Tristan und Isolde

Hier soir, donc, répétition générale de Tristan und Isolde à l’opéra national du Rhin, comme j’ai eu l’occasion de vous le dire auparavant…

Tristan-und-IsoldeComme avant chaque répétition générale, le directeur de l’opéra présente rapidement le spectacle, annonce une nouveauté –on va avoir le droit d’assister à une séance de répétition de dix minutes entre le choeur et l’orchestre avant la présentation du spectacle-, puis rappelle que s’agissant, pour les deux protagonistes principaux, de deux des plus écrasants rôles du répertoire, ils s’économiseront parfois… Bien bien bien, discours traditionnel et bien connu, en effet.

La séance de travail est brève, mais intéressante, donnant doit à la découverte du décor. Magnifique pour le premier acte, magnifique pour le deuxième acte et magnifique pour le troisième acte : au sein de ces décors somptueux, la mise en scène est une vraie réussite, sobre mais attachée aux détails des didascalies du livret.

Le prélude du premier acte laisse déjà prévoir que l’orchestre sera l’un des triomphateurs de la soirée : sous la direction d’un jeune chef allemand, Axel KOBER, déjà habitué de Bayreuth, l’orchestre, malgré l’étroitesse de la fosse, sonne merveilleusement bien, un véritable plaisir pour le oreilles. On n’avait plus été à pareille fête depuis au moins quinze ans ! Retrouver un philharmonique de Strasbourg en si grande forme –lui qui connut à son pupitre des noms aussi prestigieux que Klemperer, R. Strauss, Szell ou Furtwängler– est une très agréable surprise ! La baguette vive –un peu moins de 3h50 pour le spectacle, entractes non compris-et alerte du chef anime un discours qui sera soutenu sans faille durant toute la soirée. Le soutien apporté au soutien des chanteurs est remarquable, les trois préludes sont splendidement réussis.

tristan_isoldeEt arrivent les chanteurs… On nous avait promis de l’économie de moyens, pour Isolde, ce sera à la hauteur d’une crise économique grave pour toute la soirée : Melanie DIENER ne se livrera, durant toute la soirée, que pour une toute petite partie du duo du deuxième acte, qui laisse entrevoir un véritable potentiel –la chanteuse est une  wagnérienne assurée et de très bonne réputation-. Le Tristan de Ian STOREY, autre habitué du rôle, assure gentiment durant les deux premiers actes, avant de se lâcher un peu plus dans le dernier. Là encore, le potentiel entrevu laisse augurer de représentations qui seront à la hauteur des attentes. Mais, du coup, le deuxième acte paraît un peu long, malgré les beautés de l’écriture orchestrale, qu’on redécouvre pourtant dans ces conditions.

Tous les autres ont assuré avec ferveur et passion leurs rôles respectifs, avec une mention spéciale pour le Marke d’Attila JUN, autre habitué de Bayreuth et très applaudi à la fin, et au Kurwenal de Raimund NOLTE, qui n’est pas sans rappeler par instant le jeune Fischer-Dieskau dans la vieille version avec Furtwängler.

Malgré les aléas liés aux conditions d’une représentation générale, une très belle soirée et, surtout, le plaisir de retrouver un orchestre dans une forme aussi éblouissante, mais également d’entendre un « Tristan und Isolde » dans un allemand aussi bien maîtrisé ! Je compte bien y retourner, pour le coup !

AvantScene

Jouons -une fois- au mot du jour !

[spoiler]Edit d’un peu après : les bonnes versions –y compris anciennes– sont à foison sur Deezer. Personnellement, je vous recommande, avant toute autre, celle-ci.[/spoiler]
Wotan_Brunnhilde

Le jeu du « Mot du jour », concept initié par Gilsoub, est expliqué ici. Il s’agit donc d’employer, chaque jour, un mot tiré au sort. Je viens de me rendre compte qu’au mois de janvier, j’aurais pu me servir de « Wagnérien », mais je ne l’ai pas fait ! Aujourd’hui, le mot du jour est « Walkyrie ». Ça tombe bien, il s’agit, si vous avez suivi la notule « Onze petites et grandes choses », de l’un de mes deux opéras préférés… En faisant un peu le tour des blogs participant à ce jeu, j’ai cru  comprendre que cet opéra faisait presque peur aux auditeurs, qui, en l’écoutant, auraient envie d’envahir la Pologne, à l’instar de Woody Allen !

Cliquer sur les images pour les voir en grand.

