Playlist « Woodstock sans Woodstock »

Le « plus grand festival Peace And Love de musique Rock », et sans doute le plus celèbre de tous, de par son ampleur d’une part, et du fait de son antériorité sur presque tous les autres, se déroula en août 1969 et d’innombrables reportages ainsi qu’un film et un album assez représentatif en ont rendu compte.
Vu et entendu avec les yeux et les oreilles d’aujourd’hui, les prestations musicales restent souvent d’un très bon niveau, même si dans les conditions d’un festival monté à la va-vite, certains musiciens ont affirmé plus tard avoir livré leurs prestations la peur au ventre.
La playlist du jour est consacré à trois albums d’artistes qui, donc, participèrent au festival de Woodstock. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ten Years After, alors groupe relativement obscur de blues psychédélique, qui, en une seule performance, construisit sa légende : le guitariste Alvin Lee, aussitôt surnommé « le plus rapide des guitaristes », y fut révélé.
The Who, dont la réputation n’était déjà plus à faire, et dont la prestation sur scène est contemporaine de leur opéra-rock « Tommy », dont ils donnèrent quelques extraits durant le concert ;
enfin, Country Joe And The Fish, peu connu en Europe mais remarquablement populaire aux Etats-Unis –c’est à ce groupe que l’on doit le tout premier disque de musique « psychédélique », dès janvier 1967– enflamma le public avec son fameux « Gimme a F, gimme a U, gimme a C, gimme a K… » pour protester contre la guerre du Vietnam.

Playlist « Cette année-là – 1988 »

The Ramones – Ramonesmania
Beethoven – Symphonie n°10 – Reconstitution du 1er mouvement – OS Londres, Wyn Morris
Giuseppe Sinopoli – Lou Salomé, suites 1&2 – Pop, Carreras ; ORS Stuttgart, Sinopoli
The Who -The Kids Are Alright -Double LP-
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

Un article assez complet et intéressant sur la tentative de reconstitution du 1er mouvement de la 10ème symphonie de Beethoven est à lire ici. Le CD contient par ailleurs un commentaire assez exhaustif de Barry Cooper, auteur de cette reconstitution. Le disque est toujours distribué au sein du coffret de l’intégrale -très convenable- des symphonies par Wyn Morris à prix presque fracassé sur le site de l’ex-agitateur culturel.

Playlist « 1967 »

Poursuivant sur ma lancée de la notule précédente, je pioche des albums passionnants réalisés en 1967, sans même avoir besoin de remonter à « Between the Buttons », si représentatif du Swinging London et dont je vous ai déjà entretenu un peu plus longuement ici.
Tous les albums de cette playlist s’avèrent en fait bien plus passionnants que le « Sgt. Pepper’s… » même s’ils n’en possèdent vraisemblablement pas l’aura et que leur influence a sans doute pesé moins lourd, encore que ce soit discutable pour le deuxième d’entre eux, puisque Country Joe And The Fish fut le premier groupe à sortir un « album psychédélique » aussi tôt qu’en janvier 1967, prédécesseur du disque présenté ici. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Comme le disque des Beatles, ces quatre albums sont inspirés du principe alors émergeant de « concept-album », à l’instar de « Blonde On Blonde », de Bob Dylan, d’ « Aftermath » des Rolling Stones ou de « Pet Sourds » des Beach Boys, parus l’année précédente.

• « Something Else » des Kinks donne à entendre l’une des plus merveilleuses chanson composée dans les années 60, à savoir « Waterloo Sunset », mais tout l’album est remarquablement solide et contient bien d’autres pépites : il est étonnant que ce groupe majeur du début des années 60 ait essentiellement connu ses plus grands succès grâce à ses singles –45T– alors que ses albums parus à partir du milieu des années 60 et jusqu’au début des années 70 sont bien plus intéressants et d’une cohérence et d’un niveau de qualité globale très élévée assez rares.

• « I Feel Like I’m Fixin’ To Die » de Country Joe McDonald And The Fish reste avant tout célèbre pour la version remaniée de la chanson éponyme qui en fut donnée ai festival de Woodstock en 1969 : l’album est tout aussi représentatif du « rock psychédélique » que son prédécesseur –l’excellent Music For The Mind And Body »- avec ses paroles naïvement « cosmiques » et ses sonorités étrangement déformées à l’orgue et à la guitare-. Il est aussi, tout simplement, meilleur à mes oreilles que les meilleurs albums du Grateful Dead ou de Jefferson Airplane, inscrits peu ou prou dans la même veine.

