La playlist du jour est consacrée à un seul groupe, via une anthologie en deux volumes et quatre disques récemment éditée et que je me suis procurée en « CD qui s’use », c’est à dire en LP ! Le volume 2 vient de paraître, l’histoire ne dit pas s’il y en aura un troisième. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les prises de son n’étant pas de première qualité, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Au demeurant, les pressages 180 grammes sont exemplaires et silencieux et l’ensemble bénéficie d’une sélection judicieusement effectuée et d’une belle ligne éditoriale.
The Kinks est sans doute le plus anglais des groupes anglais des 60’s, que j’apprécie de plus en plus, tant pour leurs premiers singles que pour leurs concept albums de la fin des années 60 et du début des années 70.
• Thomas Newman – BOF « Skyfall » • Mozart – Concertos pour piano 20 & 21 – Jan Lisiecki ; ORS Bavière, Christian Zacharias • Nick Drake – Five Leaves Left • Berlioz – Symphonie Fantastique – Scottish Chamber Orchestra, Robin Ticciati
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… ce qu’on n’avait pas encore essayé –ici, pour mémoire…- !
Passé le moment de surprise initiale, ça n’empêche pas un certain bazar à l’heure actuelle, et ça risque de durer encore un petit moment, puisque tout le monde a perdu –ou tout le monde a gagné, selon le point de vue auquel on se place…-.
Pendant ce temps, j’ai fêté mon dignement mon départ en retraite en plusieurs temps conviviaux et j’ai été couvert de cadeaux : officiellement, je partirai définitivement le 1er novembre ; plus officieusement, entre congés et autres vacances, on ne me verra plus beaucoup au travail après l’été !
En cette période de grande incertitude, cette retraite arrive vraiment à point nommé, et je m’envie au plus haut point !
La playlist du jour est d’une évidente cohérence thématique ! Pensez donc : elle réunit deux artistes qui furent les créateurs du Velvet Underground dans deux albums en solo sortis chacun en 1989 et un album qu’ils écrivirent conjointement en mémoire d’Andy Warhol, après décès de celui-ci –1987-, et qui parut en 1990. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il s’agit de trois excellents albums, loin des expérimentations sonores et musicales propres aux premières années du Velvet Underground –qui étaient essentiellement dues à John Cale et à sa formation classique (il fit partie du courant avant-gardiste américain, avec John Cage ou La Monte Young et c’est lui qui imposa le concept de drone au sein du groupe, dont il était l’altiste-bassiste-pianiste) bien plus qu’à Lou Reed, beaucoup plus conventionnel musicalement parlant-.
• John Cage, friand de moultes expériences capillaires, retrouve ses racines classiques dans le très beau « Words For The Dying« , assez loin de l’idée qu’on se fait d’un album de rock : c’est un orchestre classique et des choeurs que l’on entend dans toute la première partie de l’album, intitulée « The Falklands Suite », sorte de suite symphonique illustrant des poèmes de Dylan Thomas. La seconde partie, plus conventionnelle mais également belle, est dénommée « Songs Without Words ».
A mes oreilles, c’est, avec « Paris 1919 », le plus bel album du compositeur gallois, au sein d’une discographie de l’artiste très personnelle et originale.
• Lou Reed, pur produit de l’intelligentsia new-yorkaise, donne lui aussi à entendre, avec « New York » un de ses meilleurs albums –sa discographie est très inégale, au gré de ses changements d’humeur et de son instabilité : ici, il semble avoir trouvé une certaine sérénité– où, dans une ambiance assez apaisée finalement, il décrit pourtant certains des aspects les plus sordides de la Grosse Pomme grâce à ses habituelles habilités de conteur.
Lou Reed avait déjà consacré un album à sa ville natale avec l’excellent « Coney Island ».
• Avant les obsèques d’Andy Warhol –qui fut le manager du Velvet Underground à ses débuts et un important soutien financier-, les deux hommes ne s’étaient plus parlés depuis l’éviction de John Cale du groupe, en particulier du fait de l’ego surdimensionné de Lou Reed. Ils surent mettre de côté temporairement leurs différends pour composer ce très bel album-hommage à Andy Warhol : « Songs For Drella« , Drella étant l’un des surnoms du maître du Pop-Art donné par ses disciples a sein de la Factory.
Musicalement, l’ambiance est beaucoup plus apaisée qu’à l’époque du Velvet Underground, et l’instrumentarium réduit au piano et au l’alto de John Cale ainsi qu’à la guitare de Lou Reed –+ quelques pédales d’effets et pas mal de réverbération-. Les deux artistes se partagent le chant pour décrire quelques aspects marquants de la vie et de la personnalité de Warhol. Leur collaboration se réduisit à cet album et à quelques concerts qui suivirent, mais John Cale avait annoncé très tôt qu’il ne voulait plus travailler avec Lou Reed pour d’autres éventuels projets.
Au final, une très belle playlist dominicale, qu’il est possible de prolonger sans qu’elle perde sa cohérence avec les deux albums alternatifs cités dans la notule !
La playlist de ce jour, à écouter très fort pour qu’elle soit pleinement appréciable- est constitué d’un unique concert de Lou Reed à New York, en décembre 1973, et édité en deux disques sortis séparément : devant le succès de « Rock’n’Roll Animal », RCA sortit en 1975 l’album «Live », tiré du même show. Le second album connut un succès à peine moindre. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
La technologie actuelle permet désormais facilement de reconstituer la setlist du concert telle qu’elle se présentait ce soir-là –cf. l’imagette de droite-, plutôt que le puzzle désordonné proposé par la sortie en deux disques et l’assemblage qui en résulta.
A ce stade de sa carrière, Lou Reed avait connu un énorme succès avec l’album « Transformer », suivi d’un non moins immense bide commercial et critique retentissant avec « Berlin », ce dernier ne connaissant une appréciation positive que des années plus tard. Les titres qu’il propose lors de ce concert proviennent logiquement de ces deux albums et sont abondés de chansons écrites pour le Velvet Underground à la fin des années 60.
Totalement déprimé, rongé par les drogues et les abus de toutes sortes, physiquement très amaigri et le crâne rasé, Lou Reed est entouré d’un groupe réuni autour du guitariste « chef d’orchestre » Steve Hunter : un second guitariste, Dick Wagner, vient l’épauler, et les duettistes sont soutenues par les claviers discrètement présents de Ray Colcord, la batterie pachydermique de Pentti Glan et la basse étonnamment ductile et très expressive de Prakash John. Ce groupe, qui deviendra bientôt celui d’Alice Cooper pour l’enregistrement de son album « Welcome To My Nightmare », propose des versions glam-hard rock des chansons : Lou Reed n’a plus qu’à déposer ses paroles dans un style qu’il affectionnera tout au long des années 70, jusqu’à la caricature parfois : un parlé-chanté qui colle tant bien que mal au rythme et où la mélodie est transformée, voire déformée. En 1973, tout cela passe encore très bien parce que les interactions avec le public sont quasi-inexistantes.
Plus tard dans la décennie, en revanche, et soutenu par des musiciens de moindre envergure, les concerts se transformeront parfois en talk-show où l’artiste se contentera de haranguer le public.
La surprise de ce jour n’est pas si originale que ça, mais elle remonte à une époque un peu lointaine où elle fit les joies de mon enfance, et s’avère, tant de temps après, toujours aussi réjouissante et a bien résisté aux outrages de l’âge !
Vous pouvez la retrouver ici.