Playlist « Sibelius historique »

La playlist de ce jour est composée de quelques enregistrements « historiques » d’oeuvres de Jean Sibelius, et parfois en « Première mondiale » !
En effet, ces disques ont tous été enregistrés alors que le compositeur était encore en vie –il est mort à un âge très avancé en 1957– : il jouissait alors, dans les pays anglo-saxons, d’une renommée considérable, tandis que sa réputation, en France, était exécrable. D’ailleurs, en 1953, le catalogue général des disques en France ne comportait que trois enregistrements de Sibelius en tout et pour tout, alors qu’il était déjà très présent dans les bacs des disquaires en Angleterre –la « Société Sibelius » avait commencé à enregistrer l’intégrale de ses symphonies à Londres, avec Robert Kajanus et Thomas Beecham notamment– ou aux États-Unis –Toscanini le considérait comme le plus grand symphoniste depuis Beethoven– et même, dans une moindre mesure, en Allemagne, où les enregistrements de Karajan avec le Philharmonia devenaient très populaires ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Symphonie n°6 – Orch. National de Finlande, Georg Schnéevoigt – 1935 ****

Tout premier enregistrement de cette très belle symphonie, l’album constituait le volume 3 de l’édition patronnée par la Sibelius Society, qui reçut l’imprimatur du compositeur lui-même et constitue à ce titre un document important, d’autant que les rééditions actuelles permettent d’en profiter dans de très bonnes conditions, l’entreprise ayant été très soignée dès l’origine.

• Suite « Karelia » – Orch. symph. de la radio du Danemark, Thomas Jensen – 1952 ****

J’aime beaucoup cette courte suite –3 numéros– extraite d’une musique de scène –8 numéros et 2 intermezzi– composée au début de sa carrière par Sibelius –il en existe également tune réduction pour piano réalisée par le compositeur-, qui, peu satisfait, détruisit vraisemblablement une partie de la partition originale. La Ballade centrale, notamment, est une très belle pièce de jeunesse –cf. extrait-. La version de ce jour est vive et enjouée : c’est ainsi que j’aime cette suite !

• Suite « Lemminkaïnen » : quatre légendes pour orchestre – Orch. symph. de la radio du Danemark, Thomas Jensen – 1952 *****

Les légendes pour orchestre constituant cette suite orchestrale sont tirées des aventures de Lemminkaïnen, l’un des héros du Kalevala, mais ne présentent pas ces aventures dans leur ordre chronologique. La version de Thomas Jensen, justement célèbre pour son caractère narratif, et vraisemblablement la toute première enregistrée, reste, aujourd’hui encore une excellente version. Parfois, Sibelius plaisantait en affirmant avoir, lui aussi, composé 9 symphonies : les sept symphonies répertoriées, le poème symphonique avec choeurs en cinq mouvements « Kullervo » et cette suite en quatre mouvements « Lemminkaïnen » !

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Playlist « Mythique pour les uns… »

La playlist de ce jour est consacrée à l’un des plus grands chefs d’orchestre du vingtième siècle, Wilhelm Furtwängler, pourtant assez peu représenté dans ma discothèque. Il fut, notamment, titulaire de l’orchestre philharmonique de Berlin de 1922 à 1945, puis de 1952 à 1954, année de son décès. Personnage complexe et quelque peu ombrageux, il vouait par ailleurs une haine irrationnelle à Karajan, son successeur à la tête du philharmonique de Berlin, qu’il ne nomma jamais autrement que « Monsieur K », et entretenait des relations conflictuelles avec, notamment, Arturo Toscanini, l’autre star de la direction de la première moitié du vingtième siècle.

Malgré sa réputation mythique, j’ai toujours eu un peu de mal à adhérer complètement à son style de direction : tempi souvent instables, partition sollicitée au profit d’une expressivité et d’une émotion de l’instant, imprécisions… Ça fonctionne très bien à première écoute, ça ne résiste pas toujours à des écoutes répétées et j’ai une plus grande prédilection pour des chefs qualifiés «d’objectifs» –Toscanini, Reiner, Szell, Steinberg…-, cette notion étant toute relative face à une partition. Le voir diriger, en vidéo, c’est un peu comme regarder une marionnette dégingandée agitant les bras dans tous les sens : curieuse expérience !
Par ailleurs, une grande majorité de sa discographie officielle, notamment cher EMI, est constituée d’enregistrements assez tardifs –post-seconde guerre mondiale– dans sa carrière : Furtwängler détestait les studios d’enregistrements et était déjà dans un état de santé très déclinant. Ces enregistrements « live », nombreux mais de qualité technique aléatoire, restent à privilégier.

