C’est une playlist « fond de discothèque » que j’ai concoctée ce jour, à savoir : une playlist constituée d’albums qui font parie des tout premiers CD que j’ai achetés, à partir de 1984, afin de reconstituer petit à petit la maigre collection -dans le domaine de la musique classique- que j’avais commencé à me constituer en LP. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouve donc des compositeurs et des oeuvres archi-connus, qui à la sortie de l’enfance ou à l’entrée de l’adolescence, me plaisaient énormément : le deuxième concerto pour piano de Rachmaninoff –sommet du mauvais goût pour certains « mélomanes avancés »-, le concerto pour violon de Tchaïkovsky et le quatrième concerto pour piano de Beethoven, que j’ai aimé dès la première écoute et qui reste pour moi le plus beau de tout le répertoire du genre.
A titre d’anecdote, le coffret de 18 LP duquel il faisait partie était à l’époque l’une des meilleures affaires à faire, en un temps où le disque restait un produit de luxe en France –TVA appliquée à l’époque : 33%, et ce n’est pas une blague…– : les disques consacrés aux 32 sonates pour piano étaient offerts l’intégrale des concertos !
La playlist de ce jour est relativement courte mais hautement poétique avec cette ravissante version des « Romances sans paroles » de Mendelssohn par un illustre inconnu –pour moi en tout cas-, Daniel Adni, qui en propose une version très au-dessus de celle de Barenboim, sans doute la plus connue de toutes -et, peut-être, la moins réussie et pas très bien enregistrée de surcroît, mais qui fut longtemps la seule très facilement disponible sur le marché-… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Dans le cas présent, les paroles ne manquent pas, et très généralement, il s’agit de pièces apaisantes et, techniquement, plus virtuoses qu’il n’y paraît –Mendelssohn était un pianiste et un chef d’orchestre virtuose en plus d’avoir été un compositeur génial et un peintre de talent…-.
Cet album fait partie d’un coffret que j’ai longuement hésité à acquérir, l’ayant placé en balance avec le coffret paru chez Hänssler, a priori presqu’aussi alléchant et plus complet, mais ayant déjà les symphonies par FAY, j’ai finalement opté pour le coffret Warner.
La ligne éditoriale de ce coffret est nettement plus jolie et pratique –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-, avec de vraies pochettes cartonnées très joliment illustrées, généralement de grands noms d’artistes et un court livret trilingue, ainsi que le catalogue des oeuvres enregistrées : comme je n’en connais pas une grande partie –certaines oeuvres pour piano, de musique de chambre ou de pièces pour orgue-, cela me laisse une large place pour la découverte !
Pas de matinée à l’opéra en ce dimanche, ce sera mardi en soirée pour voir et entendre ceci lors de la générale. Comme je l’ai écouté il n’y a pas si longtemps, je n’ai même pas besoin de le « réviser » pour me le remettre en mémoire ! Excepté Tannhaüser, que je n’aime pas et auquel je n’ai encore jamais accroché pour le moment, il s’agit du dernier opéra de Wagner que je n’avais pas encore vu en représentation : j’ai eu la chance de tous les écouter au moins une fois à l’opéra, à Strasbourg ou ailleurs.
Pour revenir à la playlist de ce jour, elle est composée de variations autour de la note bleue. Les quatre albums, pioché au hasard dans ma discothèque blues qui est relativement convenablement achalandée –au grand désespoir de TheCookingCat qui déteste ce genre musical, ce qui reste inexplicable pour moi…-, ont été enregistrés entre 1960 –Muddy Waters– et 1965 –The Paul Butterfield Blues Band-. Ce n’est pas tout récent, mais ça reste excellent ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il va sans dire que TheCookingCat a pris ses jambes à son cou 😈 !
