Playlist « Triptyque final »

Nouvelle matinée très pluvieuse et donc propice à savourer tranquillement cette belle playlist composée des trois dernières symphonies d’Anton Bruckner, dans des versions enregistrées par des chefs réputés chacun pour être de très bon spécialistes de ces oeuvres. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour autant la vision qu’ils ont chacun de ces œuvres n’est en rien identique, d’autant moins que les interprétations d’Eugen Jochum sont généralement basées sur l’édition Nowak des symphonies de Bruckner.
Précisons en effet qu’il existe plusieurs éditions de ces symphonies. L’édition la plus fréquemment rencontrée est l’édition Haas, du nom du musicologue recruté par l’international Bruckner Society afin de publier une édition critique des symphonies de Bruckner en retournant aux partitions originales, retouchées et modifiées au début du vingtième siècle par différents disciples du compositeur. Le successeur de Robert Haas auprès de l’International Bruckner Society, Leopold Nowak, proposa quant à lui, un certain nombre de modifications à l’édition Haas, qui ne firent jamais l’unanimité, et c’est l’édition Haas qui demeure la plus fréquemment employée de nos jours.

Chacun des chefs a enregistré l’intégrale de ces symphonies -et même deux fois pour Jochum, dont les deux versions sont difficiles à départager : personnellement je préfère la seconde pour EMI, avec Dresde, un peu plus stable rythmiquement– et livré par ailleurs plusieurs versions des symphonies 4, 7, 8 et 9 –la dernière symphonie de Bruckner, en trois mouvements seulement, et dédicace « Au bon Dieu »-.
Dans chaque cas, prises de son convenables magnifiées par des remasterings récents de grande qualité, ce qui rajoute au plaisir d’écouter ces grandes oeuvres qui y gagnent beaucoup, du fait notamment de leur ampleur et de leur polyphonie extrêmement riche !

Superbe playlist marmoréenne !

Au programme de cette après-midi chaude et ensoleillée, où je fais un peu relâche, quelques symphonies bien connues par Kurt Sanderling, immense chef trop peu connu –au moins en Europe de l’ouest, puisqu’il fit le choix de s’exiler à l’est à la fin de la seconde guerre mondiale, devenant notamment l’assistant de Mravinsky à Leningrad-, mais qui mérite un large coup d’oreille pour les lectures généralement bien charpentées alla Klemperer –mais avec plus de couleurs– qu’il propose.
Brahms – Symphonie n°1 –tout ce corpus brahmsien est remarquablement interprété ! – ;
Beethoven – Symphonie n°2 –excellente version– et 4 ;
Sibelius – Symphonies n°4 et 5.
Parmi ses autres titre de gloire figurent également d’excellents enregistrements de quelques symphonies de Shostakovich, une très belle intégrale des concertos pour piano à Prague avec Emil Gilels en soliste et une époustouflante 4ème symphonie de Tchaïkovsky avec Leningrad.

Une superbe playlist ! –Cliquer sur l’image our la voir en plus grand-.

Un jour, un album – Mahler apaisé • Symphonies, David Zinman

J’ai découvert Gustav Mahler assez jeune, encore adolescent, et, très vite, j’ai été passionné par les symphonies de ce compositeur, entamant mes découvertes par la première puis la quatrième symphonies –les plus faciles d’accès à mon avis– et élargissant ensuite progressivement mes explorations jusqu’à les connaître et les apprécier toutes, sauf la huitième dite « Symphonie des Mille », que j’ai toujours détestée cordialement et que je ne comprends pas –je la trouve grandiloquente, clinquante et, pour tout dire, inintéressante-. Sa première symphonie était d’ailleurs l’un de mes dix premiers CD, tous genres confondus.
Ainsi, vers 16 ou 17 ans, après avoir lavé beaucoup de voitures et tondu de nombreux hectares de pelouse dans tour le voisinage, je parvenais à m’acheter l’un des tout premiers coffrets en 33 tours : ce copieux volume bleu de 14 LP –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand– dont je vous ai déjà parlé il y a quelques temps, lors de sa dernière très belle remastérisation en CD et Blu-Ray audio, et elle passèrent très souvent –et à très haut volume sonoresur ma platine à l’époque, au grand désespoir de mon père, qui a toujours considéré Mahler comme un névrosé au plus parfait mauvais goût.
Mahler est un compositeur dont les symphonies supportent assez bien de nombreuses options d’interprétation très divergentes : personnellement, outre la versions sus-citée de Kubelik, j’apprécie beaucoup l’option parfois déjantée, torturée et intellectualisante de Sinopoli –mais je dois être assez seul à porter cette appréciation, cette intégrale étant généralement assez controversée : parfois, j’ai des goûts bizarres ! -. Puis, dans une moindre mesure, et toujours en termes d’intégrale, j’apprécie aussi les dernières versions assez décantées d’Abbado/Berlin & Lucerne –un chef qui me laisse généralement assez indifférent-, ainsi que celles de Bernard Haitink à Amsterdam ou même de Bernstein dans sa première intégrale new-yorkaise très bien rééditée chez Sony.

