de navigation de droite-. Aujourd’hui, je vous propose de découvrir ou d’approfondir la production des Rolling Stones, groupe essentiel s’il en est, et ma proposition comporte à la fois des albums très consensuels et d’autres plus controversés –mais, désormais, vous avez un peu l’habitude…-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Précisons tout d’abord que l’album-compilation « Grrr ! » paru en 2012, pour fêter le cinquantenaire du groupe, est très bien fait et permettra d’aobrder à la fois les premiers très grands succès du groupe, encore ancré dans le blues et le rythm’n’blues, mais aussi leurs plus rares grands titres postérieurs à 1982-83. Il existe en versions 3 CD ou 5 CD, cette dernière étant la plus recommandable, parce qu’elle offre, sur le cinquième CD, les toutes premières démos du groupe.

« Aftermath » –1966– et « Between the Buttons » –1967– marquent la première rupture du groupe avec leurs racines blues et sont les deux premiers albums du groupe à ne comporter que des chansons originales, composées par Mick Jagger et Keith Richards, proclamés plus tard « The Glimmer Twins », soit les « jumeaux étincelants ».
Le premier est très hétéroclite musicalement, avec l’apparition de très nombreux instruments assez exotiques, comme le sitar, le dulcimer ou le marimba, mais un thème fédérateur unifie l’ensemble des chansons : une certaine vision de la gent féminine, au travers de chansons comme « Under my rhumb », « Out of time », « Stupide girl » ou « Mother’s little helper » par exemple. L’ensemble est tout-à-fait excellent.
Le second n’est pas moins bon à mes oreilles –et même meilleur à mon avis-, même s’il n’a jamais bénéficié de l’aura très enviable du précédent. Il symbolise pourtant parfaitement l’ancrage des Rolling Stones dans le courant du « Swinging London » qui flottait dans l’air en cet hiver 1967.

Avec « Beggars Banquet » –1968 : pour moi le plus grand album de Rock jamais réalisé-, les Rolling Stones reviennent à leurs sources d’inspiration premières, mais ils ont désormais si complètement assimilé les racines du blues qu’ils peuvent le sublimer. « Let it Bleed », son successeur –1969-, paru juste après le « Let it Be » des Beatles, est à peine moins excellent : il s’agit de l’album où Keith Richards est le plus brillant à la guitare parmi toute la production du groupe, ce qui s’explique principalement qu’il est le seul guitariste du groupe à ce moment-là, Brian jones étant aux abonnés absents et Mick Taylor n’étant pas encore arrivé.

Enfin, « Exile on Main Street » –1972– est peut-être leur album le plus encensé, bien qu’il ne comporte aucun titre très célèbre. Enregistré dans des conditions difficiles dans le sud de la France avant d’être mixé par Mick Jagger aux États-Unis, il propose un son d’une extrême densité qui le rend assez difficile d’approche, malgré sa réelle beauté et une sorte d’énergie fatiguée très curieuse.

Pour compléter cette découverte, deux albums en live s’imposaient : le groupe en a publié énormément, ce qui fait sens puisque c’est sur scène qu’ils ont toujours surclassé la concurrence. Deux albums s’imposent de très loin dans leur discographie officielle : « Get Yer Ya Ya’s Out » constitue le témoignage de la sulfureuse tournée aux USA de 1969, où les prémices de leur efficacité redoutable commencent à émerger. « The Brussels Affair » –1973– marque la fin de cette époque dorée, marquée par la présence de Mick Taylor, qui leur apporta tant par son approche fine et virtuose, aussi bien en studio qu’en concert.

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