Non non non, le titre de cette notule n’utilise pas quelque néologisme barbare, le concept de dolorosité existe, et il sied assez bien à cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, entamée hier et achevée aujourd’hui, faute du temps nécessaire à y consacrer comme je l’avais initialement prévu !
Les « Sonates du Rosaire, de Biber –qui forment un corpus d’oeuvres réellement magnifique, d’ailleurs !-, en sont une excellent illustration, comme vous le prouve l’extrait ci-dessous, mais chacun des disques en propose, à sa manière, une facette complémentaire. Evidemment, pas la plus gaie des playlists, mais elle contient de fort belles choses néanmoins !
Le curieux titre de cette notule introduit un album réservé aux auditeurs curieux ou amoureux du piano, au choix…Entre 1837 et 1865, Franz Liszt, plus prodigieux pianiste de son temps, transcrivit toutes les symphonies de Beethoven pour le piano, afin d elles rendre accessibles au plus grand nombre –il était plus facile de réunir un pianiste et un piano qu’un orchestre dans un salon…-.
Evidemment, ces transcriptions, comme la majorité des oeuvres de Liszt, ne sont pas à mettre sous tous les doigts, tant elles sont virtuoses et requièrent de maîtrise ! Néanmoins, elles sont, très généralement, remarquablement bien réalisées, et le transcripteur refuse les effets faciles qu’il mit parfois dans ses transcriptions et autres paraphrases d’opéras, autrement plus ostentatoires.
J’ai fréquenté ces transcriptions très tôt dans ma vie de mélomane, et les ai toujours beaucoup aimées : tout jeune et dès leur sortie, j’achetais la –formidable à mes oreilles– somme réalisée par le virtuosissime Cyprien Katsaris, sur un piano spécialement réalisé pour lui et à cette fin, puis, un peu plus tard, l’intégrale beaucoup plus sage d’une excellente pianiste un peu méconnue, Idil Biret. J’ai aussi quelques symphonies enregistrées par Leslie Howard dans le cadre de sa très exhaustive intégrale Liszt –belles mais moins intéressante que la première citée du fait d’une prise de son un peu terne-. La transcription de la 5ème symphonie par Glenn Gould est, à mon sens, exceptionnelle également.
Le disque de ce jour –cliquer sur l’imageette pour la voir en plus grand– présente une originalité : les oeuvres sont jouées sur des pianos de l’époque des transcriptions –un Blüttner de 1867 et un Erard de 1837, qui ont demandé des centaines d’heures de patiente restauration-. Les prises de son s’avèrent exceptionnelles, et Yury Martynov, le pianiste du jour, est excellent : il s’est totalement approprié ces partitions difficiles et les restitue magnifiquement ! Les couleurs apportées par ces pianos « d’époque » sont très différentes de celles des pianos de concert actuels et viennent apporte un bel éclairage nouveau et complémentaires à ces oeuvres : la « pastorale » est magnifique ! Une chouette playlist de rentrée, puisqu’il paraît que c’est le jour !
Six mois exactement sans aucune surprise sur ce blog : il fallait y remédier, et, en cette période de rentrée, c’est désormais chose faite !
Vous pouvez découvrir la surprise mensuelle ici. Une approche radicale –et réellement surprenante pour des oreilles habituées à des propositions plus « traditionnelles »– d’une oeuvre radicale en son temps ! ENJOY !
Les lecteurs réguliers de ce blog connaissent sans doute mon attrait pour l’histoire de la guerre civile aux Etats-Unis –1861-1965-, plus communément nommée dans nos contrée jacobines « guerre de sécession », et qui vit l’opposition entre nordistes bleus –les fédérés– et sudistes gris –les confédérés-. –Pour comprendre la différence entre fédération et confédération, on pourra utilement se reporter ici : l’article est assez explicite-.
A fin, les bleus l’emportèrent, mais certains états du sud des Etats-Unis sont restés profondément marqués par un sentiment de déclassement des populations blanches, et poursuivirent des politiques de stricte ségrégation jusqu’au milieu des années 60 à l’encontre de la population afro-américaine, voire redonnèrent naissance, sporadiquement et sous diverses formes, au tristement célèbre Ku Klux Klan.
La playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : musicalement, tout est du meilleur niveau– entamée hier et poursuivie ce matin relate tout cela, notamment dans la rivalité Neil Young – Lynyrd Skynyrd, qui avait tout deux une vision très différente de l’Alabama en 1972. C’est l’Alabama, encore, qui est évoqué par Lotte Kenya, Bertold Brecht et Kurt Weill dans les extraits du « Little Mahagonny ».
Pourquoi l’Alabama, me direz-vous ? Il suffit de se souvenir que la ségrégation y fut maintenue jusqu’à très tard dans le 20ème siècle et que cet état fut l’un des plus tristement conservateurs en la matière. Quant à l’album des Rolling Stones, groupe généralement peu enclin aux déclarations politiques –même si Mick Jagger, en 1967, afficha publiquement son soutien au parti travailliste en Angleterre-, son évocation d’Angela Davis dans Sweet Black Angel nous renvoie au même sujet !