Curieusement, et progressivement, je me suis détaché de ces symphonies depuis plusieurs années, et ne les écoute plus aussi régulièrement qu’auparavant, un peu lassé par ces « grosses machines » parfois bruyantes et monumentales. Je lui préfère désormais nettement Sibelius, qui le rencontra en 1907 : les deux musiciens avaient une conception totalement opposée de ce que doit être une symphonie :
« La symphonie doit être grande comme le monde entier, elle doit tout embrasser. » – Mahler ;
« Une symphonie se par caractérise le dépouillement, l’ascèse, l’expression rigoureuse de l’essentiel, l’art du non-dit et de l’aphorisme.. » – Sibelius.

Cependant, j’y suis revenu durant ce week-end grâce à une excellente version trouvée à prix fracassé chez un soldeur d’Outre-Rhin : cette intégrale de 15 SACD, lisibles également sur une lecteur CD, à la belle ligne éditoriale –illustrations attractives de chaque pochette cartonnée, copieux et intéressant livret en Anglais seulement, DVD en supplément…– est superbe .
L’orchestre de Zürich est d’une grande beauté, les interprétations de son chef américain, David Zinman, qui en fut titulaire durant 20 ans, sont claires et lumineuses, tirant pleinement partie de la beauté des pupitres, les choeurs et chanteurs solistes sont tout-à-fait adéquats et l’ensemble procure une vision plutôt apaisée de ces symphonies, là où d’autres interprétations privilégient les cataclysmes violents. Les prises de son –couche CD– sont très bonnes sans être exceptionnelles, je n’ai pas pu vérifier encore la couche SACD.

Une excellente surprise !

Playlist « Souffle puissant et élégance »

Ce week-end prolongé et à la météo pas folichonne devrait être propice à des écoutes un peu prolongées en cette période traditionnelle de disette auditive -pour la dernière fois !?- due à un surcroît d’activités professionnelles… Hier, un certain nombre de routes barrées du fait des inondations m’ont également occasionné un surcoût de kilomètres dont je me serais bien passé, dans des conditions franchement médiocres ! Ce matin, le soleil est de retour, mais l’ensemble du week-end et, au-delà, des jours à venir, s’annonce maussade… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La playlist de ce jour, donc, est consacrée à un chef remarquable mais très injustement un peu oublié de nos jours, Cristoph Von Donhanyi, né en 1929, qui fut titulaire de l’orchestre de Cleveland de 1982 à 2002, tout en continuant à fréquenter, durant cette période, plusieurs orchestres européens des plus prestigieux. Personnalité discrète, il fit rarement la une de l’actualité, malgré une carrière bien remplie et une discographie où l’excellent côtoie le remarquable. Il eut cependant la chance et le malheur d’enregistrer pour le label Telarc, plus réputé pour ses prises de son que pour la qualité des interprétations –parmi les meilleures de leur époque-, label aujourd’hui disparu.
Ainsi, son excellente intégrale des symphonies de Beethoven, très recommandable –sur mon podium personnel des interprétations « récentes »– n’est-elle plus disponible depuis des lustres et ses chance de réédition sont minces. Une intégrale au souffle puissant et très équilibrée, sur des tempi généralement rapides, sans aucun point faible, et qui, pourtant, fit peu parler d’elle à sa sortie, au début des années 80, sans doute parce que la sortie se fit par disque séparés –tous très bien accueillis par la presse spécialisée d’ici et d’ailleurs– et qu’elle fut tardivement réunie en coffret en 1986 seulement, alors que le marché CD commençait à être abondamment achalandé en matière d’intégrale des symphonies de Beethoven, et qu’il avait été confisqué, à tort ou à raison, par le coffret Karajan – Berlin. Si vous trouvez un jour en occasion le coffret de Donhanyi, précipitez-vous !
Vous pouvez également vous jeter sur le coffret présentant les symphonies de Mendelssohn enregistré par Von Donhanyi à Vienne entre 1976 et 1978, qui est au même niveau de qualité : dans de très bonnes prises de son analogique, le chef propose des lectures d’une grande élégance, les bois viennois et les tempi adoptés, plutôt vifs, mettent parfaitement en valeur le génie du compositeur, en apportant ntament une touche aérienne aux scherzos, superbes ! Et tout aussi recommandable -et disponible à petit prix en cherchant bien- ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist à la mode belge