On trouvera dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :


• Felix Mendelssohn – Concerto pour violon – Yehudi Menuhin, OP Berlin, W. Furtwängler – 1952, ****

Une version hyper-romantique, large et un peu sombre à l’orchestre –les timbales du début, par exemple-. Le soliste, Yehudi Menuhin, est plutôt solaire et sa sonorité est encore juste et belle, ce qui ne sera plus toujours le cas quelques années plus tard.

• Ludwig Van Beethoven – Concerto pour violon – Yehudi Menuhin, Philharmonia, W. Furtwängler – 1953, ****

Il existe une première version de ce concerto enregistrée par les mêmes artistes un peu plus tôt lors du festival de Lucerne, celle-ci est assez comparable et le son est un peu plus confortable. C’est une excellente version côté orchestre, très poétique, même j’en préfère d’autres, surtout pour leur soliste –ici un peu raide dans le mouvement lent-.

• Anton Bruckner – Symphonie n°8 – OP Vienne, W. Furtwängler – 1944, ****

Wilhelm Furtwängler était d’abord compositeur, avant d’être chef d’orchestre : ses symphonies ne sont pas sans rappeler parfois celles de Bruckner, mâtinées d’un peu de Richard Strauss. Il était donc très à l’aise pour diriger les symphonies du compositeur autrichien, et cette huitième, enregistrée en concert en 1944, est une belle réussite, malgré des conditions techniques juste correctes.

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Playlist en couleurs – Bleu, encore…

The Beach Boys – Surfin’USA – 1963 ***
Gustav Holst – The Planets – Orch. Symph. de Boston, William Streinberg – 1971 *****
Gustav Mahler – Symphonie n°6 – Orch. Tonhalle Zürich, David Zinman – 2007 ****
Nirvana – Nevermind – 1991 ****
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Playlist «Mes nuits sans dormir – La mer», et une devinette

Si ça continue, faudra qu’ça cesse… N’en pouvant plus de ne pas dormir, une nouvelle fois, je me suis concocté une petite playlist dévolue au thème de la mer, tout en essayant de ne pas y inclure « La mer » de Debussy, pièce assez souvent écoutée ces derniers temps, et y compris dans sa transcription pour pianos. Cependant, le notaire de Debussy fait partie de cette playlist, et c’est avec lui que prend place notre devinette du jour :

« Sa musique est une musique de notaire » : c’est ainsi que Debussy méprisait l’un des trois compositeurs de cette playlist. A votre avis, de qui parlait-il ?

Nonobstant ces considérations, la playlist de cette nuit est donc composée de marines de la plus belle eau. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Felix Mendelssohn – Les Hébrides, ou la Grotte de Fingal. ***** Une superbe composition – en forme d’ouverture pour orchestre-, écrite en 1830 lors du voyage de Mendelssohn en Écosse. Excellente analyse de l’oeuvre avec quelques exemples musicaux à lire et écouter ici.

• Jean Sibelius – Les Océanides. **** Un court poème symphonique, qui n’est pas l’oeuvre la plus connue de Sibelius, contemporain de sa célèbre 5ème symphonie –1914-. Lors de sa création la pièce, qui évoque les nymphes méditerranéennes de la mythologie grecque, fut louée comme «la plus belle évocation de la mer en musique». Un affront pour Debussy, dont « La mer » fut créée en 1905 et reçut un accueil défavorable, pour le moins : « Le public semblait plutôt déçu : ils s’attendaient à l’océan, quelque chose de grand, quelque chose de colossal, mais ils ont été servis à la place avec de l’eau agitée dans une soucoupe » – Matthew Parris

• Granville Bantock – Symphonie des Hébrides. **** Une symphonie d’inspiration à la fois folklorique et wagnérienne composée en 1913, il fut le dédicatoire de la troisième symphonie de Sibelius dont il était un ardent défenseur en grande-Bretagne. Sur cet album, à la prise de son d’exception, la Celtic Symphony est à mon avis encore mieux réussie, mais ne concerne pas la mer.