J’ai trouvé il y a peu de temps à prix fracassé la première intégrale des symphonies de Sibelius par Neeme Jarvi, parue chez BIS au courant des années 80 et enregistrées à Göteborg, l’une des meilleures salles de concert d’Europe et du monde selon l’avis d’acousticiens et de musiciens. Cette intégrale, que je déguste par étapes en profitant également des pièces d’accompagnement, est assez rapidement tombée dans les oubliettes de l’histoire du disque, reléguée par l’éditeur lors de la parution des symphonies de Sibelius par l’orchestre de Lathi dirigé par Osmo Vänskä, nouvelle référence aussitôt désignée par la presse spécialisée. C’est, à mon avis, profondément injuste : l’intégrale de Neeme Jarvi, chef estonien, n’est pas moins belle, mais très complémentaire et, surtout, remarquablement enregistrée. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A l’aube de l’ère du Compact Disc, l’éditeur suédois BIS Records, encore tout jeune, avait beaucoup à prouver pour faire sa place sur le marché. Il le réalisa en proposant des prises de son somptueuses -très grande dynamique qui justifie l’avertissement des pochettes, timbres et spatialisation en largeur et en profondeur remarquables…-, éditées en CD puis en SACD, et un répertoire essentiellement centré sur les compositeurs et les orchestres nordiques –Sibelius, Grieg, Nielsen ; Oslo, Bergen, Göteborg, Lathi…-, qui s’est progressivement élargi ensuite. Au sein de ma discothèque, tous les disques de cet éditeur font partie des tout meilleurs enregistrements, et cette intégrale des symphonies –qui est à mes oreilles la mieux enregistrées de toutes avec celle de Segerstam chez Ondine, label finlandais– fait partie de la crème de ces productions !
En 2023, BIS Records a été racheté par Apple, sans que l’on sache encore très précisément quel sera le mode de diffusion des futures productions.
Une nouvelle -assez courte- matinée à l’opéra en ce dimanche très printanier, en compagnie de Wagner, pour ce qui constitue son « premier opéra officiel » -il en avait « renié » quatre autres auparavant- : « Der fliegende Holländer », ou « Le vaisseau fantôme » dans sa traduction française et dans une version un peu ancienne qui fait partie des premières enregistrées : celle de Ferenc Fricsay, sortie en 1953 –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. J’avais, il y a dix ans presque jour pour jour, emmené TheCookingCat voir et entendre l’oeuvre à l’opéra national du Rhin -c’était très bien malgré une mise en scène un peu abstruse-, elle s’était montrée assez peu réceptive à cette oeuvre pourtant assez facile d’accès.
–A partir d’ici, les * correspondent à l’appréciation tout-à-fait subjective et personnelle des versions citées.–
Etonnamment –ou pas ?-, c’est une oeuvre dont je ne possède en discothèque quasiment que des versions anciennes, à part celles de Böhm ***, avec Thomas Stewart –1971– et de Karajan *** avec José Van Dam-1983– dans le volumineux coffret EMI consacré à ses enregistrement lyriques.
Trônent donc sur mes étagères : • Clemens Krauss –1944, live de radio-, version princeps qui donne à entendre le Hollandais définitif de Hans Hotter encore presque juvénile et déjà pleinement investi dans le rôle ***** ; • Fritz Busch, exilé en Argentine, avec Alexander Kipnis, en 1948 –version qui peine à émerger du brouillard sonore, et où Kipnis, lointain, a priori en petite forme et un peu avancé en âge, n’est pas à la hauteur de sa réputation– * ; • Fritz Reiner, live au Met de New York en 1950 –avec, une fois encore Hans Hotter aussi génial qu’en 1944 et brûlant les planches et Astrid Varnay, qui se hisse à la hauteur du Hollandais– ***** ; • le très rare en enregistrement de Wilhelm Schüchter à Hambourg –live de radio, 1951-, toujours avec Hans Hotter, moins en voix, plus nasal que dans les deux versions précédentes– **** ; • et, enfin, Joseph Keilberth à Bayreuth avec Hermann Uhde –alternative crédible à Hotter pour l’incarnation de ce rôle– et Varnay en 1955 *****.
