Playlist brève -mais intense-

Comme prévu, un agenda fort rempli me laisse peu de temps à consacrer à mes oreilles ! Néanmoins, j’ai dégusté avec beaucoup de plaisir un menu de gourmet avec cette très belle version de la 9ème symphonie de Beethoven, enregistrée en concert en novembre 1957 -dans une très bonne stéréo- par Otto Klemperer, un quatuor de très bons solistes, un Philharmonia Orchestra des grands jours et des choeurs qui se produisaient pour la première fois en concert. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On a retenu du chef l’image d’un vieillard très austère et passablement grincheux, conduisant tout un peu au ralenti dans ses dernières productions. On est très loin de cette image ici !
Hormis un deuxième mouvement conduit dans un tempo ample, mais remarquablement construit, les autres mouvements sont plutôt vifs eu égard aux tempi adoptés par d’autres chefs de l’époque. C’est bien plus rapide que ce que pouvaient proposer des chefs comme Furtwängler ou Jochum durant cette période, par exemple, même si ce n’est pas aussi élancé que Toscanini ou Karajan.

Klemperer propose une architecture solide et une vision très marmoréenne de la partition, et s’appuie sur la division des premiers (à gauche) et des seconds violons (à droite) pour mettre en valeur nombre de détails de la partition. Comme toujours chez lui, un grand soin est accordé à la lisibilité de la petite harmonie et les timbales occupent une place extraordinaire.

Orchestre de studio par excellence, remarquablement polyvalent, le tout jeune Philharmonia Orchestra, coaché pendant dix ans par Karajan depuis sa création en 1945, joue magnifiquement bien en concert. Fleuron des orchestres anglais au sortir de la guerre, Il fut constitué par le producteur pour EMI Walter Legge, qui débaucha ailleurs quelques-uns des meilleurs solistes des autres orchestres anglais. L’expérience ravit visiblement les musiciens et Klemperer, qui fut nommé « chef à vie » du Philharmonia Orchestra en 1959. Durant un peu plus de dix ans, ils accomplirent ensemble « l’été indien » du chef, qui enregistra alors beaucoup avec eux.

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Playlist « Comme à l’Elysée »

Chronique mondaine, encore ! J’ai raté une vocation… Pendant que d’aucun se penche dubitativement sur le mystère de la musique de la pyramide du Louvres –l’énigme a cependant été résolue ici-, je vous propose pour ma part de vous rendre dans le salon de réception de l’Elysée pour découvrir la musique qui y a été jouée, entre deux ou trois « Marseillaise » version Garde Républicaine, lors de la cérémonie d’investiture, après le discours mais avant la pause déjeuner !
Un petit orchestre de musiciens bellement habillés faisait tout pour dérider une assemblée joliment costumée et pas trop guindée !

Playlist garantie sans erreur !

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Playlist en temps de disette !

Entamée dès l’aube afin de rattraper le temps perdu ces derniers jours et pour prendre de l’avance sur le temps que je n’aurai pas dans les prochaines heures ou, plus largement, les prochaines semaines, voici donc une playlist où le presque tonitruant côtoie l’apaisé ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça faisait très longtemps que je n’étais plus revenu vers cette version de la neuvième symphonie de Bruckner, à tort ! Même si l’orchestre n’est pas le plus beau du monde, les cuivres et la petite harmonie sont remarquablement mis en valeur, et tout cela avance avec dynamisme et force : tout cela est proprement emballant, le vieux chef étant par ailleurs un éminent spécialiste de Bruckner, malgré sa réputation tardivement établie.

La petite harmonie du Philharmonia Orchestra du début des années 50, c’est également le point fort, outre le piano de Solomon, de cette très belle intégrale des concertos pour piano de Beethoven : une vraie réussite, qui s’écoute d’une traite avec un plaisir constant ! Pour prolonger avec le même compositeur, un disque récent d’une jeune artiste alors en devenir, et qui a confirmé son talent depuis : une des plus belles « Waldstein » récemment enregistrée, dans une très bonne prise de son.