Seul compositeur belge –à ma connaissance tout au moins– à avoir atteint la notoriété internationale et la reconnaissance des mélomanes de tous les pays, César Franck ne composa qu’une unique symphonie, seule oeuvre encore assez régulièrement présente au répertoire des orchestres symphoniques, même si sa programmation semble avoir été moindre ces dernières années, si j’en crois la lecture –pas toujours attentive il est vrai– des programmes de concert des « grands orchestres ».
J’en écoute, durant cette matinée de télétravail peu intense –réponses à quelques dizaines de courriels « non urgents » en retard…-, trois versions très différentes les unes des autres, et chacune tout-à-fait pertinente et très agréable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est une oeuvre que j’aime beaucoup, pour l’avoir étudiée assez en profondeur lors de mes études universitaires en histoire de la musique qui remontent à presque loin !
Les plus curieux en trouveront une bonne première approche ici. C’est même l’un des derniers LP de musique classique que j’avais acheté au milieu des années 80 –version Bernstein et Orchestre National de France, Deutsche Grammophon : je n’en ai pas gardé un souvenir inoubliable, c’était très lent et un peu lourd me semble-t-il-. J’en ai un assez grand nombre de versions dans ma discothèque, l’oeuvre est populaire au disque et présente dans de nombreux coffrets anthologiques.

Des goûts et des couleurs, 6.2

Elgar – Variations Enigma – Les versions anglaises

Aujourd’hui, je vous propose mon classement des interprétations par des chefs anglais des « Variations Enigma » d’Elgar -des chefs qui parlent leur langue natale, donc…-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Et ce classement réserve quelques surprises : ainsi, de grands noms de la baguette d’aujourd’hui se retrouvent fort mal classés dans mon panthéon personnel. Rattle et Gardiner proposent à mes oreilles les versions les moins intéressantes qui soient, et n’ont même pas l’excuse de l’absolu contre-sens que livrait Bernstein, qui assume sa radicalité. Ici, les deux versions sont simplement profondément ennuyeuses –elles ont le mérite de favoriser l’endormissement des insomniaques…-.
Les autres versions sont toutes très bien, j’en ai cependant placé quatre un peu au-dessus des autres :
• Edward Elgar –1926 parce que c’est Elgar, un chef pas particulièrement remarquable, mais qui instaura au moins une tradition dans l’interprétation de ses oeuvres. La réédition est, de plus, très réussie du point de vue technique, pour des enregistrements qui ont presque 100 ans ;
• Malcolm Sargent –1953, qui est une vraie surprise ici et qui dame le pion à tous ses confrères anglais contemporains et « spécialistes reconnus » comme Boult ou Barbirolli, en proposant une très belle version, équilibrée et à l’excellent final ;
• Leopold Stokowski –1972, dans un enregistrement de concert avec l’orchestre philharmonique tchèque, expose une petite harmonie absolument magique et aucune des excentricités dont il était parfois coupable capable. Une réussite magistrale !
• Norman DelMar –1975, chef peu connu et musicologue reconnu, fut enregistré dans l’acoustique très réverbérée de la cathédrale de Guilford, est lui aussi tout-à-fait exceptionnel. Une version rare, qui fut longtemps difficile à trouver, repliée dans la superbe collection « Eloquence » .