• « Smile », des Beach Boys, possède la même sorte d’aura mythique que le « Sgt. Pepper’s… » des Beatles pour la simple raison qu’il aurait dû sortir en 1967 mais qu’il ne sortit pas, en définitive, dans sa version finalisée, Brian Wilson, son concepteur, tombant sévèrement en dépression pendant les séances d’enregistrement… Conçu comme « une symphonie de poche », l’album est construit en plusieurs mouvements –1. Americana – 2. Wonderful – 3. The Elements : Earth ; Wind ; Fire ; Water– fondés sur des thèmes musicaux récurrents et des textes relativement obscurs de l’écrivain Van Dyke Parks, comme dans la magnifique et nostalgique « Surf’s Up » –23’06 dans la vidéo-, mais dont certains sont très beaux dans leur étrangeté.
Brian Wilson en donna la version définitive en 2004 –cf. imagette de droite-, sans son groupe mais avec un orchestre regroupant les meilleurs musiciens de studio –un album somptueux et une tournée triomphale-. La très fameuse chanson « Good Vibrations » prend tout son sens lorsqu’elle arrive à la fin de l’album, comme une apothéose –42’10 dans la vidéo-.

 

• Enfin, « Sell Out », des Who, est un concept-album assez hilarant –la pochette est parfaitement loufoque– et totalement représentatif du pop-art cher au groupe à ses débuts ; même s’il ne connut qu’un succès un peu mitigé à sa sortie, c’est l’un des meilleurs disques du groupe.

Un dimanche matin à l’opéra (rock)

A peine tombé du lit à une heure presqu’inavouable, et après voir pris ma dose de caféine matinale –un double expresso comme chaque jour-, c’est à un opéra-rock que j’ai consacré mon temps jusqu’ici ! Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du tout premier, dans ce genre fort peu prolixe : « Tommy », by The Who. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pendant longtemps, j’avais laissé cet album en jachère, préférant, et de loin, la version « avec coupures » que les Who jouaient en live à l’époque de leur tournée 1970-1971, et dont on retrouve désormais trace dans l’excellent « Live At Leeds » en édition Super Deluxe.

Cependant, je voulais redonner une chance à la version « officielle » de cet opus, paru en 1969. Finalement, j’ai bien fait ! Tout n’est pas génial dans cet album, mais la construction musicale en est très réussie, malgré les invraisemblances du « livret » et quelques longueurs ici ou là. L’ensemble est réellement conçu comme un « vrai » opéra, avec une ouverture, un interlude purement orchestral, une vraie progression dramatique et un final en apothéose –cf. extrait ci-dessous-. Musicalement, c’est souvent très réussi –avec quelques « airs » qui constituent de vrais points forts, comme « Pinball Wizzard », « The Acid Queen » ou encore « I’m Free »– et fort bien interprété, avec, en particulier, un John Entwistle qui tient prodigieusement la baraque harmoniquement –et a orchestré les ponctuelles parties de cuivres– et un Roger Daltrey au sommet de sa forme vocale.

Bref, près de 50 ans après, l’album porte plutôt bien son âge et s’écoute plus facilement que l’autre opéra-rock du groupe, « Quadrophenia », au livret pourtant plus vraisemblable.

Playlist avec un W

Ça tombe plutôt bien : j’avais décidé, en me levant tôt ce matin, de me donner le droit de consacrer un peu de temps à l’écoute d’une playlist suite à ma semaine de quasi-disette, mais j’avais quelques doutes quant au contenu de cette playlist, la lettre W n’étant pas la mieux représentée dans notre alphabet en termes de fréquence d’apparition ! Un petit tour dans ma base de donnée m’a vite rassuré : en fait, j’ai une assez grande quantité d’albums dont le titre commence par la lettre W, et j’ai donc pu bâtir facilement cette série très contrastée et fort plaisante pour entamer le week-end ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

On y trouve donc :
• The Who, « Who’s Next », 1971 : assurément le meilleur album du groupe, le plus dense et sans doute leur plus célèbre. Un vrai grand classique, entré dans la légende, à juste titre !