C’est encore la qualité de la prise de son exceptionnelle -malgré son âge, puisqu’elle date du tout début des années 60-, qui frappe en premier à écoute des « Tableaux d’une exposition » de Mussorgsky par Byron Janis. Mais, au-delà de ce pur aspect sonore, l’interprétation est également remarquable –cf.extrait-.

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Original et copie -et vice versa-.

En 1963, les Beatles, déjà presqu’installés, rencontrèrent les Rolling Stones, alors presque débutants, et leur offrirent cette chanson, destinée à devenir leur second 45 tours, et qu’ils n’avaient pas encore enregistrée eux-mêmes, ni même inscrite à leur répertoire.
Il est donc difficile de dire quelle est la version originale et quelle est la copie. Les compositeurs originaux sont bel et bien bien Lennon et Mc Cartney, mais, dans ce cas précis, les élèves dépassent largement les maîtres pour ce qui touche à l’interprétation de cette chanson : chez les Stones la partie de basse est dantesque –c’est épuisant à jouer proprement à cette vitesse, vraiment– et c’est peut-être bien la première fois que l’on peut voir un guitariste anglais blanc jouer de la slide guitare en video !
Un critique musical anglais, en 1964, disait des Rolling Stones qu’ils jouaient le même style de musique que les Beatles « with far more technical skills ». C’est bien ce que l’on entend –et voit– ici…


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Playlist en attendant…

Devoir électoral effectué ce matin, deux fois, dès l’ouverture des bureaux de vote, comme il y a quinze jours : il me reste désormais un long temps d’attente avant le dépouillement, puis la proclamation des résultats !
Sporadiquement, dans la journée, j’irai faire le tour de quelques bureaux de vote, puisque j’ai été désigné délégué de liste. Un drôle de chemin des écoliers à travers la ville !

Je profite donc de cette longue attente pour déguster cette toute nouvelle version du « Messiah » de Handel –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, qui ne viendra pas déparer une discothèque déjà bien achalandée en la matière, bien au contraire !

La prise de son est exceptionnelle de transparence et de clarté, le petit orchestre baroque s’avère d’une lisibilité sans sécheresse, mais aussi d’une beauté de timbres, d’une verve et d’une agilité tout-à-fait remarquables, chaleur et tensions sont permanentes. Solistes et choeurs, d’une belle expressivité, sont constamment à la hauteur, et même mieux ! – cf. extrait proposé ci-dessous-.
L’ensemble est réellement magnifique et du plus haut niveau, le ravissement est constant, pour l’une de mes oeuvres de chevet !

Playlist d’actualité -fin de mandat, nouveau mandat…-

C’est une playlist totalement en adéquation avec l’actualité électorale à laquelle je m’adonne depuis quelques minutes, pour entamer ce week-end de vote ! Comme quoi, la politique musique est partout ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’album éponyme de The Cure comporte à la fois une promesse, avec « The Promise », et dépeint la fin d’un monde dans « The End Of the World » –cf.extrait-: ces titres s’inscrivent d’ailleurs, selon moi, parmi les tout meilleurs de cet album inégal mais attachant, très brut, et qui gagne encore à être entendu sur scène.

Avec « I’M The Man », de Joe jackson, on assiste à l’émergence et à la confirmation d’un jeune premier, ce qui n’est pas sans rappeler l’actualité politique que nous visons actuellement. A contrario, on retrouve aussi Eric Clapton, en représentant moins glorieux, à cette époque, de propos des plus ultra-conservateurs, voire racistes, et dont il ne s’est jamais vraiment excusé : ils firent les choux gras des tabloïds, au milieu des années 70. Clapton s’affichait alors comme un soutien inconditionnel d’Enoch Powell, que je vous laisse découvrir –en version plutôt soft– si vous ne le connaissez pas… Il faut se souvenir qu’au milieu des années 70, dans une Angleterre sinistrée économiquement, le British National Front obtenait des scores élevés avec des propos assez proches de ceux que l’on a pu entendre dernièrement dans notre pays. c’est d’ailleurs à ce moment-là, également, qu’apparut le festival « Rock against the racism ».