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Playlists chronologiques – 2004, année oubliée…

Dans le cadre des playlists constituées chronologiquementet arbitrairement de 1964 à 2020– , j’avais malencontreusement oublié 4 années : 1969, 1974, 1975 et 2004. Erreur qui est définitivement et totalement réparée en terminant par l’année 2004. La boucle est désormais bouclée :  avec cette notule s’achève la série des playlists chronologiques ! Vous pouvez remonter le temps en musique et la retrouver intégralement en cliquant ici ou sur le menu déroulant idoine de la colonne de droite, rubrique des « Catégories ».

Nouvelle Vague – Nouvelle vague
Brian Wilson – Brian Wilson Presents SMILE

La réalisation de cet album mythique par son compositeur, aidé par un tout nouveau groupe de jeunes musiciens, à une date aussi tardive qu’en 2004, alors qu’il aurait initialement dû sortir en 1967, est l’objet d’une chronique simplifiée à lire ici, ou plus exhaustive et détaillée en Anglais ici.

Brahms – Symphonie n°1 – OS Londres, Bernard Haitink
The Cure – The Cure
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Playlists chronologiques – 1974, année oubliée…

Dans le cadre des playlists constituées chronologiquement –et arbitrairement de 1964 à 2020– , j’avais malencontreusement oublié 4 années : 1969, 1974, 1975 et 2004. Erreur que je continue à progressivement réparer en poursuivant par l’année 1974 !

Hector Berlioz – Symphonie fantastique – RCO Amsterdam, Colin Davis
Sparks – Kimono My House
Edvard Grieg – Pièces lyriques – Emil Gilels
Rory Gallagher – Irish Tour
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Playlist « Après leur dernière, leur première… »

Après avoir écouté plusieurs neuvièmes et dernières symphonies de leurs compositeurs respectifs, voici que ma playlist se compose de leur première symphonie, composée parfois de nombreuses années auparavant, ce qui permet de mesurer toute l’étendue de leur parcours créatif ! C’est particulièrement vrai pour ce qui concerne Beethoven –il y a un gouffre entre sa première et sa neuvième symphonie !– et Tcahïkovsky –dont les trois premières symphonies sont de peu de poids par apport aux trois dernières-. C’est moins vrai pour Brahms, venu tard à la symphonie, et dont la première est déjà une oeuvre de maturité. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Ludwig Van Beethoven – OP Berlin, Karajan, 1985 ****
La quatrième et dernière intégrale des symphonies de Beethoven par le chef autrichien a généralement moins bonne presse que les précédentes, notamment du fait d’un mastering assez peu engageant lors de sa première parution en CD. Depuis, son appréciation a été réévaluée, de nouveaux remastering étant nettement meilleurs que le premier : elle est en fait assez proche de sa troisième intégrale –même si Karajan effectue la reprise du 1er mouvement en 1985 mais pas en 1976-.

• Johannes Brahms – OS Chicago, Wand, 1990 ****
La première symphonie reste celle que je préfère des quatre symphonies de Brahms, et cette interprétation de Günter Wand, enregistrée en concert lors d’une tournée du chef aux États-Unis avec l’excellent orchestre symphonique de Chicago –l’un des « Big Five »– s’inscrit parmi les multiples très bonnes versions de ma discothèque.

• Piotr Tchaïkovsky – Russian National Orchestra, Pletnev, 1996. ***
J’écoute rarement cette symphonie, plus proche des ballets du compositeur que de ses trois dernières symphonies, mais la version de Mikhail Pletnev, avec l’orchestre national russe qu’il a créé en 1990, issue de sa première intégrale des symphonies de Tchaïkosky parue en 1996 –il en a réalisé une seconde entre 2010 et 2014-, est de très bonne facture, rendant compte de la variété des climats de l’oeuvre, et bénéficie d’une excellente prise de son, réalisée dans la grande salle du conservatoire de Moscou. Les trois étoiles sont plus justifiées par l’intérêt assez mitigé que je porte à l’oeuvre, interprétée de fort belle manière au demeurant.

• Witold Lutosławski –  OS BBC, Gardner, 2010 *****
Witold Lutosławski est un compositeur polonais né en 1913 à Varsovie, où il est décédé en 1994. Cette symphonie, bien qu’elle ait été composée entre 1741 et 1947 durant l’occupation allemande puis soviétique de Varsovie, est décrite par son compositeur comme « une oeuvre joyeuse ». Elle est composée de quatre mouvements : les deux mouvements extrêmes, relativement brefs et frénétiques –cf. extrait sonore-, encadrent un long deuxième mouvement plus introspetif et presque mélancolique et un troisième mouvement curieusement énigmatique. Cette symphonie reste d’un accès relativement aisé et la version de ce jour bénéfice de conditions techniques proches de l’idéal.