La version de ce jour **** s’inscrit dans une optique très différente de celles qui furent enregistrées durant la même période : Ferenc Fricsay opte pour une lecture plus légère et incisive, l’orchestre est plus proche des opéras de Weber ou Marschner que des opéras ultérieurs de Wagner. Josef Metternich, qui chante le Hollandais, a une voix infiniment plus légère et moins charpentée que celle de Hotter, qui convient tout-à-fait bien cependant à la vision du chef. Tous les autres chanteurs sont excellents et cette version, avec son approche singulière, propose en définitive beaucoup de plaisir.
Seul compositeur belge –à ma connaissance tout au moins– à avoir atteint la notoriété internationale et la reconnaissance des mélomanes de tous les pays, César Franck ne composa qu’une unique symphonie, seule oeuvre encore assez régulièrement présente au répertoire des orchestres symphoniques, même si sa programmation semble avoir été moindre ces dernières années, si j’en crois la lecture –pas toujours attentive il est vrai– des programmes de concert des « grands orchestres ».
J’en écoute, durant cette matinée de télétravail peu intense –réponses à quelques dizaines de courriels « non urgents » en retard…-, trois versions très différentes les unes des autres, et chacune tout-à-fait pertinente et très agréable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
C’est une oeuvre que j’aime beaucoup, pour l’avoir étudiée assez en profondeur lors de mes études universitaires en histoire de la musique qui remontent à presque loin !
Les plus curieux en trouveront une bonne première approche ici. C’est même l’un des derniers LP de musique classique que j’avais acheté au milieu des années 80 –version Bernstein et Orchestre National de France, Deutsche Grammophon : je n’en ai pas gardé un souvenir inoubliable, c’était très lent et un peu lourd me semble-t-il-. J’en ai un assez grand nombre de versions dans ma discothèque, l’oeuvre est populaire au disque et présente dans de nombreux coffrets anthologiques.
Elgar – Variations Enigma – Les versions anglaises
Aujourd’hui, je vous propose mon classement des interprétations par des chefs anglais des « Variations Enigma » d’Elgar -des chefs qui parlent leur langue natale, donc…-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Et ce classement réserve quelques surprises : ainsi, de grands noms de la baguette d’aujourd’hui se retrouvent fort mal classés dans mon panthéon personnel. Rattle et Gardiner proposent à mes oreilles les versions les moins intéressantes qui soient, et n’ont même pas l’excuse de l’absolu contre-sens que livrait Bernstein, qui assume sa radicalité. Ici, les deux versions sont simplement profondément ennuyeuses –elles ont le mérite de favoriser l’endormissement des insomniaques…-.
Les autres versions sont toutes très bien, j’en ai cependant placé quatre un peu au-dessus des autres : • Edward Elgar –1926– parce que c’est Elgar, un chef pas particulièrement remarquable, mais qui instaura au moins une tradition dans l’interprétation de ses oeuvres. La réédition est, de plus, très réussie du point de vue technique, pour des enregistrements qui ont presque 100 ans ; • Malcolm Sargent –1953–, qui est une vraie surprise ici et qui dame le pion à tous ses confrères anglais contemporains et « spécialistes reconnus » comme Boult ou Barbirolli, en proposant une très belle version, équilibrée et à l’excellent final ; • Leopold Stokowski –1972–, dans un enregistrement de concert avec l’orchestre philharmonique tchèque, expose une petite harmonie absolument magique et aucune des excentricités dont il était parfois coupable capable. Une réussite magistrale ! • Norman DelMar –1975–, chef peu connu et musicologue reconnu, fut enregistré dans l’acoustique très réverbérée de la cathédrale de Guilford, est lui aussi tout-à-fait exceptionnel. Une version rare, qui fut longtemps difficile à trouver, repliée dans la superbe collection « Eloquence » .
