Retrouvailles antiques

J’ai retrouvé au gré de mes navigations, des photos de l’ampli paternel dont j’avais hérité au début des années 80, et qui succéda à mon tout premier ampli, un japonais de chez Akaï, avant que je n’aie les moyens de m’offrir la jolie bête que je vous ai présentée ici il y a longtemps déjà.
L’ampli-tuner présenté ce jour est français date de 1966 –grande année pour les diablotins ! -, c’est un Hitone 6000T au look très original, dont j’avais fait sauter le pourtour en bois, et dont on se demande comment il pouvait fonctionner aussi bien en termes de qualité sonore en considérant le véritable foutoir interne –avec de la mousse expansée en guise d’isolant et même de la ficelle pour rassembler les câbles ! – qui, vraisemblablement, présida à sa construction : je n’avais d’ailleurs jamais osé le bricoler, sauf pour changer une ampoule éclairant le cadran du tuner et pour nettoyer un peu d’oxydation qui entraînait des faux-contacts. Sans être un soudeur très talentueux, je pense que j’aurais réalisé des soudures plus soignées que celles d’origine… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cet ampli s’est essentiellement vendu par correspondance –cf. cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand– et n’était disponible que dans deux boutiques en France. En ces temps-là, les éléments HiFi restaient des produits « de luxe », puisque cet ampli coûtait 1200 francs, soit, en équivalent de pouvoir d’achat, 1807€ de 2023. L’équivalent de plus de trois mois de salaire au SMIG de l’époque –±370 francs, SMIG brut mensuel pour 177 heures travaillées chaque mois au 1er octobre 1966-.
Mon exemplaire est mort de sa belle mort au bout d’une quinzaine d’années –alimentation cramée et transistors partis en fumée ! -. Avant de mourir, il me donna beaucoup de satisfaction : il saturait assez vite, mais, à niveau sonore raisonnable, il marchait du tonnerre » sur des enceintes à bon rendement et facile à alimenter en termes d’impédance –la majorité des enceintes de l’époque-. Je me demande ce qu’il en serait aujourd’hui, avec des enceintes aux courbes d’impédance beaucoup plus complexes.

In Memoriam – Leif Segerstam

Ce compositeur finlandais prolifique, qui composa pas moins de 371 symphonies –dont plus d’une centaine ont été effectivement jouées à ce jour-, une trentaine de quatuors à cordes, une douzaine de concertos pour violon, mais également quelques concertos pour alto ou pour piano, est décédé il y a quelques jours.
Selon le grand chanteur basse finlandais Marti Talvela, ses symphonies, au moins pour les premières d’entre elles, s’inscrivent dans dans le droit fil de la septième symphonie de Sibelius. Elles sont généralement composées d’un unique mouvement et n’excèdent pas une vingtaine de minutes.

Leif Segerstam fut aussi un grand pédagogue et un excellent chef d’orchestre, notamment à la tête de l’orchestre philharmonique d’Helsinki, avec lequel il enregistra l’une des toute meilleure intégrale des symphonies de Sibelius pour le label Ondine, et, à mes oreilles, la mieux enregistrée : les timbres sont somptueusement captés notamment ceux des bois –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand-.

Il se dévoua notamment pour faire connaître la musique de son pays : son anthologie Uuno Klami pour le label Finlandia, ou encore son intégrale des symphonies du compositeur finlandais Einojuhani Rautavaara, édité par le label Ondine, méritent également un large coup d’oreille.

Playlist « du blues anglais au rock FM américain »

La playlist de ce jour est entièrement consacrée aà une période charnière du groupe Fleetwood Mac –1970-1973-, période qui signe l’évolution de ce groupe, à grands coups de changements de personnel, du « British Blues » vers une forme de Rock FM américain, qui atteindra son sommet avec le très fameux « Rumours » en 1977. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Rappelons pour commencer que Fleetwood Mac était initialement composé en 1967, de Mick Fleetwood à la batterie, John Mac Vie à la basse et Peter Green à la guitare, tous trois issus des Bluesbreakers de John Mayall et renforcés par un second guitariste Jeremy spencer. Le groupe est alors l’un des meilleurs combos anglais de British blues, parfois mâtiné d’une touche de psychédélisme.
En 1969, un troisième guitariste, Danny Kirwan, les rejoint, peu avant le départ de Peter Green en 1970, atteint de dépression -il sera un temps interné en hôpital psychiatrique- et de crise mystique,  et le groupe recrute en outre une claviériste, Christine Perfect –future Christine McVie (✝︎2022)-.

C’est ici que commence la playlist de ce jour.
• Kiln House – 1970. *** Formation : Fleetwood / McVie / Spencer / Kirwan / Perfect.
• Future Games – 1971. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie. Cet album est marqué par le départ de Jeremy Spencer et l’arrivée de Bob Welch, premier membre américain du groupe.
• Bare Trees – 1972. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie.
• Mystery To Me – 1973. *** Fleetwood / McVie / Welch / Weston / C. McVie. Danny Kirwan a quitté le groupe fin 1972, après avoir sombré dans une quasi-démence. Il finira tristement sa vie clochard et alcoolique (✝︎2008), il est remplacé par Bob Weston.