Enfin, « Metamorphosis » des Rolling Stones est-il annonciateur d’une nouvelle ère à venir ? Il paraît que le « dégagisme » doit déboucher sur de profonds bouleversements… Rendez-vous dimanche soir, quoi qu’il en soit, pour observer un résultat qui semble presque connu…

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Playlist disparate

Pour finir avril, après une semaine bien remplie et avant de chasser le muguet de mai, c’est une playlist disparate que je vous propose de découvrir aujourd’hui. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça commence avec un drôle d’album de Tom Waits, qui reste très facile d’accès –ce n’est pas toujours le cas avec les productions de cet étrange artiste, difficile à cerner– et contient quelques jolies perles, dont certaines presque proche d’un « proto-blues rural » assez avenantes. Keith Richards participa à certaines chansons –guitare et choeurs-, lui qui traînait souvent dans les parages de l’artiste à cette époque –1985-.

Les quatuors de Felix Mendelssohn sont d’une beauté poignante : les plus beaux, peut-être, dans une veine mélodique et lyrique, écrits après Beethoven. L’intérêt de l’album du jour, c’est de présenter, également, un quatuor de sa grande soeur Fannycf. extrait ci-dessous-. Ils se vénéraient mutuellement et furent tous deux des talents très précoces.
Elle n’eut pas, cependant, l’occasion de « faire carrière » suite aux « recommandations » paternelles:

« La musique deviendra peut-être un métier pour Félix, alors que pour toi elle doit rester seulement un agrément mais en aucun cas la base de ta vie et de tes actes. (…) Ta joie sincère devant les louanges dont bénéficie Félix démontre qu’à sa place tu en aurais mérité autant. Reste fidèle à ces sentiments et à cette conduite car ils sont féminins, et seul ce qui est féminin peut être un attrait pour ton sexe. ».

Mais Fanny Mendelssohn resta toujours très présente dans l’intelligentsia allemande de l’époque et composa un grand nombre de pièces diverses, que l’on commence à découvrir. Accablé de chagrin à la mort de sa soeur qu’il adorait, Felix Mendelssohn lui survécut 6 mois : l’un et l’autre décédèrent très jeunes.

Le disque suivant est une vaste plaisanterie tout-à-fait propice à la détente des oreilles –il contient notamment l’inénarrable tube Wooly Bully– avant d’aborder le dernier : une version satisfaisante de la deuxième symphonie de Sibelius, très équilibrée et aux sonorités soignées, mais de loin pas ma préférée au sein d’une discothèque très fournie en la matière !

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Playlist apaisée

En ces temps agités de période électorale, rien de mieux qu’une playlist tranquille et apaisée pour observer un peu de sérénité ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Du piano, exclusivement, ce qui n’empêche pas une assez belle diversité des types et des sonorités. L’ultime sonate de Beethoven trouve ici une interprétation qui doit être la plus lente du catalogue, et à laquelle je reviens sporadiquement, tant elle est contestable –ce qui n’exclut pas qu’on puisse l’apprécier, si on recherche du bizarre ! Et le son est somptueux-, les deux séries d’impromptus de Schubert s’écoutent aimablement –ces oeuvres sont parmi les toute premières que j’ai découvertes, très jeune-.
Il en va de même pour la musique pour piano de Grieg, accessible et très agréable, sans être jamais géniale pourtant. Enfin, l’intégrale de l’oeuvre pour piano de Ravel , toute en pudeur –cf. extrait ci-dessous-, s’inscrit, pour moi, au sommet du « piano français », et cette version, précisément, est remarquable !