Walkyrie_RakhamEt pourtant, hors la chevauchée des Walkyrie, assez tonitruante et un peu piaillante, il faut bien le reconnaître –sur un texte qui parle écurie et chevaux, le saviez-vous ?-, « Die Walküre », c’est le triomphe, le plus souvent, de l’intimisme et du chuchotement !

L’argument en est à la fois mince et complexe, puisqu’il s’agit d’une partie d’une somme plus large, fondée sur des textes mythologiques largement revus et corrigés par Wagner.

• Donc, Siegmund, pourchassé par ses ennemis, arrive dans la demeure de Sieglinde, fatigué et assoiffé. Elle lui donne à boire en attendant le retour de son mari, Hunding. Il s’avère que celui-ci est le chef de ses ennemis. Les lois de l’hospitalité aidant, il lui offre cependant le gîte et le couvert pour une nuit. Durant cette nuit, donc, Sieglinde tombe amoureuse de Siegmund –et réciproquement– et lui dévoile l’endroit où il peut récupérer une épée, plantée dans un tronc d’arbre.

Au fur et à mesure de leurs conversations, ils se rendent compte qu’ils sont frère et soeur –leur père n’est autre que Wotan, le roi des dieux-, mais cela ne les empêche pas d’entretenir une relation incestueuse qui clôt le premier acte.

• Au deuxième acte, Wotan convoque sa fille, Brünnhilde, la Walkyrie –mais, oui, c’est elle, et c’est aussi une demi-soeur de Siegmund et Sieglinde, si vous suivez toujours…-. Il lui demande de protéger Siegmund contre ses ennemis. Mais, l’arrivée de Fricka, la femme de Wotan, va l’obliger à changer ses plans : elle le met en effet face à ses contradictions et il se retrouve un peu coincé… C’est ce qu’il explique un peu plus tard à Brünnhilde, à laquelle il interdit désormais d’aider Siegmund.

La Walkyrie lui désobéit, et c’est Wotan lui-même qui est obligé de tuer son rejeton, au grand dam de Sieglinde, enceinte de son frère –oui oui, déjà : leur fils sera Siegfried, qui apparaîtra dans l’opéra suivant– et de Brünnhilde. Les deux femmes s’enfuient et c’est la fin du deuxième acte.

• Au troisième acte, Brünnhilde demande à ses soeurs Walkyrie de la protéger contre la colère de Wotan, mais elles refusent. Brünnhilde essaie alors d’apaiser la colère de son père, qui, finalement, cède : pour la punir, il la laissera endormie sur un rocher entouré de flammes, que seul un véritable héros ne connaissant pas la peur pourra traverser pour la réveiller –ce sera Siegfried, qui deviendra donc l’amant de sa tante, mais ceci est une autre histoire-. Ainsi s’achève le troisième acte, par les adieux de Wotan à la Walkyrie.

Durant l’opéra, les échanges entre deux personnages sont très nombreux, la trame musicale est très dense, souvent complexe, mais les éclats demeurent rares en définitive. Et, surtout, s’agissant d’un opéra, et plus encore de Wagner, la mise en fosse de l’orchestre est essentielle pour profiter de ces chuchotements…

On refait le décor !

CodeCSSSuite aux soucis de serveur dont je vous avais entretenu dernièrement, certains dysfonctionnements étaient apparus dans l’affichage de certaines pages –en passant par les archives, la feuille de style était corrompue et rien n’était plus lisible-.

Il m’a fallu un temps conséquent, hier et un peu ce matin, pour remettre tout cela en ordre, passant notamment par un nettoyage complet des fichiers corrompus sur le serveur !

Les choses semblent désormais réparées, et le nouveau thème est nettement plus proprement -et simplement- codé que l’ancien.
La musique qui a présidé à l’élaboration de cette notule me semble d’actualité : c’est énervant à souhait –comme le fait de revérifier certaines lignes de code quand on n’a pas trop le temps : parfois, le samedi, il faut remplir le frigo !-, mais ça a aussi servi de support un jour pour montrer que « simple, c’est mieux que compliqué »…

Playlist « Rattrapons le temps perdu »

Aujourd’hui, voulant profiter d’un peu de musique, j’ai débuté la journée fort tôt ! Plein de temps à rattraper !

Et il faudrait que je prenne de l’avance, parce que ça ne va pas aller en s’améliorant… Jeudi matin, après avoir passé près de deux heures à mettre au point mon planning des semaines à venir, il a fallu recommencer, plusieurs courriels étant arrivés pendant la réalisation de la chose…

Playlist140315Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand.