Les deux années suivantes seront encore marquées par des changements de personnel, avec notamment l’arrivée de Stevie Nicks et de Lindsey Buckingham, qui orienteront définitivement le groupe vers d’autres horizons musicaux et le succès commercial-.

Playlist « Musique dégénérée »

La playlist du jour, dans droit fil de l’opéra écouté dimanche, est consacrée à des compositeurs considérés par le régime national socialiste allemand comme « dégénérés » et, en conséquence, interdits par le régime.
Certains de ces compositeurs ont été redécouverts grâce à la remarquable collection « Entartete Musik » éditée par Decca durant les années 90 : le troisième album présenté ce jour est en quelque sorte un disque-catalogue proposant des extraits de cette collection, avec des compositeurs aussi variés que Franz Schreker, Walter Braunfels, Berthold Goldschmidt  ou Enst Krenek. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour avoir une vision succincte de ce qu’est la « musique dégénérée », la notice de l’encyclopédie en ligne est à lire ici. Pour en savoir plus sur les fondements idéologiques et moraux qui ont abouti à la mise au ban de ces musiciens considérés comme dégénérés, deux articles, ici et , s’avèrent très instructifs.

Playlist « Bilan des 10 ans » – 11

Pour retrouver rapidement les règles de ce défi et les épisodes préférés, rien de plus simple désormais : il suffit de cliquer sur ce lien ou de vous rendre diriger vers liste déroulante des catégories du blog.
Ce 10ème épisode présente les albums enregistrés au courant des années 90, et montre le groupe plus soudé que durant la décennie précédente, mais toujours aussi inégalement inspiré ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Voodoo Lounge – Certains voulurent y voir un renouveau salutaire après son prédécesseur « Dirty Work ». L’album contient de belles pépites, mais il est long, très long, trop long -presqu’aussi long que Exile On Main Street, paru initialement en double LP-. C’est aussi le premier album sans Bill Wyman, l’irremplaçable bassiste étant remplacé par Darryl Jones –bassiste de talent ayant joué avec Miles Davis, Sting, Eric Clapton ou BB King-, personnellement choisi par Charlie Watts. Selon l’avis de Bob Dylan, « les Rolling Stones ont besoin de Bill Wyman. Ils redeviendront les vrais Rolling Stones quand Bill sera de retour ». En définitive, c’est un bon disque qui reste agréable à écouter, mais qui reste assez loin des meilleures productions du groupe.

• Stripped – Les années 90 ont vu émerger la mode des enregistrements « unplugged » : ce disque est un essai tout-à-fait convaincant de céder à cette mode, avec des enregistrements réalisés en live dans de petites salles ou en studio dans les conditions du live, et qui donne à entendre beaucoup d’anciennes chanson rarement présente sur d’autres témoignages de concert. C’est très bien joué et assez enthousiasmant !
• Bridges To Babylon – C’est l’album des Rolling Stones que je connais le moins bien, je ne l’écoute quasiment jamais -et je m’en souvenais à peine avant de le réécouter au sein de cette playlist-, bien qu’il jouisse d’une belle estime critique. Vivement les années 2000 !

Lectures préparatoires…

Je tanne TheCookingCat depuis quelques semaines pour que nous allions visiter le familistère de Guise, emblématique du « socialisme utopique » français, fondé par l’industriel Jean-Baptiste André Godin, qui voulait apporter à ses employés « l’équivalent de la richesse ». Il est même possible d’y loger, certains appartements étant présents sur une plateforme de location de meublés bien connue. En attendant, je prépare cette visite au travers des lectures présentées dans la rubrique idoine.

J’avais beaucoup étudié le christianisme social –assez développé en Alsace, terre à forte présence protestante oblige-, le développement des sociétés de secours mutuel et  le socialisme utopique lors de mes lointaines études en histoire –UV d’histoire contemporaine et UV de sociologie-, forme de socialisme pré-marxiste par opposition au « socialisme scientifique » auto-proclamé de Friedrich Engels.

Dimanche à l’opéra – Kurt Weill, L’opéra de quat’sous

Une fois n’est pas coutume, ma playlist dominicale est constituée d’une visite à l’opéra, pour une oeuvre attachante, mêlant théâtre de rue et « chansonnette lyrique » : c’est ainsi que, pour ma part, je définirai « L’opéra de quat’sous », de Kurt Weill, sur des textes de Berthold Brecht adapté et modernisé façon « critique moderne du capitalisme » d’une oeuvre de John Gay « « A Beggar’s Opera » mise en musique par Johann Cristoph Pepusch, que je n’ai encore jamais entendue, et qui connut un grand succès à sa création en 1728.
Une fois encore, la notice Wikipedia consacrée à « L’opéra de quat’sous », que vous pourrez lire ici est complète et de qualité, m’évitant d’en dire beaucoup plus !