De quoi réchauffer, également, cette bien froide journée ! En avril…

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Vinyles : déjà, la baisse de la hausse…

D’abord : en ce jour d’élections, mon devoir citoyen a d’ores-et-déjà été effectué : un vote à 08:01, l’autre à 08:17. Attendons désormais ce soir pour voir ce que tout cela produira…

Ensuite : en cette période de « Disquaires Days », les marchands de vinyles sont moroses et le font savoir, ici et , dans deux longs articles intéressants et qui illustrent assez bien leur aigreur face aux « Majors » –ou ce qu’il en reste, note de moi 😉 – ! Il faut dire que ces dernières bradent déjà leurs 33T neufs, faute de pouvoir les écouler au prix demandé : l’agitateur culturel, où je passais par hasard vendredi, les revend désormais à 10€, « opération spéciale des éditeurs pour écouler les trop nombreux invendus » dixit un vendeur lorsque je lui en demandais la cause… Evidemment, à 23-27€, il ne faut pas ‘étonner que ça ne se vende pas !
Cependant, il y avait d’assez jolies choses dans ses bacs, dont plein de « rééditions-nouveautés » : presque de quoi donner envie de racheter une platine 33T 😉 !

Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand puis rendez-vous sur le blog de Sardequin pour en comprendre le sens !-.

Playlist « Intimisme, puis révolution » !

J’ai entamé la matinée par une playlist relativement intimiste –cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand- et composée de fort belles choses.

Les « Sonates du rosaire » de Biber ont été composée avant la fin du 17ème siècle –la date exacte n’est pas connue avec certitude, et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire cet excellent article, long, détaillé et très bien réalisé-, il sait d’une succession de sonates pour violon, soutenu par une basse continue. Très beau, vraiment ! Pour poursuivre dans cette veine, j’aurais, logiquement, dû opter les sonates et partitas pour violon de Bach, mais point trop n’en faut : j’ai préféré bifurquer vers les suites pour violoncelles, tout aussi intéressantes mais plus faciles d’accès sans doute.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler plus longuement des derniers quatuors de Beethoven, cette version-ci est très recommandable, dans une optique relativement aride mais néanmoins remarquable. Quant à l’album « Blonde On Blonde », de Bob Dylan, c’est l’un de mes deux préférés de l’artiste, et je l’écoute toujours avec beaucoup de plaisir.

Après cette playlist plutôt intimiste et calme, j’ai opté pour quelque chose de radicalement différent, dans le droit fil du livre que je suis en train de dévorer –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-. Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un documentaire très fouillé sur l’émergence du punk et des Sex Pistols en Angleterre.

Outre qu’il vient briser bien des clichés quant à la formation et à la courte existence du groupe, il fourmille d’informations riches et complètes, dans une optique socio-historique très pertinente. j’y ai appris bien plus de choses sur l’histoire socio-économique de l’Angleterre du milieu des années 70 que dans bon nombre de livres d’économie ! Mais aussi sur l’histoire culturelle de ce singulier pays, et sur le conservatisme sous-jacent des classes moyennes, qui ne constituait plus une aspiration naturelle pour les potentiels accédants des « lower class ». Tout cela sur fond de thatcherisme émergeant : le cocktail est prenant !

Cette très instructive lecture, évidemment, est accompagnée avec profit de l’écoute de l’unique album du groupe, « Never Mind The Bollocks » –cliquer sur l’image de gauche pour la voir en plus grand– dans la version « Limited Edition Super Deluxe », laquelle comporte 3 CD bellement présentés :
l’album proprement dit en version « remastérisée », ce qui n’apporte pas grand-chose, disons-le tout net;
les singles antérieurs à l’album, ainsi que des prises alternatives et des demos –cf. extrait ci-dessous-;
 des extraits de deux concerts, relativement tardifs dans la vie du groupe, mais pas trop mal enregistrés, et qui font entendre toutes les listes techniques, mais aussi l’énergie du groupe sur scène.
Ce disque fait d’alleurs partie de ma liste des incontournables des années 70, que je vous avais présentée il y a peu de temps. De quoi rompre l’intimité du début de matinée !

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