Outil idéal

Le crayon est l’outil idéal pour essayer de compléter un agenda qui comporte trop d’échéances par rapport au nombre de cases, d’autant que certaines s’avèrent extrêmement volatiles ! il est utile de le compléter d’une voiture, à défaut d’un supersonique…

crayon

Onze petites et grandes choses…

11secretsIl semblerait que la manie des tags entre blogs ait survécu et commence à se répandre à nouveau : ce fut une grande spécialité du milieu des années 2000, qui paraissait vouée à une mort à petit feu… Et voilà que ça repart. J’ai donc été taggé par Gilsoub, selon des modalités quelque peu complexes : il s’agit de dévoiler 11 petits ou grands secrets, puis derépondre à 11 questions, puis d’en inventer 11 nouvelles qui serviront à tagger 11 blogs de mon choix ! J’ai décidé de me limiter aux deux premières parties du jeu : d’une part, je ne suis pas assez curieux pour poser 11 questions, à 11 personnes; d’autre part, je ne suis pas 11 blogs, et ceux que je suis ont déjà été taggés !

On commence donc par les 11 secrets à partager -ce ne seront donc plus de secrets…-.
• Il me tarde de me débarrasser de ce questionnaire !
• Depuis 1987, je n’ai jamais eu autre chose que des Macs, à titre privé, comme ordinateurs.
• J’aurai bientôt 3000 CD dans ma discothèque, tous répertoriés et classés –en fait, je pense déjà les avoir, mais j’ai la flemme de mettre de l’ordre dans les enregistrements bootlegs-.
• Parmi ces CD, il y a 21 versions complètes différentes de la Walkyrie, de Wagner.
• Il s’agit sans doute de mon opéra préféré, avec le Wozzeck d’Alban Berg-.
• J’ai bu une bière avec Mick Taylor –et lui : plus qu’une !-.
• J’ai mangé à la maison avec Emmanuelle Haïm.
• John Tomlinson a fait peur à Trésor-de-Janvier, encore bébé, en répétant Boris Godounov à la maison.
• Mon premier disque, en octobre 1972, était le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky.
• Mon premier 33 tours des Rolling Stones était une compilation devenue collector, intitulée « Time waits for no one ».
• Je suis content d’avoir fini ce questionnaire !

On continue -et on termine, donc…- avec les réponses aux questions de Gilsoub !
OnzeChosesetAutres• Alors heureu(x)-se ?
Présentement, oui.
• Avec ou sans sucre ?
Sans, sauf dans le thé à la menthe !
• Vous désirez quelque chose ?
En finir au plus vite avec ce questionnaire 😉
• Puis-je vous aider ?
Trop tard, il fallait y penser avant de ma taguer !
• Kamasutra ou Marc Dorcel ?
Je préfère l’imagination au pouvoir !
• Et dieu dans tout cela ?
Ne savais-tu donc pas que depuis Nietzsche au moins, Dieu est mort ?
• Dernier coup de cœur ?
• L’endroit le plus insolite où vous ayez fait l’amour ?
Sur un arbre.
• Et c’était bien ?
Il y a plus confortable !
• La question que j’aurais dû vous poser ?
Alors, le mont Saint-Michel, ça t’a plu ?
• Et sa réponse ?
Oui, c’était très beau !

Deux billets, deux !

ONRJ’ai finalement réussi à me procurer deux très bonnes places pour aller voir la générale de « Tristan und Isolde » à l’opéra.

Crise obligeant –ou est-ce le tarif « de gala » ? Mais, même sous ces conditions, certaines places restent très abordables !-, le spectacle n’affiche pas complet à ce jour pour certaines représentations, ce qui est rare pour du Wagner : il me souvient que lors des représentations du Ringévénement bien plus rare, néanmoins, mais exceptionnel et étalé sur cinq ans-, il était nécessaire d’acheter ses places quasiment à l’ouverture de la billetterie, en tout début de saison, sous pleine de se retrouver en troisième ou quatrième galerie… C’est rassurant : si le spectacle me plaît, je pourrai aller le revoir dans des conditions idéales. L’oeuvre, d’une infinie beauté, est longue et mérite que l’on puisse en bénéficier !

TundIPour en savoir plus sur cet opéra, l’article de Wikipédia permettra de le découvrir rapidement. Pour approfondir, la lecture du petit dossier pédagogique réalisé à cet effet est très intéressante et bien faite. Pour approfondir le sujet et élargir le propos, c’est ici –mine inépuisable que vous trouverez votre bonheur !

Et pour avoir une idée de cette oeuvre incontournable et de son fameux « Accord Tristan » enseigné dans toutes les universités de musicologie, rien de mieux, en définitive, que d’en écouter un petit extrait –très grande version, de qualité sonore moyenne, malheureusement-. « Ah, mais je connais ça !« , allez-vous vous exclamer !