Elgar – Variations Enigma – Les versions non anglaises
Les variations Enigma d’Edward Elgar sont une oeuvre d’abord très facile, qui ont donné lieu à une littérature relativement abondante –articles de qualité, parmi d’autres, à lire ici ou là– et à une discographie très riche : il s’agit de l’œuvre la plus populaire de son compositeur, avec la première « Pump And Circumstance », et de nombreux chefs très célèbres s’y sont confrontés –on ne trouve pas Karajan dans cette longue liste, lui qui n’y entendait du « Brahms de seconde catégorie »…-. C’est une oeuvre que j’aime beaucoup et que je connais par coeur, puisqu’elle accompagne assez régulièrement mes nuits sans dormir.
Pour cette première série, j’ai regroupé les versions de mes étagères qui sont interprétées par des chefs non anglais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il apparaît que l’oeuvre est si bien écrite et orchestrée qu’il est difficile d’en trouver une mauvaise version : il ny ’en a en définitive qu’une seule que je n’aime pas du tout, c’est celle de Bernstein, qui propose une version totalement boursouflée et tapageuse, transformant Elgar en mauvais Mahler… Toutes les autres versions à quelques nuances près, sont très bien !
La suite –les versions enregistrées par des chefs anglais– dans une prochaine notule !
Je retrouve avec plaisir ces disques, témoignages d’oeuvres connues par coeur, mais que je n’avais plus écoutées depuis lustres dans ces versions, pourtant fort belles, mais assez rapidement supplantées par d’autres encore plus à mon goût ! -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Je m’explique : lorsque j’ai acheté ce coffret, à peu près au moment de sa parution –les notes de pochette disent 1987, je pensais que l’achat était un peu plus tardif-, les séries dites « économiques » n’existaient pas encore, et un tel coffret représentait une somme conséquente pour moi, à l’époque –de l’ordre de 350 à 400 francs soit environ une centaine d’euros en équivalent pouvoir d’achat 2023-. Néanmoins, le contenu justifiait son achat, d’autant qu’il s’agissait alors de la première intégrale CD de ces oeuvres sur mes étagères : j’avais eu en cadeau d’anniversaire, vers 9-10 ans, un coffret LP de ces concertos dont le pianiste était Brendel, sous étiquette Vox Turnabout, de qualité très variable, les orchestres n’étant pas tous fameux…-.
Bref, j’ai beaucoup écouté ce coffret, puis quand sont parues les première séries économiques, à partir de 1988, je me suis tourné vers des versions que j’aimais d’avantage –première intégrale Gilels, première intégrale Kempff…-. A la réécoute, ce coffret est quand même tout-à-fait remarquable : excellent tout jeune pianiste, Leon Fleisher, prometteur mais trop tôt disparu des radars pour raisons de santé et un chef, George Szell –un tyran à grosses lunettes très efficace mais pas très rigolo…– moins raide que dans l’intégrale qu’il enregistra une dizaine d’années plus tard avec Gilels. Etonnamment, ce premier remastering est très bien réalisé, alors que très souvent, les premières rééditions chez CBS étaient très moyennes, à l’instar des pressages européens des LP de cette firme, fort médiocres dans mon souvenir, tout au moins pour la branche classique du label.
Je retrouve, avec cette playlist et avec plaisir, d’antiques connaissances : des oeuvres que je connais sur le bout des doigts depuis très longtemps, dans des versions de haute tenue et des remasterings soignés : les belles choses sont indémodables !
• Schubert – Symphonie n°8 « Inachevée » – OS Pittsburgh, William Steinberg – 1957 • Kodaly – Hary Janos, suite – Orchestrai. RIAS Berlin, Ferenc Fricsay – 1961 • Schumann – Symphonie n°4 – Philharmonia Orchestra, Otto Klemperer – 1960 • Franck – Symphonie en ré mineur – Philharmonia Orchestra, Constantin Silvestri – 1959
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