• John Cale, « Words Fort The Dying », 1989. Un autre excellent disque, fondé en partie sur des poèmes de Dylan Thomas mis en musique et orchestrés par John Cale. très bien accueilli par le cercle de ses pairs, beaucoup moins bien par les fans du musiciens sans doute désarçonnés par un style assez éloigné du monde de la pop-rock music. Personnellement, j’aime beaucoup cet album.

• The Ramones, « We’re Outta Here », 1997. Le dernier album live du quatuor des faux-frères ! A cette date, ils ont accéléré les morceaux à la limite du jouable –32 titres en un tout petit peu plus d’une heure…-, le guitariste finissait les doigts en sang chaque soir pour reprendre le lendemain, la ligne mélodique est désormais à l’état d’ébauche, mais la sincérité et l’énergie demeurent intactes.

• U2, « War », 1983. Le meilleur album des débuts du groupe, et peut-être de toute leur carrière, qui contient deux de leurs classiques : « New Year’s Day » et « Sunday Bloody Sunday ». Lyrique et grand sans tomber dans mal grandiloquence comme ce sera trop souvent le cas par la suite…

• B52’s, « Whammy », 1983. Pour finir cette playlist dans la bonne humeur, rien de mieux que la pop fraîche, joyeuse et colorée des B52’s, qui, à cette époque, poursuivait sur la lancée de leurs premiers albums : c’est vif, plein d’entrain juvénile et absolument sans aucune prétention autre que celle de faire plaisir !

Playlist -courte- avec un Q

Une playlist alphabétique toute courte, ce jour, consacrée à la lettre Q, pour laquelle je n’ai guère eu à m’embarrasser ! Un seul album, en l’occurence, répondait cette demande : il s’agit de « Quadrophenia », des Who, paru en 1973. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait sonore ci-dessous pour avoir une idée de la chose-.

Objet un peu hybride, entre « concept album » et « opéra rock », paru après le très réussi « Who’s Next », il s’agit sans doute du dernier véritablement très bon album du quatuor anglais, les suivants étant tous plus ou moins décevants.

« Quadrophenia » reprend à la fois les codes de « Tommy » –une histoire à nouveau assez peu vraisemblable, dont le héros, un jeune mod londonien, est frappé de forte dissociation de la personnalité et part pour Brighton, au bord de la mer, pour échapper à un quotidien assez sordide– et de « Who’s Next » –nappes de synthétiseurs, chansons relativement élaborées, vocaux puissants et assez « hymniques »-, sans atteindre les réussites de l’un ou l’autre des ces deux albums.

L’album reçut un bon accueil –et le remastering de 1996 a largement contribué à améliorer un mixage très problématique dans les éditions précédentes, en apportant une bien meilleure lisibilité des différentes couches d’instruments-, et atteignit la deuxième place des charts anglais, devancé, à sa sortie, par « Pin Ups » de david Bowie, dont je vous parlais dans la playlist précédente ! Ainsi la boucle est-elle bouclée, en attendant la prochaine lettre…

Playlist partiellement utilitaire

Une partie de la playlist du jour est essentiellement « utilitaire ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’autre jour, l’un des acteurs de la musique dématérialisée offrait un album en fichier « très haute définition », consacré à des extraits orchestraux d’oeuvres de Wagner. Je ne suis pas un très grand consommateur de ce type d’extraits, bien qu’ils puissent s’avérer utiles aux moins expérimentés pour aborder, mais alors de manière très partielle, le corpus wagnérien.
Quoi qu’il en soit, les prises de son, en effet, sont remarquables à bien des points de vue, et m’ont servi à peaufiner, ce matin, mon système d’écoute de musique dématérialisée, en m’appuyant sur l’utilisation à la fois d’un micro que j’avais sous la main et de quelques recherches sur la toile, notamment ici ou encore , pour essayer d’améliorer modestement les imperfections des pièces où j’écoute de la musique, par le biais d’une légère égalisation des courbes de réponse –les puristes vous diront que c’est le mal absolu…-.