Pour une écoute intégrale dans de bonnes conditions, je vous recommande celle-ci, qui fait généralement consensus auprès des mélomanes pour aborder l’oeuvre dans de saines conditions.

Rions un peu avec les chefs d’orchestre

Vous avez déjà au l’occasion de lire quelques-unes des vacheries que se réservaient entre eux les chefs d’orchestre : c’était, notamment, .

Au Japon, pays où le peuple n’est pas réputé pour son humour outrancier –mais c’est une culture qui nous est si éloignée qu’il est difficile de prétendre en connaître les us et les coutumes et l’un des films les plus hilarants que j’ai vu était japonais : « Tampopo », chaudement recommandé-, certains chefs ont été déifiés de leur vivant : c’est le cas, notamment, de Karajan, qui bénéficiait là-bas d’une aura au moins égale à celle qu’il avait en Europe –en 2008, les Japonais ont par ailleurs réussi à épuiser en quelques jours le coffret de réédition de son intégrale en 240 CD, chez Deutsche Grammophon, proposée à au tarif simplement prohibif de près de 2500 dollars-. Or, qui aime bien châtie bien, comme le montre la vidéo ci-dessous, très bien réalisée !

Les deux autres chefs parodiés sont, par ailleurs, Sergiu Celibidache, celui-là même qui n’aimait pas ses pairs, et James Levine, un américain dont il est d’usage de se moquer partout, et surtout en France, où, pendant longtemps, il ne bénéficia guère d’une réputation à la hauteur de son talent –je le dis d’autant plus volontiers que je ne l’apprécie pas beaucoup, tout en lui reconnaissant un métier exceptionnel, notamment dans le domaine de l’opéra, et, sans doute, de remarquables qualité de bâtisseur d’orchestre-.

Amusez-vous bien, cela ne dure pas très longtemps !

Surprise enjouée !

NouveauLogoSurprises_DROITEPour bien débuter ce mois de mars, une petite surprise enjouée et enthousiaste : de quoi affronter les dernières manifestations d’un hiver qui s’attarde, en attendant le printemps !

C’est ici et c’est bien –ce n’est pas moi qui vous dirai le contraire, bien évidemment ! -.

Hier, j’ai essayé de comprendre pourquoi le lait allemand était à ce point moins cher que le lait acheté en France : 54 centimes le litre sur l’étagère du magasin, contre presqu’un euro en France. Et je ne vous parle pas des produits cosmétiques ou d’entretien, entre 30 et 55% moins chers à marque égale : une telle différence reste un mystère…

Playlist « Le troisième larron »

Beatles_HarrisonComme le savent certains, je ne suis guère amateur des Beatles, gentils musiciens de variété-pop des années 60 –c’est moi qui le dis et l’assume !– qui connurent à l’époque un succès international important et ont sans doute vendu plus d’un milliard de disques depuis cette date. Leur relativement courte carrière, dont le sommet pour moi est l’excellent « Abbey Road », a été prolongée par des tentatives plus ou moins fructueuses de poursuite en solitaire, chacun de son côté, avec des résultats divers et somme toute mitigés eu égard au succès du groupe.

Curieusement, quand il m’arrive de les écouter –assez rarement, en réalité-, c’est essentiellement les chansons de George Harrison qui bénéficient le plus de ma faveur ! C’est encore le cas dans la playlist de ce matin, où, sur sept titres choisis –point trop n’en faut…-, trois ont été composés par ce troisième larron, qui, longtemps resta dans l’ombre de ses deux compères, John Lennon et Paul McCartney. –Cliquer sur les images pour les voir en grand-.

george-harrisonS’il ne fut pas le plus virtuose des guitaristes, loin s’en faut, Harrison développait cependant un style plutôt fin et une sonorité toujours agréable. Plus tard, il eut le talent de s’attacher de grosses pointures –dont, au premier chef, Eric Clapton, qui, pourtant, lui « vola » sa femme– sans en prendre ombrage. Personnage attachant et discret, profondément spirituel, il vécut longtemps à la marge d’un monde du show-business qu’il n’appréciait guère. C’est d’ailleurs lui également que j’écoute le plus souvent lorsque je me tourne vers leurs carrières postérieures, puis, dans une moindre mesure, John Lennon : jamais McCartney, le « mélodiste » du groupe, le moins rock à dire vrai… Par contre, j’aime beaucoup « All things must pass » de Harrison et « Imagine » de Lennon. Et « Isn’t it a pity » est une fort belle composition, en forme de mélopée compassionnelle, que vous pourrez découvrir ci-dessous.

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