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Playlist « Leur neuvième est leur dernière »

Quand on dit « La Neuvième », on pense spontanément à la neuvième symphonie de Beethoven, qualifiée de « symphonie des symphonies » par les contemporains du compositeur, « d’appel terrifiant au viol » par certaines féministes –si si, c’est véridique…-, de « symbole de l’oppression culturelle occidentale » par des partisans de la « gauche éveillée » –encore véridique-, mais aussi hymne européen, qui servit de support à l’intronisation de deux présidents de la République française –François Mitterrand pour son entrée au Panthéon en 1981, une rose à la main, et Emmanuel Macron lors de sa déambulation vers le Louvre en mai 2017-.
Pour beaucoup de musiciens qui suivirent, ce chiffre 9 constitue une barrière mythique : la plupart se sont arrêtés avant de l’atteindre et peu se sont aventurés à aller au-delà de cette frontière.Et, cependant, cette symphonie, la dernière de son auteur, n’est pas présente dans la playlist de ce jour. Pour autant, chaque neuvième symphonie de ladite playlist est la dernière de chacun de ses compositeurs respectifs ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Franz Schubert – Symphonie n°9 « La Grande » – OP Berlin, Karl Böhm – 1963 ***
Composée en 1825, jamais jouée de son vivant –ses contemporains la trouvaient « longue et pompeuse »-, créée par Mendelssohn en 1839 dans une version écourtée, elle présente ce que Schumann appelait « des divines longueurs », que je trouve pour ma part longues et répétitives : je l’écoute très rarement en réalité.
• Anton Bruckner – Symphonie n°9 – OP Berlin, Herbert Von Karajan – 1976 *****
Cette symphonie « dédiée au Bon Dieu » par son compositeur, bigot notoire, est en trois mouvements, le quatrième étant resté inachevé. Sa composition, entamée en 1887, s’étale sur au moins quatre ans. Je ne connais pas de meilleure version de cette symphonie –présente en grande quantité dans ma discothèque : une vingtaine de versions…– que celle écoutée ce jour, d’une puissance électrisante et d’une beauté sonore confondante –la plénitude des cuivres est miraculeuse-.
• Antonín Dvořák – Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » – OP Berlin, Ferenc Fricsay – 1960 *****
Cette neuvième symphonie, écrite en 1893 après un séjour du compositeur tchèque aux États-Unis, est hyper-populaire –sans doute autant que celle de Beethoven– et d’un accès très facile. Le second enregistrement de cette oeuvre par de Ferenc Fricsay, peu de temps avant sa disparition, est justement célèbre depuis sa première parution, le second mouvement est particulièrement émouvant dans cette version.
• Gustav Mahler – Symphonie n°9 – OS Chicago – Carlo Maria Giulini – 1976 ****
Achevée en 1910, c’est la dernière symphonie de Mahler, qu’il n’entendit jamais de son vivant, puisqu’elle fut créée en 1912 seulement, un an après le décès du compositeur. Oeuvre d’une grande intensité émotionnelle, elle s’achève sereinement par un mouvement lent, comme celle de Bruckner. La version de ce jour est considérée par certains musicographes comme une référence, mais j’en préfère plusieurs autres personnellement.

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Playlist « Karajan, l’héritage Decca », suite

En complément de mes récentes écoutes dominicales… Ainsi, les mêmes commentaires que précédemment s’appliquent à cette série d’enregistrements, réalisés durant la même période avec le même orchestre et pour le même label ! Même si elle n’est pas très originale, une très belle playlist dans son ensemble !

Piotr Tchaïkovsky – Le lac des cygnes ; La belle au bois dormant, suites – Mars 1965 *****
Piotr Tchaïkovsky – Roméo et Juliette – Janvier 1960 ****
Richard Strauss – Till Eulenspiegel ; Mort et transfiguration – Don Juan – Juin 1960 *****
Johannes Brahms – Symphonie n°1 – Mars 1959 ****
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Playlist sans couleur – Blanc

The Kinks – Lola Versus Powerman And The Moneygoround – 1970 ****
Joy Division – Atmosphere EP – 1979 *****
Beethoven – Symphonie n°5 – MusicAeterna, Theodor Currentzis – 2020 ***
Deep Purple – = 1 – 2024 ***
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