Ce qui me donne ces ajustements, dans le bureau, où j’écoute d’assez près des enceintes « compactes » reposant sur des pieds, et dans le salon, où les enceintes colonnes sont plus éloignées et dans un ensemble plus réverbéré –cliquer sur les imagettes pour les voir en plus grand-.

Testés sur l’album « Tommy » des Who, premier « Opéra Rock » de la jeune histoire de cette musique, ces réglages fonctionnent très bien : la batterie de Keith Moon casse un peu moins les oreilles que d’habitude –je n’ai jamais outre mesure apprécié ce batteur certes impressionnant de prime abord, mais obligé de multiplier les figures brisant en fait le rythme par son incapacité avouée à maintenir un tempo stable : c’est très curieux pour un batteur-. Par ailleurs, près de cinquante ans après sa sortie, l’album a assez bien résisté à l’usure du temps, même si ce concept n’a guère connu de postérité vraiment remarquable.

Les deux disques de Janos Starker proviennent d’un coffret très joliment présenté et comprenant de vraies merveilles. Petit, lorsque j’étudiais le violoncelle, Starker était mon violoncelliste préféré, au grand dam de mes camarades qui lui préféraient tous, largement, Rostropovich –dont je n’ai jamais, personnellement, trop aimé le gros son vibré-. Cette préférence pour un jeu sobre et une sonorité plus mate m’est toujours restée, et la personnalité très humble de Starker est appréciable : grand fumeur devant l’éternel –plus de 60 cigarettes par jour, avant de réduire à une vingtaine à partir de ses 80 ans…-, buveur occasionnel –mais alors, en assez grande quantité– des meilleurs bourbons, il disposait d’un sens de l’humour et de l’autodérision certain. Et, vraisemblablement, d’un sacré tempérament : il annula un concert aux Etas-Unis parce qu’on lui avait refusé le droit de fumer une cigarette dans sa loge !
Janos Starker fut également un chambriste remarquable, le plus souvent avec son concitoyen pianiste Gyorgy Sebok. Les prises de son Mercury sont généralement superlatives eu égard aux standards de l’époque.

Playlist pour affronter l’hiver

Une playlist plaisante et variée pour accompagner cette froide soirée… Ce matin, j’ai échappé à la séance de grattage intense des vitres de la voiture à laquelle j’ai dû m’adonner hier matin, avant de prendre la route pour aller travailler ! Dix petites minutes gagnées de bon matin, c’est toujours autant de pris !!!playlist29112016

Dans la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand–  figure le cinquième concerto pour piano de Beethoven, dans une interprétation qui fut très favorablement accueillie lors de sa sortie au milieu des années 80. Elle a assez bien résisté au temps, et s’avère toujours excellent, écoutée avec mes oreilles d’aujourd’hui –alors même que mon appréciation de ce pianiste a bien moins positivement évolué, en général-.
beethcto5g_kPlus généralement, l’évolution de l’appréciation d’un disque subit parfois des sorts variables : par exemple, je lisais, l’autre jour, au gré d’un petit parcours parmi les archives, une critique absolument positive du même concerto par le couple Walter Gieseking / Philharmonia Orchestra & Herbert Von Karajan. A l’époque, ce LP –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand– fut largement salué par la critique internationale comme « LE » sommet de la discographie de l’époque, avec –voire devant– Fischer – Furtwängler. Pourtant, si ces derniers sont encore largement cités comme « version de référence » de nos jours, la version [Gieseking – Karajan] semble avoir largement disparu des radars de la critique. Il s’agit pourtant, également, d’une fort belle version, malheureusement assez mal enregistrée, y compris eu égard aux standards de l’époque.

Les mêmes critiques furent très critiques (sic) avec la version des symphonies de Beethoven dans la version de Carl Schuricht, avec un orchestre français : elle fut très mal accueillie à peu près partout, à sa sortie, sauf en France, où elle a toujours joui d’une aura très particulière… Chauvinisme, éducation de l’oreille propre à notre pays ? Je reviendrai, dans une notule ultérieure, sur mon appréciation de cet album…

Je ne vous parlerai pas de l’album live des Whocliquer sur l’exrait proposé pour vous rappeler quelques souvenirs…-, à peu près mythique depuis sa parution, en 1970 et désormais en version complète, ni de celui, beaucoup plus anecdotique –mais très convenable cependant-, de Nena et sa troupe.