Bilan 2023 – Les coups de coeur de cette année !

Comme la quantité de CD que j’achète a une très nette tendance à se réduire depuis deux ans –faute de place, d’une part, et faute de nouvelles sorties réellement palpitantes à mes oreilles– la liste de mes coups de coeur sera relativement réduite pour 2023.

En corollaire, je n’ai qu’une seule déception à signaler, et qui confirme en réalité l’idée que je m’étais fait de cette chose il y a très longtemps, et qui ne vaut pas le coup de s’y étendre sur une notule : la déception de 2023 est le live des Kinks « One For The Road », que j’ai racheté cette année parce que d’autres albums du groupe ont largement égayé mes oreilles ces derniers mois. Je l’avais déjà acheté au début des années 80 en double LP, je n’avais pas trop aimé, et cette appréciation est confirmée cette année : ça ne vaut pas mieux en CD !

Pour le reste, donc, que des coups de coeur, et vous ne serez pas trop surpris d’y retrouver le beau et volumineux coffret -99 CD- consacré à Trevor Pinnock et à l’English Concert, et, évidemment, le nouvel album des Rolling Stones « Hackney Diamonds », où, sur un titre, c’est le groupe au grand complet qu’on retrouve, avec Charlie Watts et Bill Wyman : peu ou prou 400 ans à eux cinq ! –Cliquer sur l’image our la voir en plus grand-.

Playlist « 1967 »

Poursuivant sur ma lancée de la notule précédente, je pioche des albums passionnants réalisés en 1967, sans même avoir besoin de remonter à « Between the Buttons », si représentatif du Swinging London et dont je vous ai déjà entretenu un peu plus longuement ici.
Tous les albums de cette playlist s’avèrent en fait bien plus passionnants que le « Sgt. Pepper’s… » même s’ils n’en possèdent vraisemblablement pas l’aura et que leur influence a sans doute pesé moins lourd, encore que ce soit discutable pour le deuxième d’entre eux, puisque Country Joe And The Fish fut le premier groupe à sortir un « album psychédélique » aussi tôt qu’en janvier 1967, prédécesseur du disque présenté ici. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Comme le disque des Beatles, ces quatre albums sont inspirés du principe alors émergeant de « concept-album », à l’instar de « Blonde On Blonde », de Bob Dylan, d’ « Aftermath » des Rolling Stones ou de « Pet Sourds » des Beach Boys, parus l’année précédente.

• « Something Else » des Kinks donne à entendre l’une des plus merveilleuses chanson composée dans les années 60, à savoir « Waterloo Sunset », mais tout l’album est remarquablement solide et contient bien d’autres pépites : il est étonnant que ce groupe majeur du début des années 60 ait essentiellement connu ses plus grands succès grâce à ses singles –45T– alors que ses albums parus à partir du milieu des années 60 et jusqu’au début des années 70 sont bien plus intéressants et d’une cohérence et d’un niveau de qualité globale très élévée assez rares.

• « I Feel Like I’m Fixin’ To Die » de Country Joe McDonald And The Fish reste avant tout célèbre pour la version remaniée de la chanson éponyme qui en fut donnée ai festival de Woodstock en 1969 : l’album est tout aussi représentatif du « rock psychédélique » que son prédécesseur –l’excellent Music For The Mind And Body »- avec ses paroles naïvement « cosmiques » et ses sonorités étrangement déformées à l’orgue et à la guitare-. Il est aussi, tout simplement, meilleur à mes oreilles que les meilleurs albums du Grateful Dead ou de Jefferson Airplane, inscrits peu ou prou dans la même veine.

• « Smile », des Beach Boys, possède la même sorte d’aura mythique que le « Sgt. Pepper’s… » des Beatles pour la simple raison qu’il aurait dû sortir en 1967 mais qu’il ne sortit pas, en définitive, dans sa version finalisée, Brian Wilson, son concepteur, tombant sévèrement en dépression pendant les séances d’enregistrement… Conçu comme « une symphonie de poche », l’album est construit en plusieurs mouvements –1. Americana – 2. Wonderful – 3. The Elements : Earth ; Wind ; Fire ; Water– fondés sur des thèmes musicaux récurrents et des textes relativement obscurs de l’écrivain Van Dyke Parks, comme dans la magnifique et nostalgique « Surf’s Up » –23’06 dans la vidéo-, mais dont certains sont très beaux dans leur étrangeté.
Brian Wilson en donna la version définitive en 2004 –cf. imagette de droite-, sans son groupe mais avec un orchestre regroupant les meilleurs musiciens de studio –un album somptueux et une tournée triomphale-. La très fameuse chanson « Good Vibrations » prend tout son sens lorsqu’elle arrive à la fin de l’album, comme une apothéose –42’10 dans la vidéo-.

 

• Enfin, « Sell Out », des Who, est un concept-album assez hilarant –la pochette est parfaitement loufoque– et totalement représentatif du pop-art cher au groupe à ses débuts ; même s’il ne connut qu’un succès un peu mitigé à sa sortie, c’est l’un des meilleurs disques du groupe.

Playlist « So British » once again…

Alors que les négociations UK-UE semblent de poursuivre dans une grande difficulté, construire une playlist de musiciens Anglais sans  y glisser Purcell, Handel ou Elgar, ce n’est pas si difficile ! Même si, en définitive, ce n’est pas aussi passionnant ! J’aurais même eu « en stock » quelques autres albums –Ketèlbey, Stanford, Locke…– pour compléter une playlist entièrement « classique » et venir remplacer le très beau disque des Kinks, archétypique des groupes anglais, mais comme je l’aime beaucoup et qu’il restait dans mon thème, je n’ai pas hésité à le garder : il faut varier les plaisirs –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’occasion d’entendre des oeuvres que l’on n’a quasiment aucune chance d’entendre en concert dans nos contrées. De Holst, hormis « The Planets », il ne reste que peu de choses inscrites au répertoire des orchestres non-anglais, et, en écoutant ce disque, servi par un très grand chef un peu oublié de nos jours, on peut le regretter.

A contrario, la musique étale et presque sans tension de Ralph Vaughan Williams gagnerait sans doute à être entendue en concert, ça peut être assez beau à être vu jouer. Au disque, ça semble parfois un peu longuet, malgré l’apparition ponctuelle de beaux thèmes et belles mélodies, portés par des alliances de timbres très agréables.
A ce titre, la musique de William Walton me semble plus constamment intéressante –cf. le petit extrait ci-dessous-, car bien plus dynamique et plus contrastée. De surcroît, la très belle version du jour bénéficie d’une excellente prise de son, ce qui aide encore à apprécier ce bel album.