La version du jour –un de mes premiers CD d’opéra-, enregistrée dans d’excellentes conditions techniques pour l’époque –1958-, est communément considérée comme une version « de référence », très tôt rééditée en CD et dotée d’un remarquable livret en Français dans cette première édition. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Outre qu’elle met bien en valeur la dimension « théâtre de rue », elle est historique dans la mesure où elle donne à entendre la femme de Kurt Weill, Lotte Lenya, dans le rôle de Jenny –cf. image ci-dessous-, l’ex-amante éconduite et jalouse qui trahit Mackie Messer. Elle avait créé le rôle en 1928 et l’avait également interprété au ciné dans le film Georg Bapst, tourné aussi tôt qu’en 1931, l’oeuvre ayant connu un immense succès en Allemagne avant son interdiction par les nazis : Kurt Weill fit en effet partie des artistes mis à l’index en tant « qu’artiste dégénéré ».

Parmi les autres versions sur les étagères de ma discothèque, je recommanderais également la version archi-complète de H.K « Nali » Gruber, qui donne notamment à entendre une Nina Hagen totalement déjantée dans le rôle de Frau Peachum et joue à fond la carte du théâtre de rue. Dans une veine plus lyrique que j’apprécie moins, la version de John Mauceri avec Une Lemper et René Kollo connut un très grand succès critique à sa sortie en 1990, mais il faudrait que je me la remette en mémoire.

J’ai toujours beaucoup apprécié l’oeuvre de Kurt Weill et de Berthold Brecht –les deux sont inséparables, aussi bien pour «L’opéra de quat’sous» que, plus tard, pour «Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny» ou «Les sept pêchés capitaux»-, qui mêle musique, théâtre et critique sociale avec une ironie acerbe. Leur collaboration constitue un exemple remarquable de la manière dont l’art peut servir de miroir critique aux structures sociales et politiques, tout en offrant un divertissement musical très appréciable à mes oreilles.

Ressusciter un antique MacBook !

En faisant le vide de mon bureau –grosso modo, je n’ai guère fait de tri et tout passé à la broyeuse puis les services techniques ont tout emporté dans une benne-, j’ai ressorti du tiroir où il était sagement rangé depuis quelques années le premier MacBook qui m’avait été octroyé lors de ma prise de fonction, et qui s’avère désormais complètement obsolète, puisqu’il date de 2009… J’avais déjà commencé à le bidouiller un peu il y a quelques années, et il ne démarrait plus suite à ces interventions un peu sauvages.

Je l’ai néanmoins ramené chez moi pour essayer de lui redonner une seconde vie : nettoyage complet interne et externe – création d’un DVD bootable avec un système 10.6.8, les DVD originaux ayant été égarés depuis des lustres, et une bonne heure plus tard, l’ordinateur a enfin redémarré ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Evidemment, tout cela est bien beau et permet de retrouver une interface que j’avais presqu’oubliée, fondée sur le skeuomorphisme pour beaucoup de ses icônes, mais je vais devoir encore appliquer quelques mises à jour du système pour qu’il soit plus fonctionnel, de nombreuses applications actuelles ne fonctionnant plus sur un système aussi ancien –mais il convient parfaitement encore pour ripper des CD à la chaîne si nécessaire..-. Ceci réalisé, je pourrai le donner à qui le voudra !

Playlist « grands classiques – Seconde chance »

J’ai pioché au hasard dans ma discothèque trois disques consacrés à de « grands classique » dont j’avais gardé un souvenir pour le moins mitigé –en matière d’interprétation– afin de confirmer ou d’infirmer les impressions plutôt défavorables qu’ils avaient laissées dans ma mémoire. Les étoiles attribuées correspondent mon appréciation après réécoute.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Beethoven – Symphonie n°5 – Bernstein/New York. Après réécoute, je reste sur une impression mitigée. Certes, le « jeune » Bernstein de New York n’est pas encore le Bernstein plus âgé plein de maniérismes qui enregistra tardivement en Europe, mais cette cinquième symphonie est bizarre, avec son premier mouvement pris plutôt lentement et ses déséquilibres orchestraux ponctuels. La transition entre les troisième et quatrième mouvement est cependant très bien gérée et le deuxième mouvement s’avère plutôt chantant. ***
• Bach – Variations Goldberg – Keith Jarrett (clavecin). Voilà une oeuvre que j’apprécie particulièrement, que j’écoute souvent et dont ma discothèque regorge de versions. Celle de Keith Jarrett n’est pas mal jouée, mais, sur des tempi plutôt lents, se présente comme une succession de petits moments –parfois agréables-sans garantir une cohérence d’ensemble et, au final, aboutit à un résultat plutôt soporifique –ce qui peut s’avérer pratique l’oeuvre étant écrite à destination d’un insomniaque ! -. **
• Tchaikovsky – Symphonie n°4 – Celibidache/Munich. C’est lent, pachydermique et pauvre en couleurs. Personnellement, je trouve cela d’un mauvais goût remarquable, mais d’autres mélomanes en raffolent et ne jurent que par ce chef, qui savait mieux que les compositeurs ce que contenait leur musique –cf. ses théories sur la phénoménologie de la musique– et, vers la fin de sa vie, dirigeait tout de manière uniformément lentissime… Je crois que c’est un des pires disques de ma discothèque ! *

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