Des goûts et des couleurs, 6.1

Elgar – Variations Enigma – Les versions non anglaises

Les variations Enigma d’Edward Elgar sont une oeuvre d’abord très facile, qui ont donné lieu à une littérature relativement abondante –articles de qualité, parmi d’autres, à lire ici ou – et à une discographie très riche : il s’agit de l’œuvre la plus populaire de son compositeur, avec la première « Pump And Circumstance », et de nombreux chefs très célèbres s’y sont confrontés –on ne trouve pas Karajan dans cette longue liste, lui qui n’y entendait du « Brahms de seconde catégorie »…-. C’est une oeuvre que j’aime beaucoup et que je connais par coeur, puisqu’elle accompagne assez régulièrement mes nuits sans dormir.
Pour cette première série, j’ai regroupé les versions de mes étagères qui sont interprétées par des chefs non anglais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il apparaît que l’oeuvre est si bien écrite et orchestrée qu’il est difficile d’en trouver une mauvaise version : il ny ’en a en définitive qu’une seule que je n’aime pas du tout, c’est celle de Bernstein, qui propose une version totalement boursouflée et tapageuse, transformant Elgar en mauvais Mahler… Toutes les autres versions à quelques nuances près, sont très bien !
La suite –les versions enregistrées par des chefs anglais– dans une prochaine notule !

Playlist « Beethoven à l’ancienne »

La playlist de ce jour est consacrée à des albums qui n’avaient pas quitté leurs étagères depuis un certain temps : même si les symphonies de Beethoven font régulièrement partie de mes oeuvres de chevet, je dispose de tant de versions qu’une année ne suffirait sans doute pas à les épuiser en écoutant une symphonie par jour dans l’une ou l’autre version…
Aujourd’hui, c’est donc Bruno Walterl’une des légendes de la direction d’orchestre de la première moitié du 20ème siècle– qui est à l’honneur, dans ses enregistrements les plus plus anciens de ces oeuvres.


Bruno Walter réalisa par la suite deux intégrales : l’une à New York, dont est extraite la 7ème symphonie écoutée ce jour, l’autre encore plus tardive avec le Columbia Orchestra, plus connue, qui rencontra un vrai succès lors de sa parution à la toute fin des années 50 et à laquelle je n’ai jamais personnellement accroché, préférant nettement ses enregistrements antérieurs, bien plus vivifiants.

La playlist du jour, donc –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

avec le philharmonique de Vienne, orchestre que Bruno Walter dirigea fréquemment au milieu des années 30, enregistrant quelques disques de légende pour HMV/EMI :
Symphonie n°6 « Pastorale », 5 décembre 1936

avec l’orchestre philharmonique de New York, après l’arrivée de Bruno Walter aux Etats-Unis suite à l’Anschluss –rattachement « forcé » de l’Autriche à l’Allemagne nationale-socialiste, en 1938– :
Symphonie n°3 « Eroica », 12 janvier 1941
Symphony n°5, 15 décembre 1941
Symphonie n°7, 12 mars 1951

Playlist « Cette année-là – 1998 »

The Specials – BBC Sessions
Fanny Mendelssohn ; Clara Schumann – Trio avec piano – The Dartington piano Trio
Flamin’Groovies – Yesterday Numbers
Mendelssohn – Symphonies n° 4&5 – OP Vienne, John Eliot «*** Bourre-Pif » Gardiner –*** Pour comprendre le surnom occasionnel de ce chef, vous pouvez lire le pourquoi du comment ici…
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

Playlist « Les quatre Fantastiques »

Par ordre d’apparition dans mes oreilles… L’expérience est cocasse, mais assez intéressante en définitive, et me permet de retrouver quatre versions un peu anciennes de cette fantastique symphonie ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

Johnny « La Torche humaine » Storm : Pierre Monteux, Orchestre symphonique de Paris, 1930. Un des tout premiers enregistrements de l’oeuvre, avec un orchestre spécialement constitué pour l’occasion.
Jane « The Invisible » Storm : Herbert Von Karajan, Philharmonia Orchestra, 1954. Peut-être bien la plus belle « Scène aux champs » de la discographie.
Richard « Mister Fantastic » Red : Igor Markevitch, Orchestre Lamoureux, 1962. Un grand classique presque trop classique…
Benjamin « La Chose » Grimm : Otto Klemperer, Philharmonia Orchestra, 1963. Autre chose, en effet, on dirait parfois du Mahler !

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